AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,29

sur 5231 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Julia Jarmond, américaine, vit à Paris avec son mari et sa fille. Elle travaille pour un magazine américain et doit effectuer un reportage sur la rafle du vel' d'Hiv en juillet 1942. Nous sommes au début des années 2000.
Elle découvre le destin de Sarah et décide d'enquêter sur ce qu'est devenu cette petite fille qui, à l'arrivée des policiers dans l'appartement, avait enfermé son petit frère dans un placard, emporté la clef en lui affirmant qu'elle allait revenir.
Les chapitres sont écrits en alternance nous présentant d'une part le cheminement de Julia et d'autre part l'histoire de Sarah depuis son arrivée au vel' d'Hiv, son enfermement au camp de Beaune la Rolande, son évasion, son accueil par une famille d'agriculteurs, son retour dans l'appartement, sa vie d'adulte si difficile avec ce passé tellement lourd et pourtant géographiquement loin des faits.
C'est une très belle histoire qui s'appuie sur des faits réels même le geste d'agriculteurs français autour de Beaune la Rolande. Tout le monde n'était pas contre les Juifs, heureusement.
L'histoire de Sarah qui veut protéger son petit frère en le renfermant est tout à fait inventée. Cela m'avait soulagée en le lisant car c'était assez terrible surtout la scène où elle retourne dans l'appartement en compagnie de ses bienfaiteurs.
Je viens de relire le roman en lecture rapide en insistant sur les scènes dont dont je me souvenais le moins :
celles de la vie adulte de Sarah.
C'est vraiment un très beau récit, poignant avec des tensions comme Tatiana de Rosnay sait en créer.
L'excellent film tiré du livre valait vraiment la peine d'être vu.
Le livre traduit en français est paru en 2007 aux éditions Héloïse d'Ormesson et je conclus quand même que les meilleurs romans de Tatiana de Rosnay sont ceux qu'elle a écrits en anglais. Il faudra que je creuse mon idée mais je crois bien que je suis sur la bonne piste.
Commenter  J’apprécie          7810
Émotions, beaucoup d'émotions mais pas de larmes car Tatiana de Rosnay nous raconte l'histoire de Sarah avec une plume délicate, chargée d'amour, de tendresse mais non "mielleuse". Il est toujours délicat de dire que l'on a aimé une lecture lorsqu'il s'agit d'une histoire relatant la Shoah mais cela est romancé d'une part, et d'autre part l'histoire vécue par Sarah et son lien avec Michel, son petit frère, sont extrêmement touchants et ne peut laisser personne indifférent. Nous sommes bouleversés par ce qui arrive à Sarah ( je parle du roman bien sûr et non pas de l'Histoire, des faits réels qui eux bien sûr sont révoltants, répugnants et vont au-delà de l'entendement).
Nous comprenons avec cruauté ce qu'a pu ressentir cette petite fille qui, dans le but de protéger son petit frère tant aimé, va provoquer un acte irréversible qui va la hanter toute sa vie. Entre tristesse et culpabilité, sentiment de ne pas avoir tenu sa parole, Sarah va tenter d'avancer et de vivre.
Commenter  J’apprécie          753
La rafle du Vel' d'hiv en juillet 1942 est une période de l'histoire que je connais mal. Un peu comme les personnages que rencontre Julia, l'une des héroïnes de ce roman : je sais que cela a eu lieu, mais je n'en connais pas les détails. J'ai donc apprécié le côté "culturel" de ce roman, qui m'a permis de combler quelque peu cette lacune.
Et bien que Tatiana de Rosnay prévienne d'emblée qu'elle n'a pas souhaité nous raconter la véritable histoire, vu la bibliographie qu'elle nous propose en fin de volume, je suppose que les faits qu'elle nous relate sont suffisamment précis pour améliorer notre connaissance de cette période sombre de l'histoire.

Sarah et sa famille sont des personnages fictifs. Mais la haine et le mépris qu'ils doivent endurer ont réellement existé. Et c'est sans doute cela qui rend ce roman aussi poignant. On finit par croire à l'existence de Sarah car ce qu'elle endure est gravé dans nos mémoires, que ce soit grâce à nos cours d'histoire ou à d'autres lectures au sujet de la Seconde Guerre mondiale.

