AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782290336977
130 pages
J'ai lu (01/10/2003)
  Existe en édition audio
3.8/5   444 notes
Résumé :
Résumé :
La mort d'Olivier Bécaille « C'est un samedi, à six heures du matin, que je suis mort après trois jours de maladie ». Olivier Bécaille est-il mort ? C'est le diagnostic que le médecin, convoqué par sa femme, prononce au-dessus du corps inanimé. Le cadavre n'en a pourtant que l'apparence : emmuré dans son corps, l'homme continue de percevoir le monde autour de lui. Et si, trompé par sa torpeur, on l'enterrait vivant ? Satiriques et scabreuses, ces qua... >Voir plus
Que lire après La mort d'Olivier Bécaille et autres nouvellesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 444 notes
5
15 avis
4
17 avis
3
11 avis
2
4 avis
1
0 avis
Une nouvelle très dense émotion! Quel récit à la fois effrayant, attristant, bouleversant et hallucinant!!! Je parle uniquement de la mort d'Olivier Bécaille que j'ai beaucoup aimée! Elle nous offre un terrible voyage vers la mort! Le plus curieux est qu'après cette courte lecture, l'histoire nous hante encore quelque peu. Non pas parce qu'il s'agit de la mort mais c'est l'ingéniosité de Zola qui a su nous faire frissonner, nous faire frémir au même moment que notre héros. Un héros tout frêle, gringalet, lymphatique depuis son enfance, maladif languide mais qui va avoir cette force de sortir du cercueil alors qu'il est mis sous terre. Ca nous fait penser à La métamorphose de Franz Kafka, où l'on sympathise avec Gregor qui , transformé en un insecte, tout impuissant, voit le monde s'agiter autour de lui. De même, Olivier voit sa femme et ses voisins le prendre pour un mort, alors qu'il est cloué par une crise de catalepsie, il voit tout, entend tout mais il est sans force de réaction...
Une plume exquise!
Commenter  J’apprécie          510
Quatre nouvelles assez intéressantes pour leur côté dramatique, en passant par "la mort d'Olivier Bécaille" qui est juste considéré comme mort par ses proches mais qui en fait se trouvait dans un état de catalepsie... "Nantas", plutôt un ambitieux professionnel pour lequel une simple vie de couple n'arrivait pas au niveau de son élévation au travail."L'inondation" la meilleure à mon goût, qui est une descente aux enfers d'une grande famille qui subit les ravages de la Garonne qui s'est mise à déborder dans un village et enfin "les coquillages de Mr Chabre" ce pauvre homme marié et sa femme, ces derniers voulant à tout prix avoir un enfant.
Tout un panel de personnages différents mais le point en commun de ce recueil de nouvelles réside plus au niveau de l'angoisse grandissante qui se dégage des situations ou encore de celle des personnages qui subissent des déboires personnels.
Une écriture toujours aussi juste et descriptive pour laquelle je ne me lasse pas...
Commenter  J’apprécie          360

Voici un recueil de trois nouvelles sur le thème de la mort.


La première, Un mariage d'amour est la préfiguration de Thérèse Raquin. Deux amants se débarrassent du mari pour pouvoir s'épouser après le délai de deuil. Une fois tué, le mort se révèle plus présent que de son vivant.


Le seconde, la nouvelle titre est assez angoissante. Bécaille, meurt après quelques jours de maladie. C'est un d'être hanté par l'idée de la mort avec laquelle il aime jouer. Mais ô surprise, bien que mort et ne pouvant ni parler, ni bouger, il voit et entend tout ce qui l'entoure.
D'abord calme, il s'angoisse peu à peu à l'idée d'être enterré vivant. D'ailleurs le convoi est prévu pour le lendemain.


