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EAN : 9782211065849
36 pages
L'Ecole des loisirs (02/02/2002)
4.13/5   416 notes
Résumé :
Que faire pour qu'un ogre cesse de dévorer les enfants? Lui préparer des repas délicieux chaque jour. C'est ce que fit la petite Zéralda.

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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
4,13

sur 416 notes
Tomi Ungerer revendique haut et fort son côté subversif comme on peut le constater dans les nombreux articles parus à l'occasion de sa mort en février 2019, comme dans les entrevues rediffusées à cette époque. L'Ogre de Zeralda vient confirmer cette volonté avec beaucoup d'humour. Il était une fois un ogre qui, comme tous les ogres des contes traditionnels, mange les enfants. Les gens du village ont tellement peur qu'ils cachent leurs enfants partout où ils le peuvent. Et l'ogre est obligé de se contenter d'une nourriture insipide. Mais loin de ce village vivent dans une certaine aisance un cultivateur et sa fille qui n'ont jamais entendu parler de lui…
***
Ungerer s'amuse avec son lecteur dès le titre puisqu'on est porté à croire pendant les 5 ou 6 premières pages que Zeralda est le nom du village. La couverture de l'album le Géant de Zeralda représente un géant assis à une table. Il tient une chope dans une main et un couteau dans l'autre. Pas de doute, c'est un ogre : ses grandes dents et son sourire féroce en attestent. Pourtant, la petite fille assise sur ses genoux le regarde sans aucune peur et la petite souris installée dans une assiette ne semble pas vouloir fuir… le lecteur adulte se régalera 😀 avec les détails de certaines images : le blason qui arbore couteau et fourchette, le maitre d'école sans travail, la souris inquiète quand l'ogre ne trouve que des légumes à manger, le cadre avec un crêpe dans la chambre du père, etc. Les illustrations plaisent aussi aux enfants, mais ils ne s'arrêtent pas aux même détails, forcément.
***
« C'est essentiel d'instiller la peur aux enfants, pour qu'ils apprennent à s'en débarrasser. Qu'est-ce qui donne le piment à la vie ? C'est le défi de pouvoir se battre pour quelque chose ou contre quelque chose, souvent même contre soi-même. Donc c'est formidable d'apprendre à surmonter sa peur » dit Tomi Ungerer dans une entrevue à France info en 2012. Dans cet album, la gentillesse de Zeralda et son talent pour la cuisine auront raison des mauvaises intentions de l'ogre. Zeralda et l'ogre finissent par se marier et vont avoir « un grand nombre d'enfants ». Mais seront-ils heureux ? On peut le penser dit le texte instantanément contredit par l'image : un des enfants cache derrière son dos un couteau et une fourchette...
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Je poursuis mes critiques des albums de jeunesse constituant (aussi) ma bibliothèque, car avant de penser à nous, il faut songer à prendre soin des "apprentis lecteurs", dès leur entrée à l'école, et même avant.
Et puis, ne jamais oublier l'enfant que nous avons été.
Question de survie pour l'humanité...

Tomi Ungerer écrivit "Si j'ai conçu des livres pour enfants, c'était d'une part pour amuser l'enfant que je suis, et d'autre part pour choquer, pour faire sauter à la dynamite (sic) les tabous, mettre les normes à l'envers : brigands et ogres convertis, animaux de réputation contestable réhabilités... Ce sont des livres subversifs, néanmoins positifs".

Tout est dit là par l'auteur du cultissime Le géant de Zéralda, et c'est pourquoi aucun enfant ne résistera à cette lecture, car la première page est terriblement angoissante. Illustrations grand format et textes s'y répondent magnifiquement pour afficher une région "terrorisée" par l'existence d'un géant mangeur d'enfants ...

"J'ai tellement faim ce matin
Que je ferais bien un festin
en mangeant cinq ou six gamins.
Craque et croque, si maintenant
Je rencontre quelques enfants
Je les dévore à belles dents ! "

Mais les enfants cachés par leurs parents dans des caves ne remplissent plus depuis belle lurette le bidon de cette brute amorale. Il faudra l'arrivée de la douce mais tenace et courageuse Zéralda pour vaincre l'ignorance et le goût sanguinaire du géant.

Ce livre est donc avant tout un album sur la nourriture et la cuisine, des thèmes chers à Ungerer l'alsacien, comme en témoignent les livres sur la gastronomie qu'il a illustrés. Pour rendre le sujet encore plus truculent (pour les grands lecteurs), il n'a pas hésité à se servir du répertoire des peintres hollandais du 17ème siècle (banquet gargantuesque qui évoque le célèbre tableau le repas des paysans de Pieter Bruegel l'Ancien). Et hop ! Un peu de culture ça fait de mal à personne.

