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Marie-Odile Probst-Gledhill (Traducteur)
EAN : 9782877307574
351 pages
Editions Picquier (28/01/2005)
4.22/5   362 notes
Résumé :
Un dicton chinois prétend que " dans chaque famille il y a un livre qu'il vaut mieux ne pas lire à haute voix ".

Une femme a rompu le silence. Durant huit années, de 1989 à 1997, Xinran a présenté chaque nuit à la radio chinoise une émission au cours de laquelle elle invitait les femmes à parler d'elles-mêmes, sans tabou. Elle a rencontré des centaines d'entre elles. Avec compassion elle les a écoutées se raconter et lui confier leurs secrets enfouis ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (99) Voir plus Ajouter une critique
4,22

sur 362 notes
Je poursuis la lecture de cette auteure aussi engagée que talentueuse...
Après "L'Enfant unique", et "Funérailles célestes"...j'ai achevé en une
nuit insomniaque: "Chinoises"...Un livre faussement désordonné, avec moult témoignages des plus significatifs et éclairants !...

Je tire mon chapeau à cette femme, qui , fille d'un milieu libéral, a souffert
, dans son enfance et sa jeunesse, de la main mise du Parti communiste et
de la Révolution culturelle, ayant dû composer avec..., du mieux possible,
pour faire avancer les choses, dont le sort des femmes; ses émissions de
radio, son travail journalistique...ses engagements et la défense de ses
convictions...
Qu'un véritable espace de parole existe ... !

"Personne ne m'a félicitée d'avoir sauvé cette jeune fille, par contre, j'ai eu droit à des critiques pour « avoir mis les troupes en branle et troublé l'ordre public » et avoir gaspillé le temps et l'argent de la station de radio. Ces reproches m'ont ébranlée. Une jeune fille s'était trouvée en danger et quand on allait à son secours, on vous accusait de « dilapider les deniers
publics ». Que valait donc la vie d'une femme en Chine ?"

Un ouvrage où l'on perçoit les bouleversements gigantesques vécus par
la Chine, à travers ses régimes politiques extrêmes...et enfin, tardivement
son ouverture au monde. Mais que de tragédies et d'individus sacrifiés
pendant des décennies... où les premières victimes étaient les femmes et
les enfants !!...

Un ensemble de témoignages des plus prenants et dérangeants... où
nous pouvons lire à la fin de l'ouvrage que l'espérance de vie la plus
courte se trouve dans quatre professions : ouvriers d'usines chimiques,
Les chauffeurs routiers longue distance, les policiers, et plus SURPRENANT : Les journalistes !! ?

Tous ces journalistes qui ont vu un trop grand nombre d'événements
choquants, écrasés par les contrôles du Parti... Souvent contraints
d'écrire des choses avec lesquelles ils n'étaient pas d'accord...

Ce livre, comme les autres écrits de cette écrivaine-journaliste ont d'autant plus de mérite d'exister. Xinran avoue avoir décidé d'abandonner sa carrière de journaliste, se trouvant en permanence tiraillée, déchirée entre la vérité et le tragique des témoignages recueillis , écrasés par la censure omniprésente du pouvoir politique. Elle nous confirme que si elle a pu publier ces témoignages c'est parce qu'elle l'a fait en Angleterre...

"Je me suis souvenue de ce que le Vieux Chen m'avait dit : " Xinran, vous devriez écrire tout cela. Ecrire permet de se décharger de ce qu'on porte et cela peut aider à créer un espace pour accueillir de nouvelles façons de penser et de sentir.
Si vois n'écrivez pas ces histoires, leur trop-plein va vous briser le coeur.
" A l'époque, en Chine, écrire un livre tel que celui-ci m'aurait peut-être
valu la prison. Je ne pouvais prendre le risque d'abandonner mon fils ou
ces femmes qui comptaient sur l'aide et les encouragements que leur
apportait mon émission de radio. En Angleterre, le livre est devenu possible. Comme si une plume m'avait poussé dans mon coeur." (p. 352)

Vraiment très heureuse d'avoir enfin découvert cette auteure....Cela me donne envie de relire "Balzac et la petite tailleuse chinoise" de Dai Sijie...
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Magnifiquement structuré dans une apparente déstructure, Chinoises se construit au fils des différents récits qui s'imbriquent finement les uns dans les autres jusqu'à la reconstruction finale qui laisse un goût amer sur les doigts.

Xinran a animé à la radio chinoise pendant plusieurs années (de 1989 à 1997), une émission où elle invitait les femmes à parler d'elles-mêmes. Durant cette période, Xinran a eu l'occasion de lire leurs nombreuses lettres, d'entendre leurs témoignages et de s'entretenir avec elles. Ce magnifique recueil est le résultat d'un travail de longue haleine. Xinran a parcouru la Chine de long en large, pour écouter ces femmes. D'autres récits lui ont été envoyés ou ont été enregistrés de manière anonyme sur le répondeur de la radio.

