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Critiques de Camille de Peretti (371)
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L'inconnue du portrait

Je me suis laissée transporter , sans aucune difficulté dans ce merveilleux roman. Une histoire temporelle, 1910, 1997 à nos jours, un voyage entre Vienne, Texas , Manhattan, et l’Italie, tout tourne autour d'un mystérieux tableau celui d'une jeune fille, Une question qui est elle pour susciter autant d’intérêt. Un tableau peint par Gustave Klimt au début du 20éme siècle en 1910. Nous faisons la connaissance d'Isidore, jeune cireur de chaussures, travaillant particulièrement pour des investisseurs financiers. Il glane des informations par ci par là, et décide de se lancer , dans ce monde avec l'espoir de faire fructifier ses maigres économies,. Lui qui est tombé fou amoureux de Lotte , jeune fille issue de bonne famille , le problème des classes sociales se télescopent. Isidore se présente au père de sa bien aimée, en assurant être un homme riche et rendre la vie de sa fille heureuse. Malgré la chute boursière à New York en 1929, il arrive à atteindre son objectif . Une nouvelle vie pour lui commence.

Nous faisons connaissance de Martha, jeune employée domestique, exploitée dans tous les sens du terme , se retrouve à la rue avec son bébé, Elle trouve en travail qui lui permet de survivre. Elle veut une belle vie future pour sa fille Michelle. Michelle a une fille Pearl, merveilleuse jeune fille, qui suite un test ADN , retrouve son père biologique. Pearl qui est le sosie de cette femme du portait. Suite a des recherches nous découvrons que le tableau a été retouché pourquoi avoir fait cette chose étrange. Des secrets cachés, refont surface,de multiples rebondissements,des amours intenses et tragiques. Une histoire mystérieuse , une saga familiale absolument captivante, L'auteure use d'une plume poétique, subtile remplie de sensibilité, La lecture est fluide , et nous tient en haleine du début jusqu'au twist final.
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Le Sang des Mirabelles

Camille de Peretti, dans son magnifique livre le sang des Mirabelles, nous plonge, dès le prologue au coeur du Moyen âge, en nous faisant découvrir deux jeunes amis Guillaume, l'aîné des Ours, et Tancrède, apprentis chevaliers chez un seigneur plutôt revêche. Malgré leurs différences de corpulence et leur différence de caractère, ces deux-là s'entendent très bien et se soutiennent mutuellement quand il y a lieu. Ils sont écuyers et seront adoubés chevaliers dans cinq ans. Voilà pour le prologue.

Ensuite, nous nous retrouvons dans un des plus beaux châteaux de province, celui du seigneur Ours qui n'est autre que Guillaume, 30 ans, et veuf d'une épouse qu'il avait adorée. Nous assistons à la célébration de ses noces avec Éléonore dite "la salamandre". le père de celle-ci, le Lion a également confié Adelaïde, la cadette aux bons soins du seigneur Ours, qui s'est engagé à lui trouver un bon parti, quand elle sera en âge de se marier. le père Lion, quant à lui va rejoindre le roi Neuf parti en croisade, en terre Sainte. À partir de là, c'est le destin de ces deux jeunes filles, La salamandre et L'abeille, surnom d'Adelaïde que l'auteure va nous conter dans ce qu'on pourrait qualifier de chanson de geste.

Chaque personnage va se voir attribuer un nom d'animal très pertinent, qui le qualifie au mieux. Ainsi, le ménestrel s'appellera Rossignol, l'acariâtre belle-soeur Cathaud, l'Araignée et son fils aîné le Loup, le vieil apothicaire juif, le vieux Hibou, pour n'en citer que quelques-uns.

Camille de Peretti décrit à merveille cette vie médiévale, et nous fait revivre notamment, la préparation du banquet de noces avec Jacques le maître queux et toute sa brigade, de manière si authentique que j'ai eu l'impression d'être présente à la scène et de humer les bonnes odeurs, tout en étant gênée par certaines, plutôt aigres. Elle croque également de manière savoureuse les portraits de tous ces acteurs.

Mais, ce qui fait toute la force de ce roman, c'est la façon dont cette écrivaine nous conte la vie de ces deux soeurs, fortement liées, farouchement indépendantes et en quête d'émancipation, à une époque où les femmes étaient vouées au silence, à l'obéissance et où, tout ou presque leur était interdit. Elles n'hésiteront pas, chacune à leur façon à affirmer leur individualité, non sans y laisser beaucoup d'elles-mêmes.

La religion, énormément présente à cette époque, pèse de tout son poids tout au long du récit

Le sang des Mirabelles est une véritable épopée où la guerre, l'amour, la religion, la condition des femmes et des domestiques s'entremêlent pour notre plus grand plaisir. Ce livre nous emmène dans un fabuleux voyage dans le passé.

Le langage imagé de l'époque, parfois réinventé par l'auteure avec par exemple, des mots ou expressions comme "ce sotard", "ce coquefredouille de maître queux", "cette soussouille" ou, "ne lantiponnons pas" (ne perdons pas de temps) est savoureux au possible et offre au lecteur le plaisir de rentrer de plein pied et de manière très réaliste dans ce fameux Moyen-âge !

J'ai été enchantée par cette lecture et me suis laissée porter par cette belle et riche écriture qui a su me faire remonter si brillamment dans le temps. J'ose espérer une suite, la fin le laissant espérer...

À noter la couverture, très représentative et en harmonie avec le texte.


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L'inconnue du portrait

Fréquentant avec passion les musées, Camille de Peretti s’est emparée des mystères entourant une œuvre de Klimt, « Portrait d’une dame », pour en tirer une autre fresque, très romanesque celle-là, couvrant trois générations d’une même famille entre Vienne et New York.





