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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Être juif et guide, des camps de concentration polonais n'est pas un petit travail tranquille.

Dans une longue lettre au directeur de Yad Vachem - le mémorial de la Shoah à Jérusalem-  qui est son employeur,  le narrateur, historien patenté,  spécialiste de la Shoah, et guide exclusif des groupes israéliens envoyés visiter Chelmno, Treblinka, Belzec, Majdanek, Sobibor ou Auschwitz -Birkenau , se plaint amèrement de ses conditions de travail....

Sa missive  peut passer, au début, pour  une satire grinçante , une fable cynique.

Le guide touristique de la Solution finale, il fallait l'oser !

 Ainsi, chaque camp  pour notre guide, a ses propriétés intrinsèques, son individualité,  sa spécialité : Chelmno,  c'est le "cynisme de sa fourberie", Auschwitz , "la corrélation de deux desseins, l'un meurtrier, et l'autre économique", Treblinka, "un lieu dédié,  sur une échelle gigantesque, à l'asphyxie, la crémation de chair humaine", Sobibor est à la fois " lisière de l'Europe, bout du monde, (...) , fin de l'humanité ", Belzec,  le "summum de l'efficacité 'tandis que  Majdanek demeure l'"incarnation de l'essence même du fascisme".

Le guide-narrateur est inépuisable, intarissable, sa science en la matière est sans limite, exhaustive,  il se montre dans ses explications d'un pointillisme si exigeant qu'il en paraît lui-même dénué d'affects.

Le dévouement qu'il met à accomplir sa tâche est presque une dévotion: il laisse en Israël un petit garçon et une jeune femme qui se languissent de lui, en oublie son confort, son apparence, se clochardise peu à peu au point de ressembler à ces vieux chiffonniers  juifs du ghetto dont il tente de faire revivre le souvenir auprès de ses visiteurs.

C'est qu'il a affaire à forte partie.

La mémoire est si monstrueusement oublieuse, si perfidement manipulatrice, si scandaleusement négationniste.

Le  monstre qui a édifié , un jour,  ces enfers concentrationnaires, est toujours là, tapi dans cet oubli, ces altérations, ces dénis. Et le monstre qui hante la sienne , de mémoire, est toujours si violemment vivant.  

Il faut toujours dire, redire, expliquer, corriger. Au risque de se perdre. de devenir fou.

En face de lui, des ados gâtés, sans culture, qui chantent et dansent sur le sol martyre de Sobibor,  sur la cendre de Belzec, sur les charniers de Birkenau et qui, entre eux, osent dire que c'est ainsi, chez eux, qu'ils devraient traiter les Arabes, que ce ne sont pas eux, les sépharades et les sabras, qui auraient laissé leurs femmes et leurs enfants aller à l'abattoir comme ces lopettes d'ashkénazes...

Il est inlassable, le guide, il essaie de leur expliquer, à ces petits monstres sans mémoire.  En vain. Ils sont si jeunes...comment leur en vouloir?

Pourtant les adultes, eux aussi, s'y mettent. Et requièrent le savoir de notre pauvre  guide pour...parfaire la crédibilité d'un futur jeu vidéo !  Ils sont si vides, comment leur en vouloir?

Quand ce n'est pas pire encore: si l'antisémitisme endémique des Polonais est une réalité -mais quelques pogroms ne sont ils pas un jeu d'enfants au regard de la monstrueuse Solution finale?- notre guide est persuadé que c'est un arbre qui cache la forêt et que, à l'abri, résiste un monstre froid, toujours bien vivant et qu'on semble négliger : l'esprit de destruction méthodique et industrialisé d'une Allemagne que  L' Histoire semble avoir une fois pour toutes exonérée de ses fautes.
"(...) comparer la responsabilité des Polonais à celle des Allemands était une terrible déformation de l’Histoire, (...) Pourquoi avez-vous tant de mal à haïr les Allemands ? Moi, c’est cette question qui m’intéresse" objecte le guide-narrateur à un de ses visiteurs.


