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3,99

sur 784 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La nouvelle persiste à être un genre que je n'affectionne pas. C'est donc avec un enthousiasme un peu mou que j'ouvre ce livre, curieuse tout de même de lire des lignes d'une dame dont je n'ai jamais rien lu jusqu'à présent.
Et finalement, il s'agit plus là de contes que de simples nouvelles. Donc une histoire, une atmosphère somme toute souvent assez particulière – la langue est belle et cela compte bien sûr beaucoup – et un développement forcément inattendu, improbable la plupart du temps, avec une naïveté qui revient à plusieurs reprises.

Et là – va comprendre … - j'apprécie presque à tous les coups. Peut-être parce qu'une fois sorti du réel, je n'attends plus l'ambiance et le contexte habituel. Peut-être parce que le procédé renvoie un peu aux « on dirait que » de l'enfance, où tu te permets d'imaginer un monde sans les contraintes habituelles.
Donc j'ai bien aimé la plupart de ces « nouvelles » qui ne sont cependant pas toutes de valeur égale.
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Ces dix nouvelles sont, sauf la dernière, des variations sur des contes inspirés de ballades anciennes, de faits divers ou d'un roman médiéval japonais, ou simplement inventés par l'auteur.

Outre le célèbre Comment Wang-Fô fut sauvé, dans lequel un peintre de talent et sont disciple sont absorbés par l'oeuvre, voici le motif de quelques unes.

Le lait de la mort. Trois frères construisent une tour afin de se protéger des invasions, mais pour que celle-ci ne s'écroule pas, on doit y enfermer un humain. le sort tombe sur une jeune mère qui accepte son sort mais demande qu'on laisse une ouverture à la hauteur de ses seins afin qu'elle puissent encore nourrir son enfant.

L'homme qui est aimé des Néréides. Un homme d'une île grecque est devenu muet et idiot. Il passe pour avoir des relations avec les Néréides, nymphes marines, qui l'ont rendu ainsi afin de taire le lieu où elles vivent.

La veuve Aphrodissia. le mari d'Aphrodissia avait été tué par un bandit. Les villageois l'ont capturé et exécuté avec ses compagnons. Et la veuve doit se réjouir avec les autres quand elle voudrait les tuer, car celui qu'elle a aimé en secret, c'est justement ce bandit.

Il y a le plaisir de l'écriture mais je n'ai pas été transportée par toutes ces histoires. Kali décapitée par exemple ou le sourire de Marko.