C’est un petit tableau de Klimt, un portrait de femme en buste à l’expression langoureuse, bouche entrouverte et pommettes enfiévrées. Peinte à Vienne en 1917, l’oeuvre coule des jours paisibles entre les murs d’une pinacothèque de province, en Italie, lorsque, coup sur coup, elle défraye la chronique. En 1996, l’on s’avise que le tableau est en réalité double, son épaisse couche de vernis en cachant un autre, le portrait disparu en 1912 d’une femme dont on réalise alors qu’elle est la même. Mais, non contente de déjà faire couler beaucoup d’encre, l’inconnue repeinte entame alors de rocambolesques aventures. Volée deux fois l’année qui suit – l’original d’abord, puis la copie dont personne n’avait remarqué qu’elle avait pris sa place au musée –, elle disparaît avec la promesse d’un retour vingt ans plus tard. En 2019 et avec un peu de retard, c’est chose faite : à l’occasion de travaux d’entretien d’un mur extérieur du musée italien, la belle est retrouvée par un jardinier, cachée dans un sac poubelle puis glissée dans une trappe mangée par le lierre. L’escapade de la femme sans nom et étrangement repeinte reste un mystère…





Eminemment elliptiques, ces peu ordinaires faits de départ ont de quoi frapper l’imagination. Et de l’imagination, à défaut de tout autre matériau disponible, l’auteur en a à revendre. Avec pour focale le tableau dont la dame prend vie pour devenir un personnage en soi, à jamais ombré par les non-dits et les secrets censés couper court à l’inconvenance et au scandale, elle déploie sur un siècle l’histoire résolument romanesque de descendants cherchant eux aussi à élucider un mystère : celui de leurs origines. De la Vienne décadente du début du XXe siècle incarnée par le triste sort d’un héritier de bonne famille, au rêve américain d’un self-made man new-yorkais enrichi sur le krach de 1929, puis d’une jeune avocate s’efforçant d’effacer son accent texan dans le Manhattan d’aujourd’hui, trois destins s’entrelacent par-delà siècles et continents, cousus l’un à l’autre par la seule trace tangible laissée par une presque inconnue : son portrait.





Si, nous faisant traverser lieux et époques d’une manière évocatrice et vivante, l’histoire se lit sans déplaisir aucun, la curiosité aiguillonnée par l’enchevêtrement et la reproduction des secrets d’alcôve et de famille, l’on achève malgré tout cette lecture avec en bouche la frustration d’un scenario un rien tiré par les cheveux, aux personnages un peu trop lisses et n’évitant pas toujours les poncifs. Est-ce d’avoir déjà trop lu de ces récits usant d’une œuvre, d’un instrument de musique ou d’un objet comme trait d’union entre plusieurs destins et périodes ? Cette impression de déjà-lu et d’assez convenu laisse poindre le regret d’un plat un peu trop fade pour régaler totalement. L’on pourra tenter de s’en consoler en se raccrochant à l’agréable fluidité de sa lecture et en rêvant à son tour au mystère du tableau de Klimt.


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Le Sang des Mirabelles

Le sang des Mirabelles m’a un peu désorienté au début mais j’ajoute aussitôt que le plaisir l’a emporté au final, même si l’angoisse a dominé à cause des événements racontés par Camille de Peretti. Il m’a été difficile, au début, d’accepter le langage moyenâgeux adopté par l’auteure mais j’y reviendrai.

Le sang des Mirabelles se passe donc au cœur du Moyen-âge, à l’époque où les seigneurs partent en croisade pour racheter leurs fautes ou leurs crimes, même si ces crimes ne sont pas vraiment volontaires, comme ici.

L’auteure a choisi de ne pas dater son roman mais elle est allée bien plus loin en se révélant très imaginative pour les noms de lieux, de duchés, de royaumes, affublant aussi chaque personnage important d’un surnom emprunté à un animal, une habitude réelle à l’époque. Ainsi, Éléonore est la Salamandre, Adélaïde l’Abeille, Cathaud l’Araignée, Tancrède le Dragon, Isaac ben Jacob (le vieux juif) le Hibou, Guillaume l’Ours, Audoin le Loup, etc… Parfois, je m’y perdais un peu.

Surtout, je retiens de cette terrible histoire le sort réservé aux femmes avec quantité de situations montrant la toute puissance masculine. Quand cela ne suffisait pas, les gens d’Église étaient appelés à la rescousse, parfois requis par d’autres femmes plus âgées afin d’humilier, voire d’éliminer une plus jeune semblant une menace.

Le sang des Mirabelles dont le titre rappelle que femmes et enfants du village des Mirabelles ont été brûlés vifs dans l’église locale où ils avaient été enfermés pour… les protéger. Un important protagoniste de l’histoire porte ce lourd fardeau bien qu’il affirme avoir donné l’ordre de brûler l’église sans savoir qu’elle servait de refuge.

Heureusement, il y a les histoires d’amour. Éléonore et Robin Rossignol, le ménestrel, offrent des pages magnifiques, charnelles, sensuelles, si belles. Quant à la petite sœur d’Éléonore, Adélaïde, elle se prend de passion pour les plantes, les remèdes, les soins qu’elle peut apporter à ceux qui souffrent. Hélas, en ces temps reculés, une jeune fille ou une femme qui s’intéresse aux remèdes et autres décoctions naturelles, est vite traitée de sorcière, d’estrie, pour reprendre le mot de l’auteure. Le chapelain, amoureux éconduit, joue un rôle décisif et reçoit l’aide d’un exorciste et de moines pour assouvir son horrible vengeance.

Découvrant Camille de Peretti avec son septième roman, je salue tout le talent qu’elle a su déployer pour me plonger dans une époque où les conditions de vie étaient terribles pour le peuple, où les gens assurant le service d’un château étaient moins bien traités que le bétail, où l’on pouvait violer une servante, la battre en toute impunité et où le feu sacré, cette terrible maladie causée par l’ergot de seigle, faisait des ravages.

Admiratif devant le travail de recherche accompli par l’auteure, je recommande la lecture du Sang des Mirabelles pour qui veut se plonger dans une époque pas si lointaine et apprécier, tout de même, les progrès accomplis depuis.

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L'inconnue du portrait

Formidable roman ! Cette saga à suspense est un vrai régal !

Camille de Peretti s’inspire d’un fait divers bien réel et du mystère entourant un tableau de Gustav Klimt peint en 1910 « Portrait d’une dame ».