Le trait rond et les teintes chaudes des sublimes illustrations contribuent à donner à l'ensemble de cet album une ambiance rabelaisienne.
Zéralda, figure à la fois féminine et féministe fait preuve d'une grande détermination et d'un courage peu communs qui ne pourront qu'inspirer les jeunes écouteurs de cette histoire, ou jeunes lecteurs.
La fin est troublante à souhait et lancera un nouveau débat.
A partir de 4 ans.


Lien : http://justelire.fr/le-geant..
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Un album avec d'appétissantes tablées! Ungerer ne lésine pas sur la quantité, normal, le but est de rassasier un ogre pour que les enfants du village puissent enfin quitter leur cachette et recommencer à vivre!
La petite Zéralda, qui vit heureuse avec son papa loin de ce village, n'avait jamais entendu parler de cet ogre qui crie famine depuis que les parents ont enfermé tous les enfants dans leurs caves. Affaibli, le voilà qui tombe en voulant se jeter sur la petite fille qui part seule au marché pour la première fois, ses paniers remplis de délicieuses volailles, de colliers de saucisson et des légumes de leur potager. Elle s'occuper alors de lui et lui prépare illico un festin qu'il va dévorer avec appétit, découvrant qu'il y a d'autres plats délicieux que les enfants rôtis! L'histoire ne s'arrête pas là mais je vous laisse découvrir la suite.
Encore une fois, comme dans les Trois Vilains Brigands, c'est une petite fille débrouillarde et au grand coeur qui va non seulement réussir à échapper à un sort funeste, mais aussi à remettre le méchant sur le droit chemin pour qu'il fasse le bien.
Ecoutons nos enfants, ils ont bien souvent un plus grand coeur que nous!
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le géant de Zeralda est un album de 36 pages de Tomi Ungerer publié en 1967 par l'École des loisirs. Tomi Ungerer est un dessinateur et auteur français habitué des albums pour enfants (on notera par exemple Les Trois Brigands ou Pas de Baisers pour Maman) mais il est aussi très connu pour son affiche Black Power/ White Power. le géant de Zeralda reprend un des thèmes préférés d'Ungerer : la peur. Il faut aussi ajouter que cet album est très populaire au Canada (on l'étudie au cours préparatoire).

L'histoire est la suivante : Un ogre effrayant ayant un fort appétit se plaît à manger son met préféré, les enfants, à son petit-déjeuner. Il terrorise donc tout le village et les parents doivent cacher leurs enfants. le monstrueux ogre ne trouvant plus d'enfants à manger se voit contraint d'avaler de la bouillie d'avoine, ce qui le rend de plus en plus grincheux. .

le langage est simple mais précis, en témoigne le champs lexical de la peur et de la nourriture prépondérant dans l'album. La narration quant à elle se déroule sur plusieurs années dans le passé. Les merveilleuses illustrations d'Ungerer remplissent leurs rôles : le dessin sert le texte et les couleurs sont précises (douces à la campagne, marron/noir chez les ogres). La place de l'illustration n'est pas canalisée, elle est presque anarchique : elle occupe toute une page, puis deux pages, ou le haut d'une page, ensuite le bas, etc. le dessin est tour à tour doux dans l'innocence de l'enfant mais dur quand on nous peint l'ogre.

Ungerer prend ici le contre-pied des contes traditionnels où le méchant reste méchant. Chez Ungerer, le méchant devient gentil au contact de personnes gentilles. C'est ainsi que l'auteur fait sauter les tabous en renversant les idées reçues. de plus, Tomi Ungerer, la bête noir des pédagogues comme il se surnomme lui-même, n'a pas peur d'exposer la peur aux enfants. Comme il le dit, « ce sont les adultes qui ont peur de mes livres pour enfants ». Par exemple, il n'hésite pas à utiliser le thème de l'ogre qui est effrayant en allant encore plus loin. Ce n'est plus seulement un ogre qui mange les enfants mais un ogre qui mange l'enfant qui lit le livre par analogie via la pertinence des illustrations sur l'imaginaire de l'enfant. En témoigne de nombreux détails troublants : du sang sur un couteau, des petites mains dépassant d'une cage ou d'un sac, les regards sont affreux, etc.

Mais Ungerer y joint des détails amusants (il y a toujours un petit animal plus ou moins caché dans les illustrations, le visage de l'ogre étrangement ressemblant à celui d'Ungerer à la dernière page, etc). Cette recherche des petits détails amuseront à coup sûr les petits lecteurs.

