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EAN : 9780593534564
400 pages
Knopf (07/03/2023)
4.46/5   47 notes
Résumé :
Des bancs d'un pensionnat huppé aux tranchées de la Première Guerre mondiale : une histoire d'amour grandiose et déchirante.

1914. La public school de Preshute, en pleine campagne anglaise, forme l'élite de la nation. Nourris des récits classiques qui glorifient l'honneur et la patrie, les pensionnaires suivent avec enthousiasme le déroulement de la guerre.
Henry Gaunt, dix-huit ans, s'enrôle dans l'armée britannique pour prouver la loyauté de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes en 1914. Dans ce contexte tumultueux, les relations passionnées entre individus prennent une autre dimension, en particulier celles qui échappent aux normes établies. C'est le cas pour Henry et Sidney. Comment vivre sa passion sans que les familles ne le sachent, en faisant face au chantage de certains ? Comment développer des sentiments alors que l'on est enrôlé, que ce soit volontairement ou de force ?

Ce roman offre un aperçu déchirant des vies personnelles qui se déroulaient en parallèle des événements cataclysmiques. Pour autant, je reste un peu mitigée quant au contexte qui m'a donné l'impression d'être plus un prétexte pour parler de la relation entre les deux hommes qu'un point de départ à l'histoire. Ceci dit, l'écriture est intéressante, incisive. Même si j'ai émis ce petit bémol, ce livre mérite d'être lu.

Un grand merci à  Netgalley et aux éditions Les Escales pour cette très belle découverte.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Nous voici en 1914, dans une très select Public School anglaise où les jeunes hommes de la haute société sont formés pour devenir la future élite de la nation. Parmi eux Sydney Ellwood, juif, et Sydney Gaunt, unis par une amitié amoureuse depuis qu'ils ont 13 ans. Gaunt vient de fêter ses 18 ans et décide de s'engager pour s'éloigner d'Ellwood qu'il croit indifférent. Environ une année après, Ellwood fait de même pour le retrouver. La guerre va-t-elle les rapprocher ou les séparer ?
Ce primo-roman est une vraie réussite. L'auteure entremêle, avec beaucoup de talent, histoire personnelle et l'Histoire de la Première Guerre Mondiale qui a brisé tant de jeunes vies. Elle décrit avec force et réalisme, sans rien nous épargner, la survie dans les tranchées, le carnage quotidien, la violence, la faim, la folie qui touchait certains soldats épuisés physiquement, moralement et nerveusement mais aussi les solides amitiés forgées dans la souffrance, le courage et l'abnégation de la plupart des soldats.
Sur cet arrière-plan très documenté, Alice Winn parle aussi d'amour ; un amour défendu, réprouvé par la loi et pouvant conduire devant le peloton d'exécution en temps de guerre, qu'Ellwood et Gaunt essayent de réfréner mais un amour profond, d'autant plus intense qu'il doit se cacher et que la mort peut à tout moment le détruire. La puissance du roman vient, en partie, de la pulsion de vie qu'insuffle cet amour aux deux jeunes hommes que la mort guette en permanence. L'auteure a su conférer une épaisseur psychologique, une densité morale à Ellwood et Gaunt mais aussi aux personnages secondaires qui nous les rendent très attachants.
L'auteure dépeint avec beaucoup de réalisme l'atmosphère qui régnait dans les Public Schhols de l'époque : les brimades entre élèves, l'esprit de corps qui en aidera certains pendant la guerre, l'apprentissage de la séduction, de la sexualité, de l'amour parfois tout en étant conscients que tout cela n'est que passager et ne prête pas à conséquence car leur vie future se construira autour d'un mariage qui leur apportera respectabilité et maturité.
Le roman est, par ailleurs, un violent réquisitoire contre la guerre qui est décrite à travers les yeux de jeunes hommes de 17-18 ans, qui ne sont que de la chair à canon qui meurent pour gagner 3 mètres qui seront repris la nuit suivante par l'ennemi. La scène, où les Anglais sortent des tranchées en plein jour, droits, au pas, le regard vide de ceux qui savent qu'ils vont mourir, décimés par les tirs ennemis, suivis par d'autres rangs qui marchent sur les cadavres de leurs camarades comme des colonnes de fourmis, fauchés à leur tour jusqu'à ce que quelques-uns atteignent les tranchées adverses nous saisit d'effroi, d'horreur.
Ce roman rappelle également à quel point la société anglaise était imprégnée, et l'est encore dans une moindre mesure, de la différence de classes qui ne se mélangeaient jamais que ce soit à l'école, à l'université, dans les distractions… Celle-ci était également présente au sein de l'armée où les officiers étaient issus des Public Schools et dont l'avancement n'était pas toujours dû à leurs mérites personnels.
Chaque fois que je devais délaisser ce roman pour vaquer à mes occupations diverses et variées, je n'avais qu'une hâte, c'était de retrouver Ellwood et Gaunt que l'auteure avait fait rentrer dans ma vie quotidienne grâce à une écriture évocatrice et pleine d'humanité.
#LesArdents #NetGalleyFrance
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1914. Sidney Elwood et Henry Gaunt étudient à la public school de Preshute, un pensionnat huppé anglais. Ils suivent la guerre à distance en lisant The Preshutian, le journal de leur école. Ils découvrent dans la partie « In memorial », le nom des anciens élèves morts au combat et l'hommage qui leur est rendu. Ils connaissent la majorité des noms.