Le roman alterne (du moins pendant une bonne partie du récit) les chapitres consacrés à Julia et ceux qui nous parlent de la vie quotidienne de Julia et de ses recherches sur le 16 juillet 1942. Ce partage est sans doute utile pour "relâcher" la pression et pour permettre de se remettre des horreurs lues pendant les scènes se déroulant au Vel' d'hiv' ou au camp de Beaune-la-Rolande. Mais j'ai parfois trouvé cette alternace difficile : plongée dans l'histoire de Sarah, je n'avais pas vraiment envie de retrouver le monde contemporain (et les goujateries de Bertrand, le mari de Julia... Sale type, celui-là !) tout de suite.
Mais malgré cela, l'écriture de Tatiana de Rosnay, simple et efficace, m'a totalement plongé dans l'histoire de Sarah et de Julia. Tout en douceur, sans tomber dans la caricature, l'auteur parvient à nous faire comprendre à quel point la haine de certaines personnes parvient à détruire la vie des autres. Elle nous décrit ces concierges et ces policiers qui, pour satisfaire les Nazis, décident de dénoncer / capturer des familles juives en y incluant les enfants (alors qu'à ce moment-là, les Nazis ne réclamaient que la déportation des parents). Mais même dans les moments les plus sombres, on ne tombe pas dans le mélo. Heureusement, car cela réduirait l'impact que ce roman peut avoir sur ceux qui le lisent.
L'histoire de Sarah n'est toutefois pas uniquement composée de moments difficiles : certaines personnes acceptent de lui venir en aide, au péril de leur propre vie.

Julia traverse également quelques périodes difficiles, même si ses drames personnels ne sont pas aussi terribles que ceux de Sarah. Mais ce qui m'a plu dans l'histoire de Julia, ce ne sont pas ses problèmes conjugaux mais la façon dont elle se plonge corps et âme dans son travail. Fascinée par les recherches et les lectures qu'elle a effectuées pour son articles sur la rafle du Vélodrome, elle essaye d'en savoir plus, notamment lorsqu'elle apprend presque par hasard que sa belle-famille est liée à ce drame.
Julia est en quelque sorte hantée par l'histoire de Sarah et des siens et, honnêtement, qui ne le serait pas ?

Je n'ai trouvé qu'un seul défaut à ce roman. Et encore, ce n'est pas réellement un défaut, mais plutôt une légère déception personnelle. A ce moment du récit, j'ai eu l'impression que les recherches de Julia avaient été vaines et que ma lecture l'était tout autant : tout ça pour rien ?
Mais cette façon de clore l'histoire de Sarah et de Julia était sans doute nécessaire. Comme Julia, j'ai donc dû me faire une raison et accepter l'inévitable destin de Sarah.

Elle s'appelait Sarah n'est sans doute pas une lecture indispensable pour qui veut connaître l'histoire "réelle" de la Seconde Guerre mondiale. Mais c'est un excellent roman qui vaut la peine d'être découvert, car il a le mérite d'émouvoir et de révolter ceux qui le lisent. Tatiana de Rosnay parvient à donner vie à cette période de l'histoire et nous permet de ne pas l'oublier. C'est le principal. Comme le dit Sarah :" Zakhor, al Tichkah. Souviens-toi. N'oublie jamais. "
Commenter  J’apprécie          380
Deux destins se croisent à 60 ans d'intervalle. Ces deux destins sont liés par un évènement tragique : la rafle du Vel'd'Hiv, du 16 juillet 1942.
Une journaliste américaine résidant à Paris enquête sur cette date, puis elle va découvrir que sa belle-famille est liée au destin de Sarah Starzynski, une petite fille raflée à Paris.

Ces recherches vont être l'occasion d'une introspection et d'un bilan assez douloureux... On n'ouvre pas la boîte de Pandore sans impunité, que ce soit avec les histoires de famille ou la grande Histoire.

Difficile de faire une critique de ce roman qui m'a mis comme en apnée tant j'ai été absorbée et pris d'une frénésie qui m'empêchait de m'arrêter de lire. C'est un roman très fort sur la culpabilité, ce qu'il vaut mieux parfois ignorer, sur les choix et les regrets et sur la rédemption.
Les chapitres sont très courts et la traduction est très fluide, traduisant bien un certain pragmatisme et une recherche d'authenticité à l'anglo-saxonne.
Ce fut pour moi la première découverte de Tatiana de Rosnay et au-delà de son récit, sa démarche d'écrire dans une langue étrangère avec le point de vue d'une "expatriée" est très intéressante et permet une remise en question assez brute qu'il n'aurait sans doute pas été possible avec du 100% français.

A plusieurs reprises les larmes me sont montées aux yeux tant il y avait de tension dans ce récit. de même qu'un certain besoin de m'extraire du roman pour "respirer".
Un roman dont je ne suis pas laissée indemne..

