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Pierre Szczeciner (Traducteur)
EAN : 9782266337946
400 pages
Pocket (11/01/2024)
4.14/5   299 notes
Résumé :
Un état des lieux sans concession de l’Amérique des marges.

Ike Randolph est noir. Buddy Lee Jenkins est blanc. En Virginie-Occidentale, cela revient à dire que tout les oppose. Ils ont pourtant été tous les deux pareillement lamentables en dénigrant avec la même violence l’homosexualité de leurs fils, maintenant mariés l’un à l’autre. Alors, quand Isiah et Derek sont assassinés, la douleur a un goût de culpabilité. Qui a tôt fait de se transformer en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (65) Voir plus Ajouter une critique
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La colère dont il est question dans ce roman signé S.A. Cosby est celle de deux hommes que tout oppose. le premier, Ike Randolph, est un noir, ancien prisonnier et chef de gang, qui est malgré tout parvenu à plus ou moins se remettre dans le droit chemin en créant sa propre société de jardinage. le second, Buddy Lee Jenkins, est un blanc, raciste, alcoolique, ex-taulard, vivant dans un mobil home pourri dont il n'est même pas le propriétaire.

La colère qui les unit est tout d'abord celle dirigée contre ceux qui ont assassiné leurs fils en pleine rue, de plusieurs balles, dont la dernière à bout portant en pleine tête. Mais c'est également celle dirigée contre eux-mêmes, celle d'avoir renié leurs fils, incapables d'accepter leur homosexualité. Ils n'ont d'ailleurs pas assisté au mariage de leurs fils et ne se sont du coup jamais rencontrés. Ils ne l'auraient d'ailleurs jamais fait, mais s'unissent maintenant dans le malheur, le temps d'une vendetta sanglante !

« La colère » aurait donc pu être une banale histoire de vengeance, sauf que ce road trip parsemé de violence s'avère finalement également être un plaidoyer contre le racisme et contre l'homophobie. Au fil des pages, ce noir et ce blanc foncièrement raciste vont en effet se lier d'une amitié forte, presque émouvante, tout en finissant par devenir des défenseurs de l'homosexualité, eux qui jadis frappaient leurs fils dans l'espoir d'éradiquer cette vilaine « maladie ». Et c'est là que se situe toute la beauté et toute la force de ce roman. Ce trop-plein d'amour, disons post-mortem, qu'ils n'ont pas su donner à leurs fils respectifs de leur vivant et dont ils débordent maintenant qu'il est trop tard, s'avère foncièrement attachant et émouvant.

En situant son récit à Richmond, Virginie, S.A. Cosby dresse le portrait d'une Amérique intolérante, raciste et homophobe, où certains crimes semblent devoir rester impunis… où « Si l'on n'est pas blanc et hétéro, il vaut mieux surveiller ses arrières ». Alors, en voyant la complicité de ces deux brutes qui démolissent certes plusieurs malfrats, mais également cette barrière raciste qui devait les séparer à jamais, l'espoir en l'humanité renaît petit à petit…et quand ces deux homophobes aguerris se transforment progressivement en militant de la cause LGBTQ, certes en partie afin de se racheter de leurs propres erreurs, on se lève et on applaudit ! Bravo et bien vu Monsieur Cosby !

Coup de coeur !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Roman d'action à la John Wick