Pour une raison que l’on ignore il a été remanié par le maître qui en a changé des éléments en 1917 un an avant sa mort.

D’abord exposé à Vienne la toile finit au musée d’art moderne Ricci Oddi à Piacenza (Plaisance) en Italie sans que nul ne sache qu’il s’agit d’un repeint. On pensait donc jusqu’en 1996 qu’il y avait deux tableaux distincts et que le premier avait disparu. Volé un an plus tard le portrait resta longtemps introuvable.

L’enquête piétine jusqu’à ce qu’il soit retrouvé fortuitement une vingtaine d’années plus tard, déposé dans la cavité d’un mur extérieur de la galerie italienne d’art moderne Ricci Oddi où il avait été volé des décennies plus tôt.

Absolument personne ne sait qui était la jeune femme représentée sur le tableau ni quels secrets se cachent sous l’histoire mouvementée de son portrait. Camille de Peretti va nous offrir cette histoire. Repeignant le réel à grands coups de fiction. Et elle le fait avec maestria et inventivité livrant une fresque familiale captivante de bout en bout et brossant une galerie de portraits aussi attachants que hauts en couleur.

L’enquête est addictive. On ne s’ennuie jamais. Cette épopée romanesque couvre plus d’un siècle avec une histoire de famille qui foisonne de secrets d’aventures et de rebondissements.

De Vienne en Amérique en passant par l’Italie l’auteure navigue entre les époques et les lieux sans qu’on ne perde jamais le fil. La tension narrative structure habilement le récit et on est tenu en haleine à chaque chapitre. Trois destinées s’entrecroisent et une enquête palpitante mènera sur les traces du passé du personnage principal, du mystérieux vol et de l’identité de la jeune dame peinte.

La toile se dévoile peu à peu. Elle exerce sur certains protagonistes « une emprise à la limite de la folie » provoque le syndrome de Stendhal.

La dernière pièce du puzzle ne sera trouvée qu’à la toute fin dans un dernier coup de théâtre.

Un bonheur ce bouquin!
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L'inconnue du portrait

Un joli roman, qui tourne autour d'un tableau de Klimt, et de ses mystères.



Une belle histoire familiale, dramatique, mais surtout qui met en avant que l'histoire se répète souvent, voir toujours.



Un roman qui est prenant, bien écrit, même si on remarque quelques maladresses.

J'ai été un peu décontenancée au début car chaque chapitre passe d'une époque à l'autre sans aucun commentaire en début de chapitre. Mais ça ne dure vraiment pas longtemps... Juste le temps de comprendre.



Les personnages sont bien travaillés, ont s'y attache assez facilement.



J'ai juste a regretté que certains passages ont été écourtés, j'aurais préféré plus de détails sur certains éléments.

Mais dans l'ensemble ce roman est une belle découverte.

J'ai également trouvé que l'idée d'écrire un roman complètement inventé autour d'un tableau existant était une merveilleuse idée. Et peut être une porte ouverte sur d'autres belles œuvres d'art.
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L'inconnue du portrait

Vous reprendrez bien une petite douceur littéraire ?

Je bats des mains comme à cinq ans ! oui oui et oui !

Surtout quand la douceur littéraire coule au fond la gorge comme un chocolat chaud viennois bu au cœur de l’hiver surmonté d’un voluptueux nuage de crème ! et puis quand on est accompagné de sa maman chérie, alors le moment est parfait.

Isidore gardera toute sa vie en mémoire ce chocolat chaud bu en compagnie de sa mère lors d’une escapade à Vienne, une folie financière que la mère offre à son fils. Car Martha, plumassière, ne roule pas sur l’or, mais est prête à tout pour mettre des étoiles dans les yeux son petit garçon.

Avant de rendre son dernier souffle, Martha révèle à son fils que son père n’est pas mort comme elle a lui fait croire jusque-là, mais que c’est un homme d’une riche famille vivant dans une demeure cossue à Vienne.

Pour reprendre une image donnée par l’autrice dans le livre, toutes les pièces du puzzle complétement éparpillées au départ, vont s’emboiter petit à petit à la perfection.

Camille de Peretti brouille habilement les pistes dans la recherche de la quête des origines. Nous partons d’une part sur les traces de celles du petit Isidore dans les années 20 en Autriche, et d’autre part, nous suivons Pearl, né d’un père presque inconnu (si ce n’est une photo découpée dans un magazine), une brillante étudiante américaine à Columbia dans les années 2010.

Le point commun entre ces deux arcs narratifs qui vont sans cesse se croiser est un tableau de Gustav Klimt « Portrait d'une dame » qui a véritablement défrayé la chronique en Italie, le seul repeint par le maître lui-même, volé puis restitué au musée Galleria d'Arte Moderna Ricci Oddi à Plaisance en 2019, vingt-trois ans plus tard, comme annoncé par le voleur lui-même.

Camille de Peretti a donc joué de son imagination pour remplir les blancs de cette histoire rocambolesque, et c’est extrêmement réussi.

Disons que quand le matin, je grapille quelques chapitres au lieu de me mettre au boulot, c’est que c’est bon signe (bon un peu moins pour mon employeur, mais je me lève plus tôt) ! Voilà longtemps qu’une lecture ne m’avait pas procuré ce plaisir glouton !

N’hésitez pas à régaler vos papilles, et rien de mieux qu’un bon chocolat chaud pour fêter la fin de l’hiver !

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L'inconnue du portrait

De l'imagination, Camille de Peretti n'en manque assurément pas qui, d'une histoire vraie dont on ne connaît que peu choses, fait un roman de presque 360 pages.

L'histoire en question, racontée en une page au début du livre, est celle d'un portrait de jeune femme peint par Gustav Klimt en 1910, acheté par un inconnu, puis sans que l'on sache pourquoi remanié par le maître et revendu, pour réapparaître sous un repeint alors que l'on pensait que le tableau avait été volé. Un vol qui par un hasard le plus étrange eut lieu des années plus tard, en 1997. Mais plus surprenant encore, en 2016 le voleur se manifesta, annonçant que son commanditaire avait promis de restituer l'oeuvre vingt ans après la date de sa disparition. Ce qu'il fit en 2019, comme annoncé.

