Madame Pylinska et le secret de Chopin

Pas emballée par la façon dont E.E.S évoque Chopin.
Les méthodes du professeur de piano sont certes farfelues et originales mais peu crédibles.

Gentillet... du EES, quoi !

C'est un tout petit livre un peu étrange.
Il parle de l'auteur et de son approche de Chopin, à l'aide d'une très curieuse polonaise, Madame Pylinska.
Le moins que l'on puisse dire c'est que cette professeure de piano a des méthodes qui sortent de l'ordinaire!
Mais Eric-Emmanuel Schmitt finira par comprendre, apprécier, puis utiliser à bon escient les conseils de cette Dame.
Le lecteur rencontrera également Aimée, la tante de l'auteur, et sera témoin de la tendre complicité qui les unissent.
Une écriture limpide, mais le sujet m'a laissée un peu froide.

Sous la forme de conte autobiographique, Éric-Emmanuel Schmitt fait l'éloge de la musique et des femmes de sa jeunesse. La plume se veut simple mais poétique, fluide à l'instar d'un morceau de piano, objet au coeur du roman. Je n'ai, pour autant, pas été séduite par le récit que j'estime agréable mais terne. le style d'écriture est selon moi en deçà de ce qu'a pu publier l'auteur auparavant et les événements narratifs pourchassés un peu trop rapidement à mon goût. J'ai pu néanmoins apprécié cet ouvrage en version audio, lu par l'auteur, et dont chacun des morceaux évoqués furent mis en musique. Une plus value harmonieuse pour les oreilles !

- Madame Pylinska (prof de piano), quel est le secret de Chopin ? (lui demande Eric-Emmanuel Schmitt à un âge prépubère). Et Madame répond mi-mystique, mi vénère) -Il y a des secrets qu'il ne faut pas percer mais fréquenter : leur compagnie vous rend meilleur. » Bon, bon, bon... dans le genre déclaration d'amour à Chopin, ledit compositeur mérite beaucoup mieux !

Nathalie de la bibliothèque m'avait pourtant prévenue : « Tu verras son nouveau roman ne m'a pas convaincue ». J'ai malgré tout eu envie de m'y atteler et de voir si « Madame Pylinska et le secret de Chopin » ne valait tout de même pas un petit détour. Il y est question de piano, d'un compositeur Polonais qu'on ne présente plus, et d'une professeure entourée de chats, aux méthodes peu académiques. Cette femme m'a d'ailleurs fait penser à celle qui accompagnait mes leçons de piano. J'avais rendez-vous chez elle tous les mercredis et ai, au fur et à mesure, de nos rendez-vous développé une allergie … aux chats. Les siens, persans, dodelinaient par dizaines dans son élégant salon et il n'était pas rare qu'elle en prenne un sur ses genoux, ce dernier appréciant les portées interprétées à ma convenance.

Cette projection, somme toute personnelle, envolée que reste-t-il du dernier roman d'Eric-Emmanuel Schmitt ? Difficile à dire. Pour t'aiguiller un peu plus cher lecteur, il s'agit d'un récit autobiographique qui place l'instrument à cordes et à marteaux au centre de toutes les intentions. L'auteur voit en ce Schiedmayer – la marque- une intrigue qui, passant des mains de sa soeur à celle de sa tante Aimée, devient l'objet de toutes les convoitises. « Au milieu du salon ensoleillé, un nouveau monde avait surgi, un ailleurs lumineux flottant en nappes, paisible, secret, ondoyant, qui nous figeait et nous rendait attentifs ». Apprendre le piano devient alors l'obsession de l'auteur.

A 20 ans, il se rend alors chez Madame Pylinska pour tenter de dompter Chopin, retrouver la grâce éprouvée et ainsi « jouer mieux ». Position du dos, assise, dextérité, technique, juste lecture des crescendo, piano, pianissimo … Il pensait passer en revue les agents de maitrise mais au lieu de cela il se retrouve à ramasser les perles de rosée, à faire des ronds dans l'eau, à écouter le silence, à faire l'amour …. Ces instants de méditation doivent a priori l'aider à apprivoiser celui qui le tient tant à l'écart de la musique absolue.

Conte initiatique, épisode de vie relatée à la volée, récit philosophique où Eric-Emmanuel Schmitt, en fin amateur des grands classiques, cherche à nous faire comprendre qu'au delà d'une partition truffée de silences, de contre-temps, de triolets, croches et rondes, l'émotion serait la clé d'une bonne interprétation, d'une émotion au service de son auteur. Rien de nouveau au soleil.

Je suis certes entrée dans le livre assez facilement, l'écriture est fluide et rapide, trop anecdotique parfois, mais ne me suis pas sentie bouleversée, ni plus happée que cela. Un morceau de vie qui défile comme on écouterait un ami raconté une historiette autour d'une bonne bouteille de vin.

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