Si vous n'aimez pas les films tels que ceux de la série John Wick, passez votre chemin pour ce livre. En revanche, pour tous les autres, allez-y, vous allez vous régaler avec ce roman proposé par S.A. Cosby qui explore le thème de la vengeance de deux pères qui ne se connaissaient pas mais qui s'associent en dépit de leurs différences – l'un est blanc, alcoolique, venant de perdre son travail, vivotant seul dans un mobilhome, l'autre est noir, sobre, à la tête d'une petite entreprise de jardinage, vivant dans une belle maison avec son épouse.
Une association de deux anciens malfaiteurs repentis qui vont reprendre la chemin de la violence afin d'assouvir non seulement leur désir de venger l'assassinat de leurs fils mariés ensemble et pères d'une petite fille de 3 ans mais aussi de réparer leurs erreurs envers leurs fils qu'ils ont rejetés en raison de leur orientation sexuelle et combler les regrets qu'ils forment de ne pas les avoir aimés en dépit de cette « différence ». Une différence qui contrevenait à des valeurs qui s'ébranlent avec cette mort déchirant leur coeur. Car ils les aiment leurs fils mais il est un peu tard pour leur démontrer. Alors ils vont piétiner leur voeu de se ranger pour s'engager sur une voie sans issue ni retour possible, celle de la colère envers les auteurs de ce crime, une colère refoulée depuis plusieurs années, une colère explosive. «  - La vengeance, donc, résuma Tangerine. - Non, rétorqua Ike avec un petit sourire triste. La haine. On a tendance à voir la vengeance comme quelque chose de noble, de légitime, mais en vérité, c'est juste de la haine déguisée. »
Et ils en ont sous le pied nos deux quinquas, ce sont d'anciens membres de gangs ayant purgé chacun une peine d'emprisonnement. Peu importe le nombre et la force de ceux qui se mettront en travers de leur chemin. « - Ah ouais, quand même. Ça doit faire du bruit quand tu marches, non ? - Quoi donc ? - Tes couilles d'acier ! » Il ne faut pas croire non plus ce qu'ils disent : « Je vous assure que vous n'avez rien à craindre, ma bonne dame, dit Buddy Lee. On est deux petits vieux qui veulent simplement savoir ce qui est arrivé à leurs fils. On est aussi inoffensifs que des dobermans aveugles qui font la sieste sur un perron. » L'adage dit qu'il ne faut pas chatouiller une femme en colère, on pourrait ajouter qu'il ne faut pas chercher des poux dans la tête de ces deux-là. Une tête qui mouline par ailleurs, car il expriment tous leurs regrets d'avoir maltraité leurs enfants, ces « dégénérés », au point de devenir des alliés LGBT. L'auteur propose donc une histoire violente tout en parcourant la question de la parentalité. Qu'est-ce qu'un bon père ? Il explore également dans son récit le racisme envers les minorités fondé sur la couleur de peau ou l'orientation sexuelle.

Ce roman m'a procuré un excellent moment de détente, à la fois défouloir et réflexion autour des thèmes abordés. Et même si je l'ai trouvé un poil répétitif s'agissant des regrets des pères, je l'ai trouvé fameux. Une écriture vive, des personnages attachants, beaucoup d'humour, un peu de réflexion = coup de coeur !

« Je pourrais tous les buter mille fois que ça ne suffirait pas à réparer ce qu'ils ont fait, mais j'y prendrais chaque fois le même plaisir. »
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Dans la chapelle,non pas de Harlem, mais de Virginie-Occidentale, Derek est blanc, Isiah est noir, ils se sont dit oui, pleins d'espoir, ils sont venus se marier.
" Alleluia, alleluia, l'amour
Alleluia et qu'ils s'aiment toujours
Car l'amour n'a pas de couleur
Et jamais de frontière dans les coeurs"
Patrick, je suis sûre que tu t'en souviens !
Et ici, comme dans cette vieille chanson de Jeane Manson, les parents ne sont pas venus, parce qu'ils n'ont pas accepté l'homosexualité de leurs fils respectifs. Mais aujourd'hui, ces parents sont réunis pour une autre cérémonie, bien plus triste celle-là : leurs deux garçons ont été assassinés, criblés de balles à la sortie d'un bar et achevés d'une dernière en pleine tête, laissant une orpheline de trois ans. Et ça, on ne peut pas laisser passer, pour Ike et Buddy Lee l'heure de la vengeance a sonné.

Ces deux quinquagénaires ont chacun un lourd passé, ils auraient d'ailleurs pu se croiser au cours d'un de leurs séjours en prison respectifs. Mais Ike Randolph, le père d'Isiah, a réussi à reprendre sa vie en main et est désormais à la tête d'une entreprise de jardinage qui lui assure un train de vie confortable avec sa femme Mya. Pour Buddy Lee Jenkins, le père de Derek, les choses sont un peu plus compliquées, même s'il est blanc dans une société où c'est considéré comme la "bonne" couleur. Il vivote dans sa caravane, séparé de sa femme qui a trouvé un parti plus intéressant et abuse plus qu'un peu de la dive bouteille. C'est cependant lui qui va venir trouver Ike pour lui proposer une association afin de trouver, et surtout châtier, les meurtriers de leurs fils.