Et de ce fait, cette critique ne fait pas justice à toutes les émotions que j'ai ressenties.
Commenter  J’apprécie          365
Relecture...

Si l'auteur me déçoit depuis ses dernières parutions, je reste cependant attachée à elle, ne serait-ce que pour ce livre-là.Je n'en suis pas sortie indemne et cette fois encore, je suis fort émue .

Deux destins d'abord en parallèle, puis qui se rejoignent, au fil du roman: en 1942, celui de Sarah, petite fille juive de dix ans et en 2002, celui de Julia, journaliste dont la belle-famille va livrer, après bien des secrets, une terrible vérité, qui fera tout voler en éclats.

Sarah et son amour déchirant et poignant de culpabilité pour son petit frère.
Sarah arrachée à son quotidien lors de la rafle du Vél d'Hiv ( et il en a fallu, du temps, pour que l'état français reconnaisse sa participation à cette horreur !)
Sarah parquée dans un camp français, comme tant d'autres enfants.
Sarah qui s'échappe et trouve un refuge provisoire dans une famille qui la cache.
Mais Sarah,adulte, toujours en fuite d'elle-même et de son passé, Sarah, si fragile et cassée de l'intérieur...

Julia trouvera la vérité dans les murs de cet appartement suintant la mort et la souffrance( on sait l'attirance de l'auteur pour les habitations et leurs secrets), mais au prix de bien des difficultés, confrontée aux non-dits, au déni de sa belle-famille.Son histoire sentimentale personnelle est en trop, je trouve, dans le cadre dramatique du roman.Mais ce n'est qu'un détail.

Car l'essentiel, c'est cette émotion qui nous saisit, nous imprègne, nous accompagnons avec compassion et tendresse le destin de Sarah et nous suivons avec passion l'enquête de Julia.

Je suis allée voir la plaque commémorative du Vel' d'Hiv, qui est maintenant sur le boulevard.Des minutes de silence horrifié et tremblant, en souvenir de Sarah et de tous ces enfants martyrs.
Commenter  J’apprécie          362
J'ai le souvenir d'un roman très émouvant, avec pour toile de fond la rafle du Vel d' Hiv . L'auteur sait appuyer là où cela fait mal. Une page sombre de l'histoire de France que l'on aimerait n'être qu'un cauchemar. l'on se réveillerait le matin et cela n'aurait jamais eu lieu. Et l'on se sentirait beaucoup mieux, malheureusement...
Un livre à lire.
Commenter  J’apprécie          360
Première fois que je lis un livre de cette auteure mais surement pas la dernière, j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre que j'ai dévoré, mais j'aurais malgré tout aimé qu'il ne soit jamais écrit et que cette page de notre histoire n'est jamais existé.
L'écriture de Tatiana de Rosnay est vraiment très agréable, la construction du livre très bien faite et j'ai tourné les pages sans m'en rendre compte tellement je ne suis retrouvé happée par cette histoire.
Ce livre qui aborde un événement tragique de notre histoire est composé de chapitres alternants deux périodes, le mois de juillet 1942 et sa "célèbre rafle" où l'on suit Sarah et l'année 2002 où une journaliste américaine Julia doit pour les besoins du magazine dans lequel elle travaille, écrire un article pour les 60 ans de cette "fameuse rafle", et effectue donc des recherches qui lui feront découvrir toute l' horreur de cette période.
Je pense que l'auteure, toute en parlant de faits qui ont malheureusement existé, n'a pas voulu nous faire ressentir de la haine et à donc pris le parti de nous romancer son histoire avec le personnage de Julia, je ressors donc de cette lecture avec un sentiment de tristesse, car je sais malheureusement que tout ceci à exister et que ce n'est pas si vieux que cela "nos grand-parents" ont subi cette guerre, avec beaucoup de compassion pour l'ensemble des personnages mais aussi avec de l'admiration face aux gens qui ont su donner de l'amour face à tous ces événements tragiques.
Je vous conseille donc vivement cette lecture, même si je le répète, j'aurais préféré qu'elle n'est jamais existé.
Commenter  J’apprécie          331
Voir ma vidéo : https://youtu.be/7wihHvbC9Jc

