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EAN : 9782226440945
288 pages
Albin Michel (10/03/2021)
3.95/5   29 notes
Résumé :
Mêlant passé, présent et avenir, Anjali Sachdeva signe un premier recueil magnétique et délicieusement inventif qui plonge le lecteur entre effroi et émerveillement. S’y côtoient une femme, au temps de la conquête de l’Ouest, qui attend son mari dans une maison perdue au milieu des Grandes Plaines et finit par trouver refuge dans une grotte secrète ; deux jeunes Nigérianes kidnappées par Boko Haram se découvrant le mystérieux pouvoir d’hypnotiser les hommes ; ou enc... >Voir plus
Que lire après Tous les noms qu'ils donnaient à DieuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Ce recueil est surprenant tant les neuf nouvelles qui le composent balayent le temps, l'espace et le rationnel, du Nigeria au New Hampshire, du passé à un futur dystopique, du réalisme au fantastique. J'ai d'ailleurs éprouvé des difficultés à les relier entre elles - si tant est qu'il faille trouver un fil conducteur, je ne suis pas une habituée des nouvelles.

En fait, il y a des passerelles. Chaque nouvelle se lit comme une fable. Chacune met en scène des personnages, à la recherche d'une rédemption, en se tournant vers la science, la technologie ou la nature, ces nouveaux dieux étant tout aussi capricieux que les anciens. Tous sont animés par une sorte d'espoir, malgré la tonalité peu gaie des textes, mystérieux pour le lecteur mais qui les suit dans leur parcours.

J'ai beaucoup aimé la maitrise de l'auteure à créer pour chaque nouvelle un ambiance, un univers très différent, toujours très évocateur, emplie de surprises et de questionnements quasi philosophiques. A chaque fois, l'histoire commence avec un ancrage dans la réalité, puis glisse vers l'étrange et le merveilleux avec beaucoup de grâce, étreignant subtilement le connu et l'inconnu. Sans jamais perdre le pouls de l'humain, même quand la bascule vers le fantastique est très forte.

L'ensemble est cependant un peu inégal. Disons que sur les neuf, quatre nouvelles m'ont vraiment marquée par les images créées, les autres ont plus glissé sur moi sans laisser une empreinte émotionnelle forte, peut-être parce que j'y ai moins saisi les enjeux développés par Anjali Sachdeva.

- le Monde la nuit : pleine de poésie avec sa grotte secrète dans laquelle se réfugie une jeune femme albinos abandonnée de tous, jusqu'à s'y perdre.

- Poumons de verre : superbement romanesque avec ce père aux poumons remplis de particules de verre suite à un accident industriel, à la recherche d'un trésor archéologique dans le désert égyptien. C'est celle qui m'a le plus emportée avec sa poésie et ce duo père / fille magnifiquement caractérisée.

- Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu : inspirée de l'enlèvement de lycéennes par Boko Haram au Nigeria en 2004, cette nouvelle est celle qui m'a le plus captivée avec ses deux héroïnes kidnappées, violées et mariées de force, qui reprennent les rênes de leur vie en ensorcelant leurs bourreaux de mari. La réflexion autour du passage de victimes à bourreaux est passionnant.

- Manus : la nouvelle dystopique qui imagine des humains dominés par des extra-terrestres qui exigent une procédure indolore de remplacement de la main par une fourchette métallique. Troublant.
A chaque fois, les fins laissent toute la place au lecteur pour s'attarder, se demander et imaginer la suite. Une auteure incontestablement à suivre.
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Ce premier roman d'Anjali Sachdeva publié chez Albin Michel dans sa collection « Terres d'Amérique » est un recueil de neuf nouvelles toutes différentes les unes des autres, variant les genres et passant d'une époque à l'autre.

« le monde la nuit » invite à suivre la solitude de Sadie, une jeune femme albinos hypersensible à la lumière qui, en attendant le retour de son mari, découvre une mystérieuse grotte dont les tunnels s'étirent sur des kilomètres.

« Poumons de verre » raconte l'histoire d'Henrick van Jorgen, un danois émigré à New-York, handicapé par des poumons fragiles suite à un accident dans une aciérie, mais qui décide tout de même de suivre sa fille jusque dans un désert d'Egypte à la recherche d'un tombeau rempli de trésors.

« Logging Lake » invite à suivre Robert, qui après avoir rompu avec Linda, part en randonnée en montagne avec sa nouvelle flamme Terri.

