AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Éditions Hétairie (Autre)
EAN : 9782492571039
272 pages
Éditions Hétairie (30/11/-1)
4.59/5   16 notes
Résumé :
Dans cet essai, Julien Rochedy explique à un ami quelles sont les véritables idées de droite et pourquoi sont-elles supérieures à toutes les idées de gauche, même si ces dernières sont toujours à la mode... Pédagogique, subversif et profond, "Philosophie de droite" est un ouvrage majeur pour reconstruire une pensée forte à l'encontre du monde contemporain, lequel court à la catastrophe. On en sort à la fois plus cultivé et plus déterminé. Essentiel.
Que lire après Philosophie de droiteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Bonne introduction à la pensée de droite. L'auteur nous offre un panorama intéressant sur le clivage actuel en prenant les lumières comme fondement. La lecture de cet ouvrage ouvre la voie à de nombreuses autres, en cela je le recommanderai à quiconque s'intéresse à la politique et ressent en lui des réflexes sains. le contenu est accessible à tous, en cela il peut constituer une arme de premier plan dans la reconquête des esprits. Mes respects à l'auteur pour sa clarté et sa concision. Son travail, depuis des années, en a réveillé plus d'un (moi compris).
Commenter  J’apprécie          40
Connaître la droite, la vraie droite, pour ce faire, je ne pourrais pas vous conseillez mieux que ce livre.
Il nous offre un tracé de l'histoire de celle-ci (si méconnue au passage), la raison de sa naissance, le contexte et l'environnement dans lequel elle a vécue et dans lequel elle vit aujourd'hui.
Encore plus, cet essai nous incite à croire en cette droite, la vraie, et ainsi même croire en l'avenir.
Merci encore Rochedy pour cet essai plus qu'indispensable.
Commenter  J’apprécie          00
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Quand on ne résonne que dans le ciel, on finit par déraisonner sur terre; on laisse son cerveau inventer des fictions et cela peut produire des choses merveilleuses dans l'art ou la littérature, mais en politique, cela produit surtout des tragédies. Parmi les fictions qui tromperont durablement les révolutionnaires et les hommes, il y a l'«Homme», avec un grand «H», celui pour lequel on édictera, en 1789, la fameuse déclaration universelle des droits. Rien ne te semble sûrement plus juste et plus digne de louanges que les Droits de l'Homme mon ami; et pourtant, là encore, nous sommes surtout abusés par un effet d'annonce.
Contrairement à ce que l'on croit et à ce que l'on nous raconte, sache déjà que cette altière déclaration fut d'abord repoussée par les députés de la nation française. Loin de produire l'effet enthousiasmant qu'on s'imagine à présent, c'est sous la menace de tueries qu'elle fut adoptée.
Commenter  J’apprécie          00
Dirais-je, enfin, pourquoi je persiste à me dire de droite et à m'en prévaloir ? Je crois passer l'essentiel des pages qui suivent à le justifier. Mais il me faut être plus franc encore et tout résumer d'une phrase. C'est chez Pascal, maître des sentences courtes sur le papier et pourtant infinies dans les idées, que je vais donc en chercher une : « Le secret de vivre gai et content, c'est de n'être en guerre ni avec Dieu ni avec la nature. » Voilà, au fond, ce qu'est la droite selon moi. C'est la paix avec Dieu et la nature, quand la gauche n'est qu'une sempiternelle révolte contre ces souverains magistraux. J'ai la chance d'avoir trouvé cette paix, mais pour en profiter, il me faut faire la guerre à ceux qui veulent à tout prix l'empêcher. Dès lors, j'espère que mes lecteurs seront à mes côtés.