On le voit une histoire pour le moins rocambolesque dont il n'est pas surprenant qu'elle ait inspiré Camille de Peretti qui, à la manière d'un Pierre Lemaitre ou d'un Jean-Michel Guenassia, peint des époques, des lieux et des événements historiques à travers la trajectoire de personnages aussi singuliers qu'attachants. Alors bien sûr on pourrait reprocher à Camille de Peretti, emportée par sa verve et son enthousiasme, d'avoir beaucoup brodé et de s'être laissée aller à quelques clichés, mais en ce qui me concerne cela ne gâcha en rien le plaisir que j'eus de découvrir cette Inconnue du portrait.

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Les rêveurs définitifs

Rêver sa vie ou vivre son rêve ? Ceux-là n’ont pas choisi, rêve et réalité se mêlent joyeusement entrainant le lecteur dans de faux espoirs vite sapés par le rappel brutal à l’évidence.



Ce qui anime ces femmes, de mère en fille, c’est leur imagination prête à démarrer au quart de tour à la moindre possibilité d’une idylle, d’un nouveau départ professionnel, de toute irruption d’un détail qui pourrait changer leur vie. Pas si moche que ça leur vie, mais pas non plus un destin exceptionnel, une vie ordinaire, simplement ordinaire, faite de rencontres éphémères et de beaucoup de solitudes.



Emma est au centre du récit : elle traduit des kilomètres de romans feel-good, elle qui rêve d’écrire un grand roman. Le job n’est pas très lucratif et rattrapée par ses créanciers elle accepte une mission dans une entreprise qui travaille …sur la traduction et ses possibilités d’amélioration en ligne ! Une belle façon de scier la branche sur laquelle elle est assise !



Quant à son adolescent de fils, c’est aux manettes d’un joystick qu’il se projette dans une autre sorte de rêve.



Le mélange savant de l’imaginaire et de la réalité la plus triviale confère une note d’humour très agréable à ce roman, qui ne manque cependant pas d’appuyer là où ça fait mal, de bien mettre en lumière l’égocentrisme décliné comme une religion universelle.



Lu avec beaucoup de plaisir



Merci à Netgalley et aux éditions Calmann-Lévy.


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L'inconnue du portrait

De niveau modeste, Pearl est une enfant bâtarde. Jusqu’au jour où un test ADN révèle que son géniteur est un riche homme d’affaire : Isidore Hoffmann Ferguson, dont la rencontre va changer sa vie. Pearl a aussi une autre caractéristique, elle ressemble au portrait d’une inconnue peint par Gustav Klimt en 1910, retouché un an plus tard avant d’être volé en 1997.



« La ligne du sourcil, très marque, le nez un peu fort, la lèvre ourlée, carmine et ces joues…le peintre avait réussi à donner l’illusion d’une jeune femme rosissante. En transparence, le sang affluait sous la peau du modèle.

Ça oui, c’est moi, pensa-t-elle. »



Le lecteur a une longueur d’avance sur Pearl puisqu’il a déjà rencontré Martha, la mère d’Isidore, qui vivait à Vienne dans les années 1900.

Le mystère entoure la jeune femme du portrait, tout comme Isidore dissimule ses origines.

Sur la trace du tableau, la saga de cette famille, qui débute à Vienne au début du XXe siècle, se poursuit à New-York lors de la grande dépression pour se terminer en aout 2018, juste avant la réapparition mystérieuse du tableau volé.

L’idée du fil rouge d’un tableau pour construire une histoire n’est pas nouvelle. Je citerais Les chasseurs dans la neige de J.Y. Laurichesse, La dormeuse de Naples d’Adrien Goetz, Le tableau du peintre juif de Benoit Séverac ou encore l’arrière-saison de Philippe Besson, mais il y en a tant d’autres.

Dans le roman de Camille De Peretti, c’est surtout la saga d’une famille qui s’étend sur plus d’un siècle et qui part de l’Autriche pour se poursuivre en Amérique et se terminer enfin à Plaisance et Italie. Rien de très original dans ce roman historico- familial. Des intrigues, des histoires d’amour, des enfants illégitimes, des secrets de famille, le tout dans un va et vient incessant entre passé et présent, de quoi donner le tournis au lecteur. De temps à autre, l’intrigue se raccroche à l’histoire véridique du tableau dans des scènes artificielle. Parfois, ça tire à hue et à dia, ce n’est pas toujours très convaincant.

Ça fourmille de personnages, au risque de se perdre. Un roman qui sera apprécié par les amateurs de saga familiales sur fond historique, car les rebondissements ne manquent pas.

Le charme n’a pas opéré, je me suis parfois ennuyée le long de ces 350 pages. Mon avis est donc très mitigé.



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Le Sang des Mirabelles

Quelle magnifique plongée au cœur du Moyen- Âge !

À la fois voyage captivant dans l’espace de ce XII°siècle et découverte passionnante des mœurs, us et coutumes parfois barbares de ce temps - là !



Ce roman historique passionnant frémit de l’émancipation de deux sœurs : Eléonore , la Salamandre aux yeux d’or, petite et fine, bonne gestionnaire , pas dispendieuses ,à l’autorité naturelle que l’on donne en mariage à Guillaume l’Ours , riche seigneur, veuf inconsolable, le cœur encore tout boursouflé des larmes de sa première épouse , morte en couches, et Adélaïde, l’Abeille , rousse aux yeux verts , dissipée aux yeux de son père Le Lion, sa seconde fille : babillante , vive et dissipée , joviale et chaleureuse, qui goûtera à ses risques et périls aux fruits de la connaissance, fort intéressée par la chirurgie, se plongeant avec délices dans les pages des livres de science —-aux côtés du vieil apothicaire ——qui lui avait ouvert les portes de son officine—- avec lequel elle participait à l’élaboration des remèdes —-le cœur bondissant et posait des questions saugrenues....



« Eléonore La Salamandre , n’est pas une femme comme les autres » dit son père Le lion, elle est exceptionnelle ....



