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J'ai tendance à 'oublier' ce qui fait la différence entre un roman sympa (mais pas vraiment marquant) et un grand livre (qui sera lu et apprécié par des générations). Et là, après Fouché, je m'en souviens !
Fouché est un grand livre. Et, surtout, Zweig est un grand écrivain.

Ses phrases sont ciselées, son propos est limpide et ses expressions sont toujours justes, au point qu'on se prend à relire certains passages ne serait-ce que pour la musique des mots. J'ai relevé quelques citations, mais il y a de petites perles de style presque à chaque page. Il paraît d'ailleurs que c'est encore mieux en VO allemande, j'essaierai peut-être un jour...

Cette écriture fluide et belle sert un contenu tout à fait intéressant : l'étude du caractère de l'intrigant et opportuniste Joseph Fouché, et de son parcours de ruse et de trahisons dans les coulisses de la Révolution et de l'Empire. La petite histoire, celle des alliances et des changements de camps au gré du vent, croise la grande, et contribue à la faire. En ce sens, ce livre est instructif. Et l'instruction est fort plaisante grâce à l'analyse psychologique très fine de ce héros méconnu, brillant et travailleur, mais irrémédiablement amoral. Bref, un livre passionnant.
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Pour peu sympathique que soit le régicide Fouché, Zweig essaye au fil des pages du livre qu'il lui a consacré, de nous donner les ressorts de sa psychologie. J'apprécie peu qu'on nous le présente généralement comme l'un des hommes qui nous débarrassa de Robespierre pour la bonne cause : ce dernier demandait au citoyen Fouché des comptes sur son attitude lors des massacres perpétrés à Lyon et ailleurs avec Collot d'Herbois ; les Tallien et d'autres massacreurs du même genre furent sommés par Robespierre de s'expliquer sur ces "boucheries" ; se sentant menacés, ces assassins convainquirent les députés du Marais à la Convention que Robespierre les menaçait (Fouché fit circuler dans l'assemblée de fausses listes de suspects sur lesquelles leurs noms figuraient) et ils trouvèrent par là le moyen de renverser et éliminer Robespierre, en se faisant passer pour des agneaux alors qu'ils n'étaient que des loups. La vérité est que Robespierre inquiétait un peu les "possédants" parce qu'il voulait faire approuver à terme une loi sur le prix maximum des denrées, ce qui eût profité au peuple ; la majorité des "représentants de la nation" possédaient des biens - des industries, des commerces, des rentes : ils se sentaient menacés par l'action de Robespierre qui était regardé de travers parce qu'il avait de la considération pour le peuple et émettait des réserves sur le sacro-saint principe du "droit de propriété imprescriptible et sacré" qui avait remplacé Dieu et tenait la place principale dans la très bourgeoise Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.
Zweig a préféré éluder cette question, et c'est dommage, car l'attitude des hommes qui renversèrent Robespierre et le présentèrent comme un monstre assoiffé de sang trouve là sa source : les possédants inquiets de voir trop de révolutionnaires favorables à la cause du peuple envoyèrent ces hommes de la France d'en bas se faire tuer sur les
champs de bataille dans les guerres révolutionnaires puis napoléoniennes. Belle méthode pour se débarrasser de ces gens du commun qui auraient dû être les bénéficiaires de la Révolution et qui ne le furent jamais.
En taisant tout cela, Zweig a manqué quelque chose ; reste qu'il a malgré tout montré dans son portrait de Fouché, devenu l'un des fossoyeurs de la Révolution après en avoir été l'un des apôtres les plus fervents et l'un des serviteurs les plus zélés, que l'homme était un bel opportuniste, qui savait surfer sur la vague, élégamment ou pas, et qui s'en tirait à merveille. Il pratiqua de même avec Napoléon, fut le ministre de sa police et un chercheur de bons limiers et d'espions, tenant des fiches et dossiers pleins de riches informations, qui furent utiles à l'Empereur tant que Fouché vit de l'intérêt à le servir, et qui retourna tout son système, sa puissance d'action et son influence contre lui quand il perdit de son crédit auprès de Napoléon. Il le lâcha résolument quand il sentit le vent de l'Histoire souffler contre "l'Ogre corse".
Fouché forma alors une belle paire avec Talleyrand, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Napoléon. "Le vice appuyé sur le bras du crime", comme l'a noté Chateaubriand dans le livre XXIII, chapitre 20, des Mémoires d'Outre-Tombe.
Fouché n'a rien gagné à ce petit jeu après 1815, et Louis XVIII ne lui a pas donné ce qu'il espérait recevoir en récompense de l'abdication de Napoléon, obtenue en grande partie par le duc d'Otrante.
Stefan Zweig brille dans ces pages qui nous montrent cet homme au sommet de son talent puis au creux de la vague. La fin sans gloire de celui qui aida à éliminer Louis XVI, Robespierre et Napoléon nous est magnifiquement décrite. Elles valent autant que celles qui nous montrent les réactions de Fouché au moment de l'arrestation et de l'exécution du duc d'Enghien et celles qui suivirent l'attentat de la rue Saint-Nicaise : rares moments où Fouché eut vraiment raison.
Les routes les plus sinueuses n'empêchent donc pas quelquefois certains hommes d'avoir des pensées droites.
Zweig se met dans la peau du personnage et son portrait psychologique du personnage est une réussite.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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Je connaissais Stefan Zweig pour ses romans et ses nouvelles ; j'ai découvert très tard qu'il avait également écrit une série de biographies historiques, dont celle-ci, consacrée à l'un des personnages les plus étranges de la Révolution française et de l'époque napoléonienne : Joseph Fouché.