Un jour, le vieux Chen dit à Xinran: «Xinran, vous devriez écrire tout cela. Écrire permet de se décharger de ce que l'on porte et cela peut aider à créer un espace pour accueillir de nouvelles façons de penser et d'écrire. Si vous n'écrivez pas ces histoires, leur trop-plein va vous briser le coeur». Arrivée en Angleterre, c'est ce qu'elle décida de faire. Il en ressort un livre bouleversant, poignant, étonnant, émouvant, magnifique, inoubliable, incroyable... qui au travers de l'histoire de ces femmes, de toute classe sociale, de tout âge et de tout horizon, nous en apprend sur la place de la femme en Chine mais aussi sur la société de cet énorme pays en pleine mutation.

Chinoises est un roman dont j'ai beaucoup de mal à parler. Je ne trouve pas les mots adéquats, forts, les mots parfaits pour exprimer tout mon ressenti. Les récits de ces femmes m'ont emporté sans ménagement. Il faut dire que la force de Chinoises réside dans sa capacité à allier une multitude d'émotions chez son lecteur, j'ai personnellement bouillonné de colère et d'indignation, ressenti le désarroi et la peine de ces femmes, et parfois éprouvé du dégoût pour la nature humaine. En quelques mots, Chinoises m'a littéralement fendu le coeur.

Xinran, en laissant la parole à ces femmes, nous a permis de découvrir la fille, la maîtresse, l'amoureuse mais aussi la mère chinoise, comme on ne la soupçonnait pas. Et ce qui est admirable chez cette « femme chinoise », c'est qu'il n'y a jamais de haine ni de soif de vengeance, juste une envie de faire connaître ce qu'elle ressent et ce qu'elle vit.

Il y a des livres, trop peu nombreux, où le système de notation perd tout son sens, car le maximum d'étoiles n'est pas assez.... Trop rares sont les livres qui proposent de telles émotions, de telles histoires, trop rares sont les livres ayant une telle âme que celui-ci. Chinoises. Un hommage en l'honneur de la femme chinoise, petit certes, comparé aux drames et sacrifices qu'elles ont dû vivre, mais qui permet de ne pas les oublier et de faire perdurer leurs histoires dans nos mémoires. Merci Xinran, infiniment…
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J'avis beaucoup aimé Funérailles Célestes, de Xinran, l'année dernière. Il relatait l'histoire d'une femme qui avait vécu plusieurs dizaines d'années au Tibet, isolée du reste du monde. Elle avait recueillie ce témoignage parmi tant d'autres pour son émission de radio sur les femmes chinoises.
Chinoises, contrairement à Funérailles Célestes qui est très beau, très descriptif, est une suite, donc, de témoignages anonymes ou non reçus entre 1989 et 1997.
Xinran est journaliste pour une radio dépendante du Parti, donc surveillée et éventuellement censurée. Malgré ça, elle parvient à recueillir et diffuser ces récits parfois insoutenables de ces femmes qui ont subi, et subissent encore, la tradition chinoise de la femme soumise et qui ont vécu l'oppression de ces années de communisme.
Certaines nées de familles cultivées, puissantes, d'autres dans la pauvreté la plus totale, mais toutes liées par cette même expérience du viol, du mariage arrangé, du mépris, de la violence verbale et physique. Certaines en sont devenues folles, d'autres ont accepté et mené leur vie dans l'ombre.
Chaque récit est différent - Xinran y dévoile elle-même la vie de sa propre mère - et pourtant tous nous parlent de ces vies écrasées, niées, au fil des siècles, que ce soit dans une campagne encore très arriérée (où les femmes "s'utilisent" parfois par plusieurs frères, où elles se vendent ou s'échangent) ou dans les villes prospères et nouvellement capitalistes, où l'argent et la beauté est un atout majeur pour un mari ambitieux.
Xinran a l'art, la patience, la douceur pour exorciser ces femmes de ces drames pour les faire témoigner. La deuxième étape, l'écriture du livre, se fera ensuite lorsqu'elle s'installe à Londres, désireuse de vivre une autre vie mais de témoigner du véritable sort des femmes chinoises au monde occidental.
Par ces témoignages, et en transition les efforts et frustrations des journalistes en butte à la censure, tout un pan de l'histoire chinoise est à nouveau dévoilé.
Il faut le dire, cette représentation de la Chine est profondément déprimante...
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Chinoises de Xinran fait partie de ces livres dont on se dit qu'il faut les lire, mais dont on repousse toujours la lecture parce qu'on sait que ce qu'ils racontent va nous bousculer, nous affliger une fois de plus et nous ramener à une réalité que nous n'avons pas toujours envie de ressasser.
Xinran est journaliste et a animé en Chine une émission de radio, novatrice, si j'osais je dirais "révolutionnaire" mais le terme est pour le moins galvaudé dans ce pays. Sous haute surveillance, elle donne la parole aux femmes sur l'antenne et mène en parallèle une enquête pour découvrir ce qui anime les chinoises : en quoi elles croient, qu'elles sont leurs espérances et leurs vies. Elle reçoit, au fil des émissions de plus en plus de témoignages bouleversants et de courriers qui sont pour certains, des appels au secours.
"Dans Mots sur la brise nocturne, je m'efforçais d'ouvrir une petite fenêtre, un tout petit trou, où les gens pourraient pleurer et respirer après l'atmosphère chargée de poudre de fusil des quarante années précédentes."
Alors on la suit, au fil de ses rencontres, de ses doutes et questionnements personnels sur sa propre histoire et sa propre réalité de femme dans ce pays où l'homme est roi et la femme n'est rien. Les témoignages sont bouleversants et la force, l'abnégation de ces femmes sans commune mesure. J'ai ressenti la même émotion à la lecture de "la fin de l'homme rouge" de Sveltana Alexievitch dans lequel elle nous livre également des témoignages de femmes russes.