En décembre 1914, quatre mois après le début du conflit, Henry fête ses dix-huit ans. Sa mère et sa soeur le pressent de s'engager. En raison de ses origines allemandes, sa famille est soupçonnée d'espionnage. Alors qu'ils se promènent en ville, deux femmes le forcent à prendre une plume blanche. C'est le symbole de la honte, donné aux hommes, qui ne sont pas au combat. le lendemain, alors qu'il n'a pas atteint l'âge de la circonscription (dix-neuf ans), il s'enrôle. C'est aussi une manière de s'éloigner de Sidney de qui il est amoureux. Il ne sait pas que ses sentiments sont partagés : aucun ne s'est jamais déclaré.

Grâce aux lettres qu'ils échangent, le lien entre eux ne se brise pas. L'un parle du front, le deuxième relate les bêtises d'étudiants et envoie des poèmes. Mais une lettre de Gaunt, dans laquelle il raconte une bataille mortifère, bouleverse son ami. Beaucoup de leurs camarades sont décédés. Sidney s'engage à son tour.

Dernièrement, j'ai lu un livre dont une partie est consacrée à la vie dans les tranchées. J'avais regretté la distance que j'avais ressentie. Les Ardents décrit la vie des soldats, comme si nous y étions : leurs épreuves, les morts, les blessures, les traumatismes, les terribles conditions de survie. le récit est empli de réalisme et d'humanité. Certains passages sont difficiles, déchirants et j'ai, cette fois, été submergée par l'émotion. J'ai été meurtrie par le sacrifice de ces hommes, j'ai tremblé pour eux, j'ai été émue par leurs souffrances et j'ai été effondrée, en apprenant certaines morts. J'ai été admirative de leur courage et de leur abnégation.

Ce roman est aussi une histoire d'amitié. Il dépeint la relation de copains d'école, mais aussi la camaraderie des frères d'armes, victimes et témoins des horreurs que les civils ne peuvent imaginer et, enfin, celle qui camoufle des élans amoureux. J'ai été très touchée par les sentiments purs et sincères de Henry et Sidney. Alors qu'ils sont prêts à donner leur vie pour la liberté de leur patrie et des pays voisins, ils ne sont pas libres de s'aimer. Au sein des atrocités, ils aspirent à l'espoir et à l'amour. J'ai été très émue par les différents pans (historiques, amoureux, amicaux, etc.) de ce magnifique roman, empreint d'émotion et de véracité. C'est un coup de coeur pour moi.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Coup de coeur pour ce splendide premier roman. Un récit déchirant, grandiose, intime, captivant. Alice Winn est parvenue avec une histoire d'amour superbe, en pleine première guerre mondiale, à me surprendre, me bouleverser et à me rappeler les raisons pour lesquelles je lis. J'ai été happée par ce roman et ses personnages attachants qui vivaient une jeunesse pleine d'espoir et que la guerre a plongé dans l'horreur. Les scènes de guerre sont terriblement dures et même si on connaît l'histoire, les faits restent inimaginables, révoltants et d'une grande tristesse. Tous ces jeunes sacrifiés ... Et l'actualité se rappelle à nous.

1914, Royaume-Uni. du collège stricte, huppé, formant l'élite de la nation, aux tranchées, la camaraderie virile est omniprésente ainsi que la littérature. Ce qui m'a plongé par moment dans l'ambiance du cercle des poètes disparus.
Sidney Ellwood, amateur de poésie couche sur papier ce qu'il ne peut exprimer et, à travers ses vers, distille l'évocation de ses sentiments interdits pour le mystérieux Henry Gaunt.
Education rigide, esprit de corps, patriotisme, loi du plus fort...
Il faut se faire aux conditions de vie rudes et accepter les règles et les dictacts de la société. Mais la vie en communauté, entre jeunes hommes érudits et riches, crée des liens forts et la vie est belle lorsqu'on a à peine dix-huit ans. Quand la guerre frappe l'Europe, la jeunesse anglaise est incitée à prendre part aux combats par honneur envers le pays et les compatriotes. Certaines familles poussent leurs fils à s'engager, des jeunes filles dans la rue offrent des plumes blanches à ceux qui sont en âge d'aller combattre et, pour l'HONNEUR, devançant souvent l'âge " légal " pour l'enrôlement, ils signent pour un voyage en enfer.

A la public school de Preshute, lorsque Gaunt s'engage, fuyant devant les sentiments qu'il éprouve pour Elly et dont il doute de la réciprocité, c'est tout une génération qui prend le chemin des tranchées belges et françaises. Dans sa correspondance avec Henry et les longues listes de tués et de blessés dans les journaux, Sidney comprend qu'il doit à tout prix revoir celui qui ne quitte plus ses pensées et l'épauler. le temps est compté, la mort si proche.