Challenge ABC 2017-2018
J
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Nouvelles orientales / Marguerite Yourcenar
Les dix nouvelles de ce recueil paru en 1938 se situe entre mythe, conte et fable ou encore légende, en tout cas au delà du réel. Elles expriment clairement la tentation de l'Orient ressentie par l'auteure, mise à part la dernière qui a pour cadre la Hollande.
Dans comment Wang-Fô fut sauvé, est retracée la vie de ce sage artiste peintre chinois accompagné de son fidèle serviteur Ling. Lors d'une rencontre avec l'Empereur « Dragon Céleste », lui est reproché dans ses peintures d'embellir la laideur du monde. Il est condamné mais auparavant doit peaufiner une peinture qui pour l'Empereur n'est pas aboutie. Par fines touches picturales, le sage se fait magicien en donnant vie à son tableau et naissance au réel à partir d'une image pour échapper à la cruauté du Dragon Céleste. Cette nouvelle s'inspire d'un apologue taoïste de la vieille Chine. le peintre aime l'image des choses et non les choses elles-mêmes.
En croisière en Méditerranée sur un paquebot, un Français raconte à ses deux amis la légende du héros serbe Marko. « le sourire de Marko » parle de trahison et de vengeance, et surtout du courage de Marko qui nouait des relations secrètes avec des pays infidèles. Il va résister à toutes les tortures jusqu'au moment où il trouve son maître…
En croisière en mer Adriatique, Jules Boutrin raconte à son compagnon de cabine Philip Mild une histoire, alors que le jeune français questionnait l'anglais en lui demandant s'il savait ce qu'est une bonne mère. Et celui-ci d'ajouter que ce n'est plus que dans les légendes des pays à demi barbares qu'on rencontre encore des créatures riches de lait et de larmes dont on serait fier d'être l'enfant. Et voici l'histoire légendaire : trois frères construisent une tour du côté de Raguse (aujourd'hui Dubrovnik en Croatie), laquelle s'effondre régulièrement. Les villageois leur expliquent que pour que la tour reste debout, une personne doit être sacrifiée et emmurée dans la construction. Ne voulant pas sacrifier une personne au hasard, ils décident que ce sera une de leurs épouses, celle qui apportera le repas du lendemain midi. L'aîné espère que ce sera sa femme, car il ne l'aime pas. le second a l'intention de prévenir sa femme pour qu'elle se cache. Seul le troisième garçon est soucieux car il ne veut pas trahir sa parole en prévenant son épouse. La suite montrera ce qu'est une vraie bonne mère. Une nouvelle qui nous laisse abasourdi tant la situation est injuste et dure et pourtant poétique de par le beau style de l'auteure.
Ces deux nouvelles précédentes s'inspirent de ballades balkaniques du Moyen-Âge.
« Lorsque Genghi le Resplendissant, le plus grand séducteur qui ait jamais étonné l'Asie, grand poète et calligraphe, eut atteint sa cinquantième année, il s'aperçut qu'il fallait commencer à mourir. » Genghi a perdu sa femme la princesse Violette jadis et sa troisième épouse l'avait trompé avec un jeune parent. Il distribua ses biens, pensionna ses serviteurs et partit finir ses jours dans un ermitage qu'il avait fait construire au flanc de la montagne. le sevrage est dur pour Genghi lui qui avait connu une vie orageuse en amour. Une de ses anciennes maitresses lui envoie des lettres en lui proposant de venir partager sa solitude. Genghi ne donne pas suite après seulement quelques visites nocturnes… Mais cette femme a plus d'un tour dans son sac et va user de multiples stratagèmes pour tenter de parvenir à ses fins d'autant plus facilement croit-elle que Genghi devient peu à peu aveugle. le thème de cette nouvelle est emprunté à un grand texte littéraire japonais du XIe siècle qui relate les aventures d'un Don Juan asiatique.
Dans une ile grecque, Panégyotis, le fils d'un des paysans les plus riches de l'île, rencontre les Néréides en cherchant un vétérinaire pour soigner ses moutons. Les Néréides, ces fées belles et nues, rafraichissantes sont très dangereuses car les regarder rend muet et idiot. Panégyotis se laissera-t-il séduire ? Une aventure qui peut mal finir.
Le moine Thérapion décide d'éliminer les nymphes Néréides qui ont pris l'habitude d'emmener les enfants danser au bord des précipices et les bloque dans une grotte où elles vont se transformer en hirondelles… Notre Dame des hirondelles est le nom d'une chapelle en Grèce et cette histoire fait partie de la mythologie grecque et en même temps chrétienne. le but du moine est d'éliminer les nymphes qui représentent le paganisme antique dans le domaine du mal, ce qui n'est pas le point de vue des paysans qui voient en elles des fées bienfaisantes…
Kostis est le nom d'un bandit de grands chemins. Des paysans parviennent à le capturer et l'égorgent. Aphrodissia a eu son mari, le pope du village, assassiné par Kostis et remercie les paysans pour cette vengeance. En vérité, Aphrodissia est veuve deux fois car Kostis était son amant à l'insu de tous. Et sur le bras de Kostis est tatoué le nom de sa maitresse. Aphrodissia doit donc récupérer le corps et le cacher afin d'éviter la lapidation…
Kâli allie la beauté à l'horreur et suscite le désir tout autant que l'effroi et va provoquer la colère des dieux…
Marko Kraliévitch est un homme juste et bienveillant en apparence, mais en réalité un infidèle à son peuple et l'affrontement avec un sage vieillard va le conduire au pire… Cette nouvelle n'a été ajoutée au recueil qu'en 1978 et vient d'une ballade serbe.
La dixième et dernière nouvelle de ce recueil évoque la vie d'un peintre qui peint sur commande. Cornelius Berg peint pour gagner sa vie, mais se faisant vieux, il n'a plus le coeur à l'ouvrage et ne trouve plus rien de beau à peindre… Cette dernière nouvelle vient comme un écho à la première, celle concernant Wang-Fô : alors Cornelius touche les objets qu'il ne peint plus…
Ce recueil forme un édifice à part dans l'oeuvre de Marguerite Yourcenar, le réel s'y faisant changeant et le rêve et le mythe apparaissant comme un nouveau langage, le tout dans un style dépouillé, concis mais toujours flamboyant.