Les choses évoluent doucement, presque imperceptiblement, et pour cause : "La Chine a une très longue histoire derrière elle, mais cela fait très peu de temps que les femmes ont pu devenir elles-mêmes et que les hommes ont commencé à les connaître vraiment."
Le poids des traditions est tellement présent, la place de la femme dans la société chinoise, comme dans beaucoup d'autres, est tellement "verrouillée", maillon dénigré, insignifiant et pourtant si essentiel que sa libération (qui n'est somme toute que la reconnaissance de ses droits et de son égalité) ne peut aller sans une déconstruction totale de la société à laquelle elle appartient. Déconstruction déjà bien amorcée par un développement économique exponentiel, que les dirigeants politiques essaient désespérément de maintenir compatible avec l'asservissement et le contrôle des populations en rêvant d'assurer l'expansion mondiale de leurs puissances (et pas seulement économique).

Est-ce la peur de cette déconstruction qui menace un équilibre millénaire où les hommes ont le "bon rôle" au sein d'une tradition qu'ils ont tout intérêt à maintenir qui expliquerait ce renforcement de l'étau, cette volonté renouvelée de l'asservissement de la femme, sous couvert de respect, dans beaucoup de pays où lui est réservée le même sort, et actuellement confrontés au bouleversement de "la mondialisation" ?
Ou n'est-ce que la conséquence logique de tout système totalitaire où les premières victimes sont toujours les femmes et les enfants (les hommes n'étant en rien épargnés non plus, même si leur sort semble toujours plus enviable) ?
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Lu dans le cadre de mes études il y a quelques années, Chinoises m'a permis de découvrir des facettes de la Chine que je ne connaissais pas encore. Témoignages et interview recueillies par Xinran nous font partager la vie de plusieurs chinoises issues de toutes les classes sociales et de toutes les générations. Bien que j'ai pu découvrir d'autres facettes de la femme chinoise depuis (entre autres que dans un couple chinois, l'homme ne dirige que lorsqu'il y a d'autres personnes présentent, pour ne pas perdre la face, sinon c'est madame qui décide de tout) ce livre nous montre tout de même plutôt bien que la vie de la femme chinoise de nos jours est un défi quotidien.

