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Judith Vernant (Traducteur)
EAN : 9782330191108
384 pages
Actes Sud (15/05/2024)
4/5   10 notes
Résumé :
En Espagne, un tueur en série assassine des personnes qui, selon lui, « le méritent », et ont échappé à la justice grâce à des vices de procédure. Son mode opératoire : après avoir tué ses victimes, il enveloppe leur visage dans du film alimentaire, comme pour effacer leurs traits, et laisse sur le corps un billet portant ces mots : « Mon nom est Personne ». Jusque-là, les meurtres ont été tenus secrets, mais quand « Personne » assassine le banquier le plus puissan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Mon nom est Personne » sont les derniers mots qu'aura entendus Rogelio Calzado, banquier richissime sortant de sa douche, avant que celui qui les a prononcés lui glisse une pièce de deux euros dans la bouche et lui plante un tournevis dans le cou.

Cet assassinat n'est pas le premier du genre. Trois autres ont déjà eu lieu selon le même protocole, visant à chaque fois des criminels passés entre les mailles du filet de la justice, mais c'est la première fois qu'une personnalité est visée. Toutes les victimes ont eu le visage enturbanné de film plastique, comme pour les effacer.
Avant qu'elle ne s'ébruite, l'affaire remonte jusqu'aux oreilles du président fantoche. Il est question de mettre sur pied une brigade spéciale pour endiguer l'hémorragie.

À sa tête Severo Justo, commissaire général détaché à Bruxelles pour son extrême intransigeance, ancien curé, défroqué par l'amour d'une belle, malheureusement fauchée, ainsi que leur fille, par un chauffard, vingt ans plus tôt. Un homme de devoir, brisé, mais qui sait s'entourer.
À ses côtés, une vraie équipe de choc : une psychiatre schizophrène (Dalia Fierro), un commissaire aux méthodes musclées et expéditives (Francisco Bermúdez), un autre, arriviste et menteur pour gérer les médias (Pablo Acuna), un jeune inspecteur pour coordonner le terrain (Jorge Frontela), un hacker de génie pour la technique (@grafuwol, qui n'est autre que la grand-mère de Frontela), et enfin un légiste discutant avec les morts, disons capable de les faire parler (Caronte Garcia).

— Pourquoi cet acharnement à vouloir effacer les ravages de la mort sur les corps ?
le petit homme le regarde comme s'il était fou.
— La mort ? La mort n'a rien à voir là-dedans, Justo. Je ne fais qu'essayer de réparer les saloperies que leur a faites la vie.

Nous voilà donc avec un tueur en série des plus machiavélique, et face à lui une équipe d'enquête constituée d'individualités aux profils rebattus par les thrillers de type « tête de gondole » : un flic meurtri par son passé, une profileuse, un légiste un peu barré, un flic gros dur à l'ancienne, un autre bouffé d'ambition, enfin un hacker de génie. La recette du page turner mainte fois ressassée pourrait-on penser…
Mais ce serait oublier que le maestro Carlos Salem est aux commandes, et qu'il prend un malin plaisir à se jouer de tous ces clichés pour rebattre les cartes d'un jeu beaucoup plus sophistiqué.

À en croire les dates qui figurent à la toute fin du texte, il lui aura fallu cinq années (2015-2020) pour peaufiner cette aventure foisonnante, auxquelles on peut ajouter les quatre suivantes qui nous séparent de la traduction française de Judith Vernant et de la parution. C'est long… mais c'est bon.
Carlos Salem, l'écrivain le plus espagnol de tous les auteurs argentins, auréolé de toute la fantaisie baroque qu'on lui connaît et dont s'échappe toujours un léger parfum de spiritualité, au sens religieux aussi bien qu'intellectuel (on se retrouve quand même avec un assassin qui se prend pour dieu et un enquêteur qui n'est pas loin d'être un saint) s'empare donc à sa manière du mythe « thrilleristique » du serial killer bien tordu poursuivi par une équipe d'enquêteurs chevronnés et tenaces. Tout en en respectant scrupuleusement les codes, il ne peut cependant pas s'empêcher les pas de côtés et les détournements pour nous offrir un spectacle des plus réjouissant.