S'en suivra une équipée jalonnée de cadavres, avec des scènes dignes d'un Tarantino, ça dégouline, ça mitraille dans tous les coins. D'ailleurs une adaptation en film serait tout à fait envisageable, le roman est très visuel.
Et au milieu de cette expédition punitive, se nichent des scènes curieusement émouvantes quand ces pères qui du vivant de leur fils ont tout fait pour les renier se rendent compte, trop tard, qu'être homosexuel ne rend pas moins digne d'amour. Au début, ce mea culpa de circonstance m'a un peu énervée, j'avoue, je craignais qu'il ne soit qu'un prétexte. Mais l'auteur a su rendre crédible cette prise de conscience de ces deux papas qui au contact l'un de l'autre vont échanger et réaliser que, Noir ou Blanc, leurs à-priori et leurs idées rétrogrades sont bien les mêmes et qu'ils ont gâché bêtement toute chance de réconciliation avec ces fils dont ils avaient toutes les raisons d'être fiers.

L'écriture est belle, même quand les scènes sont violentes ou triviales. On est emporté par des flux d'émotions, parfois colère (souvent même, le titre est très parlant à cet égard !), parfois tendresse , les larmes affleurent même à certains moments. On se prend à rêver d'un monde plus tolérant, ou même les gros durs pourraient se montrer pleins d'attention pour leur femme, où la couleur et l'orientation sexuelle finiraient par devenir une caractéristique aussi banale que la forme du visage ou la pointure. Mais il reste bien du chemin à faire, particulièrement dans le genre de contrée où S.A. Cosby a choisi de situer son histoire...

Je ne suis pas passée loin du coup de coeur, et je vous recommande vivement cette Colère, sauf si vous êtes allergiques aux scènes de violence, elles sont quand même assez nombreuses (c'est d'ailleurs mon bémol, il y en a un chouïa trop à mon goût). C'est du vrai roman noir, sans jeu de mot nul !
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Lorsque son fils Isiah lui apprend qu'il va se marier avec Derek, Ike Randolph lui demande comment la petite fille qu'il a adopté en payant une mère porteuse dira qu'elle a deux papas, et lequel fait la femme lui demandera -t-on. Et il refuse d'assister au mariage.
Trois mois après Isiah et son mari sont morts, tués sur un trottoir de Richmond.
Ike est noir, et assez à l'aise grâce à son travail.
L'autre père, Buddy Lee, représente cette catégorie de petits blancs pauvres qui soutiendraient le système esclavagiste s'il existait encore.
Et alcoolique.
Et plein d'humour.
Chacun, à sa façon, Ike et Buddy Lee, sont racistes et homophobes.
L'intérêt du livre, qui pourrait s'intituler le chagrin, est de présenter un éventail de sentiments, depuis la culpabilité de n'avoir pas accepté le bonheur de leur fils, la volonté de leur dire qu'ils les aimaient, déclaration qui arrive trop tard, la peur de se laisser aller à la violence s'ils veulent venger leur mémoire, l'idée insupportable que l'assassin se la coule douce et que la police n'en a rien à faire, enfin, la colère, qu'ils connaissent bien l'un et l'autre , puisque, chacun appartenant à un gang différent, ils ont tué déjà et qu'ils ont passés des années en prison l'un comme l'autre.
La colère, d'abord contre l'homosexualité des fils, qui se transforme en colère contre les homophobes, à commencer par le discours du prêtre à l'enterrement, parlant d'abomination, puis contre eux-mêmes qui n'ont rien compris, puis contre leur assassin.
La colère joue comme un point d'union entre ces deux pères pourtant aux convictions opposées. Leur chagrin sans issue les force à opter pour la vengeance, autrement dit la haine, boostée par la colère.
Ce ne sont pas des innocents, et, puisque l'histoire se situe à Richmond, capitale sudiste, ils savent d'avance qu'ils vont se heurter aux suprémacistes, aux bikers en bande armée, et aussi au gang des Noirs qui ont leurs QG.
Et nous, lecteurs, non seulement nous comprenons cette colère, mais n'aurions pas accepté la première proposition d'Ike, celle de ne pas se salir les mains.
Nous la comprenons, bien qu'elle soit vraiment violente (un peu trop d'ailleurs, à mon sens) parce qu'elle est basée sur le chagrin dit et redit de la perte de leurs fils, enterrés ensemble.
« Ça devrait être interdit par la loi, ces choses-là. »
Au-delà de tout, le chagrin d'avoir perdu leur enfant, le désespoir d'Ike lorsqu'il repense à l'enfance d'Isiah, désespoir sans remède les unit et les arme dans une amitié qui dépasse leur racisme initial, et leur homophobie mortelle.
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Derek Jenkins et Isiah Randolph, mariés et père d'une petite fille, Arianna, ont été froidement abattus devant un bar à vin du centre-ville de Richmond, une balle dans la tête. Une tragédie pour leurs parents qui, aujourd'hui, regrettent leurs erreurs passées, à savoir de ne pas avoir accepté leur homosexualité et de ne pas avoir pris part à leur mariage. Ike Randolph et Buddy Lee Jenkins, leurs pères, ne se connaissaient pas avant de devoir assister, ensemble, à l'enterrement de leur fils. Tout, ou presque, les sépare. Si ce n'est leur séjour en taule, Ike est noir, costaud et est à la tête d'une petite entreprise de jardinage. Buddy Lee est maigrichon, nouvellement chômeur, un brin porté sur la bouteille et vit dans un mobile home qu'il loue. L'enquête, menée par l'inspecteur LaPlata, n'avance guère. Aussi, Buddy Lee propose-t-il à Ike de jouer au détective. Si, dans un premier temps, celui-ci refuse, il change d'avis dès lors qu'il découvre la sépulture de leurs fils profanée...