Dans Jacques D'amour, un couple d'ouvriers connait plusieurs années de bonheur. Mais vient la guerre de 1870 puis la Commune. Entraîné par un de ces hommes qui savent pousser les autres à l'héroïsme tout en restant à l'abri, il s'oppose aux soldats, est condamné et envoyé à Nouméa. Il s'évade, est présumé mort et la nouvelle transmise à son épouse. Après l'amnistie il part à la recherche de sa famille.
Mais comme dans le colonel Chabert, le mort à été remplacé.




Dans ces trois nouvelles, le mort sort de sa tombe, symboliquement ou réellement pour reprendre ses droits. Mais il n'est pas si facile de retrouver sa place.


Commenter  J’apprécie          290
Emile Zola, l'auteur du "J'accuse" et de Germinal entre autres publications archiconnues, s'est aussi essayé au genre de la nouvelle, et avec un certain succès finalement. Autant le dire tout de suite, les "autres nouvelles" sont très réduites et beaucoup moins alléchantes que celle qui tient la tête d'affiche: Olivier Bécaille, lui, a vraiment quelque chose à nous dire, à nous raconter, car son expérience sort vraiment de l'ordinaire...

Effectivement, l'histoire d'Oliver Bécaille et de sa mort, qu'il nous raconte d'ailleurs lui-même, vaut la peine d'être narrée dans les détails. Assistant impuissant à sa propre mort donc, Olivier Bécaille voit défiler ses proches devant son cadavre sans pouvoir parler ni interagir avec eux, mais peut voir et entendre tout ce qui se passe. Enchaînant la veillée, la procession et l'enterrement, le pauvre Olivier Bécaille conte son malheur et ses angoisses surtout. Car finalement, sans dévoiler la fin devantage, c'est l'angoisse de la mort qui est mise en lumière dans cette nouvelle d'importance. Comment la voir arriver ? Comment l'embrasser ? Comment la surpasser ? Des thèmes métaphysiques un peu trop gros pour une nouvelle au premier abord, mais parfaitement organisés et synthétisés avec La Mort d'Olivier Bécaille.

Ce recueil met donc parfaitement en lumière la nouvelle phare, mais pêche fortement par les autres qui l'accompagnent, qui ne m'ont ni marqué, ni intéressé. Dommage donc : autant seulement publier la première tout seule... mais c'est l'intérêt de ce genre de petit recueil de nouvelles : publier une belle oeuvre et l'augmenter d'autres beaucoup moins connues pour les faire découvrir, mais franchement ici, le fait qu'elles soient désignées par "autres nouvelles" montre bien l'intérêt à leur accorder...
Commenter  J’apprécie          270
La mort d'Olivier Bécaille – Il ne bouge plus. Il ne respire plus. Il ne voit plus. C'est certain, Olivier Bécaille est mort. Et pourtant, il entend tout ce qui se passe dans la chambre. « La mort n'était donc pas le néant puisque j'entendais et que je raisonnais. » (p. 13) Il suit les préparatifs de son enterrement et entend le chagrin de sa jeune épouse. Alors, est-il vraiment mort ?

Nantas – Monté à Paris et dévoré d'ambition, Nantas est certain de faire fortune. Mais les portes ne s'ouvrent pas comme il le voudrait. Ah, il est prêt à se vendre si ça peut le faire réussir. « Il y avait chez Nantas une ambition entêtée de fortune qu'il tenait de sa mère. C'était un garçon de décision prompte, de volonté froide. » (p. 38) Voilà que se présente une femme qui lui propose de se marier : se faisant, il assure sa propre fortune et il sauve une jeune fille. Mais ce marché ne serait-il pas de dupes ?

L'inondation – Il est une famille de fermiers prospères sur les bords de la Garonne. Les récoltes sont exceptionnelles, le bétail est gras, les mariages sont heureux et les enfants sont nombreux. Pas de doute : cette famille est bénie de Dieu. Hélas, la cruauté du sort va s'acharner sous la forme d'une inondation. « Nous entendions le gémissement sourd de la maison pleine d'eau, sonore, avec ses cloisons qui craquaient déjà. » (p. 83) Réfugié sur le toit de sa demeure, le patriarche se demande s'il va tout perdre, s'il est possible d'espérer en la clémence divine.