Désormais considéré comme un classique, cet album d'Ungerer ne le fût pas à ses débuts, il y a plus de trente ans. le héros de l'histoire est l'ogre, ce qui renverse une fois de plus la tradition. Mais ce héros effrayant s'adoucit, change : il n'est pas manichéen. Ce renversement des valeurs à la fois dans la littérature jeunesse mais aussi dans le traitement de la notion de héros dans cet album a fait de cet ouvrage un des plus apprécié par les enfants... mais aussi des adultes qui se souviennent tendrement l'avoir lu.
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Il y a plusieurs raisons d'aimer un livre pour enfants quand on n'en est plus un. Pour revivre le frisson de sa lecture vécu petit, pour le bonheur de partager un moment précieux avec nos mômes, et pour le livre
lui même. le géant de Zeralda remporte la palme dans ces trois catégories. Difficile de dire pourquoi. Les dessins ne sont pas particulièrement « beaux », mais c'est je crois le cas des meilleurs album jeunesse. Les illustrations ne sont pas faites pour être contemplées mais pour raconter l'histoire. Et quelle histoire! Elle n'est pas belle non plus, elle est choquante, immorale, révoltante!
Non seulement le grand méchant de l'histoire n'est pas occis ni même puni mais il épouse carrément la princesse! Et c'est pourtant un vrai méchant, effrayant à souhait, un bouffeur d'enfants. Mais Si Zeralda est sa proie, elle n'est jamais sa victime. Nul syndrome de Stockholm. Elle ne soigne pas l'ogre à la manière dont Marlaguette soignait le loup. Elle ne lui sert pas des légumes vapeur mais des plats gourmands bien carnés. Car Zeralda sait aussi manier le couteau: le porcelet qu'elle cuisine pour le Géant était bien vivant la page précédente. Au delà monstre qui se civilise, c'est je crois ce que raconte le livre : nos marmots craignent le loup mais partagent avec lui le goût pour le jambon; les petits chaperons rouges finiront par épouser le loup. Nos petites princesses sont de futures ogresses.
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critiques presse (1)
LeMonde
15 mai 2023
Zeralda, en domptant le monstre, sauve des vies et s’épanouit dans la sienne. Au point d’épouser l’ogre qui devient un tendre mari. On peut débattre de cette fin, mais pas de l’héroïsme de Zeralda.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Au dehors, à l’air libre, on ne voyait plus un seul enfant. L’ogre devait se contenter pour toute nourriture de bouillie d’avoine, de choux tièdes et de pommes de terre froides. Il devenait de plus en plus grincheux, bougonnait et grognait tout seul en disant:
« J’ai tellement faim ce matin
Que je ferais bien un festin
En mangeant cinq ou six gamins.
Craque et croque, si maintenant
Je rencontre quelques enfants
Je les dévore à belles dents! »
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J'ai tellement faim ce matin
Que je ferais bien un festin
en mangeant cinq ou six gamins.

Craque et croque, si maintenant
Je rencontre quelques enfants
Je les dévore à belles dents !
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Il était une fois un ogre, un vrai géant, qui vivait tout seul. Comme la plupart des ogres, il avait des dents pointues, une barbe piquante, un nez énorme et un grand couteau. Il était toujours de mauvaise humeur et avait toujours faim. Ce qu’il aimait le plus au monde, c’était de manger des petits enfants à son petit déjeuner.
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Chaque jour, l’ogre venait en ville et attrapait quelques
enfants. Les parents, effrayés, creusaient pour leurs petits
des abris secrets. Ils cachaient garçonnets et fillettes dans
des coffres et tonneaux, dans des caves sombres et des
souterrains. Les écoles étaient vides et les maîtres étaient
en chômage
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Chaque jour, l'ogre venait en ville et attrapait quelques enfants.
Les parents, effrayés, creusaient pour leurs petits des abris secrets.
Ils cachaient garçonnets et fillettes dans des coffres et des tonneaux, dans des caves sombres et des souterrains.
Les écoles étaient vides et les maîtres étaient en chômage.
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Videos de Tomi Ungerer (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tomi Ungerer
Alsacien, français, allemand, anglais (des États-Unis à l'Irlande)… Tomi Ungerer est un «saute-frontières », selon sa propre expression : il a grandi entre plusieurs langues, passant souvent de l'une à l'autre, il a franchi les frontières des publics et des conventions. Ce collectionneur passionné de jouets a révolutionné le langage de l'image et de l'enfance, en offrant des albums audacieux et dérangeants aux enfants du monde et aux adultes qui les accompagnent. Pour rendre hommage à une oeuvre décidément vivante et actuelle, ce colloque réunira des chercheurs, des artistes, et des professionnels du livre pour explorer l'esprit et le style de cet immense artiste.
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