« Tueur de rois » livre les derniers instants d'un écrivain aveugle accusé de régicide, qui dialogue avec sa muse.

« Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu », qui donne son titre éponyme au recueil, livre la vengeance ensorcelée et poignante de deux jeunes nigérianes enlevées par un mouvement islamiste, maltraitées, violées et mariées contre leur volonté.

« Robert Greenman et la Sirène » raconte l'emprise d'une sirène sur un marin, le tout sous l'oeil attentif d'un immense requin blanc.

« Tout ce que vous désirez » propose une histoire d'amour entre une fille prisonnière de sa situation familiale et d'un employé de son père, condamné à travailler dans la mine du patriarche pour rembourser ses dettes de jeu.

Dans « Manus » les extra-terrestres sont au pouvoir et obligent les humains à remplacer leurs mains par des prothèses en acier.

« Les Pléiades » invite à suivre la destinée tragique de sept jumelles créées artificiellement par des experts en génétique, mais rappelées à l'ordre par Dieu…

N'étant pas forcément fan de nouvelles, ni de certains genres tels que la science-fiction ou le fantastique, je ne faisais à priori donc pas partie du public ciblé par ce roman. Si les récits plus réalistes et lorgnant plus vers le polar, tels que « Logging Lake » ou « Tout ce que vous désirez », sont parvenus à me séduire, c'était également le cas des autres histoires, même si elles étaient parsemées de vaudou, d'extra-terrestres ou de sirènes.

Il faut dire qu'Anjali Sashdeva, malgré son jeune âge et ce premier roman, s'avère d'ores et déjà une conteuse hors pair. Même si je n'étais pas toujours fan des chutes un peu trop ouvertes de ses nouvelles, j'étais chaque fois envouté par les mondes et les voyages qu'elle proposait. Mêlant poésie, mystères, inventivité et personnages aussi étonnants qu'attachants, elle livre des superbes récits qui flirtent avec le conte.