Les coquillages de M. Chabre – M. Chabre est un vieux marchand de grains enrichi après des années de négoce. Hélas, son mariage avec la jeune et belle Estelle reste sans enfant. « Un homme qui a gagné cinquante-mille francs de rentes a certes le droit de s'étonner qu'il soit plus difficile d'être père que d'être riche. » (p. 95) Selon les conseils d'un médecin, le couple part en Bretagne où M. Chabre va se bourrer de coquillages soi-disant dotés de vertus fortifiantes. Évidemment, la rencontre d'un jeune Breton, blond et fort, n'aura aucun rapport avec la future grossesse de la belle épouse Chabre.

Quel plaisir de retrouver mon Émile dans ces textes courts où il a déployé tout son talent : en quelques mots, il plante un décor et campe des personnages. le lecteur n'a qu'à se laisser aller et à suivre les intrigues. Zola avait un don pour saisir le ridicule des bourgeois, des nouveaux riches et des maris cocus. Mais il est impossible de ne pas sentir la tendresse qu'il nourrit pour les personnages qu'il soumet aux pires avanies. Comme toujours avec Émile Zola, j'en demande encore.
Commenter  J’apprécie          230

Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
La lampe était allumée, lorsqu’on frappa.
- Ah ! voici le médecin, dit la vieille femme.
C’était le médecin, en effet. Il ne s’excusa même pas de venir si tard. Sans doute, il avait eu bien des étages à monter, dans la journée. Comme la lampe éclairait très faiblement la chambre, il demanda :
- Le corps est ici ?
- Oui, monsieur, répondit Simoneau.
Marguerite s’était levée, frissonnante. Mme Gabin avait mis Dédé sur le palier, parce qu’un enfant n’a pas besoin d’assister à ça; et elle s’efforçait d’entraîner ma femme vers la fenêtre, afin de lui épargner un tel spectacle.
Pourtant, le médecin venait de s’approcher d’un pas rapide. Je le devinais fatigué, pressé, impatienté. M’avait-il touché la main ? Avait-il posé la sienne sur mon coeur ? Je ne saurais le dire. Mais il me sembla qu’il s’était simplement penché d’un air indifférent.
- Voulez-vous que je prenne la lampe pour vous éclairer ? offrit Simoneau avec obligeance.
- Non, inutile, dit le médecin tranquillement.
Comment ! inutile ! Cet homme avait ma vie entre les mains, il jugeait inutile de procéder à un examen attentif. Mais je n’étais pas mort ! j’aurais voulu crier que je n’étais pas mort !
- A quelle heure est-il mort ? reprit-il.
- A six heures du matin, répondit Simoneau.
Une furieuse révolte montait en moi, dans les liens terribles qui me liaient. Oh ! ne pouvoir parler, ne pouvoir remuer un membre !
Le médecin ajouta :
- Ce temps lourd est mauvais … Rien n’est fatiguant comme ces premières journées de printemps.
Et il s’éloigna. C’était ma vie qui s’en allait. Des cris, des larmes, des injures m’étouffaient, déchiraient ma gorge convulsée, où ne passait qu’un souffle. Ah ! le misérable, dont l’habitude professionnelle avait fait une machine, et qui venait au lit des morts avec l’idée d’une simple formalité à remplir ! Il ne savait donc rien, cet homme ! Toute sa science était donc menteuse, puisqu’il ne pouvait d’un coup d’oeil distinguer la vie de la mort ! Et il s’en allait, et il s’en allait !
Commenter  J’apprécie          70
