"Au sens stricte, une caricature est une représentation révélant des aspects déplaisants ou risibles d'un sujet ou d'une situation ou en accentuant des traits, des caractères ou des détails choisis au préalable''.
Partant de ce point de départ, Tillier retrace par thématique, deux siècles de caricature, de la Révolution Française aux années 2000.
De là, il pose des questions et observe la place de ce genre longtemps considéré comme mineur dans la presse et la société française.
Qu'est-ce que le caricaturable?
Qu'est ce qui permet à la caricature petit à petit de se faire une place?
L'individu est longtemps au centre de la caricature, et la personnalité caricaturée permet une personnalisation et une personnification des événements. Il constitue ce qu'on appelle un portrait-charge , genre à part entière, avec une ''grande-gueule'', un corps réduit, mettant la charge sur le visage.
Petit à petit se développent aussi la caricature de type (ex du Beauf de
Cabu, né en 1974), et la caricature de moeurs (
Reiser, Bretecher) qui permettait de railler les comportements individuels ou les coutumes collectives.
Le métier évolue, et le caricaturiste peut se révéler militant, qui propose une lecture orientée de l'actualité, qui l'engage, ainsi que son journal.
Son journal. En effet, le support n'est pas sans effet, qui implique des positionnements variés et conditionne les approches.
La caricature est aussi constituée par l'actualité en permanent renouvellement, qui la contextualise, mais aussi la rend vite obsolète.
En raison de l'engagement des dessinateurs, cet art devient un indicateur pour comprendre l'état de l'opinion publique, selon que la liberté d'expression est accordée ou entravée, c'est pourquoi le sujet est souvent abordé par les historiens du droit ou de la presse.