Honte à moi, je n'avais jamais entendu parler du Vél d'Hiv ! Même en étant Belge et pas Française, c'était une lacune à combler !
Une chose est certaine, c'est que je n'oublierai jamais cette tragédie de juillet 1942 à Paris, au cours de laquelle les policiers français ont été le bras armé de l'armée allemande !
Ils ont rassemblé les juifs dans le vélodrome d'hiver pour ensuite séparer les familles et permettre la déportation, tour à tour, des hommes, des femmes… et enfin des enfants, arrachés à leur famille.
Ce roman historique est construit d'une manière qui en fait un roman addictif. de chapitre en chapitre, on passe de l'histoire de la petite juive de 1942, Sarah, à celle de la journaliste contemporaine, Julia, qui enquête sur la tragédie du Vél d'Hiv. D'emblée, on a hâte de découvrir comment l'histoire de Sarah va rencontrer celle de Julia…
Il ne faut pas me demander ce que j'ai pensé de l'écriture de Tatiana de Rosnay dans ce roman… L'histoire a pris tellement le dessus sur tout le reste que je ne sais rien en dire…
C'est encore un coup de coeur pour moi. J'approfondis encore un peu mes connaissances sur la deuxième guerre mondiale… En lisant Ken Follett, je me disais que l'absence du point de vue français n'était pas un souci, parce que je pensais connaître l'essentiel… Mais cette histoire me permet de réaliser que, après la trilogie « le siècle » de Ken Follett, la lecture d'auteurs qui nous documentent sur ce qu'il s'est passé en France a tout son sens !
Maintenant, j'en sais un peu plus… et je n'oublierai jamais.
Commenter  J’apprécie          326
La déportation, la Shoah, les camps, la guerre ... sujets sensibles, mais on n'y peut rien ils font partis de notre histoire.

J'avoue avoir été enchantée de la lecture de ce roman qui allie deux histoires en une.

Paris 1942, une petite fille est dans la rafle avec ses parents, direction le Vel d'Hiv' puis ensuite le camp et l'horreur.
Avant la rafle elle met à l'abri son petit frère dans un placard, elle l'enferme, garde la clé et lui promet de revenir bientôt pour le sortir de là.
Elle ne savait pas à ce moment-là, de ce qui va l'attendre et surtout qu'elle ne verra plus ses parents.

Paris 2002. Julia Jarmond, Américaine de son état, mariée à un Français est journaliste pour un journal anglophone. On lui demande de couvrir la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv", elle qui ne connait pas grand chose à la guerre, à la déportation ...
Cette enquête va la mener loin, très loin, sa vie va s'en retrouver complètement bouleversée et elle est loin d'imaginer que cette enquête est l'enquête de sa vie.

Lire Tatiana de Rosnay est une première avec ce roman, qui a été adapté au cinéma (film que je n'ai pas vu), et j'ai beaucoup aimé son style d'écriture.
L'histoire de la souffrance de la petite Sarah est décrit à son apogée, l'auteure nous met ce stress et ce bouleversement à cause de son petit frère.

Sans peine, j'ai réussie à me mettre dans la peau de Julia et ai suivi son enquête et ses problèmes familiaux avec ferveur.

Un bon roman qui mérite attention !

Commenter  J’apprécie          295
Est-ce le fait que Julia ne veut pas voir la vérité sur son couple, sur l'adultère de son mari amoureux d'une amie d'enfance qui fait qu'elle s'acharne sur cette enquête ? Julia est toujours surprise par les réactions des français et en particulier des parisiens, pourtant Julia vit en France depuis longtemps, sa vision est surprenante mais tellement véridique. Les chapitres alternent ce passé douloureux et honteux avec le présent de Julia. Je dirais presque heureusement tellement le récit de la rafle du Vel d'Hiv et l'histoire de Sarah font mal, carrément de l'insupportable. Les problèmes de couple de Julia et Bertrand en paraissent insignifiants. On prend une bouffée d'air du présent et on retourne dans l'enfer du passé de Sarah et on assiste atterré à ces scènes d'horreur et pourtant incapable de refermer le livre. J'ai pleuré en lisant l'épilogue… et pourtant petite fille de résistants je n'ai pas manqué de récits pénibles pendant mon enfance : pour que personne n'oublie me disaient mes parents. Alors je terminerai moi aussi par ces paroles : Zakhor, al tichkah.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          270




Lecteurs (14031) Voir plus



Quiz Voir plus

Elle s'appelait Sarah

Chez quelle maison d'édition ce livre a-t-il été d'abord publié ?

Phébus
Plon
Héloïse d'Ormesson

13 questions
401 lecteurs ont répondu
Thème : Elle s'appelait Sarah de Tatiana de RosnayCréer un quiz sur ce livre

{* *}