Adélaïde,L’Abeille, pétillante de vie , restera auprès de La Salamandre, chez L’Ours, tenant compagnie à L’Araignée, Cathaud, sœur de l’Ours, mauvaise femme au demeurant, mesquine et méchante qui rossait sa servante Manon....



Ainsi gravitent autour des deux héroïnes des personnages complexes, esquissés finement travaillés, forts , intenses ou taiseux...



Le ménestrel: Rossignol, le noble et farouche Dragon: le doux hibou, l’Ours débonnaire et massif, Cathaud : l’Araignée,: qui pourrait décrire leurs caractères respectifs.



Ces images d’animaux donnent à cet écrit débutant comme un conte de fées, se poursuivant comme une chanson de geste avec des épousailles sans amour et la douceur d’un rossignol la marque d’un conte mystérieux et cruel......



La langue est belle, travaillée, rompue et ciselée par le vocabulaire emprunté au langage médiéval, truculente et colorée...savamment émaillée de formules d’époque en vieux français , un régal qui enrichit , embellit , ressource l’intrigue au fil des six parties ...

La syntaxe est poétique , lumineuse et ouvragée....



Enfin, là où l'on attendait seulement des femmes : soumission et effacement , silence et dévouement——donner des héritiers à leur seigneur et maître ——réduites à des bobines de fil et à une aiguille —- selon la difficile condition de femme de l’époque—- ces deux héroïnes, intrépides ,sachant lire et écrire, curieuses et vives , enjouée pour l’une, s’essaieront à secouer le joug, braveront les conventions en silence, en secret , luttant contre l’obscurantisme, briseront les codes , s'émanciperont chacune à leur manière ...

Roman du non - dit, brûlant de la violence des chairs , d’amour et de lumière féroce , de châtiments et de cris de frayeur étouffés, de sentiments forts , exaltés, d’autant plus s’ils sont tus.



Un écrit magnifique qui renouvelle gracieusement le genre du roman historique ...



«  Femme, tu es la porte du diable . »



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Nous vieillirons ensemble

Les Bégonias, un bien joli nom pour une maison de retraite. Et pourtant, c'est à reculons et un peu penaud que Jean-François franchit les portes de cet établissement aux côtés de sa femme. Parce qu'il devait choisir entre elle et sa maman, il a cédé aux caprices de sa femme. Alors, ils ont pris rendez-vous avec Philippe Drouin, le directeur. Et c'est en cet agréable dimanche d'octobre qu'ils vont visiter la future et probable dernière demeure de sa mère...

Pourtant, elle ne va pas s'ennuyer ici. Entre Nini, l'excentrique et la râleuse qui ne cesse d'appeler l'infirmière pour tout et n'importe quoi; le capitaine Dreyfus toujours à bord de son bateau et qui rêve de s'échappper; Louise qui a eu une vie bien remplie et dont la fille s'est exilée au Ghana; Jocelyne, la buraliste que son fils a installé ici; Marthe, la femme du pasteur qui a trouvé en Louise une fidèle amie; Thérèse, la silencieuse et la timide sur laquelle Monsieur Leduc semble avoir des vues, La Baronne atteinte d'Alzheimer dont le mari éperdument amoureux est aux petits soins... Il y a aussi Josy, la femme de ménage cartomancienne, Christiane, l'infirmière, toujours à l'écoute... Des journées remplies de petits riens, d'attentes, d'espoir...



Bienvenue aux Bégonias où l'on passe une journée en compagnie de tous ces résidents. Camille de Peretti nous offre un roman empli de tendresse et d'émotion. Entre les souvenirs remémorés d'une vie bien remplie, les photos jaunies cornées, les mains ridées à peine effleurées, le couinement des déambulateurs sur le lino, la messe du dimanche à la télé, les visites écourtées, la maladie et la mort qui approche, cette résidence est malgré tout un lieu plein de vie où chacun se raccroche à un fil, fut-il tenu. Tantôt drôle tantôt plus dramatique, l'on écoute patiemment et avec une certaine empathie les souvenirs de ces petits vieux et l'on découvre les raisons de leur présence ici. Ce roman vraiment touchant mais sans être larmoyant dépeint, en cette seule journée d'octobre, ces petits moments du quotidien, à la fois délicats et émouvants où se mêlent joie, solitude, amour et amitiés. L'on referme ce roman avec un petit pincement au cœur, l'impression de laisser ces résidents seuls... et pourtant, l'on tourne la page pour aller vivre notre vie...



Nous vieillirons ensemble... une belle promesse...
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Le Sang des Mirabelles

Avant de partir en croisade avec le roi Neuf, Lion marie sa fille aînée Eléonore à Guillaume, dit Ours, pensant protéger ainsi son fief et en son absence la jeune sœur, Adélaïde sera sous la « protection » de Cathaud, la sœur tyrannique de Guillaume.



Le roi Neuf désire se faire pardonner après avoir donné l’ordre d’incendier une église dans laquelle s’étaient réfugiés des femmes, des enfants… pour mettre la main sur le domaine du comte des Mirabelles, vassal pourtant exemplaire, et le confier à son cousin.



L’ordre a été exécuté par le meilleur ami de Guillaume, Tancrède qui va suivre le roi dans cette croisade.



Il s’agit d’un mariage de raison, car Guillaume est un veuf inconsolable : sa femme est morte en couches ainsi que le bébé, et la nuit de noces est plutôt sinistre, car il a beaucoup bu…



Rien ne se passe comme prévu : un voisin ambitieux, le duc des Ronces, lorgne sur les terres de Guillaume, et de Lion et tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins, il a même épousé la fille du roi de l’Autre Côté de la Mer…



Ils ont tous des noms, des surnoms : Guillaume Ours, Lion, Tancrède dragon, ou Loup pour le neveu de Guillaume, et pour les femmes : Éléonore Salamandre, Adélaïde Abeille, ou Cathaud l’Araignée…



On note déjà que le roman démarre en force avec, en exergue, cette phrase : « Femme, tu es la porte du diable. » Tertullien (155-222). Cela nous met tout de suite dans l’ambiance…



Camille de Peretti raconte, dans une langue truculente du Moyen-Age, la soif des hommes de conquérir les terres, d’étendre leur influence, leur désir de se battre, leurs beuveries tout comme leur camaraderie, car l’amitié qui unit Guillaume et Tancrède est belle et sincère.



