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EAN : 9782207113134
224 pages
Denoël (15/05/2012)
2.94/5   8 notes
Résumé :
Homme de gauche au service d'un gouvernement de droite,
Paul est un haut fonctionnaire atypique, très apprécié au
sommet de l'Etat. Pourtant, depuis peu, il s'ennuie. Les
promotions, l'admiration des proches, l'argent ne lui suffisent
plus. Ecoeuré par la vacuité du pouvoir, rattrapé par un
vertigineux sentiment d'inutilité, il veut vibrer à nouveau.
Quand sa fille se fait sermonner par un inconnu au jardin
d'e... >Voir plus
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critiques presse (1)
Lexpress
17 juillet 2012
On lit d'une traite ce roman très noir, à l'écriture lapidaire, qui fait froid dans le dos tout en soulevant d'excellentes questions.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Combien de gens bienveillants croise-t-on chaque jour ? Chaque semaine ? Si l’on est attentif et honnête, il peut se passer des journées entières sans que personne ne manifeste la moindre bienveillance à notre égard. Même des attentions infimes, tenir une porte, s’effacer dans un couloir, dire « merci », demander des nouvelles… rien, rien, rien. Quoi de plus humiliant que de se sentir transparent ? Alors, de temps en temps, ridiculiser celui qui vous impose sa perversité est un minimum. Et cela empêche parfois la violence d’exploser.
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Justine pleurer. Face à elle, un type, petit et brun, lui serrait le bras en criant : « Tu recommences jamais ça, compris ? Jamais ! » Je me suis approché. Je n’avais encore rien dit qu’il beuglait déjà : « Votre gamine a balancé du sable sur la mienne, c’est insensé, tenez-la un peu ! » Je lui ai demandé calmement s’il n’exagérait pas. « Vous plaisantez ou quoi, regardez les yeux de ma fille. » J’ai un peu sermonné Justine, me suis excusé auprès de l’autre fillette, qui ne semblait pas traumatisée malgré ses yeux rougis. Je m’éloignais avec Justine lorsque j’ai entendu : « Connard, pas capable de s’expliquer… »
Une poignée de secondes brouillonnes. Un mélange de vague réflexion morale, de cris d’enfants, une zone de silence dans une autre partie de mon cerveau, une sensation de saturation physique, l’envie de courir ou de nager, et la certitude brutale que là, parler ne suffisait plus. Il ne fallait plus réfléchir. Je me suis retourné, j’ai avancé de deux longues foulées, très vite, les neurones suspendus, et mon bras s’est déplié. J’ai été étonné de ma vitesse et de ma force. J’ai senti l’os de son nez craquer, sans doute à cause de mes bagues. J’en porte cinq.
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Il ne fallait plus réfléchir. Je me suis retourné, j’ai avancé de deux longues foulées, très vite, les neurones suspendus, et mon bras s’est déplié. J’ai été étonné de ma vitesse et de ma force. J’ai senti l’os de son nez craquer, sans doute à cause de mes bagues. J’en porte cinq. J’ai recommencé, au coin du menton et de la bouche, cela m’a fait moins mal, à lui encore plus. Je ne m’étais pas battu depuis vingt-cinq ans ; et encore, j’avais perdu.
Il est parti en arrière, a lourdement chuté dans le sable, la tête tapant le sol. C’est surtout à ce moment-là que je me suis surpris. Les spectateurs, des parents que je connais depuis longtemps, étaient tétanisés. J’ai balancé une série de coups de pied très précis tout le long de ses côtes et dans son ventre flasque, et deux dans son visage. L’homme s’est mis à gémir en se roulant en boule. Puis deux autres pères m’ont agrippé et enfin immobilisé. Je n’ai pas résisté. J’ai regardé Justine, qui me souriait mais pas comme à un héros ; je connais ses regards mieux que les miens. Cela m’a glacé le sang.
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Je suis habitué à donner et à prendre des coups ; dans mon métier, c’est une condition de survie. Promesses et trahisons jalonnent mes journées. Mais la bagarre physique, c’est différent : il faut plus de courage, peut-être de détermination, moins de réflexion. C’est un combat de l’instant, pas un projet. Et surtout, hier, j’ai gagné : il ne s’est pas relevé. J’ai osé frapper le premier ; si cela avait été lui, il m’aurait sans doute mis une raclée. Mon plaisir vient d’abord de cette victoire. Je revois son regard, une fois à terre, sa surprise face à tant d’audace, son hésitation à se relever, ses mains raclant le sable, puis son renoncement. La seconde, il n’en faut qu’une, où la domination devient une certitude. En cela, je reste un homme de pouvoir.
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Depuis deux ans, je suis la « plume » du ministre de l’Intérieur. Je n’ai pas choisi cette voie, le hasard des rencontres m’a fait atterrir à cet endroit. En politique, on décide rarement de son destin, il y a toujours quelqu’un au-dessus chargé de trancher pour vous. Je n’ai cependant pas le pire des postes. Je dois me colleter des mots, des résumés de pensée, c’est plus simple qu’on ne l’imagine. Il faut avant tout bien connaître la personne pour qui on travaille. Pénétrer dans le cerveau des autres, s’en imprégner, les écouter, digérer leurs idées, les recracher, ça je maîtrise.
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