Deux pères, que tout semble opposer, en deuil de leurs fils à qui ils n'ont, malheureusement, pas eu le temps de leur signifier leur amour malgré leur différence. Une différence qui les aura éloignés de nombreuses années. Si, aujourd'hui, Ike Randolph et Buddy Lee Jenkins, regrettent amèrement, les venger et trouver ceux qui les ont tués semble être leur seul moyen de se faire pardonner. Mais, en tant qu'ancien taulard, Ike se méfie de lui-même et de la colère qui l'habite, se sachant prêt à tout, c'est-à-dire à tuer s'il le faut, pour venger Isiah. Les deux hommes vont, ainsi, plonger dans la vie de leurs fils et tenter de comprendre les raisons de leur mort si violente. S'il y est question de vengeance, de violence, de coups pris et rendus, de sang, de menaces, de colère, de course-poursuite, il y est aussi question d'amour, de remords et de regrets. le tout harmonieusement dosé. Dans leur quête, Ike et Buddy Lee vont, en effet, se rapprocher, se confier, se raconter leur fils, leur refus de les voir tels qu'ils étaient. Au fil des événements et des retournements de situation, les deux hommes vont immanquablement changer ainsi que leur vision du monde. Ils se dévoilent peu à peu sous nos yeux, n'en devenant que plus touchants, débordant de tendresse et d'amour. Au coeur d'une Amérique raciste et homophobe, S.A. Cosby nous plonge, avec force et passion, tendresse et violence, dans la vengeance de deux pères endeuillés, en quête de rédemption.
Un roman puissant, impitoyable et cinglant, porté par une plume implacable...

