Krummavísur

Les pays du froid m'attirent de plus en plus. Je trouve leurs paysages emplis de magie et de poésie, de force et de grâce, ils s'accordent à mon âme rêveuse. J'aime ces magnifiques drapés de blanc à la beauté presque irréelle qui forment un contraste saisissant avec la pierre volcanique noire et rugueuse aux accents lugubres et hostiles.
Alors ces histoires qui m'emmènent dans ces immensités glacées me ravissent.

« Krummavísur », troisième opus de la trilogie islandaise de Ian Manook, fait suite à « Heimaey » et « Askja ». Je n'avais pas encore abordé ce cycle et je n'aime pas lire les séries dans le désordre mais lorsqu'on m'a proposé la lecture de ce policier dans le cadre d'une masse critique, je n'ai pas hésité bien longtemps je l'avoue, et j'ai espéré secrètement le recevoir. Je remercie très sincèrement Babelio et les éditions Flammarion pour leur envoi.

C'est donc sans rien connaître les deux premières enquêtes que je suis partie à la rencontre de l'enquêteur peu conventionnel Kornelius Jokobs. En définitive, je n'ai pas été gênée, l'auteur dit l'essentiel pour que le lecteur ne soit pas perdu et ait envie de revenir sur les deux premiers volumes.

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Krummavísur est une chanson appartenant au folklore islandais, une complainte triste qui raconte l'histoire d'un corbeau gelé et affamé pris dans la tempête.

1995 – Un petit avion survole en pleine tempête le Vatnajökull, le plus grand glacier d'Islande. En difficulté, il s'écrase sur le glacier avec à son bord, le pilote et un passager menotté à une mallette.

« le corbeau s'est endormi dans une fissure
Dans la nuit noire et sa froidure »

2002 – Deux hommes encordés sur l'Helka, le volcan le plus actif de l'île, découvrent deux corps figés dans la glace.

« le corbeau s'est endormi dans une crevasse
En attendant qu'hiver se passe… »

Aujourd'hui – La jeune inspectrice Botti enquête sur la jeune Anika retrouvée morte à l'intérieur d'un chalutier.

Aujourd'hui encore – Une secousse sismique dans l'océan atlantique engendre un tsunami qui remonte jusqu'aux côtes islandaises. Ce spectacle à ciel ouvert a attiré de nombreux curieux venus voir le mascaret glisser jusqu'au glacier. Parmi eux, se trouve l'inspecteur Kornelius Jokobs, venu filmer la vague. Une partie du glacier soumis à l'énorme pression s'effondre, libérant trois corps enchâssés dans la glace.

Le lecteur se doute bien qu'il existe un le lien entre tous ces évènements mais lequel ? Et si lien il y a, et si comme moi, vous faites le calcul, ne devrait-il pas y avoir quatre cadavres ?
En tout cas, il n'en faut pas davantage pour que la curiosité du policier soit éveillée, lui qui a été poussé à une retraite anticipée dans le tome précédent.

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C'est ainsi que j'ai fait connaissance avec cet inspecteur qui fredonne sans cesse la complainte du corbeau. Il s'avère très vite que, très bon enquêteur, il est cependant peu apprécié de ses anciens collègues de travail. En effet, ce géant amateur de femmes, opiniâtre et solitaire, est peu respectueux ni de la hiérarchie, ni des procédures.
J'ai tout de suite apprécié cet inspecteur intègre, grande gueule, frondeur et impulsif dont la vie sentimentale est plutôt décousue.

Les autres personnages qui composent l'équipe de Kornélius sont également bien campés : l'audacieuse Botty, Ida la légiste et Ari Eiriksson, un tout jeune inspecteur en charge de l'affaire des trois hommes retrouvés morts. Sa description haute en couleur a retenu mon attention, me faisant sourire à maintes reprises par sa manière étrange de penser et de parler.

