Seconde incursion dans l'univers littéraire de
Zola, ce recueil propose quatre nouvelles d'un auteur que j'ai toujours pris soin d'éviter notamment par manque d'attrait pour ses récits.
Celle qui ouvre le bal est "
La mort d'Olivier Bécaille" qui, étrangement, est la nouvelle que j'ai le moins appréciée alors même qu'elle m'intéressait le plus. Olivier Bécaille se réveille un matin, mort. Prisonnier de son corps inerte, il assiste impuissant à l'organisation de ses obsèques. Comme il le constate si bien lui-même, Olivier Bécaille est "un homme médiocre". La nouvelle ne l'est pas, mais elle a déçu mes attentes erronées et le narrateur est si morne que j'en comptais les 35 malheureuses pages...
"
Nantas" est un homme ambitieux mais à qui il manque les moyens de ses ambitions. Quand on lui propose d'acheter sa reconnaissance de paternité pour préserver la réputation d'une jeune femme de bonne famille, sa fortune et faite. Alors que tout lui réussit, que toutes les portes s'ouvrent à lui, un dernier obstacle entrave son véritable bonheur : l'amour réciproque de son épouse. La nouvelle qui a racheté la précédente à mes yeux. Je n'ai pas tout apprécié mais clairement je me suis laissé porter par la fulgurante ascension sociale du jeune
Nantas et la révélation qui s'impose à lui une fois au sommet.
"L'inondation" est la nouvelle à ne pas lire dans un moment de déprime. Une tragédie qui frappe Louis Roubieu et sa famille alors que tout leur souriait. Pourtant, on veut y croire, on mise sur ce petit espoir jusqu'au moment où on accepte fatalement que oui, le vieux Louis va perdre tout ce qui faisait son bonheur. C'est pour ce genre d'histoire que j'ai toujours mis
Zola de côté…
"Les coquillages de M. Chabre" vient clore ce recueil et je dois dire que c'est la perle inattendue. Pas un coup de coeur, mais presque. Déjà, avec
Nantas, elle vient remettre un peu de couleur à mon moral bien écorché par les deux autres nouvelles. Sur les conseils de son médecin, M. Chabre s'offre des vacances avec son épouse sur la côte pour profiter d'une cure de coquillages frais. En effet, ce serait un bon moyen, paraît-il, pour favoriser la conception de cet enfant qu'il désire si ardemment. M. Chabre, c'est le pépère plan-plan qui reste sur le bas-côté du chemin de sa vie. Difficile de ne pas succomber au contraste qu'offre le jeune Hector surtout lorsqu'il s'éprend de la vive Estelle et met tout en oeuvre pour la séduire au nez et à la barbe du mari, M. Chabre. Un amour d'été avec cette pointe d'humour au détriment de M. Chabre et de ses coquillages…