Elle nous parle aussi du statut des femmes : elles doivent se taire, être soumises, au service du mari, subir l’acte sexuel, les dents serrées… et le destin de ses deux sœurs emporte le lecteur, leur opiniâtreté, la manière dont elles doivent éviter les pièges que l’on tente de refermer sur elles.



Si Éléonore réussit à endosser le rôle de « maitresse de maison », d’épouse soumise, même si elle batifole un peu avec un ménestrel, c’est beaucoup plus difficile pour Adélaïde, qui doit obéir à la sœur de Guillaume, broder à contre cœur, alors qu’elle est un esprit libre. Elle ne retrouve sa joie de vivre qu’en découvrant les plantes médicinales, décoctions et autres remèdes que prépare « l’apothicaire » juif, le Hibou. Cette gamine m’a beaucoup plu !



« Adélaïde ne se laissera pas emprisonner, elle comprend qu’elle doit se libérer elle-même, découvrir ses propres dimensions, refuser les entraves. »



L’auteure évoque aussi très bien la maltraitance des domestiques qui sont battus, et se taisent, subissent le maître.



Le maître rend lui-même la justice : juger les voleurs, mais aussi les animaux, tel un percheron qui a renversé une enfant et qui est jugé coupable, condamné à avoir la tête tranchée.



Camille de Peretti décrit aussi très bien, le rôle de l’Église, des prêtres qui voient des sorciers partout et aiment tant les persécuter, les brûler… avec un bonus particulier pour le chapelain complètement tordu, pervers, qui ne cherche qu’à nuire à Adélaïde alias l’Abeille. Elle a découvert la joie d’apprendre : les plantes, mais aussi les maladies, (l’ergotisme fait alors des ravages). Et bien-sûr, il faut tuer cette joie suspecte dans l’œuf. Une femme doit rester dans l’ignorance et surtout ne pas penser, ni même rire.



« … à se tenir correctement, à ne parler de rien et surtout à ne pas rire car « le rire est une souillure de la bouche » lui rabâche cette ennuyeuse. »



Les propos sur les femmes font frémir, mais sont hélas des idées répandues encore dans les milieux intégristes…



J’ai bien-sûr cherché à trouver des ressemblances avec des personnes ayant existé (on ne se refait pas !) mais ce n’est pas évident. Le roi Neuf fait penser à Louis VII, l’époux d’Aliénor d’Aquitaine, qui avait mis le feu à l’église de Vitry-en-Perthois… Mais pour les autres c’est plus difficile, je m’y connais peu en blasons, emblèmes, alors il n’est pas aisé de repérer qui que ce soit derrière, Lion, Ours, Loup…



J’ai bien aimé ce roman qui m’a permis de me replonger dans le Moyen-Age, sa langue truculente, ses coutumes et ses côtés monstrueux.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Calmann-Lévy qui m’ont permis de découvrir ce roman ainsi que son auteure.



#LeSangDesMirabelles #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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L'inconnue du portrait

C'est intéressant ce qu'un tableau peut recéler, comme histoire(s). Surtout si comme celui de Gustav Klimt, Portrait d'une dame de 1916, il est le repeint d'un autre, par le maître lui-même et sans qu'on sache pourquoi, puis qu'il a été volé, et restitué. C'est justement à tous ces trous dans l'histoire de ce tableau que s'est employée l'imagination de la romancière, en construisant un roman multi-facettes dont on aura été averti implicitement par le résumé biographique du tableau, en prologue. Et même si le début pourra paraître chaotique, d'un personnage à l'autre, d'une époque à l'autre, il faudra peu de temps pour assembler les éléments principaux du puzzle, pour que l'on situe assez vite sur les échelles psycho-sociales Isidore, Martha, Lotte ou Pearl, sans oublier Michelle ou Franz. Et pour qu'on les situe aussi et surtout entre eux, avec les liens, secrets ou pas, qui les unissent.

Tiens Isidore justement. Cireur de chaussures alerte sur Manhattan, aux sens connectés vers les fluctuations boursières, son ascension sociale sera fulgurante vers l'univers des magnats, lui dont l'histoire personnelle aura du mal à se départir d'accidents de capotes. Ou bien Pearl, sans doute pas très loin elle aussi d'un syndrome de Stendhal, avec les échos du tableau de Klimt plus d'un siècle après.

Le roman s'invitera ainsi dans les milieux de la rue, de la finance, juridiques ou artistiques, à Vienne, à Manhattan ou en Italie. Camille de Peretti réussit un tour de force en s'emparant de l'histoire de ce tableau, une peinture comme un objet de ralliement pour différentes familles, différents secrets, différentes conditions sociales, différentes époques, différentes géographies. Le tout sans en parler tant que ça avant qu'il n'entre vraiment en scène, en le mettant surtout en filigrane de son processus d'écriture. L'art subtil de tisser une trame romanesque dans l'écheveau des destinées autour de l'histoire traversée d'ombres de cette toile, en parsemant le récit de graines d'une addiction discrète au début – le temps d'assembler les principales pièces du puzzle, puis de plus en plus tenace avant de finir sur le sprint d'une addiction vorace, celle d'un page-turner qui fait s'entrechoquer les neurones et fait chauffer la marmite.

Pour une première avec cette autrice, rien à rajouter, je suis emballé !
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Le Sang des Mirabelles

Camille de Peretti nous conte un monde où les jeunes filles n'ont nul besoin de savoir lire autre chose qu'un psautier, si elles sont chanceuses.





C'est sans compter sur des rebelles comme Éléonore et Adelaïde : La Salamandre et l'Abeille. Les responsabilités sont exclues pour les femmes de l'époque -cela perdurera- considérées comme trop fragiles et changeantes.





Pourtant, Adélaïde, la cadette, est rayonnante de candeur, passionnée par les sciences à une époque où c'est considérée comme sorcellerie pour les femmes. En catimini, elle étudiera les remèdes avec l'apothicaire juif. À ses risques et périls.