Sans être un coup ce coeur, ce livre reste très touchant, étonnant, percutant, bref il ouvre l'esprit et les yeux à des choses que l'on ne connait peut-être pas, et en plus il se lit très bien.
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Citations et extraits (137) Voir plus Ajouter une citation
Au cours d’une visite que j’ai rendue à mes parents un week-end, j’ai
confié à ma mère que j’avais beaucoup de mal à faire la différence entre un
mariage de raison et la prison. Ma mère m’a répliqué d’un ton léger : « Et
combien de gens en Chine font un mariage d’amour ? » Quand je lui ai
demandé pourquoi elle disait cela, elle a trouvé un prétexte pour quitter la
pièce. Je savais que ma mère écoutait mon émission presque tous les jours,
mais nous ne parlions que rarement de nos sentiments personnels. Toute ma
vie, j’avais attendu qu’elle me prenne dans ses bras : elle ne m’a pas une
seule fois serrée contre elle ou embrassée, même enfant ; adulte, la réserve
traditionnelle chinoise nous a interdit toute démonstration d’affection.
Entre 1945 et 1985 (quand se déplacer dans le pays est redevenu possible),
beaucoup de familles étaient éclatées. Nous n’avons pas échappé à la règle
et j’ai passé très peu de temps auprès de mes parents. Je voulais en savoir
plus sur ma mère, sur la femme qui m’avait donné la vie et avait suscité en
moi d’innombrables questions sur les femmes. Mon assurance grandissante
de journaliste m’a aidée à reconstituer des parties de son histoire.
Ma mère est issue d’une grande famille capitaliste de Nankin, une ville
débordante d’activité mais tranquille et harmonieuse, très différente de la
Pékin politique, de la Shanghai commerçante et de la bruyante Guangzhou.
Sun Yatsen, le fondateur de la Chine moderne, a choisi d’être enterré à
Nankin et le Guomindang y a établi, à un moment de son histoire, sa
capitale.
Située sur les rives du Yangtse au sud-est de la Chine, près de l’imposante
montagne de Zijinshan, la ville comporte des lacs et des espaces verts. Elle
est traversée par des boulevards ombragés, bordés d’arbres, dans toutes les
directions, et l’ancienneté des palais et des murs d’enceinte autant que la
modernité des bâtiments le long de la rivière attestent de la richesse de son
héritage culturel. Les Chinois disent que les hommes sont façonnés par
l’eau et la terre qui les entourent ; d’après ce que je connais de la famille de
ma mère, je pense que c’est vrai.
La famille de ma mère possédait autrefois des biens immobiliers
considérables à Nankin ; tout ce qui se trouvait au sud d’une ligne
s’étendant de la porte ouest de la ville jusqu’au centre à trois kilomètres de
là vers l’est leur appartenait. Mon grand-père maternel était à la tête de
l’industrie du chanvre dans trois provinces – Jiangsu, Zhejiang et Anhui –
ainsi que d’un certain nombre d’autres usines. Dans la prospère Chine du
Sud, l’acheminement par voie d’eau était le moyen de transport privilégié.
Mon grand-père commercialisait toutes sortes de choses, des toiles
goudronnées pour les bateaux de guerre aux câbles pour les ancres des
petits bateaux de pêche.
C’était un entrepreneur et un directeur des plus compétents, même s’il
n’avait pas beaucoup étudié. Néanmoins, il comprenait l’importance de
l’éducation et de la culture ; il avait envoyé ses sept enfants dans les
meilleures écoles, et fondé lui-même une école à Nankin. Même si à cette
époque on s’accordait à répéter que « le manque de talent chez une femme
est une vertu », ses filles ont bénéficié de la plus complète des éducations.
De mes oncles et tantes, je tiens que dans la maison de mon grand-père, les
règles de conduite étaient d’une sévérité extrême. Pendant les repas, si
quelqu’un laissait échapper un bruit en mangeant, ou que sa main gauche
s’écartait un tant soit peu du bol de riz, ou qu’une autre règle était enfreinte,
mon grand-père posait ses baguettes et quittait la table. Personne n’avait le
droit de continuer à manger après son départ ; ils devaient attendre le
prochain repas pour assouvir leur faim.
Quand le nouveau régime est venu au pouvoir en 1949, mon grand-père a
été obligé de céder ses biens au gouvernement pour protéger sa famille.
Peut-être par désir de se rebeller contre la sévérité de leur éducation, ses
enfants se sont tous engagés activement dans les mouvements
révolutionnaires du Parti communiste, et ont combattu des capitalistes
comme leur père.
Mon grand-père a cédé une partie de ses biens immobiliers au
gouvernement à trois reprises – en 1950, 1959 et 1963 – mais ces sacrifices
n’ont pas suffi à le mettre à l’abri. Au début de la Révolution culturelle, il a
été désigné à la vindicte publique parce qu’il s’était attiré les éloges de deux
des ennemis mortels de Mao Zedong. Le premier était Chiang Kai-shek, qui
avait mentionné mon grand-père en termes élogieux parce qu’il avait
travaillé à développer l’industrie nationale face à l’agression japonaise. Le
second était un ancien camarade de Mao, Liu Shaoqi, qui avait félicité mon