Tout petit, j'avais déjà peur de mourir. (...) je pensais constamment que je ne vivrais pas, qu'on m'enterrerait de bonne heure. Et cette pensée de la terre me causait une épouvante, à laquelle je ne pouvais m'habituer, bien qu'elle me hantât nuit et jour. En grandissant, j'avais gardé cette idée fixe. Parfois, après des journées de réflexion, je croyais avoir vaincu ma peur. Eh bien ! On mourait, c'était fini ; tout le monde mourait un jour ; rien ne devait être plus commode ni meilleur. J'arrivais presque à être gai, je regardais la mort en face. Puis, un frisson brusque me glaçait, me rendait à mon vertige, comme si une main géante m'eût balancé au-dessus d'un gouffre noir. C'était la pensée de la terre qui revenait et emportait mes raisonnements. Que de fois, la nuit, je me suis réveillé en sursaut, ne sachant quel souffle avait passé sur mon sommeil, joignant les mains avec désespoir, balbutiant : "Mon Dieu ! mon Dieu ! il faut mourir !" Une anxiété me serrait la poitrine, la nécessité de la mort me paraissait plus abominable dans l'étourdissement du réveil. Je ne me rendormais qu'avec peine, le sommeil m'inquiétait, tellement il ressemblait à la mort. Si j'allais dormir pour toujours ! Si je fermais les yeux pour ne les rouvrir jamais !
J'ignore si d'autres ont souffert ce tourment. Il a désolé ma vie.
Commenter  J’apprécie          50
(...) le néant m'avait terrifié, depuis mon enfance. Je ne m'imaginais pas la disparition de mon être, la suppression totale de ce que j'étais ; et cela pour toujours, pendant des siècles et des siècles encore, sans que jamais mon existence pût recommencer. Je frissonnais parfois, lorsque je trouvais dans un journal une date future du siècle prochain : je ne vivrais certainement plus à cette date, et cette année d'un avenir que je ne verrais pas, où je ne serais pas, m'emplissait d'angoisse. N'étais-je pas le monde, et tout ne croulerait-il pas, lorsque je m'en irais ?
Commenter  J’apprécie          70
Pourtant, le médecin venait de s'approcher d'un pas rapide.
Je le devinais fatigué, pressé, impatienté. M'avait-il touché la
main ? Avait-il posé la sienne sur mon cœur ? Je ne saurais le
dire. Mais il me sembla qu'il s'était simplement penché d'un air
indifférent.
– Voulez-vous que je prenne la lampe pour vous éclairer ?
offrit Simoneau avec obligeance.
– Non, inutile, dit le médecin tranquillement.
Comment ! inutile ! Cet homme avait ma vie entre les mains,
et il jugeait inutile de procéder à un examen attentif. Mais je
n'étais pas mort ! j'aurais voulu crier que je n'étais pas mort !
Commenter  J’apprécie          50
La mort n'étais donc pas le néant, puisque j'entendais et que je raisonnais. Seul, le néant m'avait terrifié, depuis mon enfance. Je ne m'imaginais pas la disparition de mon être, la suppression totale de ce que j'étais ; et cela pour toujours, pendant des siècles et des siècles encore, sans que jamais mon existence pût recommencer. Je frissonnais parfois, lorsque je trouvais dans un journal une date future du siècle prochain : je ne vivrais certainement plus à cette date, et cette année d'un avenir que je ne verrais pas, ou je ne serais pas, m'emplissait d'angoisse. N'étais-je pas le monde, et tout ne croulerait-il pas, lorsque je m'en irais ?
Rêver de la vie dans la mort, tel avait toujours était mon espoir.

[La mort d'Olivier Bécaille]
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Émile Zola (122) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Émile Zola
Début écrivain
autres livres classés : 19ème siècleVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (1627) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages des Rougon Macquart

Dans l'assommoir, quelle est l'infirmité qui touche Gervaise dès la naissance

Elle est alcoolique
Elle boîte
Elle est myope
Elle est dépensière

7 questions
592 lecteurs ont répondu
Thème : Émile ZolaCréer un quiz sur ce livre

{* *}