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EAN : 9782351782552
400 pages
Gallmeister (03/03/2022)
3.74/5   25 notes
Résumé :
À Riverford, petite ville durement frappée par la crise économique, la population se noie dans l’ennui, l’alcool et la drogue.

Quentin Davoll, vieille gloire du basket, est assassiné. Fils unique de l’homme le plus puissant de la ville, il était haï de tous pour ses activités de banquier - et parce qu’il était une brute raciste.

Frank Yama, le flic chargé de l’enquête, a été l’une de ses victimes au lycée. Avec le shérif Julius Franco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Pour son troisième roman, Todd Robinson, change de cap (et de série !) et nous améne à Riverford, un coin paumé d'où il ne fait pas bon être natif...

Le début a été un peu complexe (beaucoup de personnages interviennent , tous aussi importants les uns , les autres, mais il finit par se dégager comme un tableau narratif..


On a deux flics, qui de par leurs origines ethniques ont passé une mauvaise enfance à Riverford. Aujourd'hui, leur harceleur ( l'héritier le plus riche de la ville), est mort assassiné et comme dans un jeu de quilles, pas mal d'autres décés (soudains, brusques, accidentels, pas programmés !), vont avoir lieu les uns après les autres. de quoi débarasser Riverford de toute sa vermine, me direz-vous ?
Oui. Certes, Mais sur le moment Frank Yamaguchi le flic chargé de l'enquête et son supérieur, le black, Franco, ne penseront qu'à faire leur boulot, quitte à s'arranger un peu avec la loi. Qui s'en rendra compte ?
Personne.
Personne ne vient jamais à Riverford, de son plein gré.
Entre les ivrognes, les fabriquants de meth, les fils d'ivrognes, les gens qui ont perdu le goût de vivre, les cinglés, les paumés, Yama et Franco ont l'embarras du choix, au niveau suspects. Encore faudrait-il qu'ils aient du temps à consacrer à cette enquête. C'est qu'il s'en passe de drôles à Riverford...
Un vrai jeu de quilles...


Un peu moins marrant que l'excellent (le divin ) " Cassandra " (et sa suite), ce roman a le bon goût d'avoir le goût de l'Amérique, celle des ♫ dingues et des paumés♫, celle de l'Amérique qui est au fond du trou...
♫ Noir, c'est noir, il n'y a pas d'espoir...♫

Heureusement qu'il y a Annie, la femme de Yama, ce dernier ,et son pote Franco pour redonner de la lumière à ce monde de brutes ; la fin est joliment tendre ...
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« Ne faites jamais chier un Bojarski » !

Achetant Les Morts de Riverford de Todd Robinson – traduit par Alexis Nolent - je me faisais un plaisir de retrouver Boo et Junior, héros barjots de ses deux précédents opus. Same player do not shoot again : place ici à Cam et Bork, deux frangins que tout oppose mais que la mort de Duncan, leur père, va à nouveau réunir, pour le pire plus que le meilleur.

Mais parallèlement, dans leur petite ville de Riverford en Nouvelle Angleterre où la désindustrialisation a durablement installé la misère, le fil du banquier-magnat local est retrouvé assassiné en pleine rue. Exécuteur des basses oeuvres de recouvrements ou d'expulsions de son père, ses nombreuses victimes sont autant de coupables putatifs.

Lancé aux trousses de son frère, Cam va rapidement lui découvrir des raisons d'avoir trempé dans le meurtre. Comme Franck et Julius, les flics en charge de l'enquête. Mais au fil des pages, cette histoire devient presque accessoire, tellement le sujet du livre est ailleurs.

Car après tant d'autres, Robinson rejoint à son tour la cohorte des auteurs US qui décryptent cette Amérique des laissés pour compte. À Riverford, les plus heureux sont ceux qui en sont partis. le désoeuvrement, la petite délinquance et la meth occupent les plus jeunes, tandis que la survie au quotidien est la préoccupation des plus vieux.

Alors les maisons brûlent. Incendiées par leurs propriétaires plutôt que de laisser le banquier s'en emparer. Ou par leurs voisins pour faire fuir les dealers et junkies qui les squattent. Et les esprits et rivalité s'échauffent. « C'était la nouvelle Amérique, réduite aux dimensions d'un tout petit microcosme de stupidité. Et les gens se demandaient pourquoi Trump avait été élu ».

C'est bien traité mais n'apporte malheureusement pas grand-chose de nouveau sur ce sujet social. Heureusement, Robinson n'est jamais aussi bon que quand il décrypte les âmes et les duos humains : son approche de l'évolution des relations violentes mais fraternelles de Cam et Bork - et à un moindre niveau de celles de Franck et Julius - sonne juste. Et le regard qu'il pose sur eux est bienveillant et émouvant. Mais je le préférais sur Boo et Junior !
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Je l'ai lu, car c'était un Gallmeister . Maison d'édition dont j'ai beaucoup entendu parler.
Les morts de Riverford de Todd Robinson, ne me laissera pas un souvenir impérissable. Je me suis ennuyée.
Ce livre ne m'a pas plu, mais j'en lirais d'autres de cet éditeur.