Si vous ne vous êtes jamais réellement penché·e sur cette période, il se peut que le nom de fouché ne vous dise rien, éclipsé par les frasques plus célèbres d'un Robespierre ou d'un Napoléon. Ce personnage plus obscur a toutefois réussi l'exploit de participer à tous les régimes politiques depuis la Révolution jusqu'à la Restauration en passant par l'Empire. Après avoir massacré des centaines d'insurgés à Lyon, il parvient à se brouiller avec Robespierre pendant la Terreur sans y laisser sa tête ; invente la police (rien que ça) et parachève la chute de Napoléon, pour finir par mourir exilé et oublié de tout le monde. Autant dire que son parcours politique a été pour le moins mouvementé et imprévisible. Côté intrigues et manipulations, il n'y a guère que Talleyrand, sa némésis, pour lui tenir le haut du pavé (l'excellente pièce le Souper, de Jean-Claude Brisville, imagine d'ailleurs leur concertation/confrontation post-Waterloo, dans un jeu politique de haute volée).

Zweig s'attache tout particulièrement à dresser un portrait psychologique de fouché, à discerner la logique et ses évolutions derrière ses innombrables revirements : là-dessus, c'est très réussi. On sent d'ailleurs toute la passion de Zweig pour l'analyse psychologique. Quant à savoir si cette biographie nous présente le "vrai" fouché ou l'interprétation de Zweig, le débat reste ouvert. Là où ça aurait pu être un peu plus creusé, c'est en ce qui concerne l'apparition des mécanismes politiques qui ont plus ou moins perduré par la suite (notamment le déplacement de l'arène politique de la scène aux coulisses et les fondements de la police moderne). Toutefois, c'est peut-être un peu trop demander à une biographie historique qui n'en reste pas moins remarquable. Je n'exclus pas d'en lire d'autres de Zweig un jour.
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Qui se cache derrière les grands hommes? D'autres grands hommes, mais dans l'ombre, grands par l'influence mais qui, plus libres que ceux dressés devant la grande lumière, peuvent s'autoriser tous les machiavélismes et se laisser aller, par leur talents diplomates, là où les portent leurs intérêts les plus vils.
Pas étonnant que ce grand observateur de l'âme humaine qu'est Zweig se soit intéressé au personnage de Fouché, car on tient là un incroyable spécimen de cette race de grands hommes de l'ombre : aussi terne par l'aspect qu'il est puissant par l'esprit, dépourvu de morale et avide de puissance, bourreau de travail, opportuniste et versatile, il faut reconnaître que le bonhomme est aussi répugnant que fascinant!

J'ai beaucoup appris de cette biographie qui traverse quelques unes des plus grandes pages de l'histoire de France et adoré découvrir, sous la plume toujours aussi impeccable de Zweig, la vie hors normes de cet homme parti de rien, qui a commencé par servir le clergé comme professeur de mathématiques pour se retrouver sur les bancs de l'assemblée aux grandes heures de la Révolution, toujours attentif à tourner dans le sens du vent au bon moment, envoyé à Lyon pour mettre à bas les ennemis de la Révolution avec une violence zélée pour ensuite tourner casaque et se prononcer pour la mort de Robespierre, et aboutir au plus haut rang de l'Etat derrière Napoléon, à la tête d'une police qu'il a structuré pour longtemps et dont il a fait un état dans l'Etat.