Commenter  J’apprécie          00
Mon ami, nous autres, rejetons de la modernité, ne croyons plus au Progrès perpétuel; nous ne croyons plus en la toute-puissance de la science, ou en tout cas, nous ne voulons plus la lui donner; nous nous rendons compte que le Contrat social n'était peut-être qu'une fiction; et si nous croyons encore fermement à l'égalité et au mythe du bon sauvage, quelques années encore de « vivre-ensemble » nous feront bien vite rejeter ces derniers fantasmes. En résumé, nous ne croyons plus en la modernité, et puisque rien n'a encore remplacé cette folle croyance, c'est un écot de plus qu'on donne aux spectres du nihilisme. D'ailleurs, la gauche non plus, au fond, n'y croit plus vraiment. Le pessimisme vis-à-vis de l'avenir est entré dans son cœur comme le diable en une église : tous ses autels sont renversés, mais ses prêtres ânonnent encore. Tout sauf un retour! Plutôt la mort que de faire machine arrière ! Il faut que l'humanité en tout cas occidentale - coule avec le navire moderne, plutôt que de se réparer au port des vérités classiques. Ces insensés préfèrent mourir de beaux principes que de continuer de vivre grâce à des sources qu'ils jugent rétrogrades. Mais nous non plus, Seigneur ! nous ne voulons pas « retourner en arrière ». Surtout pas! Car nous referions alors, fatalement, toutes nos bêtises. Les promesses de gauche et de la modernité étaient trop tentantes pour que les Européens ne s'y fissent pas prendre, nous l'avouons sans difficulté. C'est triste à dire, mais nous devions sans doute traverser deux siècles de déraison pour dessiller enfin les yeux. Nous ne voulons donc sûrement pas revenir, ni au Moyen Âge, ni à l'Ancien Régime, ni aux années soixante ou que sais-je! Nous ne voulons pas revenir dans le passé, nous voulons que les vérités du passé nous reviennent. C'est tout à fait différent, mon ami, et si tu devais me répondre que chaque vérité n'est que le fruit de son époque, je te rétorquerais alors que c'est précisément parce que toutes les vérités classiques sont si étrangères à notre temps que nous en avons terriblement besoin. Peut-être ne le sauveront-elles pas, mais elles pourraient au moins l'équilibrer : gageons que cela, a minima, ne pourrait pas lui faire du mal. Il n'appartient donc qu'à nous de savoir formuler toutes ces vérités classiques mon ami, de savoir le plus judicieusement possible mettre de l'ancien dans le contemporain, non pour les opposer, mais justement pour qu'ils se servent l'un l'autre. La droite, fondamentalement je crois, pourrait se résumer ainsi : Hier pour aujourd'hui ». Elle dégénère, en revanche, quand elle se met à penser « Aujourd'hui pour hier », vassalisant le présent à des passés révolus. Disons-le une bonne fois pour toutes : c'est parce que nous voulons regarder l'avenir avec confiance que nous souhaitons nous tourner vers ce qui fut, vers ce qui fut vrai, avant nous, et donc souvent, toujours pour nous.
Commenter  J’apprécie          00
Implantées dans les salons de la « haute », les « idées nouvelles » fleurirent donc et se propagèrent invinciblement. Je ne saurais te dresser un portrait plus saisissant de la haute noblesse gagnée par le « philosophisme », ou plutôt la « philosophaille » pour parler comme Fréron, que celui d'Hyppolite Taine dans son magistral essai sur Les origines de la France contemporaine : « Recevoir, donner à dîner, entretenir agréablement des hôtes, voilà tout l’emploi d’un grand seigneur ; c’est pourquoi la religion et le gouvernement ne sont pour lui que des sujets d’entretien. D’ailleurs, la conversation est entre lui et ses pareils, et on a le droit de tout dire en bonne compagnie. Ajoutez que la mécanique sociale tourne d’elle-même, comme le soleil, de temps immémorial, par sa propre force ; sera-t-elle dérangée par des paroles de salon ? En tout cas, ce n’est pas lui qui la mène, il n’est pas responsable de son jeu. Ainsi point d’arrière-pensée inquiète, point de préoccupations moroses. Légèrement, hardiment, il marche sur les pas de ses philosophes ; détaché des choses, il peut se livrer aux idées, à peu près comme un jeune homme de famille qui, sortant du collège, saisit un principe, tire les conséquences, et se fait un système, sans s’embarrasser des applications. »
Battue lors de la Fronde et domestiquée par Louis XIV, qui la parqua sous les ors de Versailles, la haute noblesse devint fatalement oisive; on ne la trouva dès lors sérieuse que dans la recherche de son bonheur et des plaisirs mondains. Raffinée à l'extrême, engoncée dans l'étiquette de la cour, polie dans toutes ses manières, désormais incapable d'instincts et de violence, elle se coupa de toutes les réalités et s'enferma volontairement dans des boudoirs pour jouir de bons mots et d'abstractions bien tournées, comme l'élite actuelle s'enferme de nos jours dans ses centres-villes. Ne voyant plus le vrai monde, elle le fantasma, le conceptualisa, le systématisa, au gré des idées qui lui semblaient les plus généreuses. Vivant perpétuellement dans les exigences de la mode et dans la vanité de sa propre perfection, elle en oublia tout ce à quoi elle devait son élévation originelle, et finit par moquer les traditions qui, seules, la soutenaient pourtant. Se laissant aller aux élans du cœur par sentimentalisme naïf, elle se mit à rêvasser sur la figure du paysan et du bon peuple pour en faire constamment l'apologie, tout en se gardant bien de frayer, concrètement, avec eux. Tout, ou presque, devint faux chez elle et même quand, embrassant la pensée rousseauiste, elle se mit à vénérer la « Nature », il ne s'agit que d'une version pastiche, irréelle, fardée d'un idéal bucolique très loin de toute espèce de réalités. C'est une nature en carton-pâte qu'elle se mit à vénérer, rendue d'autant plus adorable que des jardiniers s'en occupaient pour elle.