Une auteure à suivre, dont je suis d'ailleurs impatient de découvrir le véritable premier roman.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Je remercie chaleureusement les Éditions Albin-Michel et sa collection « Terres d'Amérique » pour cette lecture et leur confiance !
Retenez bien ce nom : Anjali Sachdeva est une jeune écrivaine américaine née d'un père d'origine polonaise et d'une mère d'origine bengali. Elle a grandi à Pittsburgh aux Etats-Unis. Son premier livre est un recueil de neuf nouvelles « Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu » et il a été récompensé par le Chautauqua Prize et retenu aux États-Unis parmi les meilleurs livres de l'année 2018 par plusieurs médias, dont la National Public Radio. A la lecture de ce recueil de nouvelles, on comprend, instantanément que Anjali Sashdeva a ce quelque chose de miraculeux en plus, qui fait le sel de la littérature. L'autrice est diplômée du prestigieux Iowa Writers' Workshop et travaille actuellement à l'écriture de son premier roman. Un recueil de nouvelles publiées chez Albin Michel dans la très riche collection « Terres d'Amérique. » Dès l'entame de ce recueil, « le monde la nuit« , le lecteur est plongé dans une nouvelle à l'atmosphère sombre et mystérieuse. Nous sommes au temps de la conquête de l'Ouest et Sadie désespère d'attendre son mari parti chercher du travail ailleurs. La maison de Sadie est perdue dans les Grandes Plaines. Un jour, elle découvre une grotte immense et des tunnels sur des kilomètres. Elle est irrésistiblement attirée par les voix qu'elle entend là-bas. Elle décide de s'y engouffrer de plus en plus loin. Que va t'il advenir ? « Poumons de verre » est une nouvelle particulièrement belle, qui nous voit suivre les pas d'un archéologue, d'un père handicapé par une blessure aux poumons qui a d'étranges pouvoirs, et de sa fille. le point de départ est un musée des Etats-Unis avant de rejoindre le désert d'Egypte et ses mystères, au XIXème siècle, à la recherche d'un tombeau des pharaons. Ou bien encore, dans « Tueurs de roi« , nous voyons un ange au chevet d'un certain John (Cook ?), un homme qui a écrit pour demander la mise à mort du roi d'Angleterre Charles Ier. Ce dernier est jugé puis exécuté par décapitation le 30 janvier 1649. C'est John Cook qui mena l'accusation en tant qu'avocat général lors du procès instruit contre le roi Charles Ier. John a perdu la vue. Une nouvelle sur l'acte de création, la muse qui habite l'écrivain et sa plume. Une mise en abîme formidable sur l'acte mystérieux de la création mais aussi sur le poids de la culpabilité du régicide. Un autre texte, qui donne son titre éponyme au recueil, voit deux jeunes Nigérianes être enlevées par Boko Haram, une nouvelle poignante qui sonne comme un coup de poing afin de nous rappeler l'horreur de ce qui s'y passe. « Robert Greenman et la Sirène » nous conte l'histoire d'un marin pêcheur sur un morutier, au XXIème siècle, irrésistiblement attiré par une sirène au chant mélodieux. Anjali Sachdeva est aussi à l'aise dans le fantastique, que dans le récit historique, contemporain. Dans « Manus » c'est à une SF complètement barrée à laquelle nous avons le droit. Des hôtes extraterrestres cherchent à remplacer les mains des êtres humains par des sortes de prothèses en acier, de pinces, pour mieux les contrôler. L'un après l'autre, les humains sont appelés à subir cette horrible opération. Aucun échappatoire possible. A chaque fois, l'univers est parfaitement décrit et envoûtant à souhait. La science est également une thématique abordée par l'auteure dans « Les Pléiades. » Un style d'écriture mené de main de maître par Anjali Sachdeva et auquel la très belle traduction d'Hélène Fournier rend grâce de façon merveilleuse. Une plume nimbée de mystères, d'étoiles, de fulgurances jaillissant des profondeurs de sa prose. Énigmatique, poétique, fabuleux, il y a longtemps que je n'avais pas lu un recueil de nouvelles, d'une telle qualité dans le fond comme dans la forme. Trop souvent mésestimé les recueils de nouvelles sont pourtant précieux dans la littérature contemporaine. Celui-ci est brillant et l'imaginaire d'Anjali Sashdeva est prodigieusement inventif, subtil, riche. Il demeure en ces mots toutes la beauté, mais aussi la laideur de notre monde, et ce depuis le commencement des temps. On touche à l'humain, à sa gravité, à son désarroi, à sa folie, à son mystère. Chaque nouvelle redéfinit, interroge les malheurs de notre temps et dieu que c'est beau ! Une autrice à découvrir à tout prix. Anjali Sachdeva, c'est paru chez Albin Michel dans la collection « Terres d'Amérique » et cela s'appelle « Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu. »
Lien : https://thedude524.com/2021/..
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Après la traduction de Friday Black de Nana Kwame Adjei-Brenyah, la collection Terres d'Amérique poursuit sa publication de recueil de nouvelles aux confins de l'imaginaire et de la littérature générale avec Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu de l'américaine Anjali Sachdeva.
Premier ouvrage de l'autrice, très remarqué outre-Atlantique et couronné par le Chautauqua Prize, Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu réunit neuf textes courts qui ont tous en commun de ne pas tenir dans les cases étriquées de la littérature générale…

Dans la solitude de l'être
Pourtant, les choses commencent de façon assez banale avec le premier texte : le monde la nuit. Dane celui-ci, Sadie, une jeune fille albinos hypersensible à la lumière, vit dans un coin reculé des États-Unis avec son mari, Zachary. Contrairement aux autres, Zachary n'a pas été effrayé par la peau blanche de Sadie mais terriblement fasciné. Malheureusement, les temps sont durs et Zachary doit quitter le domicile pour chercher du travail et de l'argent ailleurs.
Commence alors la longue attente de Sadie, seule et isolée de tout. Pour tromper l'ennui et le désespoir qui l'accable, elle s'aventure à l'extérieur et découvre une grotte. Un soir plus noir que les autres, elle décide de s'y aventurer comme dans un lieu de culte, avec un mélange de fascination et de révérence. C'est avec délicatesse qu'Anjali Sachdeva commence ce recueil, en ouvrant son monde sur une histoire d'amour ambiguë, entre un homme dont on comprend mal les sentiments et une femme malheureuse et tenue à l'écart par sa couleur de peau. En plus de l'ambiance désertique qui pèse sur cette histoire cruelle, l'autrice glisse une référence fantastique avec cette grotte presque mystique où l'on croit voir des ombres et entendre des rires. Où Sadie, déjà dans l'ombre, semble retrouver les siens au fond du gouffre.