Severo Justo, enquêteur en chef, est un personnage profondément attachant, pétri de valeurs morales qu'il entend bien respecter à la lettre, mais aussi rongé par une culpabilité qu'il traîne comme un boulet depuis que sa femme et sa fille ont été fauchées par un chauffard jamais retrouvé ; un élément que le tueur intégrera magistralement à son scénario macabre et qui apporte, au moins aux yeux des femmes qu'il croise, une certaine sensualité au commissaire.
Tout se tient chez Carlos Salem, rien ne se fait au hasard. Et si, par exemple, les représentants de la police scientifique apparaissent quelque peu « décalés » avec une hackeuse octogénaire, un légiste qui habille les morts pour mieux les faire parler ou une psychiatre aux personnalités multiples qui cohabitent tant bien que mal dans son esprit, il n'en demeure pas moins qu'ils obtiennent des résultats et que l'enquête avance.
Malgré toute la fantaisie de l'auteur, l'intrigue reste millimétrée et son dénouement infaillible.
D'autant plus lorsqu'il se permet de plonger son héros dans des abîmes de perplexité, interrogeant ses valeurs et le confrontant à ses propres envies de vengeance. Ceux qui enfreignent les lois, écrites ou non, ceux qui commettent les pires crimes en toute impunité, méritent-ils le jugement dernier. Et Dieu dans tout ça ?
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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Peut-être un peu moins déjanté que les précédents romans de cet auteur - quoique les personnages sont pas mal allumés - et toujours aussi jubilatoire ! Et surtout et toujours des personnages hors du commun et tellement attachants, avec leurs failles et leurs blessures, leur humanité et leurs différences. Et moi, les héros atypiques j'adore !
Qui est « Personne »? « Personne » est un tueur en série, c'est aussi un genre de justicier. C'est ce que Severo Justo et l'équipe qu'il va constituer vont tenter de découvrir. Et l'équipe est un tantinet spéciale, comme il fallait s'y attendre, car c'est un roman noir de Carlos Salem ! le conventionnel, il ne connait pas! Entre Severo Justo, qui a abandonné la prêtrise pour devenir policier, le médecin légiste, Caronte Gracìa qui converse avec les morts (j'avoue mon petit faible pour lui dans la galerie des personnages) , la grand-mère tricoteuse de 80 piges qui se révèle être une hackeuse hors-pair, la psy qui souffre de symptômes dissociatifs et personnalité multiple… sans compter que  les autres énergumènes de sa brigade spéciale ont des vies fracassées, des blessures, des secrets…Il y a un beau panel de personnalités qui n'ont pas grand chose en commun, un mélange de personnes qui sont dans la fleur (presque fanée parfois) de l'âge et qui trimballent un lourd bagage. Il faut enfin relever les noms des protagonistes : « Personne », Severo Justo (sévère et juste), Dalia Fierro (Dalia signifie le destin, c'est aussi une fleur fragile et Fierro c'est le fer, le métal) qui définissent les caractères des personnages.
Quand à l'enquête, elle est magnifiquement menée et bien malin qui démêlera l'intrigue et trouvera Personne. L'affrontement entre Personne et Severo Juste et Cie se place sur le terrain de l'intelligence, la psychologie, sur la capacité à avoir un coup d'avance, un peu comme un jeu d'échec… Et personne n'est à l'abri de Personne… pas même Severo Justo, qui semble bien être dans le collimateur du tueur…
Un Salem grand cru ! Un gros coup de coeur dans la catégorie thriller psycho-psychiatriques!
Et le petit bonheur en plus est que « la brigade des Apôtres » n'a pas dit son dernier mot…

Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Enfin !! Quatre ans que j'attendais un nouveau roman de Carlos Salem après l'excellent La dernière affaire de Johnny Bourbon.

Salem, c'est mon ami et libraire Bruno Lamarque de la Librairie de la Renaissance qui me l'a fait découvrir il y a des années avec Nager sans se mouiller. Pendant longtemps cet auteur a gardé une image, pour moi, décalée avec des romans à l'humour particulier. Et puis il a su se renouveler, devenir plus sage peut-être et avec Ceux qui méritent de mourir, cela se confirme. Il fait partie des meilleurs auteurs de polars hispaniques et n'a rien à envier aux auteurs espagnols du "noir".

Dans ce roman nous faisons la connaissance de Severo Justo, un flic suicidaire et ancien prêtre, mis au placard en Belgique. Sa hiérarchie le rappelle à Madrid pour monter une équipe afin de travailler sur une affaire de tueur en série qui se fait appeler Personne. Alors, il va s'entourer des meilleurs : une psychiatre souffrant de troubles de personalités multiples, deux enquêteurs qui se détestent, un jeune flic et une mémé hackeuse. Ensemble, ils vont mener une course effrénée afin d'arrêter Personne, bien décidé à jouer les justicier et éliminer tous ceux qui sont passés aux travers des mailles de la machine judiciaire madrilène.

La trame est parfaitement tissée du début à la fin et si vous pensez avoir deviné qui est Personne avant le dénouement, vous vous trompez.

Comme les meilleurs romans du genre, c'est rythmé et sans aucun temps mort. le style est efficace et les personnages sont parfaits. Comme dans chacun de ses livres, l'auteur sait donner vie à des personnages originaux mais profondément humains, dans leurs qualités comme dans leurs défauts.

C'est un roman policier plus qu'excellent et j'attends la suite avec impatience vu que la toute fin de l'histoire nous promet un deuxième tome tout comme l'éditeur qui sous-titre dans son argumentaire : Première enquête de la Brigade des apôtres de Severo Justo.

C'est dans la collection Actes Noirs d'Actes Sud et traduit par la toujours aussi talentueuse Judith Vernant.
Lien : http://www.evadez-moi.com/20..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
On sait bien comment ça se passe avec les vieux : les gens causent devant nous comme si on était des meubles. Ils ne font pas attention à nous, ils évitent de trop nous regarder de peur de voir leur avenir, et ils se laissent aller. 
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Tout illuminé porte en lui des ténèbres à son insu.
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Vous êtes sûre que vous ne voulez pas que je vous emmène à l’hôpital, madame ?
A l’hôpital, non. Mais à la morgue, je veux bien, merci. Et ne faites donc pas certe tête -là. je vais voir mon petit-fils, pas me faire autopsier.
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Il hésite.
Mais il se penche.
Avec un juron, il sort son portable.
Justo ne népond pas.
L’inspecteur Frontela est confronté à l’une des des décisions les plus difficiles de sa carrière.
Et il fait ce que n'importe qui ferait à sa place.
Il compose le numéro de sa grand-mère.
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Videos de Carlos Salem (53) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carlos Salem
"1692. Salem, État du Massachusetts aux États-Unis. Accusées de pratiques magiques, de nombreuses personnes sont alors mises à mort. Innocentes ou coupables ? Qui méritait réellement la potence ? de nos jours, alors que Max évite de peu la mort, la voilà sous l'emprise de songes qui semblent tous venir d'une époque lointaine où la sorcellerie et les démons hantaient l'imaginaire du commun des mortels. Quel lien peut alors unir Max à un procès vieux de plusieurs siècles ?"
Sortie le 10 novembre 2015 aux Éditions Plume Blanche Musique crée et composée par Rémi Said pour les éditions Plume Blanche
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