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Le récit est particulièrement prenant avec des rebondissements tout au long de l'intrigue, d'autant que la plume d'Ian Manook, nerveuse et sombre, très cinématographique, donne à voir la beauté sauvage et âpre de l'Islande. L'auteur plante parfaitement le décor où la terre de feu et de glace, le ciel gris ardoise et la mer d'un bleu glacial et translucide sont omniprésents et entrent en collision.

Cet endroit inhospitalier m'a donné des envies de voyage. Ian Manook dépeint si parfaitement la nature islandaise que l'on pourrait croire qu'il est natif de ce pays. J'avais eu cette même impression avec sa trilogie « Yeruldelgger » où il décrivait la Mongolie de manière admirable.

« C'est l'Islande. Un nuage ventru comme un édredon étouffe le soleil. Tout se fige aussitôt et l'homme se tait, surpris par le froid soudain. le paysage tout entier s'éteint en noir et blanc. »

On aurait envie de se perdre dans la contemplation de ces paysages grandioses et imposants, si on ne ressentait pas également une note de tristesse devant notre responsabilité face au réchauffement climatique particulièrement visible en Islande où la fonte des glaciers s'accélère à une vitesse inquiétante.

« Kornélius regarde ce glacier que les Islandais considèrent comme un être vivant et qui meurt doucement, comme un être qui a vécu. Quelques mois plus tôt, dans l'Ouest, au nord de Reykjavik, on a "enterré" un glacier. le premier des quatre cents du pays à avoir disparu. Fondu. »

L'auteur a également réalisé un travail de documentation important sur les relations compliquées entre le Danemark et les Etats-Unis, la corruption des hommes politiques, la violence et les vices des hommes influents.

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Voici un roman policier bien mené, fluide et terriblement efficace. L'intrigue passionnante, addictive à souhait, est marquée par la présence continuelle de la nature. Je me suis laissée emporter par le chant lugubre du corbeau survolant ces lieux transpercés de lumière et d'ombre.

« Tant de choses peuvent le blesser
Tant de choses… »

Un très bon moment de lecture.

En lien, je vous mets Krummavísur, la très belle complainte du corbeau :
https://www.youtube.com/watch?v=TdYQu-pB3nU

Bonjour,
Voici « Krummavísur »
de Ian Manook. Un thriller passionnant et captivant. C'est le troisième opus d'une trilogie islandaise mais l'intrigue est indépendante des précédentes. Nous retrouvons le charismatique Cornelius Jacobsson, enquêteur atypique aux prises avec des enquêtes aussi différentes qu'improbables. Cornelius va s'intéresser à des cadavres libérés de la glace lors de l'effondrement d'un iceberg et à celui d'une adolescente découvert sur un chalutier en fuite. L'intrigue est très rythmée et se nourrit de rebondissements multiples. Nous baignons dans une atmosphère froide, oppressante peuplée par la corruption, la manipulation politique, le pouvoir, la violence. Les paysages glacés du Groenland sont parfaitement dépeints. Je reste séduite par la plume de l'auteur ( Patrick Manoukian) qui écrit aussi sous d'autres pseudos. Voici un récit brillant, non dénué d'humour . Un excellent moment de lecture !

La dernière enquête de Kornelius Jakobsson est pour moi la première ! Je ne savais pas, en acceptant de lire ce roman, et je remercie Babelio et les éditions Flammarion au passage, qu'il était la fin d'une trilogie. Cela n'a pas été gênant, il y a juste quelques rappels des autres enquêtes.

Cependant, est-ce parce que le personnage a déjà été approfondi auparavant , j'ai trouvé Kornelius peu consistant, en dépit de sa corpulence de troll dont il est beaucoup question. Dépassant les limites légales, c'est un justicier solitaire, aimé des femmes pourtant. Profil souvent vu dans d'autres romans policiers. Je n'ai pas réussi vraiment à me faire une idée précise de cet inspecteur, écarté puis réintégré comme consultant dans la police car il a été témoin d'une découverte macabre, due au réchauffement climatique : trois hommes pris dans la glace qui s'est fendue devant lui.