Au bout de cette longue lettre- et ce court roman- qui raconte son chemin de croix, si j'ose dire, notre guide va rencontrer un dernier monstre. Et lui régler son compte.

Un livre extraordinaire,  tout en tension,  en subtilité,  qui passe d'une ironie amère à un constat poignant,  et pose, courageusement,  les bonnes questions, face à ce devoir de mémoire de plus en plus difficile à accomplir face à une jeunesse amnésique, face à  une époque cynique, consumériste.  Et barbare.

Merveilleusement écrit, le Monstre de la Mémoire est un chef d'oeuvre à porter au crédit de cette jeune littérature israélienne que je continue de découvrir et qui ne cesse de m'étonner par ses qualités critiques, son sens de la dérision et sa vision pertinente et dérangeante des réalités contemporaines.

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Je n'écrirai pas un trop long commentaire à propos de ce livre.

Je pense qu'il faut le lire.
L'auteur conte le récit—— sous forme de lettre adressée au Directeur de Yad Vashem : l'institut international pour la mémoire de la Shoah —— situé à Jérusalem pour lui confier son ressenti en tant que «  guide des camps de la mort » face à des adolescents peu intéressés et indifférents .

Cette expérience même s'il cherche constamment à rester digne, informatif et intéressant change profondément son regard , face au monde et aux autres.

Il exprime son profond désarroi , face au difficile devoir de mémoire et surtout de l'ambivalence de son rôle entre extrême sensibilité et rigueur scientifique .
Plus l'historien se livre, plus le ton se tend , on y sent une rage sourde, l'impossibilité de simplement raconter , de rester neutre face à la banalisation de l'horreur.
Chaque jour il «  vit » les camps .
Que faut- il transmettre?
Comment?
Qui est réellement légitime?
Cette fréquentation intime et quotidienne des camps des processus d'extermination nazis , Yashiv Sarid a l'incroyable capacité de nous faire entendre que rien ne le touche: sentiment d'impuissance et solitude mêlés.

: «  Un zeste de froideur et un certain manque d'empathie de ma part envers les victimes » écrit- il que alors que l'accumulation commence à lui peser.
Dans un premier temps il pensait être à distance ,rester neutre , d'une neutralité toute universitaire mais il n'y arrivait plus: il était le réceptacle de cette Histoire: «  ces voyages de la mémoire ». ...

Tant de questions essentielles , non abouties, bousculent le lecteur .
Quelles leçons apprendre d'un tel passé ?
Merveilleusement écrit, lu d'une traite ou presque ce livre court, implacable , saisissant , puissant , à l'ironie dérisoire pétri de qualités indéniables nous oblige à réfléchir à la mise en scène de la Mémoire : Treblinka, Belzec, Chelmno, Sobibor, Auschwitz , Birkenau —-et j'en oublie— visions brutales, absurdes, cauchemardesques d'une —-Époque Vouée à ces horreurs —-et à l'impossibilité presque naturelle de les transmettre .
«  Chaque tonte prenait quelques secondes, puis les femmes nues étaient à nouveau poussées le long du chemin qui menait aux chambres à gaz.
Les jeunes filles qui m'écoutaient avec leurs belles chevelures bien épaisses , saines, brillantes, en étaient frappées de stupeur . Je me taisais une seconde. J'avoue que je dois avoir l'esprit bien tordu pour être à ce point passionné par de telles horreurs . » .

Un ouvrage qui prend aux tripes ...
Traduit de l'hébreu par Laurence Sendrowicz.
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🖤 C'est cet oiseau qui a attiré mon oeil curieux, ce corbeau qui regarde étrangement, j'ai suivi son regard et le mien a glissé sur ce titre ... « le monstre de la mémoire ».

🖤 La mémoire est-elle un monstre englué à l'âme, qui picore nos souvenirs, rapace prédateur et malin ? Il semblerait que oui...