Commenter  J’apprécie          00
Ces Jacobins, du nom de l'ancien couvent parisien dans lequel ils s'installèrent, furent les fers de lance de la Révolution ; en cela, ils sont les modèles archetypaux des hommes de gauche, tant dans leur conception du monde que dans leur psychologie profonde, et tant dans leurs méthodes sans scrupules que dans leurs intentions naïves. D'abord, ce sont essentiellement des hommes de la classe moyenne, « Entre les deux extrêmes, dans la couche inférieure de la bourgeoisie et dans la couche supérieure du peuple », assez éduqués pour s'élancer vers la pensée, mais pas assez pour ne pas s'y élancer fatalement de travers : ils ont des idées simples mais des raisonnements compliqués, usant de notions trop grandes pour être vraiment comprises, mais assez pour être fantasmées et promptement utilisées : l'Homme, la Raison, le Contrat social, la Liberté, l'Égalité, le Peuple, les Tyrans - que des grands mots qui reviennent sans cesse dans leurs discours et qui agissent comme des formules magiques dans leurs cerveaux. C'est comme aujourd'hui avec les nouveaux gauchistes de la tendance « woke » : ils ont un charabia qui leur est propre et qui agit sur eux comme des incantations. « Racisme systémique », « agent cultivant », « patriarcat », « déconstruction » et j'en passe de plus absconses encore, sont des fantasmagories qui remplacent aisément la pensée. À l'aide de deux ou trois concepts, les hommes de gauche croient pouvoir non seulement décrypter le monde comme il convient, mais en plus devoir lui faire la guerre. C'est encore la conséquence d'esprits fondamentalement moyens, de demi-habiles de l'intelligence; d'hommes qui, commençant à penser, se fatiguent en réalité très vite, et ont par conséquent besoin de grandes notions commodes pour paresseusement s'y avachir.
Dans les conceptions des Jacobins, il y a un Bien et un Mal, c'est absolument certain; mais ceux-là sont d'un genre nouveau. Ces catégories ne sont plus purement morales, elles sont désormais inscrites dans une temporalité : le Bien, c'est le progrès et ce qui y participe, et le Mal, c'est tout ce qui le retarde. Les valeurs nous venaient autrefois des dieux, et voilà qu'elles nous viennent dorénavant des horloges. Il faut donc se débarrasser des dilatoires, des retardataires et des oppresseurs pour le salut de l'humanité : c'est tout leur programme. Ils ne furent jamais majoritaires, comme les bolcheviques ne le furent jamais, eux non plus, pas plus que les minus gauchistes de nos universités ne le sont de nos jours, mais qu'importe : ils sont les plus dogmatiques et les plus zélés ; c'est tout ce qui compte. Nassim Nicolas Taleb, et d'autres avant lui (pensons à Gustave Le Bon, par exemple) ont expliqué que seules « les minorités agressives » parvenaient à obtenir ce qu'elles souhaitaient au milieu de majorités souvent amorphes et passives.
Commenter  J’apprécie          00

Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (53) Voir plus




{* *}