Les deux enquêtes menées parallèlement, où la corruption politique, les manigances électorales sont reines, se révèlent intéressantes, les courts chapitres donnent un rythme nerveux à leur déroulement. Un détail sans doute mais j'ai vite été agacée par les dictons d'un autre inspecteur , héritées de son grand-père, sans doute là pour ajouter un peu d'humour. Lourd, selon moi.

Les superbes descriptions de l'Islande sauvage et volcanique, celles aussi du Groenland, nous donnent vraiment l'impression d'être là-bas. L'auteur s'est documenté ( cela ressemble même trop à un guide touristique, parfois), peut-être rendu sur place, car tout est précis, souvent poétique,et on sent une passion pour les lieux.

Malgré quelques réticences, ce fut donc une lecture plaisante. Cependant, j'ai préféré Ian Manook lorsqu'il évoque son passé familial dans le très poignant roman" L'oiseau bleu d' Erzeroum".

Le commandant Kornelius qui n'est certes plus dans la police mais  se retrouve presque malgré lui consultant accompagné d'Aria Eirikson aux nombreux proverbes piochés dans la liste de son grand père, plus farfelus les uns que les autres, vont devoir élucider la mort de trois corps retrouvés dans un glacier. Pendant que Botty doit comprendre pourquoi un homme politique se retrouve mêlé à l'affaire qu'elle vient de résoudre et qui a secouée l'Islande. 

Sans lien apparent leur chemin vont se recroiser tout comme avec Ida, médecin légiste. Je suis certaine que ceux qui ont lu les enquêtes précédentes de Kornelius vont prendre énormément de plaisir à le retrouver ainsi que tous les autres personnages. D'ailleurs même si cette enquête n'a pas de lien avec les précédentes, la vie personnelle comme la personnalité des personnages sont très présentes même si l'auteur fait les rappels nécessaires, c'est une saga qui a mon avis est intéressante de découvrir avec le premier tome pour en comprendre toute les nuances. Les enquêtes sont complexes et parfaitement construites. Un roman noir certes mais l'auteur ne néglige pas le reste comme je vous l'ai dit avant les personnalités des personnages sont habilement exploitées, les décors islandais sont aussi omniprésents et sans connaître le pays, j'ai voyagé avec ma lecture. 

Des passages difficiles, de nombreux rebondissements, des personnages que l'ont prend plaisir à découvrir, d'autres à détester et une fin surprenante, porté par une plume fluide et travaillée, vous l'aurez compris tous les ingrédients sont réunis pour vous embarquer en plein coeur de l'Islande et ses machinations. 
Lien : https://leslecturesdemamanna..

L'auteur vous propose un polar vraiment très bon.
*****
J'ai eu la chance de remporter ce livre grâce à une masse critique Babelio que je remercie sincèrement ainsi que la maison d'éditions.

Ce livre est le dernier d'une trilogie dont voici les noms des précédents pour celles et ceux que cela intéresse : Heimaey et Askja. Je ne les ai pas lus mais je n'ai pas été gênée pour autant, bien que je le regrette car certains faits qui nous sont rappelés m'ont donné le sentiment que ces tomes étaient vraiment prenants.
Les enquêtes sont menées par l'excellent (entre autres) Kornelius Jakobsson et autant vous dire que Ian Mannok ne fait que confirmer ce talent qu'il a de vous proposer des personnages fort attachants. Ce flic, loin du conformisme attendu, est juste épatant de charisme.
Pour résoudre cette enquête aux ramifications politiques teintées de secrets défense, il sera aidé de l'inspecteur Ary. Mais pas Clint Eastwood hein ! Un autre qui saura également vous ébranler, d'un point de vue sentimental… mais pas que !
Et puis, il y a d'autres personnages qu'il vous faudra apprivoiser avant de les identifier (ce qui m'a pris un peu de temps, je l'avoue !).
Afin d'assister à cette enquête, Ian Manook vous emmène en voyage à travers les contrées islandaises et nul besoin de prendre un billet d'avion car vous y êtes. Vous savourez la beauté de ces terres froides et sauvages et profitez pleinement du spectacle.
L'intrigue est déroulée avec beaucoup de précision et n'a de cesse de me surprendre (de façon positive) dans les révélations qui nous sont faites. En fait, je me plais tellement dans ce récit que je me laisse bercer, ne cherchant pas à anticiper les faits, ni-même à accélérer mon rythme de lecture. Je profite tout simplement.
J'arrive doucement au twist final, qui est juste excellent. Je trouve cette dernière scène hypnotisante et mystique. Elle est juste parfaite (à mon sens) pour clôturer cette virée qui me laissera de bons souvenirs.