Quel horrible personnage, mais quel incroyable destin!
On lit cette biographie comme un roman d'aventures de temps héroïques, ceux de la Révolution et de l'épopée bonapartiste qui, comme le dit Zweig, prennent fin avec la disparition de leurs derniers grands protagonistes, dont Fouché, pour laisser la place à l'ère de la bourgeoisie.
Passionnant!
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Zweig nous dresse ici la cour et le portrait de celui qui dit "Ministre de la police" sous la Révolution et Napoléon. Il en fait ici un égal de Talleyrand.

On suit donc fouché, de sa naissance à sa mort, dans sa de grandeur et de petitesse. Avec sa plume magnifique, on y voit comment il pouvait être à l'occasion idéologue, à d'autres pragmatique. Comment il a pu monter un réseau d'espion à en faire trembler Napoléon lui-même comment il a pu survivre la Terreur malgré sa boucherie de Lyon. (Zweig le traite de communiste, ce qui me semble un peu trop anachronique pour être pertinent.)

Tout ça pour dire, nous avons ici une courte biographie intéressante et bien écrit, qui explore une figure pas si connue. Une bonne partie du texte est une "étude de caractère" qui est part contre plus intéressante sur le plan littéraire qu'historique, si l'on fait la part des choses.
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Imaginez un être avide de lumière négociant depuis l'ombre, à la duplicité invariable, la fourberie inflexible, l'hypocrisie nette. Sa raison n'est pas idéologique, elle est pragmatique : être du bon côté de la barrière quelle que soit l'herbe qu'il y a à brouter. À une époque trouble après la révolution, où l'indécision entre république et royauté semble pouvoir basculer au gré des courants d'air de la guillotine ou des sifflements de boulets, Joseph Fouché a forcément tergiversé. D'un camp à l'autre, d'un extrême à l'autre. Louis XVIII ou Bonaparte, les Girondins ou les Montagnards, un as de la voltige, la vedette de tous les mercatos politiques. Capable de tueries mémorables en se faisant passer pour humaniste, c'est le roi de la contradiction et de la manipulation d'opinion, l'équilibriste de l'indécision tant que la majorité n'est pas fixée, se tenant à l'affût, prêt à récupérer les billes qu'il a placées prudemment dans les deux camps. Elle est d'ailleurs surtout là sa tactique, se positionner partout, être capable de se justifier sur tout, même son contraire. Un génie de l'embrouille malaimé et pour cause, peu aidé on s'en doute, mais pourtant toujours là une trentaine d'années durant.
De là à dire qu'il est le parangon du politique, je n'ose croire à l'ère de la mémoire vidéo à portée de clic qu'un tel parcours soit possible aujourd'hui. Qu'un tel homme politique avide de lumière puisse exister encore, peu de doute là-dessus par contre.
La bio qu'en dresse Stéphan Zweig est passionnante, axée sur les faits historiques et les travers psychologiques. À la fois fine et dense, croustillante et précise, elle m'a emporté dans sa prose toujours aussi élégante. Du coup je jette un oeil curieux vers ses autres bios.