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J'ai lu ce recueil dans le cadre de challenges ABC. Les années précédentes, cela a déjà été l'occasion de découvrir M. Yourcenar. Mais j'avoue que cette fois, je n'ai pas été conquise. Ces nouvelles qui s'apparentes à des contes et légendes (existants et revus pour certains) tournent autour de la mort. Et même s'elles sont empreinte d'une certaine poésie, je n'ai su les apprécier.
Je lirai peut-être plus tard.
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Ce recueil de nouvelles contient des récits proches des types contes et légendes.
J'avais vu ce livre conseillé à une personne en dépression qui n'arrivait plus à lire dans le livre "Bouquiner : Autobiobibliographie" d'Annie François et c'est une des raisons de ma déception: la plus part des nouvelles sont tristes, dures, en tout cas ce n'est pas ce que je conseillerai à quelqu'un qui va mal, qui déprime.
Les nouvelles traitent de différents sujets, sont de longueur très variables, la plupart sont tristes.
Je n'ai rien à reprocher à ce livre mais je n'ai pas accroché non plus.
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Marguerite Yourcenar, née Marguerite Antoinette Jeanne Marie Ghislaine Cleenewerck de Crayencour en 1903 à Bruxelles et décédée en 1987 à Bar Harbor, dans l'État du Maine (Etats-Unis), est une écrivaine française naturalisée américaine en 1947, auteur de romans et de nouvelles ainsi que de récits autobiographiques. Elle fut aussi poète, traductrice, essayiste et critique littéraire. En 1939 Marguerite Yourcenar, bisexuelle, part pour les États-Unis rejoindre Grace Frick, alors professeur de littérature britannique à New York et sa compagne depuis une rencontre fortuite à Paris en 1937. Les deux femmes vécurent ensemble jusqu'à la mort de Frick d'un cancer en 1979. Elles s'installent à partir de 1950 à Mount Desert Island, dans le Maine où Marguerite Yourcenar passera le reste de sa vie. Elle est la première femme élue à l'Académie française, le 6 mars 1980. Nouvelles orientales, dont la première parution date de 1938, vient d'être réédité.
Un recueil de dix nouvelles dont l'auteur, dans un post-scriptum, cite ses sources d'inspiration, à savoir contes et légendes d'Orient, dans le sens large du terme, puisqu'elles se déroulent en Chine ou sur les pourtours de la Méditerranée comme la Grèce…
Pour qui n'est pas familier de cet écrivain, je ne conseillerai pas cet ouvrage pour débuter car il ne reflète pas vraiment, me semble-t-il, ce qu'on peut en attendre (aller plutôt lire Mémoires d'Hadrien ou L'oeuvre au noir par exemple). C'est en cela qu'il m'a un peu déçu. Tous les textes n'ont pas retenu mon attention mais je citerai volontiers le Dernier amour du prince Genghi et La Veuve Aphrodissia qui sont d'un bon niveau. Dans le premier, un prince devenu aveugle et bientôt mourant dans les bras d'une ancienne concubine – la seule à l'avoir profondément aimé – ne la reconnait pas et a même oublié son nom… C'est très beau et bouleversant. Dans le second, l'horreur du récit, le meurtre du vieux mari et de l'enfant (« il avait fallu l'étouffer entre deux paillasses ») né de l'amant de la femme, contraste avec la beauté de l'écriture.
C'est ce dernier point qui donne en fait toute sa valeur à ce recueil. L'écriture de Marguerite Yourcenar est magnifique, emprunt d'un certain classicisme. le rythme des phrases incite à ne pas rater les liaisons entre les mots pour ne pas altérer la musique de l'écriture.
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Nouvelles ? Contes ? Légendes ? Il s'agit surtout d'un recueil de récits pouvant appartenir soit à l'un, soit à l'autre de ces genres tellement ils sont hétéroclites. Il est donc assez difficile de décrire quel impression me reste après cette lecture. Entre Moyen orient, Europe de l'est et Asie, l'auteur nous mêne tambour battant dans des récits courts et directs. Parfois tellement direct que le lecteur peut se demander s'il n'a pas loupé une phrase ou deux expliquant le déroulé de l'histoire.
Le tout reste très agréable à lire mais n'est ni transcendant, ni passionnant.

Challenge ABC 2014/2015 lettre Y
Challenge Variétés 2015 : Un recueil de nouvelles
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Le problème d'un recueil de nouvelles, c'est qu'il est difficile qu'elles nous plaisent toutes. Même quand on s'appelle Marguerite Yourcenar. Dans Nouvelles Orientales, l'auteure utilise le conte, la fable, les légendes d'un orient qui s'étend de la Grèce à l'extrême-orient.
J'ai adoré les deux nouvelles du recueil se passant en Chine et au Japon, à savoir la numéro 1 : Comment Wang-Fô fut sauvé et la 4 : le dernier amour du prince Genghi. Toutes deux racontent avec beaucoup de poésie, la vie des hommes, les passions et les tourments. Pour les autres, s'il ne fait pas de doute de la plume poétique de Yourcenar, j'ai trouvé que certaines nouvelles étaient teintées de cet orientalisme un peu suspect entre moeurs barbares, et femmes exotiques . ( Il faut, bien sur remettre le texte dans son contexte historique).
Des contes "orientaux" plus que des nouvelles.
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Atypiques dans l'oeuvre de Marguerite Yourcenar, ces nouvelles sont beaucoup plus qu'une simple traduction mais une complète adaptation quant au style.
L'auteure s'est intéressée aux contes du bassin méditerranéen ou de l'Extrême-Orient.
Au-delà de son oeuvre romanesque, Marguerite Yourcenar a beaucoup traduit des oeuvres poétiques. Son talent original fâchait parfois les auteurs ou les critiques par les libertés qu'elle prenait avec l'oeuvre originale.
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"LE LAIT DE LA MORT" le titre m'a donné tout de suite la manifestation d'un paradoxe avec le lait qui est l'élément vital de tous nourrissons et la mort. Malgré le crime, l'absence de sentiments et de pitié de la famille, j'ai retenu de cette histoire celle d'une mère dévouée qui sacrifie sa vie mais fait de sa mort un miracle de maternité.
Un récit court mais émouvant où le courage et l'amour d'une mère réussissent à aller au-delà du possible.
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