Ça faisait un moment que je voulais lire du Ian Manook.
Donc quand l'occasion s'est présentée par un mail de "babelio masse critique" j'ai foncé.
Un livre contre une chronique (bonne ou mauvaise) croisant les doigts pour être sélectionnée.
Yallahhhh!!!

Bon ok c'est le tome 3 des aventures de Kornelius Jakobsson mais ça ne m'a pas gênée du tout.
Mode découverte, Minou.
Couvre-toi bien on part en Islande.

le titre KRUMMAVISUR: c'est la complainte du corbeau affamé, un chant traditionnel Islandais.

1995
Un petit avion est pris en pleine tempête au dessus du glacier Vatnajökull. il tente de se poser dessus. Deux hommes sont à bord avec une malette.
2002
Deux hommes sont en exploration sur le volcan Helka. Dans une faille, ils découvrent deux corps figés dans la glace.
2022
L'enquêtrice Botti est à bord d'un chalutier en pleine tempête sur lequel vient d'être retrouvé le corps d'Anika, jeune fille de 15 ans, disparue.

Kornelius Jacobsson est avec son drone pour observer l'arrivée des restes de la vague d'un tsunami.  Cette vague a parcouru des milliers de kilomètres.
Sauf que secoué par la pression de l'eau, de la glace se détache du glacier et révèle trois cadavres emprisonnés.
Bah purée ya du monde qui finit en croustibat dans le coin.

Voilà le point de départ de ce livre.
ya de quoi faire.
Qui sont ces cadavres ?
Qui a enlevé cette gamine de 15 ans?
Pourquoi les Américains débarquent?

Mais d'abord Minou, laisse moi te présenter KORNELIUS JACOBSSON.
Tout un poème ce gars. Haut en couleur. Tu vas l'adorer de suite.
"le pire meilleur flic" : grande gueule, ingérable. Rien ne l'arrête quand il a quelque chose en tête. Pas mal d'ex  avec qui il bosse, enfin bossait, car Flic il ne l'est plus. VIRÉ . Mais pour cette affaire il sera consultant.
Malgré son physique de Troll, il est doué, très doué même. C'est un fonceur qui ne s'emmerde pas avec les procédures.
Il sera en duo avec ARI Eiriksson : jeune inspecteur, féru de proverbes dont on ne comprend que dalle.

Whaouh, Ian Manook m'a fait voyager.
j'ai vécu la beauté sauvage de l'Islande.
Autant contemplative que mortelle.
C'est un pays où l'homme vit en harmonie avec la nature. C'est ce qui semble ressortir de leur mode de vie à la lecture de ce roman.
Tu vas y découvrir la blinde de mets locaux (agneau , hareng ... beurk beurk), tu vas suivre des discussions de la plus importance entre ministres à poil dans des HOT POT.
Tu iras aussi au Groenland, tu prendras un kayak à la nuit tombée.

En Islande, les glaciers sont des êtres vivants.
Des êtres qui meurent doucement avec le réchauffement climatique.
Là-bas on "enterre" les glaciers qui ont fondu.