Riverford, s'enfonçait dans le marasme économique. Les seules personnes, qui emménageaient dans cette ville, repartaient très vite.
Quand ils comprenaient, que la liaison ferroviaire qu'on leur avait fait miroiter entre Providence et Riverford, n'existerait pas.
"Et quand ils comprenaient que leur communauté idyllique de Nouvelle -Angleterre était peuplée d'ouvriers au chômage, le plus souvent saouls, ou pire, ils étaient endettés jusqu'aux yeux"
C'est là, qu'intervient en principe Quentin Davoll, fils de banquier. Raciste et pas un poil d'humanité.
Mais cette fois, il ne fera plus de mal à personne, car Frank Yama, policier, vient de constater son décès.
La liste des suspects, est très longue car tout le monde avait une dent contre lui.
Une ville, gangrenée par l'alcool, la drogue, le mal être.
vous ferez aussi la connaissance de la famille Bojarski, d'Albert et d'autres phénomènes du même genre.

Rien de bien nouveau dans cet Amérique de pauvreté, où le social n'est pas à l'ordre du jour.
Ce n'est pas un livre gai, malgré quelques boutades par moments. Une déception.
Ce n'est que mon opinion personnelle, d'autres l'ont aimé. A vous de vous faire votre avis.

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Todd Robinson, né en 1972, est un écrivain américain. Après divers boulots comme paysagiste, garde du corps, barman et videur (le commun de beaucoup d'écrivain américains, non ?) il crée une revue spécialisée dans la littérature noire et policière aux Etats-Unis. Il vit aujourd'hui dans le Queens à New York avec sa femme, son fils et un chat. Les Morts de Riverford, son troisième roman, vient de paraître.

Riverford petite ville du Massachusetts. Quentin Davoll est assassiné, c'était le fils de l'homme le plus puissant de la région avec cette particularité d'être aussi le plus haï de tous ! L'inspecteur Frank Yamaguchi et le shérif Julius Franco mènent l'enquête quand un autre mort s'ajoute au carnet noir, celle de Duncan Bojarski, un type pas vraiment recommandable…

Grosso modo je reprends le résumé proposé par l'éditeur, le seul possible après la lecture de ce roman. Mais, et là je le précise immédiatement, il ne s'agit pas d'un polar ! du moins pas dans le sens classique du terme, ce qui m'a terriblement déçu une longue partie de ma lecture jusqu'à ce que je réalise à quel genre de livre j'avais à faire.

Ce qui rapproche le roman du polar est très mince, certes il y a des morts et oui il y a un tandem de flics assez typique : copains d'enfance, Yamaguchi (dit Yama) est d'origine asiatique et Franco est Black, des couleurs pas très courantes dans le coin. C'est tout, car les enquêtes en elles-mêmes sont poussives et d'une lenteur frôlant l'inexistence. Quasiment pas d'enquête, des digressions pittoresques mais à n'en pas finir, un récit éclaté avec de multiples acteurs et intervenants dont on ne saisit pas réellement l'intérêt, après plus de cent pages je commençais à rédiger in petto un billet bien salé et puis…

Et puis j'ai compris où se trouvait l'intérêt de ce livre, quel était son but et son thème. Les pièces du puzzle ont commencé à s'imbriquer les unes dans les autres. Il s'agit d'un bouquin sur une petite ville américaine en pleine décrépitude, « Riverford était progressivement et sans aucun remords en train de se transformer en dépotoir humain. » Et c'est ce dépotoir que décrit l'auteur, la faune effrayante qui le peuple : des fous, des alcoolos, des brutes, des qui ont perdu un être cher au point de hurler la nuit dans les bois. Une ou deux scènes sont d'une grande puissance dramatique et visuelle et comme très souvent on peut le constater en littérature, la grande souffrance d'une bête (ici un chien) peut émouvoir plus que celle d'un homme. Plus le récit avance, plus l'on se prend d'empathie pour ces malheureux plus souvent minables qu'autre chose, plus l'émotion donne de l'épaisseur à ce bouquin qui débutait pourtant mollement. D'autres morts vont s'empiler sans être des crimes, d'ailleurs quand le roman s'achève quasiment tout le monde sera mort !