À noter que la colère est en cours d'adaptation pour le cinéma.
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critiques presse (2)
LeDevoir
10 juillet 2023
Une intrigue impitoyable d’un auteur qui fait un tabac autant en France qu’aux États-Unis. Un des musts de l’été.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Actualitte
22 mai 2023
Dans La Colère, la femme de Ike est un personnage courageux, taiseux et responsable. Et Ike ne cesse de pleurer. Le paradigme se renverse. Cosby dessine au scalpel, le portrait d’un homme misogyne, aux joues constamment mouillées, alors que dès l’enfance, les hommes sont élevés pour refouler leurs sentiments.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Retrouver ceux qui avaient assassiné Isiah et Derek était le radeau auquel il se cramponnait pour ne pas sombrer. Sauf que le radeau pouvait couler à tout moment, et il valait mieux qu’il n’y ait personne dans les parages quand ça se produirait.
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C’était le problème avec la violence : quand on la cherchait, on la trouvait, mais elle vous prenait aussi souvent au dépourvu, Elle n’attendait pas que vous soyez prêt pour vous sauter à la gueule et saloper vos jolies godasses neuves. Et, à force de la provoquer, on finissait par se rendre compte qu’on ne serait jamais prêt.
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- Tu réalises à quel point j'ai dû trimer pour m'en sortir « pas mal », comme tu dis. Si le vert des dollars est vraiment la seule couleur qui compte à tes yeux, est-ce que tu serais prêt à changer de place avec moi ?
– Est-ce que je récupère ton pick-up ? Parce que dans ce cas-là, avec plaisir ! s'exclama Buddy Lee avec un petit ricanement.
– Oui, oui, tu récupères le pick-up. Par contre, tu te fais aussi contrôler quatre ou cinq fois par mois, parce qu'il y a pas moyen qu'un négro comme toi puisse se payer une bagnole pareille, pas vrai ? Tu récupères le pick-up mais, dès que tu fous les pieds dans une bijouterie, y a le vigile qui te lâche pas d'une semelle parce qu'il pense que t'es juste là pour préparer un casse. Tu récupères le pick-up, mais toutes les petites vieilles que tu croises s'agrippent à leur sac à main parce qu'elles ont vu sur Fox News que ton seul objectif dans la vie était de les détrousser, voire de les violer. Tu récupères le pick-up, mais tu dois expliquer au cow-boy qui t'arrête que non, non, monsieur l'inspecteur, je vous jure que je ne refuse pas de coopérer. Tu récupères le pick-up mais tu te prends deux balles dans le dos parce que t'as fait la connerie de vouloir sortir ton portable de ta poche. »
Ike jeta un coup d’œil à Buddy Lee et ajouta :
« Alors, tu veux toujours qu'on échange nos places ? »
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PUREE !.. ÇA ENVOIE.

" Dome était à cinq secondes de cracher la purée dans la bouche de la brune qui squattait au club depuis le samedi précédent quand un terrible fracas retentit à l’extérieur. D’instinct, il attrapa le Magnum sur la table de chevet au moment où il déchargeait. De sa main libre, il repoussa la tête de la fille et remonta son pantalon. La brune, surprise, glissa du lit pour atterrir sur son imposant fessier.
« Qu’est-ce qui te prend ? glapit-elle.
– Ta gueule », rétorqua Dome.
Il bondit hors de la chambre et descendit les marches quatre à quatre pour découvrir que Gremlin était déjà derrière la porte d’entrée, un fusil à pompe à canon scié à la main. L’Arrosoir tira le rideau de la fenêtre et jeta un œil à l’extérieur – on le surnommait l’Arrosoir parce que toutes les filles trouvaient qu’il était beaucoup trop bien membré pour un type qui dépassait à peine le mètre soixante.
« C’est la bagnole d’Andy », indiqua l’Arrosoir en écartant du canon de son 9 millimètres la longue mèche de cheveux noirs qui lui tombait sur le visage.
Dome ouvrit la porte et s’avança sur la terrasse couverte. La Ford LTD vert clair d’Andy avait écrabouillé la bécane de Keeper, lequel était dans le garage, penché sur le dos de Cheddar avec sa machine à tatouer entre les doigts – soit il n’avait rien entendu, soit il était trop concentré sur son œuvre. Si les veilleuses étaient encore allumées sur la Ford, les phares étaient deux trous noirs qui faisaient penser aux orbites d’un crâne. Quant à l’imposant V8 caché sous le capot, il émettait un bruit de bétonnière en fin de vie. Son revolver toujours à la main, Dome descendit la première marche de la terrasse.
Dès qu’il vit la portière du conducteur s’ouvrir timidement, il visa le pare-brise, avant de se raviser. C’était ridicule : si quelqu’un avait prévu de les mitrailler, non seulement il ne se serait pas arrêté à cet endroit, mais surtout il se serait bien gardé de faire une entrée aussi fracassante. Le plus probable, c’était qu’Andy et Oscar s’étaient pris une cuite au lieu d’aller fouiller la maison du journaliste. Grayson allait l’avoir mauvaise.
C’est alors qu’Oscar sortit du véhicule.
« Oh putain », murmura Dome"



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Quand on était noir au pays de la liberté, la moindre interaction avec un représentant des forces de l'ordre avait quelque chose de terrifiant. On avait l'impression de marcher en permanence le long d'un dangereux précipice. Et si en plus on avait le malheur d'avoir un casier judiciaire, c'était comme si ce précipice était bordé de peaux de banane.
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