🖤 Yishai Sarid raconte l'histoire d'un historien israélien devenu spécialiste de la Shoah. Sous forme d'une lettre, il s'adresse au Directeur de Yad Vashem (l'institut international pour la mémoire de la Shoah à Jérusalem) pour lui confier son ressenti en tant que guide des camps de la mort face à des adolescents non concernés, pas intéressés, indifférents et son désarroi face au difficile devoir de mémoire, mais aussi l'ambivalence de son rôle, entre rigueur scientifique et sensibilité humaine.

🖤 Plus l'historien se livre et plus le ton se tend, on sent l'impossibilité de rester neutre et de simplement raconter ; chaque jour lors de ses visites, il vit les camps, il en dit trop (mais en dit-on jamais trop sur ce drame ?), il se laisse submerger par la rage humaine, il se révolte face à ces ados qui n'en ont rien à faire, face à ces partenariats ridicules qui ont pour seul objectif l'étude des camps pour en faire le décor d'un jeu vidéo ... un jeu vidéo...

🖤 « C'est ici que l'illusion appelée Homme s'est achevée. Regardez-vous, regardez vos amis, vous êtes quoi ? Un tas de viande. Vous avez déjà fait cuire du boeuf, n'est-ce pas, vous avez vu les tendons, les vaisseaux sanguins et les tissus ? Eh bien, c'est ce que vous êtes. Et s'il y a en vous quelque chose à part les tripes, c'est de la concupiscence et de bas instincts, de la vermine boursoufflée d'aspirations, si bien que la spéculation pourra exploiter vos élans bestiaux jusqu'à la dernière goutte. Votre existence est une plaie ouverte sur cette terre. »

🖤 Ce roman est bouleversant, dur et touchant, mais il est essentiel car plus que jamais le devoir de mémoire est nécessaire, il faut transmettre mais encore faut-il trouver un réceptacle à cette voix qui ne doit jamais s'éteindre, et surtout il faut éviter de banaliser l'horreur qu'a été la Shoah en en faisant l'objet d'un vulgaire voyage d'histoire pour ados.
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Les historiens disent «travail de mémoire», les médias «devoir de mémoire», les faits et l'affect. Au milieu, il y a les réactions brutales, surpenantes de ceux qui se heurtent aux souvenirs...
C'est ce qui transparait dans «Le monstre de la mémoire». Une lettre qu'un jeune historien adresse au directeur de Yad Vashem (Institut international pour la mémoire de la Shoah) . Il y retrace son parcours de spécialiste des processus d'extermination nazis, de guide scolaire pours jeunes Israéliens et de père de famille désabusé. Il y retrace aussi ses doutes, ses interrogations sur notre époque lorsqu'il entend les violents commentaires d'adolescents toujours connectés, lorsqu'il voit la superficialité des officiels, lorsqu'il retrace pragmatiquement le pire de la nature humaine... Que faut-il transmettre? Comment faut-il transmettre? Qui est réellement légitime? Quelles leçons doit nous apprendre le passé? Quel futur la mémo construit-elle? de quoi aurions-nous été capables? de quoi serons-nous capables? Tant de questions bousculent le lecteur et font de ce roman un moment de lecture pas comme les autres. Roman d'autant plus spécial pour moi que c'est la première fois que je lis un auteur israélien et que je suis fortement impressionnée par le potentiel «politique» de ce texte.