Bref, j'en ai pris plein les yeux.
jeveuxallerenislande

J'ai juste eu plus de mal avec les relations compliquées US- Danemark- Islande, la corruption des hommes politiques, les agents de la Cia etc....
Question de goûts persos quoi.

Chaque titre de chapitre en est la dernière phrase.
A toi d'essayer de deviner ce qu'il va se passer.
Le style est bon.
Les personnages sont bien travaillés.
Les dialogues sont par moment drôles.
Bref, j'ai dévoré ce bouquin et son ambiance nordique.

C'est malin, j'ai envie de boire du champagne dans un HOT POT, et de regarder la nature à travers les nuages de fumée.
Tu viens Minou?

Ce qui est sûr c'est que je vais découvrir les autres livres de Ian Manook.
CERTAINE.


* Sjáumst bráðlega~ kyssir kisur *

● L'auteur, le livre (416 pages, 2024) :
Ian Manook : ce nom ne nous est pas inconnu puisque c'est celui qui, il y a dix ans, avait signé Yeruldelgger dans les steppes mongoles et qui relançait le genre dit du polar ethnique.
Ian Manook c'est l'un des nombreux pseudos de Patrick Manoukian, journaliste au look de Commandant Cousteau (il écrit notamment sous le nom de Roy Braverman pour des trucs plus américains).
Depuis quelques livres, Manook a délaissé l'Asie centrale pour partir chasser sur d'autres terres sauvages, en Islande, avec une série de polars qui mettent en scène un flic ingérable et controversé dénommé Kornelius Jakobsson.
On attaque ici par le troisième épisode : Krummavísur, qui peut se lire sans les précédents (dont il serait quand même dommage de ne pas profiter !).
Cet épisode nous emmènera même faire un petit tour au Groenland sur des terres glacées que l'on connait un peu mieux depuis un autre auteur, bien frenchy lui aussi malgré son pseudo : Mo Malø, qui nous avait déjà fait découvrir l'accident de Thulé et l'incroyable Camp Century des américains, que l'on retrouve ici.

● On aime :
❤️ Manook est allé chercher tous les clichés connus sur l'Islande (et même le Groenland voisin) pour nous les resservir dans une histoire pleine de bruit et de fureur, de glaces et de tempêtes. Pas sûr que les îliens natifs apprécient vraiment le dépliant touristique mais pour notre part, nous ne bouderons certainement pas notre plaisir coupable. D'autant que tout cela est assaisonné d'un humour caustique bien savoureux, très "second degré".
❤️ On rigole même franchement avec deux ou trois personnages, comme l'agent Komsi qui caricature un de nos travers de langage bien français (pffff, c'est pas comme si on parlait toujours comme ça) ou encore cet inspecteur Ari, impayable avec ses proverbes idiots tirés des carnets de son grand-père.
❤️ On apprécie également que l'auteur brosse un tableau rapide mais assez complet de ces régions (Islande et Groenland) et ne se prive pas de convoquer un peu de géopolitique, même si c'est pour railler copieusement les pays colonisateurs : les US et le Danemark.

● L'intrigue :
Tout commence comme dans tout bonne histoire islandaise d'espionnage, par la réapparition de l'épave d'un avion US perdu dans les glaces, façon Opération Napoléon comme l'avait déjà imaginé Indridason.
Dans le même temps, bien loin du glacier Vatnajökull, une autre intrigue se noue à Reykjavík : l'Islande est un village où les secrets ne le restent pas bien longtemps, surtout si l'on est un homme politique bien en vue mais intéressé par les très jeunes filles.
Manigances politiciennes, avocats véreux, voyous lituaniens, ingérence de la diplomatie US et de ses services secrets, corruption politique, manipulation et dissimulation de preuves, le lecteur a droit à la totale, impatient de voir les deux affaires se rejoindre. Parce que forcément hein ...
Avec un beau dénouement qui emportera tout cela dans le bruit et la fureur de l'île.

