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EAN : 9782213031828
249 pages
Fayard (24/11/1993)
3.69/5   16 notes
Résumé :
Dans ce port, les femmes n'en mènent pas large. Si l'hécatombe continue, cette belle garce de Véro n'arpentera plus les trottoirs. L'assassin a une drôle de manière de signer ses crimes.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Comme je le dis souvent, les bandeaux et les prix ne sont pas gage de qualité pour un roman.

Mais, comme je ne suis pas forcément mes conseils (pourtant toujours très bons et judicieux), je ne peux m'empêcher, parfois, de sélectionner un livre en raison de l'un ou de l'autre.

C'est notamment le cas avec le « Prix du quai des Orfèvres », malgré de nombreuses déceptions.

C'est une nouvelle fois le cas (pour la sélection… la déception ou non, vous le saurez en lisant la suite) puisque mon choix s'est porté sur le titre « Une belle garce », « Prix du Quai des Orfèvres » 1994.

L'auteur, Jean-Louis Viot, fut policier, commissaire, commandant et autres, avant de devenir détective privé. En parallèle, il écrit des romans policiers, des récits jeunesse et est consultant pour la télévision et autres activités.

« Une belle garce » n'est pas son premier roman (peut-être troisième, mais je ne suis pas certain).

Dans une ville portuaire, une femme, habituée des bistros, est assassinée, une nuit, étranglée par un câble de frein de vélo. le lendemain, l'inspecteur Mallet reçoit une lettre anonyme contenant un bouton, bouton arraché sur un vêtement de la victime.

Bientôt un second bouton va lui parvenir, prédisant un second crime. Puis un troisième…

Difficile de juger de ce roman dans son ensemble tant celui-ci est disparate.

Côté ambiance, on constate assez rapidement que l'auteur soit connaît bien le métier de policier (ce qui est le cas) soit qu'il veut mettre le lecteur dans l'ambiance d'une enquête de police, soit les deux (ici, les deux). Les abréviations (avec des notes de bas de page devenues obsolètes avec le temps), les procédures (bien qu'allégées dans le récit), les états d'âme (sans trop s'appesantir pour autant)…

Côté intrigue, on verra au fil du temps que celle-ci est assez simple et mêle les perversions à hauteur humaine (pas de tueurs en série d'une violence ou d'un sadisme extrême ou ce genre de chose).

En parallèle, l'auteur mêle des morceaux de vies de personnages communs, principalement des personnes noyant leurs soucis, leurs chagrins, la tristesse de leur existence, le vide, le manque, dans l'alcool et dans la fausse communion d'habitués des divers bistros.

Côté personnages, l'auteur propose quelques portraits intéressants. On pense à l'inspecteur Mallet, bien évidemment, mais, au final, son existence, dans le livre, ne se résume qu'à son métier. du coup, c'est surtout le personnage de Coussinel qui prend le dessus. Ce retraité, veuf trop tôt, qui, apeuré de vivre seul se fait rabaisser par ceux qu'il loge. Son fils, un Tanguy fainéant, malaimant, qui ne voit en son père que la possibilité d'avoir un toit sur sa tête, à manger, à boire, une télévision à moindres frais. Véronique, une femme qui profite de tout, de tout le monde, surtout de Coussinel, lui confiant son jeune fils, Aurélien, pour aller boire, draguer, faire une passe, n'hésitant pas à le martyriser, le voler, l'humilier.

Mais Coussinel, plus que Véro, a peur de perdre Aurélien, ce gamin auquel il s'est attaché, le seul être innocent, bon, joyeux, de sa vie… du récit.

Côté style… c'est là, selon moi, que le bât blesse. Avec une narration à la troisième personne au présent, l'auteur cherche à immerger le lecteur. Et, s'il y parvient par l'ambiance, il perd un peu celui-ci côté style. Un style un peu plat, manquant de rondeur, construit à coup de phrases simples, trop simples. Même si l'auteur use de certains mots méconnus (j'ai dû utiliser plusieurs fois le dictionnaire… mais j'adore ça, c'est plutôt positif, pour moi), le reste est par trop simpliste, un peu comme un rapport de police, sauf que le lecteur, lui, même s'il lit un roman policier, désire un peu plus de maîtrise stylistique, a besoin d'effets, de métaphores, de changements de rythme, sans excès, bien évidemment, mais tout de même.

Rien de tout cela dans ce roman, l'auteur se contentant de développer ses phrases sans autre ambition que de raconter son histoire. Mais est-ce un souhait de sa part ou juste une limite ? Dans les deux cas, je trouve que cela dessert l'ensemble. C'est même et surtout ce qui m'a empêché de réellement entrer dans le roman. Et, même si je suis allé au bout et si, au final, ce roman ne m'a pas déplu, je suis certain qu'avec un peu plus de style, ce roman aurait pu devenir bien mieux. En développant un peu plus l'ambiance, grâce, notamment, à une plume plus épanouie, en lorgnant un peu du côté de Simenon qui s'y entendait pour brosser des ambiances et des personnages en quelques mots, en rendant sa plume moins quelconque, moins insipide, l'auteur aurait alors pu, malgré la simplicité de l'intrigue, proposer un vrai bon roman policier, ce qui n'est pas le cas ici malgré le prix qu'il a emporté, un prix qui, de toute façon, a depuis longtemps montré qu'il n'était pas gage de qualité.

Dommage.