grand-père pour avoir donné une grande partie de ses biens au pays. Chiang
Kai-shek avait dû fuir la Chine et se réfugier à Taiwan, et Liu avait été
incarcéré après être tombé en défaveur.
Mon grand-père avait déjà plus de soixante-dix ans quand il a été
emprisonné. Il a survécu à cette épreuve avec une force de caractère
surprenante. Les gardes rouges crachaient ou se mouchaient dans la
nourriture grossière et le thé clair qu’ils apportaient aux prisonniers. Un
vieillard qui partageait la même cellule que lui est mort de chagrin, de
colère et de honte de se voir traiter ainsi, mais mon grand-père a gardé le
sourire. Il enlevait la morve et les crachats, et mangeait tout ce qui était
mangeable. Les gardes rouges en sont venus à l’admirer et ont même fini
par lui apporter une nourriture un peu meilleure que celle des autres.
Quand mon grand-père est sorti de prison à la fin de la Révolution
culturelle, un de ses codétenus l’a invité à partager un repas de canard au
sel, une spécialité de Nankin, pour fêter l’événement. Quand on a déposé le
mets délicat sur la table, l’ami de mon grand-père s’est effondré, foudroyé
par une hémorragie cérébrale provoquée par l’excès d’émotion.
Mon grand-père n’a montré ni joie d’avoir recouvré la liberté ni tristesse
en apprenant la mort de ses amis et la perte de sa famille et de ses biens ; il
semblait que ses sentiments avaient été anesthésiés pour toujours. Ce n’est
que quand il m’a permis de lire son journal intime au cours d’un séjour que
j’ai fait en Chine en mars 2000, que j’ai compris qu’il n’avait jamais cessé
de ressentir les vicissitudes des époques qu’il avait traversées. Son
expérience et sa compréhension de la vie l’avaient rendu inapte à
s’exprimer par le canal futile de la parole, mais même si l’émotion dans ses
journaux n’est jamais patente, ses sentiments les plus intimes y sont
consignés.
Ma mère était devenue membre de la Ligue de la jeunesse communiste à
l’âge de quatorze ans, et elle était entrée dans l’armée et le Parti à seize.
Avant cela, sa réussite scolaire et ses talents de chanteuse et de danseuse lui
avaient valu à Nankin une modeste réputation. Dans l’armée, elle avait
continué à se distinguer. Elle était première de sa promotion, première aux
examens, et l’une des meilleures candidates dans les concours militaires
nationaux. Brillante et belle, plus d’un cadre du Parti et de l’armée la
courtisait et rivalisait pour une danse pendant les bals. Des années plus tard,
ma mère m’a avoué qu’elle se sentait alors comme une Cendrillon à qui la
pantoufle de vair de la révolution convenait parfaitement, et que ce rôle
comblait tous ses rêves. Emportée par cette vague de succès, elle ne se
doutait pas que son milieu familial reviendrait la pourchasser.
Au début des années 1950, l’armée a commencé sa première purge interne
de type stalinien. Ma mère a été mise sur la « liste noire » des descendants
capitalistes et exclue du cercle enchanteur des révolutionnaires de premier
ordre. Elle a dû travailler dans une usine militaire où, en collaboration avec
des experts d’Allemagne de l’Est, elle a mis au point une nouvelle machine-
outil pour fabriquer de l’équipement militaire. Sur la photo de groupe qui
commémore cette réalisation, on a dit à ma mère qu’elle ne pouvait pas
rester au premier rang à cause de son milieu familial, et on l’a reléguée
derrière.
Pendant le conflit sino-soviétique, elle est devenue une cible de choix. Ses
origines capitalistes justifiaient qu’on mette à l’épreuve sa fidélité au Parti.
Vers la fin de la Révolution culturelle, elle a dirigé une petite équipe
technique qui a conçu un outil qui permettait d’améliorer notablement
l’efficacité de rendement. Toutefois, on ne l’a pas autorisée à s’en attribuer
le mérite. On lui a refusé le titre de chef de projet parce qu’on jugeait
impossible que quelqu’un avec son passé puisse être loyal envers le Parti.
Pendant plus de trente ans, ma mère s’est battue pour avoir droit au même
traitement et à la même reconnaissance que ses collègues de même grade,
mais sans succès. Rien ne pouvait changer le fait qu’elle était fille d’un
capitaliste.
Un ami de la famille m’a dit un jour que la meilleure preuve de la force de
caractère de ma mère a été sa décision d’épouser mon père. Quand ils se
sont mariés, mon père était un enseignant très respecté dans une académie
militaire ; il avait eu ma mère pour élève, et nombreuses étaient ses
étudiantes qui l’admiraient. Ma mère ne manquait pas de partis parmi les
enseignants, mais elle a choisi mon père, qui n’était pas beau, mais qui était
le plus brillant de tous. Ses collègues pensaient qu’elle ne l’avait pas
épousée par amour, mais pour prouver sa valeur.
L’intelligence de mon père semblait, en vérité, justifier le choix de ma
mère ; quand elle parlait de lui, elle disait toujours qu’il était terriblement
intelligent ; c’était un expert de dimension nationale en mécanique et en
informatique, et il parlait plusieurs langues étrangères. Elle ne l’a jamais