Pour celles et ceux qui aiment les glaçons, façon polar on the rocks.
Livre lu grâce à 20 Minutes et aux éditions Flammarion.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..

Un livre reçu dans le cadre d'une Masse critique, mille merci à Babelio et aux Editions Flammarion pour m'avoir permis de découvrir la troisième aventure du génial Kornelius Jakobsson. Plus je le côtoie, plus je l'aime 😊 !
Même quand il est tranquille au bord d'un lac à observer les effets d'un mascaret, les enquêtes lui tombent dessus. Alors qu'il assiste impuissant au naufrage d'une petite embarcation, son drone enregistre les images de trois corps pris dans un énorme bloc de glace qui s'est détaché de la banquise.
Kornelius ne fait plus partie de la police islandaise, il s'est fait virer dans le précédent opus. Il est néanmoins embauché comme consultant auprès du jeune inspecteur Ari ( !), personnage truculent qui émaille ses propos de proverbes dont le sens échappe à tous.
Botty, de son côté, devient l'héroïne du pays après l'arrestation périlleuse de deux marins groenlandais, meurtriers de la jeune Anika. La gloire va être très éphémère puisque les deux assassins sont abattus au tribunal par un député. Crime passionnel plaide-t-il !
Dans une Islande magnifiée par les descriptions de l'auteur – les volcans, les routes escarpées, les bains d'eau chaude, les prairies, … sans oublier les spécialités culinaires – nous suivons Kornelius et découvrons des projets secrets, des militaires inquiets que ceux-ci soient dévoilés, des agents de la CIA pas si méchants, des politiques plutôt pourris ; nous voyageons entre le Groenland et le Danemark ; retrouvons Ida la légiste qui, à son corps défendant, en pince toujours pour le troll…
Bref, on ne s'ennuie pas, c'est exotique, drôle, mené à tambour battant. Un polar comme je les aime !

C'est en Islande que nous emmène Ian Manook, auteur aux multiples facettes qui sait se renouveler et toujours nous surprendre, de la Mongolie et ses violents meurtres, vers la Turquie et les Arméniens de son lourd passé familial, enchainant les polars avec une grande facilité et l'exigence du récit documentaire car tout est vrai dans ce qu'il narre même si on nous offre une belle histoire romancée.
Krummavisur, drôle de titre. Couverture en rouge et noir avec un corbeau et un piolet. On apprend que le titre correspond à une célèbre chanson en Islande, je l'ai d'ailleurs trouvée facilement sur Youtube, elle jouera un rôle dans le dénouement.
Les chapitres sont curieusement titrés par les derniers mots de leur fin, cela fait comme avancer à l'envers comme pour le titre d'ailleurs.
Les éléments déclencheurs du récit sont de grands points d'interrogation : qui sont ces cadavres congelés avec cet avion disparu dans un glacier il y a bien longtemps ?, qui a enlevé et tué cette gamine de 15 ans ?, que veulent cacher ces politiques qui viennent se mêler des événements?, pourquoi les Américains arrivent dare-dare sur les lieux ?
Arrive heureusement notre héros Kornelius, un géant aux allures de troll qui soulève des charges énormes dans la salle de force, qui a une détermination féroce à suivre l'enquête même si on le chasse car sa réputation en fait un marginal rebelle à l'autorité, un franc-tireur exceptionnellement doué qui ne s'encombre pas du côté légal et des pressions de toutes sortes.
Il va trouver des alliés dans la police, des ex amies, l'appui de sa famille aussi pour avancer pas à pas, si l'on peut dire, car chaque découverte va amener de nouvelles question, des rebondissements aussi. J'ai bien aimé le jeune inspecteur Yuri, grand amateur en proverbes pour chaque situation, la jeune inspectrice Botty, cascadeuse à ses heures. Kornélius va nous faire faire des kilomètres à travers le pays, on le suivra au Groenland, au Danemark, on en profitera pour visiter Reykjavik et ses quartiers, les volcans célèbres comme le Hekla dont la crevasse contient une valise qui contient 5000 dollars, le glacier de Vatnajokull, la lagune de Jokulsaron et ses phoques. On utilisera tous les moyens de transport les plus adaptés, et les routes nommées par des nombres, les hélicoptères qui arraisonnent un chalutier en mer déchainée, les canots de pêcheurs... On découvrira la nourriture locale, les alcools, les hot pot des demeures chics, où les discussions avec des ministres peuvent se tenir.
Mais l'enchevêtrement des fils narratifs conduit à autre chose que de simples meurtres ou de l'argent sale, il révèle de plus grands dangers pour la planète entière car la fonte des glaces amène à la surface les manigances géopolitiques des grandes puissances démontrant le rôle des Américains et des Danois depuis la guerre froide.
Je vous conseille ce bon polar contemporain qui fait réfléchir à notre monde en nous faisant voyager bien au chaud chez nous. C'est très agréble à lire avec des dialogues savoureux et pleins d'humour, les descriptions sont léchées et rendent hommage à ce pays où la nature peut être si terrifiante et si belle à la fois.
Merci à Babélio et à Masse critique ainsi qu'aux éditions Flammarion pour l'envoi de ce bon livre.