En parallèle des atrocités de la guerre, se révèlent la fragilité des êtres mais aussi leur incroyable force, leurs espoirs, leur résignation, la souffrance morale et physique de tout un peuple et le changement de société que cela engendrera sans toutefois éviter la guerre suivante.
Un roman marquant, déjà primé, qui fera une très belle adaptation cinématographique.
Une plume à suivre ! A lire !
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Refermer un livre et ne pas parvenir à en sortir, à en commencer un nouveau : voilà comment m'a laissé Les Ardents d'Alice Winn.
On connait la Première Guerre Mondiale, on en voit les monuments aux morts, les listes de noms sur un marbre froid. Ici l'un des pouvoirs de la littérature est brillamment exploité par Alice Winn : on vit cette guerre, avec Ellwood, Gaunt, Pritchard, Maitland, West, Devi, Roseveare et tous les autres. On s'attache à chacun, personnage principal ou secondaire.
On alterne le récit, les lettres qu'ils s'échangent ou avec leurs familles et la gazette de l'école dont ils sont issus. Très vite on se comporte comme les gens de l'époque lorsqu'on tombe sur les pages de la gazette avec les listes de morts, de blessés et disparus. On lit frénétiquement chaque nom, on en reconnait certains. Et encore un... et encore un autre...

Je me suis embourbée dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale avec Henry et Sidney. Et encore, ils appartiennent à la jeunesse dorée de l'Angleterre et en tant qu'officiers, leurs conditions sont meilleures que celles des soldats. Même si certaines ficelles narratives sont faciles, ce roman nous montre l'absurdité de la guerre. Pose la question : l'ennemi du soldat, est-ce le soldat dans la tranchée en face ou ses propres supérieurs, son état-major ? On en connait déjà la réponse mais Alice Winn donne vie à L Histoire.
L'amour qui lit ses deux hommes, fusillés si découverts, est traité avec beaucoup de délicatesse et de réalisme. Est à la fois le centre du roman et un simple arrière-plan.
Ce que je garde de ce roman, c'est cette génération sacrifiée. Les morts et les vivants : ceux qui ne sont pas morts dans les tranchées n'en sont pour autant jamais vraiment revenus.

Une lecture puissante qui nous rappelle de ne pas oublier.
D'une terrible actualité.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il chargeait et rechargeait les munitions, fauchait ces hommes qui avançaient, continûment, sans faillir, aussi prévisibles que la marée. Ils ne couraient même pas, mais marchaient d'un pas lourd vers la mort, comme... Il n'y avait nulle comparaison possible. Aucun animal sur terre n'aurait souffert cela. Aucune créature ne se serait ainsi jetée dans les griffes de la Faucheuse en toute connaissance de cause, en l'absence de tout espoir.
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«Il y avait... » Commença Gaunt, et Maitland leva les yeux d'un seul coup. «ll y avait un gars qui prenait son bain. Il ne savait pas qu'on le voyait. Les tireurs d'élite ne voulaient pas... il chantait - totalement insouciant en ce monde. » Maitland alluma une cigarette.
« Tu leur as ordonné de tirer, bien sûr ? »
Gaunt acquiesça. Il avait donné l'ordre, il avait fait cette belle voix allemande, aussi sûrement que s'il lavait tranchée au couteau.
«C'est bien, dit Maitland. Tu as fait ce qu'il fallait.
- Je sais.
-C'est toujours difficile quand ils font quelque chose d'humain. C'est le premier Boche que je vois. D'habitude, ils Sont cachés.
[...]
«Ça va aller, dit Maitland. Si tu avais vu dans quel état j'étais la première fois où j'en ai entendu un qui riait. C'est difficile d'avoir envie de tuer quelqu'un après ça. »
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Parmi les nôtres, seul Roseveare est resté là-bas. «La guerre ne sera pas finie lorsque je fêterai mes dix-neuf ans », a-t-il dit. Je ne sais pas d'où lui vient cette idée. Il suffit d'avoir un demi-cerveau pour comprendre que ça ne peut pas continuer ainsi. Les gars d'ici ne cessent de parler de la grande offensive d'automne qui aboutira à la fin de la guerre à Noël. J'espère juste avoir le temps d'arriver pour participer ! Je me sentirais vraiment trop bête d'avoir suivi cet entraînement et de débarquer en France pour célébrer la paix.
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« Ellwood eût-il été une fille, il aurait pu lui tenir la main, l'embrasser sur la joue. Il aurait pu lui acheter une bague de fiançailles et vivre avec lui. Mais Ellwood était Ellwood et Gaunt devait se contenter de poser la tête sur son épaule. »
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La convention de La Haye voulait rendre la guerre plus humaine. Nous avions atteint ce moment dans l'histoire où nous croyions possible de rendre la guerre humaine.
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«Davantage encore que par sa maîtrise du récit historique, ce premier roman d'Alice Winn impressionne par sa virtuosité quand il s'agit de dire les tremblements et les échos des amours interdites (...)» NILS C. AHL dans le monde
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