décrit comme un bon mari ou un bon père. Pour mon frère et moi, il n’était
pas facile de réconcilier l’opinion qu’elle avait de notre père avec cet
homme à l’esprit confus que nou
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Quand les hormones des hommes se déchainent, ils vous jurent un amour éternel. Cela a donné lieu à des milliers de pages de poésie à travers les siècles : un amour aussi profond que l’océan ou ce genre de choses. Mais les hommes qui aiment de cette façon n’existent que dans les histoires. Dans la réalité, ils se défilent en prétendant qu’ils n’ont pas rencontré la femme qui serait digne d’un tel amour. Ils se servent de la faiblesse des femmes pour les asservir, ils sont très forts pour ça. Quelques mots d’amour ou de compliments suffisent à rendre une femme heureuse pendant longtemps, mais tout ça n’est qu’illusion.
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Un jour, j’étais recroquevillée au fond de la classe à pleurer parce que les
enfants de « rouges » m’avaient rossée. Je croyais être seule, et j’ai été
étonnée quand l’un de mes professeurs s’est approché de moi par-derrière et
m’a tapoté légèrement l’épaule. A travers mes larmes, il m’était difficile de
lire l’expression de son visage à la faible lumière de la lampe, mais j’ai vu
qu’il me faisait signe de le suivre. J’avais confiance en lui parce que je
savais qu’il aidait des gens pauvres à l’extérieur de l’école.
Il m’a conduite jusqu’à une cabane au bord du terrain de jeux, où l’école
entassait du matériel au rebut. Il a ouvert la serrure d’un geste vif et m’a
poussée à l’intérieur. La fenêtre était obturée avec des journaux, et il faisait
très sombre. La pièce était remplie jusqu’au plafond d’un fouillis de choses
dépareillées et sentait le moisi et la pourriture. Je me suis raidie de dégoût,
mais le professeur s’est frayé un chemin dans ce labyrinthe avec une
aisance qui dénotait une longue habitude. Je l’ai suivi du mieux que j’ai pu.
Au centre de la pièce, j’ai été stupéfaite de trouver une bibliothèque
complète, en ordre. Plusieurs centaines de livres étaient rangés sur des
planches cassées. Pour la première fois, j’ai compris le sens de ce vers
célèbre : « Dans l’ombre la plus épaisse des saules, je découvris soudain les
fleurs brillantes d’un village. »
Le professeur m’a dit que cette bibliothèque était un secret qu’il gardait en
cadeau pour les générations futures. Peu importe ce qu’en pensent les
révolutionnaires, a-t-il dit, les gens ne peuvent se passer de livres. Sans
livres, nous ne pourrions pas comprendre le monde ; sans livres, nous ne
pourrions pas évoluer ; sans livres, la nature ne pourrait pas servir
l’humanité ; plus il parlait, plus son enthousiasme se communiquait à moi,
et plus j’avais peur. Je savais que c’étaient justement ces livres-là que la
Révolution culturelle s’efforçait de détruire. Le professeur m’a donné une
clef de la cabane en me disant que je pourrais m’y réfugier et y lire quand je
voulais.
La cabane se trouvait derrière les seules toilettes de l’école, aussi m’était-il
facile de m’y rendre sans me faire remarquer quand les autres enfants
participaient à des activités dont j’étais exclue.
Lors de mes premières visites à la cabane, j’ai trouvé l’odeur et l’obscurité
étouffantes, et j’ai foré un petit trou de la taille d’un pois dans les journaux
qui recouvraient la fenêtre. Je pouvais y coller un œil et regarder les enfants
jouer, en rêvant du jour où il me serait permis de me joindre à eux.
Mais la mêlée sur le terrain de jeux m’attristait tant que j’ai fini par me
mettre à lire. Il n’y avait pas beaucoup de livres faciles à lire et j’avais bien
de mal à comprendre le vocabulaire. Au début, le professeur répondait à
mes questions et m’expliquait des choses quand il venait voir si tout allait
bien ; puis il m’a apporté un dictionnaire, que je consultais
consciencieusement, même si je comprenais à peine la moitié de ce que je
lisais.
Les livres sur l’histoire de la Chine et des autres pays me fascinaient. Ils
m’ont beaucoup appris sur la vie : non seulement sur la « grande histoire »
que chacun connaît, mais aussi sur les gens simples qui tissent leur propre
histoire au jour le jour. Ces livres m’ont aussi enseigné que beaucoup de
questions restent sans réponses.
J’ai beaucoup appris de l’encyclopédie, ce qui m’a épargné bien des soucis
et des dépenses par la suite, car je suis habile de mes mains et je sais réparer
seule toutes sortes de choses, des bicyclettes jusqu’aux petites pannes
électriques. Je rêvais de devenir diplomate, avocate, journaliste ou écrivain.
Quand l’opportunité de choisir une profession s’est présentée, j’ai quitté
mon travail administratif dans l’armée, au bout de douze ans, pour devenir
journaliste. Le savoir latent que j’avais accumulé dans mon enfance est
venu une fois de plus à mon secours.
Le rêve que j’entretenais de rejoindre les autres enfants sur le terrain de
jeux ne s’est jamais réalisé, mais je me suis consolée à la lecture de récits