« C'est dans de tels moments de tension, deux minutes avant la décision, que sa nature amphibie se sent le mieux à l'aise. Être craint par deux partis et être en même temps l'objet des avances de chacun d'eux tout en sentant trembler dans sa propre main le fléau de la balance, c'est toujours pour cet intrigant passionné la volupté des voluptés. »
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Férue de biographies historiques depuis quelques mois, il était certain que je finirai par lire du Stefan Zweig. Et je m'y suis plongé avec délice !
Un style fluide, limpide, et pourtant littéraire à souhait, un sens du récit, de la description psychologique, de l'analyse historique... Que dire de plus ! J'ai traversé l'existence de fouché avec gourmandise, allant de découvertes en découvertes (je ne connaissais que les "Grands traits" de sa vie, alors qu'elle a étté tellement riche en stratégie, événements historiques !!!), progressant année après année dans le cours de l'Histoire de France. Que de hauts personnages j'ai pu y croiser : Robespierre, Louis XVI,Napoléon, Louis XVIII, Talleyrand... Comment apprendre, s'enrichir de culture historique et humaine, avec un plaisir de lire que l'on ne boudera pas.
A quand le prochain ? - le voici déjà sur ma table de chevet...
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Après Marie-Antoinette, Marie Stuart et Magellan, Stefan Zweig m'a raconté fouché.
Quel destin pour cet homme sulfureux, ambivalent, traite et cynique.
Près de 300 pages denses ; une biographie qui s'attarde sur la psychologie d'un homme qui trace son chemin sans ciller et qui aura le dessus sur Robespierre et Bonaparte.
L'opportunisme comme mode de vie.
L'écriture flamboyante, le ton ironique, le style pince-sans-rire et la richesse des faits historiques rendent cette lecture passionnante.
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♪♪ Je crie vive la révolution
Je crie vive les institutions
Je crie vive les manifestations
Je crie vive la collaboration
Non, jamais je ne conteste
Ni revendique ni ne proteste
Je ne sais faire qu'un seul geste
Celui de retourner ma veste
Toujours du bon côté
♪♪♪♫♫♫
S'il y a un personnage historique qui aurait pu fredonner ce succès de Jacques Dutronc en boucle toute sa vie, c'est bien Joseph Fouché.
J'avoue que découvrir la vie de ce personnage via la plume de Stefan Zweig est vraiment un moment de pur bonheur littéraire.
Homme de l'ombre, amoral, ambiguë, ambivalent, machiavélique, d'une intelligence fine mais dangereuse, manipulateur, on ne peut compter les termes qui définissent ce personnage hors du commun qui a clairement marqué son époque.
Fouché , sous la plume de Zweig, revit et on ne peut faire autrement que de s'intéresser à ce personnage qui est tout sauf sympathique, mais qui fut un grand homme dans son genre..
Zweig nous dresse un portrait sans concession, mais d'une finesse de Fouché, qui fut l'homme de toutes les situations de la Révolution française à l'abdication de Napoléon .
Ce livre m'a permis de me rafraichir la mémoire, car même si je connaissais le personnage, j'ai réalisé grâce à Zweig qu'il tenait la dragée haute à Talleyrand qui était jusqu'à présent pour moi l'un des personnages historiques les plus retors…mais Fouché, franchement…respect…
Je n'avais pas réalisé qu'il avait un pouvoir aussi impressionnant. Pour moi, il était juste le ministre de la police pas très populaire de Napo…. D'ailleurs ,quel duo que ces deux : ils ne s'aimaient pas mais chacun reconnaissait à l'autre son génie…
Fouché a aussi été l'ennemi de Robespierre, ce que je ne savais pas et a su changer ( déjà à l'époque ) de bords aux bons moments lors de cette période ou quelquefois un mot de travers signifiait un aller simple vers la guillotine…
Le style de Zweig, magnifique, son écriture fluide, sa façon de raconter l'histoire de Fouché m'ont complètement envoutée et j'ai lu avec beaucoup de plaisir ce que je ne peux que qualifier de petit bijou littéraire. L'auteur a su analyser avec beaucoup de justesse et de psychologie celui qui de prêtre défroqué devint un jour duc d'Otrante….

J'ai adoré, et puis c'est tout !!


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Challenge Solidaire 2020
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Merci à Cécile et Isabelle qui m'ont permis de mieux faire connaissance avec ce personnage historique que j'avais déjà côtoyé sans bien le cerner, mais le connaissant mieux, désormais, s'il était encore de ce monde, je m'abstiendrais de fréquenter son environnement !
Joseph Fouché, un être ambigu, paradigme du politicien rusé, magister pour beaucoup d'épigones politiques habiles à tourner leur veste, à changer leur fusil d'épaule, à faire volte- face passant , sans vergogne, d'un camp à l'autre, sachant rester tapis dans l'ombre, à guetter, comme un fauve, et bondir, sans complexe, sans scrupule à pieds joints pour se retrouver, le moment opportun au premier rang , celui qui était, quelque temps auparavant la lignes ennemie.
Stephan Zweig s'attache avec brio, dans cette biographie, qui est présentée comme le chef-d'oeuvre de toutes les biographies qu'il a écrites, à dévoiler les multiples facettes de fouché. Zweig fouille, décrypte, analyse et explique le comportement de cet homme étrange, ondoyant, qui, nourri de préceptes catholiques, deviendra un terrible séide pilleur d'église, menant une politique de déchristianisation, tombeur de Robespierre, tenant un rôle primordial dans l'avènement de Bonaparte au Consulat, dans l'accession de Napoléon sur le trône impérial.
Une lecture qui m'a plongée dans un pan de notre histoire particulièrement dramatique. Zweig, en s'appuyant sur la biographie de Louis Madelin, a su mettre en exergue toute l'intensité de la dualité de fouché.
A travers cette lecture, j'ai mieux saisi les méandres sophistiquées de cette période riche en évènements et je ne peux m'empêcher de penser à ce qu'aurait été l'attitude d'un tel personnage aussi retors, imprévisible, amoral et immoral dans le tumulte de la Seconde Guerre mondiale.
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