Le fantastique s'invite
Cette ambiance surréaliste, presque fantastique, se retrouvera dans beaucoup des textes du recueil. le suivant, Poumons de verre, commence également comme un pur texte de littérature générale avec Henrick van Jorgen, un danois émigré à New-York, qui vit avec sa fille, Effie, dont la mère est morte en couches. En travaillant dans une aciérie et suite à une expérience malheureuse pour mélanger fibres de verre et métal, le voilà brûlé au troisième degré dans le dos et les poumons remplis de particules de verre.
Dès lors, Henrick devient une charge pour sa fille, handicapé du souffle, incapable de dire plus de trois mots sans risquer sa vie. Outre l'allure fantastique de ce châtiment, c'est la suite de l'histoire qui prend une tournure encore plus inattendue avec une expédition en Égypte et la recherche d'un tombeau oublié. Encore une fois, Anjali Sachdeva dresse des portraits humains sensibles et poignants, entre un père et une fille, entre un homme diminué et son fantôme passé. Sous les rayons du soleil Égyptien, l'aventure devient mythique, quasi-surréelle, entre l'intime d'hommes et de femmes en quête du passé et l'épique d'une quête d'un tombeau royal et prestigieux.
Peu à peu, cette thématique de l'homme face à l'inconnu se fait plus prégnante, plus acérée. On la retrouve dans Logging Lake et son couple de randonneurs atypiques, avec Robert qui vient de rompre avec Linda et Terri, une femme mystérieuse et bordélique qui transpire le mystique dès la première nuit. On retrouve encore ici cette cruauté du destin, ce châtiment qui frappe au hasard et qui enlève Terri à Robert pour le jeter dans les bras d'une Linda qui trouve un regain d'amour pour son ex suite à ce drame pourvoyeur de mystère, de secret. Comme si, au fond, l'inconnu donnait de l'intérêt au quotidien.

Rencontre(s) avec Dieu
Les drames de la vie, les jugements étranges d'un Dieu imprévisible parsèment les textes d'Anjali Sachdeva, que ce soit durant l'écriture d'un poème épique par John dans Tueur de Rois ou avec les morts à répétitions endurées par del dans Les Pléiades.
Dans Tueur de Rois, le fantastique se dévoile frontalement avec l'aide d'un ange auprès de John, pamphlétaire aveugle accusé de régicide et qui cherche à secouer le peuple. Mais que se passe-t-il quand le pamphlétaire acquiert une portée divine ? Que se passe-t-il quand l'ange elle-même doute de la probité de son maître ? Texte d'une immense beauté et d'une intelligence redoutable, Tueur de Rois trouve son écho dans Les Pléiades, où sept jumelles créées par le miracle de la génétique, se mettent à dépérir et mourir chacune leur tour sans avoir pu vivre pleinement. Del, la dernière survivante, croise la route de Troy qui l'emmène jusqu'au bout, délaissant la colère divine pour le contact humain. L'américaine, qui dit avoir été passionnée très tôt par les textes fantasy, en profite également pour nous offrir une belle variation sur la figure mythique de la Sirène dans Robert Greenman et la Sirène où un pécheur devient obsédé par une créature qui, elle, n'a d'yeux que pour un requin pour lequel elle vide l'océan. Devant cette beauté et ce piège à double-tranchant, le lecteur pense également au texte suivant, Tout ce que vous désirez, où Gina, autre sirène en d'autres lieux et d'autres temps, est convaincue d'avoir créé puis attiré Michael dans ses filets pour l'exfiltrer de sa situation familiale.
C'est encore une fois sous le prisme de l'emprise et du fantastique qu'Anjali Sachdeva aborde l'amour et la relation amoureuse à proprement parler, une relation souvent éreintante et qui demande d'abandonner une partie de soi.