Éléonore dévolue au rôle d'épouse, vouée à donner un héritier mâle, de préférence, pour assurer la lignée de son seigneur et maitre.



De périls, d'intrigues de palais, il sera question comme de petites rebellions dans la servantaille. Avec humour, on apprend que le maître queux arrange les repas de sa maîtresse -l'Araignée- pour que sa tripaille la taraude sans relâche, la punissant de sa méchanceté avec la belle chambrière Manon, qui lui fait battre le coeur.





En choral du destin d'Éléonore et Adélaïde, on découvre l'amitié fraternelle qui lie Guillaume -l'Ours- qui deviendra l'époux d'Éléonore avec Tancrède -Le Dragon- qui s'éprendra follement de l'épouse de son quasi-frère.





L'auteure nous offre une fresque historique romanesque captivante, entre guerres de pouvoirs des seigneurs, amours romantiques, comme les contaient les ménestrels, la place faites aux femmes dans cette société brutale. Un vocabulaire qui fait sourire parfois à la Kamelott. Une plongée au coeur de cette vie médiévale empreinte de religiosité, de croyances et de sciences en pleines évolutions.





On se prend à admirer la force de ces toutes jeunes femmes, rebelles à leur destin. La tension du récit vous tiendra jusqu'à l'épilogue. À n'en pas douter, comme moi, vous voudrez savoir comment elles se sortent des luttes de pouvoir fomentées autour d'elles ?





Vous serez vitement happés par ce roman qui allie cruauté souvent, amour courtois, violence des sentiments. Je lis peu de romans historiques, celui-ci m'a tenu en haleine jusqu'à son dénouement !





Je remercie les Editions Calmnan-Levy et Camille de Peretti pour cet excellent moment de lecture.



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L'inconnue du portrait

Victimes du syndrome de Stendhal



Autour d'un mystérieux tableau de Gustav Klimt, Camille de Peretti a construit un somptueux roman, mêlant secrets de famille et drames, réussites spectaculaires et homicide, histoire de l'art et quêtes passionnées. Une formidable réussite!



Les trois chapitres initiaux de ce beau roman vont nous permettre de faire la connaissance d'une belle galerie de personnages.

Les premiers sont au pied de la bourse de Wall Street. C'est là qu'Isidore travaille comme cireur de chaussures. À 19 ans, il se dit qu'une autre vie est possible en faisant la même chose que ses principaux clients, spéculer. Mais pour cela, il lui reste quelques étapes à franchir, à commencer par initier Bola, un garçon à qui il va laisser sa place pour peu qu'il lui transmette les informations que pourraient lui lâcher les boursicoteurs. En attendant de faire fortune, il se réjouit de pouvoir retrouver Lotte, la jeune fille croisée devant les manèges de Coney Island.

Puis nous faisons la connaissance de Martha, une jeune femme qui ne veut pas se retrouver sur le trottoir à Vienne. Après avoir mis au monde un bébé, elle quitte la capitale autrichienne et va trouver un emploi de dégraisseuse dans une usine de Leobendorf qui traite les plumes pour les couvre-chefs des militaires. Car elle préfère s'éreinter au travail que de subir les assauts des hommes.

Ensuite, on se retrouve dans un cabinet d'avocat à Houston, au Texas. Michelle vient consulter un homme de loi pour savoir si le père de sa fille Pearl, née d'un «accident de capote», peut-être confondu par un test ADN. Comme il s'agit d'une grosse fortune et que la jeune mère semble sûre d'elle, le «meilleur avocat de Houston» voit dans cette requête une belle opportunité et accepte de porter l'affaire en justice.

Enfin, on découvre Franz Brombeere, un Viennois fortuné, arrivant dans l'atelier de Gustav Klimt et portant sous le bras une toile du maître. Cette dernière représente une jeune femme l'épaule nue, portant un grand chapeau, et un boa autour du cou. Les atours d'une prostituée. Or, c'est ce qui gêne Franz, car il a reconnu le modèle. Il est tombé amoureux de cette femme engagée au service de sa famille et souhaite que l'artiste corrige son tableau en y supprimant cette connotation qui le perturbe. C'est la seule œuvre de Klimt connue comme un repeint.

En passant d'un récit à l'autre et en alternant les temporalités, Camille de Peretti nous offre un roman total. On voit au fur et à mesure se tisser les liens entre la Vienne du début du XXe siècle et le New York de la fin du siècle. On est pris dans le tourbillon de l'Histoire et dans une quête aux secrets de famille au centre de laquelle Isidore et Pearl vont jouer les rôles principaux.

On ne sait trop s'il faut d'abord saluer la virtuosité de la romancière qui a construit un puzzle que l'on prend un plaisir fou à reconstituer, admirant l'ingéniosité de sa créatrice, qui pousse le lecteur à attendre la pose de la dernière pièce pour découvrir un chef d'œuvre ou s'enthousiasmer pour le travail documentaire autour de ce mystérieux Portrait de femme de Gustav Klimt qui a aujourd'hui retrouvé sa place à la Galleria Ricci Oddi, à Plaisance, Italie. Car tout est vrai dans la destinée de cette œuvre-double, de son vol à sa restitution, en passant par l'arrestation d'un faussaire et la découverte de sa copie destinée à Bettino Craxi, ancien Président du Conseil italien, comme l’explique fort bien Léa Simone Allegria dans les colonnes de Marianne.

Reste ce formidable tour de force de l'autrice, nous faire préférer sa version, car toujours la fiction l'emportera sur la réalité!

Voilà en tout cas mon premier gros coup de cœur de cette rentrée!

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


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L'inconnue du portrait

J'ai beaucoup aimé L'Inconnue du Portrait qui m'a tout de suite happée dans cette histoire qui prend comme fil conducteur un tableau de Klimt, Portrait d'une Dame.

A partir des quelques éléments connus de l'histoire mystérieuse de ce tableau, l'autrice reconstitue une grande fresque familiale entre Vienne et New-York, en passant par l'Italie ou le Texas avec en arrière-plan l'histoire du XXème siècle.