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Un historien israélien devient spécialiste de la Shoah et le guide le plus réputé des camps de concentration. A travers une longue lettre adressée au directeur du mémorial de Yad Vashem, il nous fait part de ses difficultés à transmettre l'indicible, à répéter l'horreur chaque jour, jusqu'à la faute qu'il a commise.
Un roman choc, dur, mais tellement intelligent et important. Il nous fait réfléchir sur l'importance de la transmission de la mémoire dans la dignité et sur l'impact psychologique que cela peut engendrer pour les personnes vivant dans les horreurs du passé quotidiennement.
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Le prétexte de ce récit est une longue lettre au directeur de Yad Vashem par le narrateur qui raconte ses activités de guide pour les élèves et les militaires israéliens pour perpétuer la mémoire de la Shoah. Doctorant, il a accepté ce poste au mémorial Yad Vashem à contrecoeur : cela consiste surtout bien sûr en des activités de guide en Pologne, de camp de concentration en camp de concentration. Il rapporte ses états d'âme tant par rapport à ses conditions de travail que face à l'évolution du tourisme mémoriel. Son malaise est communicatif devant les situations qu'il décrit. Il a parfois, et de plus en plus souvent avec le temps, affaire à des juifs dans le déni, dans du communautarisme presque raciste (« C'était des ashkénazes ! »), dans l'aberrant (c'est ce qu'il faudrait faire avec les arabes, ou avec les gauchistes), ou plus simplement à des ados gâtés et ignares … le summum est atteint lorsque l'armée israélienne veut organiser un débarquement avec hélicoptère dans un ancien camp, suivi d'une cérémonie, d'un discours suivis de chants et d'un programme artistique. Cela a-t-il existé ? Tel que l'auteur le décrit c'est entre le burlesque et le cauchemar ! C'est un livre très, très différent de tout ce qui a été écrit sur les camps, il aborde le problème de la transmission, du « travail de mémoire » ou du « devoir de mémoire » d'une façon très inhabituelle et pose beaucoup de questions pertinentes sans réponse. C'est un livre très fort et qui met bien plus mal à l'aise qu'un livre d'histoire sur la shoah.
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Lu et relu ! J'ai adoré la plume de l'auteur pour nous raconter, sous forme d'une longue lettre, la shoah. Un historien juif qui se retrouve guide dans un camp de concentration pour expliquer aux jeunes comment l'extermination de son peuple a eu lieu, est une excellente idée, qui mieux que quelqu'un issu de cette population pour exprimer tous les drames qui y ont eu lieu ? le vivre. le vivre et voir de ses yeux un camp c'est autre chose que du virtuel et l'auteur l'explique bien, dans un monde de façade, du tourisme de l'horreur, comment transmettre la survie de ses personnes, comment ancrer le réel dans un monde virtuel, tout en gardant sa rigueur scientifique notre guide s'attèlera à répondre à ses questions.