de batailles et d’effusions de sang dans cette bibliothèque secrète. Les
chroniques de guerre me donnaient le sentiment d’avoir de la chance de
vivre en temps de paix, et m’ont aidée à oublier les brimades qui
m’attendaient à l’extérieur de la cabane.
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Le ciel et la terre semblaient s’être mélangés. Le soleil n’était pas encore
levé, mais sa lumière se déversait déjà au loin sur cette toile immense,
effleurant les pierres sur les collines et faisant étinceler l’or de la terre d’un
jaune gris. Je n’avais jamais contemplé plus belle aurore. Je me suis dit que
le tourisme pourrait peut-être aider cette région à sortir de sa pauvreté. Le
splendide lever de soleil sur ce plateau de lœss devrait enchanter ceux qui
escaladaient le mont Tai ou se ruaient au bord de la mer. Quand j’ai évoqué
cette idée par la suite, un jeune garçon l’a repoussée comme procédant de
l’ignorance : Colline Hurlante n’avait pas assez d’eau pour pourvoir aux
besoins quotidiens les plus élémentaires des villageois, comment ferait-on
pour satisfaire une foule de visiteurs ?
Les vapeurs étouffantes du feu de la jeune fille m’ont tirée de ma rêverie.
La bouse de vache qu’elle utilisait comme combustible exhalait une odeur
âcre. Le feu avait été allumé entre des grandes pierres, sur lesquelles la
jeune fille avait disposé un pot et une pierre plate. Elle a confectionné un
gruau de farine dans le pot, et grillé un grossier pain plat sur la pierre. Elle
s’appelait Niu’er (fille). Elle m’a expliqué que la bouse était leur seul
moyen de chauffage pendant l’hiver. A l’occasion, lors d’un deuil ou un
mariage, ou quand de la famille ou des amis leur rendaient visite, ils
faisaient la cuisine sur des feux de bouses comme expression solennelle de
leur amitié. Le combustible habituel se composait de racines de l’herbe
cogon (une plante de sol aride qui a de grandes racines et de rares feuilles
qui restent vivaces peu de temps), avec lesquelles ils chauffaient une toute
petite quantité d’eau pour le gruau. On ne cuisait le pain plat, le mo, qu’une
fois par an, sur les pierres brûlantes de la colline, l’été. On le conservait
sous terre et il était si sec et si dur qu’il se gardait presque un an. On m’a
fait l’honneur de me servir du mo. Seuls les hommes qui travaillaient aux
champs avaient le droit d’en manger. Les femmes et les enfants se
nourrissaient de gruau de blé clair – des années de survie les avaient
accoutumés à la faim. Le plus grand honneur et festin de la vie d’une
femme consistait en un bol d’œufs mélangés à de l’eau quand elle mettait
au monde un fils. A un autre moment de mon séjour, je m’en suis souvenue
quand j’ai entendu une femme se disputant avec une autre : « Et combien de
bols d’œufs et d’eau peux-tu te vanter d’avoir mangé ? » disait-elle.
Après ce petit-déjeuner exceptionnel de gruau et de mo le premier jour,
notre groupe s’est mis au travail. J’ai expliqué aux responsables du village
que je voulais faire un reportage sur les femmes de Colline Hurlante. Ces
hommes, qui ne savaient même pas écrire leur nom mais se considéraient
comme cultivés, ont secoué la tête, stupéfaits : « Que peut-il y avoir à dire
sur les femmes ? »
Je leur ai tenu tête, et ils ont fini par céder. Pour eux, je n’étais qu’une
femme comme une autre, qui ne comprenait rien mais imitait les hommes
en essayant de les impressionner par son originalité. Leur réticence ne me
gênait pas. Mon expérience de journaliste, après toutes ces années, m’avait
enseigné que l’accès aux sources était plus important que l’opinion que les
autres pouvaient avoir de moi.
Colline Hurlante est située dans une ceinture de terre où le désert empiète
sur le plateau de lœss. Tout au long de l’année, le vent souffle
inlassablement, depuis des milliers d’années. Il est souvent difficile de voir
plus loin qu’à quelques pas dans ces tempêtes de sable, et les villageois qui
peinent sur la colline sont obligés de crier pour se parler. C’est pour cela
que les gens de Colline Hurlante sont célèbres pour leurs voix fortes et
sonores ; personne n’a pu me confirmer si c’était de là que venait le nom du
village, mais selon moi c’est une explication plausible. C’est un lieu
totalement coupé du monde moderne ; entre dix et vingt familles avec
seulement quatre patronymes vivent dans des habitations troglodytes
exiguës au plafond bas. Les femmes n’ont qu’une valeur utilitaire ; en tant
qu’instruments de reproduction, elles sont une monnaie d’échange très
précieuse pour les villageois. Les hommes n’hésitent pas à échanger deux
ou trois fillettes contre une femme d’un autre village. Donner en mariage
une femme de la famille à un autre village et acquérir une épouse en
échange est la pratique la plus courante, et en conséquence la majorité des
épouses de Colline Hurlante viennent de l’extérieur du village. Une fois
mères, elles sont forcées de céder leurs propres filles à leur tour. Les
femmes n’ont aucun droit de propriété ou d’héritage.
La pratique sociale inhabituelle qui consiste à partager une épouse entre
