Helle Helle... une auteure dont le nom est son prénom... Helle est un des prénoms féminins les plus communs au Danemark, dérivé de hellig, saint.
Et un livre d'un auteur danois... je ne peux que fondre... Fondre dessus pour le lire. Et fondre à la lecture.
Ce livre est un petit ONVI !
Une femme (jeune, j'aimerai bien le dire, puisqu'elle a 40 ans et que la mode est d'ajouter "jeune" devant "femme"... et me sentirai-je concernée ?????) est assise sur un banc à un arrêt de bus, avec sa valise à roulettes "au bout du bout du Danemark" selon la quatrième de couverture : je vérifie sur un atlas (oui, je suis "pointilleuse", Næstved est situé au sud de la Sjælland (Zélande) ; j'aurai plutôt imaginée le bout du bout vers Skagen, à la pointe nord du Jutland (parce là, c'est sauvage, c''est vraiment le bout du bout... la Mer du Nord rencontre la Mer Baltique, les vagues sont alors... perpendiculaires à la plage ! Magnifique endroit !).
Deux jeunes gens l'invitent à séjourner chez eux.
Et c'est tout.
Et c'est cela qui fait la force de ce court livre de 230 (lu en moins d'une journée).
On apprend que cette femme (qui ne donne pas son prénom, qui sera prénommée Bente, de Bénédicte) est mariée, qu'elle est écrivain. Et qu'elle a tout quitté.
Une très belle écriture. Je comprends qu'
Helle Helle ait reçu le prix
Per Olov Enquist.
J'ai aussi dégusté ce livre comme une madeleine... pour plusieurs raisons :
- page 37 : "... odeur de purin, ou de porcherie..." : forcément, le Danemark est un grand éleveur de porcs, dont le bacon est exporté dans toute l'Europe...
- page 38 (entre autres) : quitter ses chaussures à l'entrée : oui, c'est habituel, aussi, il faut attention à avoir des chaussettes sans trou !
- page 53 : " il nous faut un café pour dormir " : oh oui, ils peuvent ! le café est super light (à l'époque, même si j'en ai toujours détesté l'odeur, j'en buvais), clair et dilué ! On comprend mieux alors pourquoi ce sont les Finlandais les plus grands buveurs de café au monde...
- page 162 : on fait le café ou le thé, on le verse dans une bouteille thermos et on se servira au fur et à mesure (vu aussi dans Millenium de
Stieg Larsson) ;
- on mange du chou rouge au sirop de groseille (page 207) et du riz à l'amande à Noël ;
- page 116 (par exemple) : Dagli'Brugsen (d'après daglig, quotidien et brugsen, coopérative), chaîne de supérettes et supermarchés ;
- page 167 : mobile en papier découpé : on en voit beaucoup.
- page 214 : la caissière annonce le montant des achats : 687 (couronnes danoises), Bente lui demande si elle peut lui en "ajouter 2 000". Au Danemark, vous faites quelques achats et vous les payez par carte bancaire, vous souhautez avoir un peu de monnaie, alors quand on vous annonce 42 DKK, vous demandez : "je paye sur 50 DKK" et le caissier/caissière vous rend 8 DKK (super commode, cela évite d'aller au distributeur) (j'espère que vous avez compris mon exemple...).