Pour moi c'est un coup de coeur, un roman puissant qui trouve les bons mots pour parler de la shoah dans notre société moderne. L'auteur transmet, fait réfléchir à notre condition, questionne. le livre peut paraître un peu long du fait qu'il n'y a pas de chapitre mais c'est un petit livre et promis, vous serez vite prit dedans pour peu que le sujet vous intéresse.
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"Devant ce système de mise à mort - si simple que l'on a l'impression qu'il pourrait se remettre à fonctionner sans problème n'importe où et presque n'importe quand - nos ados se mettaient à réfléchir de manière pragmatique." tiré du livre le Monstre de la Mémoire, de Yishaï Sarid (trad. de l'hébreu par Laurence Sendrowicz) : une longue lettre où l'expéditeur raconte son cheminement, presque accidentel, qui l'a conduit à devenir spécialiste de la Shoah et guide dans les camps de concentration en Pologne pour groupe d'adolescents (les yeux rivés sur leurs écrans) jusqu'à des délégations ministérielles israéliennes (qui sont là pour la photo), et comment la transmission de la mémoire du génocide est plus qu'ardue - questionnement qui va littéralement dévorer le narrateur. Si un livre, selon Kafka, doit être la hache qui brise la mer gelée en nous, celui-ci en est un bon exemple. Bouleversant par son sujet, sidérant par son esthétisme littéraire. Essentiel.
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Voilà un texte fort et important.
Pour gagner sa vie, un historien israélien spécialiste de la Shoah, accompagne des groupes de lycéens dans leurs visites des camps de la mort.
Conscient de porter une responsabilité, il décrit de façon précise chaque étape de la tragédie.
De plus en plus, il doute de son utilité face à des jeunes qui ont d'autres préoccupations.
L'homme réalise alors que la banalisation de l'horreur empêche de transmettre le monstre de la mémoire.
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•LE SPECTRE INCANDESCENT•
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🥀 Si tu étais une fleur, tu serais une rose. Une rose qui se flétrit. Yishaï Sarid n'édulcore pas, reste avec froideur et émotion le romancier qui bouleverse. Les livres sur la Shoah sont nombreux. Certains diront qu'il y en a trop, que ce sujet est loin derrière nous, si loin que peu s'en souviennent et qu'il y a une saturation dans leur esprit. D'autres diront qu'il ne faut jamais oublier, que demain tout le mal en l'humain peut rejaillir et conduire à de telles horreurs. Ce roman ne vous épargnera pas, il n'est pas larmoyant. Il est implacable. Incontournable. Un historien israélien, spécialiste de la Shoah, devient guide dans les camps de concentration polonais. Rédigé sous forme d'une lettre, adressée au directeur de Yad Vachem, institut pour la mémoire de la Shoah, ce roman est atypique. Réellement atypique par sa construction, sa narration, son ton ainsi que son style et l'histoire qui en découle•••
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🃏Si tu étais une carte, tu serais le joker. le fameux dilemme « qu'aurions-nous fait à leur place » est saisissant. Ce guide met les enfants devant leur propre destin. Les Justes furent si peu nombreux. Ces mêmes Justes qui ne furent jamais de grands noms mais bien des personnes modestes prêts à aider la misère. Qu'aurions-nous fait à la place de ces Sonderkommandos, ces déportés contraints de participer à la solution finale pour éviter d'être dans un trou ? Obligés de manipuler les cadavres d'autres juifs, assassinés en groupe, de récupérer leur dents en or, qu'aurions-nous fait pour survivre ? Aurions-nous été capables de tirer un trait sur notre honneur ? Où se situe la place du droit à la vie si cher aux yeux de la Cour européenne des droits de l'Homme aujourd'hui ? C'est ce questionnement perpétuel qui anime ce roman en tout point pertinent et intelligent•••
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❄️🔥 Si tu étais un élément, tu serais la glace dans un premier temps et le feu dans un second. Les premières pages sont au firmament de la distanciation. Une parole froide, à la limite de la fumisterie mais tout n'est qu'apparence car la chaleur qui va en découler n'en sera que plus grande. Yishaï Sarid sera le mauvais puis le bon flic. Il a cette capacité à vous faire croire que rien ne le touche pour vous toucher avec intelligence. le tabou sera banni de ce roman, qui a du faire du bruit en Israël. Jouant avec humour parfois mais de manière subtile, il déboulonne certains acquis. Avec une présentation dans les moindres détails des camps de concentration et d'extermination, le facteur humain voit enfin le jour. L'organisation si millimétrée des nazis, leur ingéniosité pour éviter que quiconque ne se rebelle. Enfermer. Isoler. Pourquoi les juifs ne se sont pas révoltés alors qu'ils étaient bien plus nombreux ? Cette question ne trouvera jamais de réponse, le psychisme humain comme dans tant d'autres situations gardera sa part de mystère lorsqu'un Homme se retrouve soumis à un régime par l'épuisement ou l'esclavage. La dichotomie entre ces deux passages frappe tellement qu'elle en devient puissante. On aurait pu penser que ce roman soit écrit de façon lointaine, dénué d'affect et d'empathie et pourtant...•••

👨🏻‍🏫Si tu étais une profession, tu serais celle d'enseignant. Transmettre l'Histoire, l'information. Là, réside toute l'angoisse. de devoir faire face à ces jeunes générations qui ne seraient pas éduquées face aux diables du passé. L'approche de ce guide, qui dénonce certaines paroles de ces jeunes, voyant les juifs d'hier comme les arabes d'aujourd'hui dans un conflit israélo-palestinien toujours aussi tendu. Ces enfants qui chantent et dansent sur les tombeaux de juifs exterminés. Ne pas vouloir regarder la vérité en face, être désemparé et dénué de responsabilité. Difficile de leur en vouloir pourtant. A la fois ironique voire cynique, mais surtout poignant dans ce constat amer, le narrateur creuse le trou d'une jeunesse aveuglée. Vous l'aurez compris, ce livre est un grand livre. Ce roman est puissant sur un sujet si délicat, il en devient essentiel•••
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