Le roman se divise en trois parties qui se distinguent vraiment les unes des autres. J'ai préféré la première partie dont la construction m'a beaucoup plu. A partir de personnages qu'on découvre dans des lieux et à des périodes différentes (une ex-prostituée dans le Texas des années 1980, un jeune cireur de chaussures de New-York à la veille du Jeudi Noir, une mère célibataire dans l'Autriche des années 1910, …), l'autrice esquisse l'histoire tortueuse d'une famille aux liens complexes.

Le reste du roman est aussi très intéressant, mais il n'y a plus le même mystère bien que les zones d'ombre soient encore nombreuses…

Les événements se font écho d'une génération à l'autre .



L'épilogue m'a semblé évoquer un peu trop rapidement ce qu'il était advenu de la jeune femme. .



C'est donc un roman très riche écrit d'une plume fluide et agréable qui fait paraître la lecture plus simple qu'elle ne l'est réellement (étant donné la complexité de l'intrigue et de la construction du récit, on devine qu'il y a eu un énorme travail préparatoire...).
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L'inconnue du portrait

Lorsque vous vous retrouvez face à un tableau, ne vous êtes-vous jamais questionné ou imaginé l'histoire de celui-ci ? Amatrice d'art et ayant beaucoup d'imagination (souvent un peu trop 😉), la lecture de l'inconnue du portrait de Camille de Peretti était faite pour moi !



L'auteure a su créer toute une intrigue autour du mystérieux Portrait d'une dame de Gustav Klimt (peintre autrichien auteur de l'œuvre le baiser) qui a fait l'objet d'un vol en 1997 au sein du Musée de Plaisance avant d'être retrouvé emballé dans un sac-poubelle 20 ans après par un jardinier dans une trappe d’aération du jardin bordant le musée.



J'ai vraiment eu un coup de cœur pour cette histoire dont la plume de Camille de Peretti a su complètement m'emporter. J'ai aimé son écriture fluide, le thème et l'attachement que j'ai eu immédiatement pour ces personnages.

Ayant généralement des difficultés lorsque je me trouve en présence de nombreux personnages, ici cela ne m'a posé aucun problème. Au contraire, les descriptions apportées par l'auteure m'ont permis de rapidement les situer et d'avoir l'impression de les accompagner tout au long du récit.



Même si vous n'êtes pas fan d'art, je vous conseille de vous lancer dans la lecture de ce roman car vous serez rapidement pris dans un récit où le portrait de cette femme inconnue est un fil conducteur captivant. Et puis en y pensant, si l'on prend le cas de la Joconde, ne vous êtes-vous jamais posé la moindre question sur la fameuse Mona Lisa ? 😉



Je tiens à remercier les Éditions Calmann-Levy et Netgalley France pour la découverte de ce petit bijou ainsi que la plume de Camille de Peretti.
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L'inconnue du portrait

Comme Philippe Besson dont le roman" L'arrière-saison" prend comme point de départ un tableau d'Edward Hopper ou Tracy Chevalier et sa " Jeune fille à la perle", Camille de Peretti a construit son roman autour d'une oeuvre de Klimt.



Cette " Jouvencelle" devenue , après avoir été remaniée par le peintre lui-même ( eh oui!) et rebaptisée " Portrait d'une dame", est déjà un mystère, avant même de devenir un sujet de roman! le fait d'avoir repeint le tableau est d'abord étrange. Ensuite, il a été volé puis retrouvé ! Ce sont ces faits qui ont inspiré l'auteure.



Le lecteur est tout de suite pris par cette histoire qui commence en 1910, lorsque Klimt fait le portrait d'une jeune fille pauvre, Martha. Nous suivons ensuite , après la mort de celle-ci, jeune , de la grippe espagnole, le destin de son fils Isidore, qui devient un magnat des affaires aux Etats-Unis.



Bien sûr, son destin et celui de sa descendance seront liés intimement à cette fameuse oeuvre de Klimt. Si la fin m'a un peu déçue, trop rocambolesque, et si certains détails m'ont paru peu vraisemblables, notamment le syndrome De Stendhal qui touche deux personnes de la même famille, j'ai pris grand plaisir à accompagner le parcours pour le moins particulier des personnages, complexes et secrets. Et j'avoue que les extraits de poèmes de l'autrichien Georg Trakl ont ajouté encore au charme du livre.



Voilà donc, malgré quelques réticences, une lecture réjouissante, pleine d'imagination fiévreuse et d'ombres mystérieuses...



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Les rêveurs définitifs

Merci à NetGalley et Calmann-Lévy pour cette lecture.

Un débat aussi vieux que l’invention des machines : finiront elles par dépasser l’homme ? Une discussion qui n’est pas près de s’arrêter. Et pourtant le titre de l’ouvrage, Les rêveurs définitifs, parle de rêves. Oui, mais dans un monde où nous vivons accrochés à notre smartphone.

Emmanuelle a une ennuyeuse tendance à procrastiner quand il faut remplir des papiers administratifs. Et ce qui devait arriver arriva : un rappel d’impôts de cinq mille euros dont elle n’a pas le premier centime. Grâce à un ami, elle trouve une mission chez KIWI. Et c’est ainsi qu’elle fait partie d’un groupe qui doit améliorer le logiciel de traduction de l’entreprise, et quand je dis améliorer, il ne s’agit rien de moins que de garder le style d’un auteur tel que Shakespeare. C’est l’occasion pour le lecteur de pénétrer dans les bureaux de la Défense, ce qui ajoute quelques thèmes de plus à ceux qui ont déjà été abordés.

De son côté, Quentin est un gameur averti, plus à l’aise sur le web que dans la vie réelle.

Beaucoup, beaucoup de thèmes (mères célibataires, littérature, intelligence artificielle, adolescence, relations professionnelles) sont effleurés dans ce livre, ce qui le rend un peu flou. Mais j’ai beaucoup aimé l’alternance de rêveries des personnages avec la réalité, même si je me suis parfois interrogée — rêve ou réalité ? — ou peut-être alors que j’ai tout simplement cru aux rêves des personnages, comme on le présume le temps d’un songe.


Lien : https://dequoilire.com/les-r..
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