II.
à Fabienne Vallin.
extrait 3
Ces paysages
prisonniers des vitres
et à jamais ouverts dans la transparence.
Mais à peine venus au regard
et déjà clos.
Tu sais maintenant que même si les vitres s’ouvraient
tu resterais au fond de ta chambre
et n’irais pas vers ce qui t’appelle.
Un peu comme ces oiseaux
qui après avoir volé toute une vie
pour trouver un passage dans l’espace
finissent par ne plus voler qu’en eux-mêmes.
II.
à Fabienne Vallin.
extrait 2
Vitres
qui n’ouvrez que sur ce qui sépare
s’éloigne
s’exile.
Vitres
sur les visages des êtres aimés
sur les paysages
sur les choses.
Où tout reste enfermé en lui-même
là où aucune main ne sait ouvrir.
…
II.
à Fabienne Vallin.
extrait 1
Tu as cru que les vitres
portaient en elles l’espace
et qu’il te suffisait de les toucher
pour ne plus être enfermé.
...
Tu as cru que les vitres
t’accueilleraient en elles
pour te donner ce corps
qui sans cesse bouge au fond de toi
et ne sort pas.
Tu as cru enfin
que dans la transparence des vitres
le monde viendrait attendre ton envol.
...
Nous n'avons jamais assez de poids.
Toujours ce besoin de construire
de fixer.
Toute choses
est un repère
un lieu
dont on peut s'éloigner
revenir
sans se perdre.
Mais rien n'a assez de poids
pour nous retenir.
Nous n'érigeons pas
finalement
nous plantons
et rien ne tient
tout à fait ses promesses.
Dispersion.
Infime travail
de l'usure.
Plus je voyageais…
Plus je voyageais
plus les paysages rentraient en eux-mêmes.
Comment la vie est-elle possible dans ces pays-là ?
L’eau y était pourtant abondante.
Petit animal que j’étais !
Je me soulageais du mieux que je pouvais
de mes trop-pleins quotidiens
par petits paquets, que je laissais à mes compagnons
exigeant qu’ils les gardent profond en eux.
Combien de fois ai-je voulu m’absenter de moi
pour n’être plus ce corps
ce visage
pour n’être que dans ces paquets ?
…