La révolte des opprimés
Quant au sens du sacrifice, il en faut à Promise et à Adike, deux jeunes filles nigérianes enlevées par des islamistes de Boko Haram, torturées, battues, violées et enfin mariées de force à Bashir et Karim. Puis un jour arrive la libération, avec un fantastique à moitié avoué, une prostituée qui apprend aux deux femmes à ensorceler/hypnotiser leurs maris pour les plier à leur volonté. Malheureusement, en passant du rôle de victime à celui de tortionnaire, que devient-on vraiment ? S'intéresse-t-on finalement à ce qui a mené le monstre à en devenir un ?
Un texte magnifique et militant qui ouvre la voie à la dernière histoire, certainement la plus inattendue et incongrue du recueil : Manus.
Virage à 180° avec cette fois un pur objet de science-fiction dans lequel notre narrateur nous décrit un monde asservi par une race extra-terrestre à la fois grotesque et impitoyable : les Maîtres, sorte de gros organismes gélatineux et zézéyant qui ont la faculté de tuer les gens par simple contact (et par l'intermédiaire d'un champignon hautement contagieux). Cette fois encore, le sacrifice et le châtiment sont là, celui d'une race toute-puissante et incompréhensible qui veut couper les mains des hommes (symbole d'autorité et de pouvoir) pour les remplacer par des appendices en métal surnommés « fourchettes » (et qui donnent un petit côté Limbo à ce récit). Mais Anjali Sachdeva veut montrer la révolte, même quand elle semble futile et inutile, la conservation de l'homme et de toutes ses parties, la fusion dans le sens le plus strict du terme. C'est étrange, effrayant, organique et décalé. Un peu comme l'ensemble de ce recueil sans cesse surprenant pour le lecteur.

Recueil atypique mais délicieux, Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu n'a pas qu'un titre sublime et intriguant, il a aussi l'audace de briser les limites et d'aller chercher le sens de l'humain au coeur de l'injuste pour le tirer vers le mythique et le fantastique. Anjali Sachdeva n'a certainement pas fini de faire parler d'elle…
Lien : https://justaword.fr/tous-le..
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Quelle découverte ! Je suis attentif depuis vingt ans aux sorties de la collection Terre d'Amérique, chez Albin Michel, et si je déteste la facilité de faire certaines comparaisons, je dois avouer que je ne résiste pas ici à évoquer d'autres auteurs pour parler d'Anjali Sachdeva.
Il y a dans ces nouvelles très fortes, profondément troublantes, du Dan Chaon et du Craig Davidson (et c'est peu dire de la qualité des textes) mais aussi du Ken Liu et du Ted Chiang (si si) pour la poésie inhérente et les aspects fantastiques qu'on y croise.
Une réussite totale, une bouleversante entrée en matière, une auteure que je vais suivre de très près.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
19 juillet 2021
Une fois refermé, on garde un excellent souvenir de ce recueil, qui fait partie de ces ouvrages dont on se dit qu’ils ont su nous apporter quelque chose de plus, un soupçon d’âme et de caractère qui contribue à entretenir le goût de la découverte de nouvelles plumes, qu’importe les déceptions ou les mauvaises surprises en cours de route.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
De grosses masses nuageuses d’un noir bleuté s’accumulent au-dessus de la prairie, et des éclairs fissurent l’horizon tandis que le vent agite ses cheveux. C’est dans ces moments-là que le monde a l’air le plus vivant, comme si elle n’était qu’un moustique sur la peau d’une grosses bête.
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Peut-être étaient-ce les circonstances de notre création. Peut-être n'étions -nous pas des êtres véritablement distincts mais les parties d'un tout, comme les trembles d'un fourré sont rattachées aux mêmes racines ramifiées. Et il se peut qu'il en soit encore de même aujourd’hui.
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La première fois qu’elle s’était manifestée à lui, John avait rêvé de mers sombres et vitreuses et, au réveil, il l’avait découverte assise à son chevet sur une chaise à dossier droit. Sans préambule, elle avait déclaré : « Je suis venue pour votre poème. – Lequel ? – Oh, vous savez, le poème épique, avait-elle répondu en agitant les doigts avec désinvolture. Chute de l’Homme, Rédemption, Pardon, etc. Votre grand œuvre. – Je ne l’ai pas écrit. – J’en ai bien conscience. » Une plume était apparue dans sa main, une planche sur ses genoux, ainsi qu’une feuille de parchemin et un encrier. Elle lui avait souri en trempant sa plume dans l’encre. « C’est parti. »
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Cela fait des siècles que l’ange a commencé à travailler avec les humains, et cette proximité a suscité chez elle de la curiosité, si ce n’est de l’admiration.
Il existe tellement d’histoires cousues entre elles, tellement de journées oubliées, enveloppées de chair et d’os. En cherchant bien, on peut déterrer pratiquement n’importe quoi. C’est ça, le rôle d’une muse — passer les souvenirs au crible, extraire ceux qui ont de la valeur et les faire remonter à la surface, où ils pourront briller.
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