Au final, un roman policier qui pêche par sa plume trop fade empêchant le lecteur d'entrer dans une ambiance dont l'auteur avait pourtant, à part cela, distillé tous les éléments nécessaires à son établissement. Re dommage !
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La garce, la pute, c'est Véronique Chambrier, qui est recueillie par un homme au grand coeur, Julien Coussinel, âgé de 67 ans, qui a un fils de 38 ans, chômeur professionnel…

Côté personnage, il faut encore citer Mallet, le flic. N'oublions pas la pauvre Géraldine Roussel, qui joue le rôle de la morte, assassinée étranglée avec un câble de frein de vélo.

L'auteur est un ancien flic, et ça se sent, car l'enquête est bien ficelée.
Cependant, je n'ai pas bien marché. Pourquoi ? Je n'en sais trop rien !

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Un très bon polar avec un petit air de Simenon qui en fait un classique du genre.
Des personnages principaux masculins tourmentés, remplis de noirceur pour des raisons différentes, la vie n'ayant pas été tendre avec eux. Malgré cela c'est rempli d'humanité et on ressent de l'empathie pour eux. En ligne de fond, une touchante relation entre un homme plus tout jeune avec un coeur gros comme ça et un petit bout de chou qui a bien besoin d'amour. Sans oublier cette "belle garce" a qui ces 2 mots vont comme un gant...
Un bon moment de lecture.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
A deux pas de là, Véronique Chambrier attaque son troisième kir royal. La brune aux cheveux courts lève haut les jambes sur son tabouret de comptoir. Sa minijupe découvre le galbe de sescuisses et laisse deviner la naissance de ses Dim-up. A cette heure, le Quibus est bondé. Au fond, un inconnu rubicond reluque l'échassière d'occasion, donne du coude à son coéquipier. Véro a surpris le geste.
– Parfaitement que je suis une pute ! lance-t-elle de sa voix cassée par l'abus de cigarettes. Et après ?
Elle se retrousse davantage, dégage le haut de sa cuisse.
– Regarde, mon canard ! Si t'as les moyens !
L'autre pique son fard, devient cramoisi. Véro allume une Marlboro. Elle renverse la tête, rejette la fumée vers le plafond.
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30 avril. 9 heures. Richard Mallet entre dans le poste en traînant la semelle sur le carrelage délavé. Il adresse une mimique d'excuse à la femme de ménage et poursuit sur la pointe des pieds.
– Pas l'air réveillé ! observe le brigadier en riant sous cape.
Pas l'air ? Et pour cause ! Mallet, le noctambule, vient de passer ces heures que d'autres consacrent au sommeil à une planque. Une de plus. Et pour rien, naturellement. La veille, un gars est venu l'affranchir qu'un magasin de cuirs allait être cassé dans le courant de la nuit. Difficile de faire la sourde oreille, évidemment. D'autant que le quidam a donné les trois types, leur manière d'opérer, etc. ; que les indices ne courent plus les rues et que les tuyaux de ce genre deviennent rarissimes. Rarissimes lorsqu'ils ne sont pas percés, bien entendu, car, les renseignements bidons, eux, ne manquent pas.
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L'inspecteur reprend, sans enthousiasme, un rapport laissé en plan. Le téléphone compromet ses vélléités. Un mineur en fugue ramené au poste. Mallet sursoit à la rédaction de sa synthèse. Dans le couloir, il se heurte à Vincent Hermel, second permanent et permanent en second.
– J'arrive de constates4 avec Quinet, explique-t-il. Un gros casse5 chez Gaubert, le buraliste du quartier Saint-Jacques. Les condoléances habituelles.
– Pas au courant.
Un fracas de battants de porte, Gérard Quinet surgit en bringuebalant ses deux mallettes. Le sous-baloche6 détaché à l'I.J.7 râle, comme d'habitude. Pendant qu'il fait du cinéma avec sa poudre de perlimpinpin, ses photos croupissent dans leur bain.
– Hé ! se moque Hermel, le technicien de la scène du crime, c'est bien toi !
Mallet les abandonne à leurs états d'âme. Le mineur en fugue l'attend.
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Au début, elle s'est montrée compréhensive, reconnaissante, payant de sa personne ce gîte providentiel. Puis, ce que Coussinel a pris pour de l'affection s'est estompé. Ephémère illusion. Au seuil de la quarantaine, la brune Véro, il le sait, a tous les attraits pour briguer d'autres perspectives. Abandonnant son marmot au vieux, elle a repris le sentier des bars et la chasse aux pigeons. Une chasse aléatoire puisqu'elle rentre parfois comme un chat de gouttière affamé. Affamé d'argent, forcément. Alors elle minaude. Elle embrasse son bon Julien, l'effleure d'une main impudique. Elle a la manière. La preuve : il se pique au jeu. Mais, lorsqu'à son tour il veut la caresser, elle se dérobe. Elle revient à la charge, le décolleté ravageur, lui échappe, l'aguiche derechef, se soustrait encore jusqu'à ce qu'il sorte son portefeuille.
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Un coup d'œil sur la « main courante3 » et l'inspecteur quitte la cage vitrée du poste pour en retrouver une autre, celle en tube vert pomme qui accompagne l'escalier gironné jusqu'au premier étage. Sur le large palier distribuant les deux ailes de la Sûreté, trois de ses collègues interrompent leur conversation.
– Alors ? Qu'est-ce qu'on avait dit ? triomphe l'un d'eux. Du pipeau !
Mallet lève les bras puis les laisse retomber, évitant ainsi une polémique qu'il n'a pas le courage d'engager. Le teint frais et la vitalité de ses homologues lui inspirent de la rancœur. La quarantaine bientôt et vingt ans de police. Un cap à franchir, peut-être. La lassitude, l'irrationalité du service, l'indolence professionnelle de certains, la force d'inertie...
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