Merci à Babélio pour cette masse Critique ainsi que les Editions Flammarion.
Krummavísur c'est le dernier de la trilogie islandaise de Ian Manook et le retour de Korneluis Jakobsson dit le Troll.
En pleine tempête et à bord d'un chalutier groenlandais, la jeune inspectrice téméraire Botty, dans une scène digne d'un film d'action, arrête les deux assassins d'une jeune fille portée disparue Anika 15ans.
En Islande, le froid assassin rend deux corps conservés dans la glace du Vatnajökull puis ensuite un autre. Les corps n'ont apparemment rien à voir entre eux mais quand sur l'un deux est découvert une blessure mortelle, Kornelius, en presque retraite, ne peut s'empêcher d'y fourrer son nez. Les américains s'en mêlent, font disparaître les corps et l'inspecteur Ari Eiiksson pas encore aguerri aura Kornélius comme consultant pour l'aider dans cette enquête. Dans cette contrée froide, le réchauffement climatique sévit, une base nucléaire américaine à l'abandon et oubliée fait jour. Forcément, les évènements ont un lien et Kornélius devra en trouver le fil conducteur, une quête de la vérité qui va le plonger dans les arcanes d'un scénario dangereux et impliquant les services secrets.

Manook ne cherche pas une efficacité immédiate, l'enquête dans ce contexte géopolitique où interviennent corruption mensonges, manipulation et pouvoir sera difficile. Comme toujours la patte de l'auteur est reconnaissable avec la particularité de certains personnages comme l'inspecteur Ari et ses sept cent trente-quatre proverbes, Botty la super Boottyful, Ida celle qui fait battre le coeur de Kornélius et Kornélius personnage complexe à lui tout seul. Comme son écriture très visuelle avec l'image des glaciers aux couleurs étonnantes, le lac, la mer, les volcans, la vague géante qui déferle et devient mortelle. Et l'envers de la carte postale avec la découverte d'une base nucléaire et ce que cela comporte pour la nature, la glace qui se détache des glaciers, les vagues meurtrières qui en découlent, l'homme contre la nature est peut- être ce qui me fait le plus froid dans le dos.
J'aime à penser que c'est ce que l'auteur a voulu dans ce polar, attirer notre attention sur ce qui se passe dans ce pays d'Europe du Nord mais qui pourrait se passer ailleurs.
Et j'allais oublier l'immersion culinaire et des noms imprononçables qui nous immergent comme des icebergs dans cette contrée !
Un polar pour des lecteurs pour veulent partir au bout du monde et qui sont exigeants.