plusieurs hommes existe aussi. Dans la majorité des cas, des frères issus de
familles extrêmement pauvres, sans filles à échanger, achètent une épouse
commune pour assurer leur descendance. Le jour, elle prépare la nourriture
et s’occupe des travaux ménagers, et la nuit, ils jouissent de son corps tour à
tour. Si la femme a un enfant, elle ne sait pas toujours elle-même qui en est
le père. Pour l’enfant, les frères sont Grand Papa, Deuxième Papa,
Troisième, Quatrième Papa et ainsi de suite. Les villageois ne considèrent
pas cette pratique comme illégale, parce que c’est une coutume établie par
leurs ancêtres, ce qui la rend à leurs yeux plus puissante que la loi. Les
enfants qui ont plusieurs pères ne sont pas en butte aux moqueries, car ils
sont sous la protection de plusieurs hommes. Nul ne ressent de compassion
pour les épouses ainsi partagées ; pour eux, l’existence des femmes se
justifie par leur utilité.
La pratique sociale inhabituelle qui consiste à partager une épouse entre
plusieurs hommes existe aussi. Dans la majorité des cas, des frères issus de
familles extrêmement pauvres, sans filles à échanger, achètent une épouse
commune pour assurer leur descendance. Le jour, elle prépare la nourriture
et s’occupe des travaux ménagers, et la nuit, ils jouissent de son corps tour à
tour. Si la femme a un enfant, elle ne sait pas toujours elle-même qui en est
le père. Pour l’enfant, les frères sont Grand Papa, Deuxième Papa,
Troisième, Quatrième Papa et ainsi de suite. Les villageois ne considèrent
pas cette pratique comme illégale, parce que c’est une coutume établie par
leurs ancêtres, ce qui la rend à leurs yeux plus puissante que la loi. Les
enfants qui ont plusieurs pères ne sont pas en butte aux moqueries, car ils
sont sous la protection de plusieurs hommes. Nul ne ressent de compassion
pour les épouses ainsi partagées ; pour eux, l’existence des femmes se
justifie par leur utilité.
Quel que soit le village dont sont originaires les femmes, elles adoptent les
coutumes transmises de génération en génération à Colline Hurlante. Elles
mènent une vie extrêmement dure. Dans l’unique pièce de leur maison
troglodyte, dont la moitié est occupée par un kang, elles ne disposent que de
quelques dalles de pierre, de nattes de paille et de bols d’argile grossiers ;
une cruche en terre cuite est un article de luxe réservé aux familles
« riches ». Des jouets d’enfants ou des articles réservés à l’usage exclusif
des femmes sont impensables dans leur société. Comme les épouses sont
achetées avec le sang de la parenté, elles sont en butte au ressentiment des
membres de la famille qui ont perdu des filles ou des sœurs, et doivent
peiner jour et nuit pour assurer la nourriture, la boisson et les autres besoins
quotidiens de toute la maisonnée.
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Par la suite, les policiers m’ont demandé pourquoi j’avais risqué ma vie pour un sac.
Tremblante et avec des élancements de douleur, je leur ai expliqué :
— Il y avait mon livre dedans.
— Un livre ! s’est exclamé un policier. Un livre est-il plus important que votre vie ?
Bien sûr, la vie est plus importante qu’un livre. Mais à plus d’un titre, mon livre était ma vie. Il contenait toutes les vies de ces Chinoises dont je voulais témoigner, des années de mon travail de journaliste. Je savais que je m’étais comportée de façon stupide : si j’avais perdu le manuscrit, j’aurais pu essayer de le reconstituer. Toutefois, je n’étais pas sûre que j’aurais pu trouver la force de traverser une seconde fois les sentiments intenses que l’écriture de ce livre avait soulevés en moi. Revivre les histoires de ces femmes que j’avais rencontrées avait été douloureux ; mettre en ordre mes souvenirs, trouver les mots justes pour les exprimer, avait été plus difficile encore. En défendant mon sac, je défendais mes sentiments et ceux des Chinoises. Ce livre était la somme de tant de choses que je n’aurais pu, une fois perdues, les retrouver.
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Vidéo de  Xinran
Comme la majorité des adolescent.e.s de son âge, Xinxin est fille unique. La raison ? La politique de l'enfant unique en Chine, qui - de 1979 à 2015 - a contraint les couples chinois à n'avoir qu'un seul enfant, en sanctionnant financièrement de façon très dure les couples en ayant plusieurs. Mais voilà que - maintenant que cette politique n'a plus cours - sa meilleure amie, Xia, lui apprend qu'elle va être grande sœur. Pour Xinxin, cette révélation va avoir l'effet d'un électrochoc : elle aussi, elle le sait, elle le sent, veut être une sœur. Elle va alors découvrir qu'un lourd secret pèse sur sa famille...
Comme moi, vous avez probablement entendu parler de la politique de l'enfant unique en Chine, mais avez-vous vraiment idée des conséquences de cette politique dans ce pays, tout au long de 26 années de naissances uniques ? Non ?Je vous explique tout ça !
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