L'écriture très correcte est teintée d'un humour léger et imagé donnant au récit un ton très personnel. J'avoue j'en ai bavé durant un long début mais finalement le roman est potable.
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Cinq ans que je guettais un nouveau roman de Todd Robinson.
En 2017, je faisais la connaissance de Boo et Junior, les deux gros durs de Boston.
Mais ce n'est pas avec eux que revient Todd. Non, il nous amène Franck Yamaguchi et Julius Franco, respectivement flic d'origine japonaise et shérif « marron » dans la petite ville de Riverford.
Riverford est à l'image de beaucoup de petites villes et pas seulement américaines. Les jeunes sont partis tenter leur chance le plus loin possible quand ils le pouvaient. Il n'y a quasiment plus d'usines qui tournent, plus de boulot, des prix qui flambent, un pouvoir d'achat qui fond comme neige au soleil.
Souvent, la misère traine avec elle l'alcool et les drogues, pour oublier, pour survivre en se cachant derrière un voile d'inconscience.
Souvent, dans les romans en tout cas, il y a le gros dur, le vrai salopard, celui qui a fait sa fortune sur le dos des autres, celui qui commande et dont tout le monde a peur. Ses rejetons en profitent parfois pour terroriser les plus faibles, ceux qui n'ont pas la bonne couleur ou la bonne religion, ceux qui ne sont pas d'ici, ceux qui ont un handicap ou encore qui ne répondent pas aux critères de normalité que la société nous inculque.
Parfois il y a aussi un veuf violent et alcoolique. Un père qui a plutôt mal que bien élevé ses gamins. L'un le déteste, l'autre l'adule.
Et, dans les romans de Todd Robinson, il arrive que le magnat local et le raté non moins local soient tous les deux assassinés pour le bonheur de la quasi-totalité des habitants qui préfèreraient faire une fête en l'honneur de celui qui les a débarrassés des indésirables plutôt que d'aider Franck et Yama à trouver le coupable.
Avec un humour toujours aussi féroce qui réserve aux lecteurs quelques éclats de rire incontrôlable, Todd Robinson dresse un roman très sombre d'une petite ville somme toute classique. Il explique, s'il est encore besoin de le montrer, ce que l'alcool, l'obscurantisme, la xénophobie ont comme dénominateur commun : la misère, la bêtise ou plus probablement la méconnaissance de l'autre et le défaut de maîtrise de sa propre vie.
Y-a-t 'il encore quelque chose à sauver à Riverford ?
Encore une fois, Todd Robinson a insufflé à son roman noir une quantité stupéfiante d'humour et d'humanité et encore une fois, le charme opère sans aucun mal.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Duncan détestait La Roue de la Fortune. Il était convaincu, absolument convaincu, que c'était truqué et qu'il y avait un singe dressé sous la roue.
Une fois, des années plutôt, Cam avait rigolé de la théorie du complot de son père, suggérant, sans la moindre trace de sincérité, que c'était peut-être un nain, sous la roue.
Duncan l'avait regardé, comme s'il était complètement idiot.
- Bien sûr que c'est un singe, couillon. Tu crois pas qu'un nain déballerait tout après une ou deux bières? Et il suffit d'une ou deux bières pour saouler un nain. Tu peux pas faire confiance à un nain bourré.
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Le problème, c'est que Riverford n'était pas la Frontière, ni le Far West, ni même le putain de Sud rebelle. Les bandits à la mode sudiste dans le Nord-Est n'étaient que des racailles blanches criminelles. Personne n'écrivait de chansons sur leurs exploits.
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Ils l’avaient prénommé Franklin, bon sang ! Ils auraient pu facilement choisir Akira ou Ryu... Les Yamaguchi voulaient être considérés comme de “bons immigrants”, faisant de leur mieux pour se conformer à tous les clichés de l’américanité. Ils voulaient que leur fils s’adapte aux normes culturelles de leur pays d’adoption. Un prénom à consonance étrangère l’aurait encore plus singularisé.
Les Yamaguchi vivaient en Amérique, leur fils était un Américain.
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Le moteur tournait et la radio était allumée. Albert attendait que la chanson suivante commence, pendant que l'animateur bavardait. Il espérait que ce serait Bruce Springsteen. Albert espérait toujours que la chanson suivante serait de Bruce Springsteen, même quand la dernière chanson était déjà de Bruce Springsteen.
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La main tremblante, elle prit quelques petites gorgées, l'air épuisée par l'énergie qu'elle avait dû dépenser pour l'empêcher d'appeler l'ambulance. [ alors qu'elle est en phase terminale de cancer... ].
Parce qu'elle n'en avait pas les moyens.
Dieu bénisse l'Amérique.
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Videos de Todd Robinson (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Todd Robinson
Cercle polar : quand les héros s'incrustent. .Cercle polar : quand les héros s'incrustent. Allez savoir pourquoi ! Il arrive parfois q'un héros s'impose à un auteur, jusqu'à ne plus le quitter, jusqu'à vieillir ensemble. le phénomène n'est pas nouveau. Philip Marlowe et Raymond Chandler, Agatha Christie et Hercule Poirot, Arthur Conan Doyle et Sherlock Holmes sont des couples mythiques. Et le phénomène se poursuit, plus encore peut-être depuis le succès des séries télévisées. Fred Vargas et son commissaire Adamsberg, Michael Connelly et Harry Bosch finiront pas fêter leurs noces d'or pour le plus grand bonheur de leurs lecteurs. Car le plaisir est grand, en ouvrant chaque nouvel épisode de leurs aventures, de prendre des nouvelles de ces amis de papier comme on s'inquiète de la santé de nos proches. Matt Scudder va-t- il replonger dans l'alcool, se demandait-on à chaque épisode de la série de Lawrence Block. Ces héros que l'on dit récurrents sont plus nombreux que jamais, en voici trois que vous ne connaissez peut-être pas encore... « le Joker » de John Burdett (Presses de la Cité) « Une affaire d'hommes » de Todd Robinson (Gallmeister) « Aux vents mauvais » de Elena Piacentini (Au-delà du raisonnable)
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