Les romans historiques, particulièrement s'ils se passent pendant la seconde guerre mondiale, c'est mon truc. J'ai parfois un peu plus de réticence avec les histoires qui se passent dans les camps: j'ai toujours peur du sensationnalisme, mais aussi d'un manque de nuances dans le traitement des personnages.
Après la conteuse d'Auschwitz, qui m'a valu un coup de coeur mais que j'ai trouvé très difficile émotionnellement, je suis malgré tout repartie en Allemagne avec
La femme de l'officier. A Dachau, plus précisément. Dans les années 30, Annaliese a épousé Hans alors qu'il n'était qu'un simple mais ambitieux médecin. Bien que les idées du parti nazi ne soient pas du tout les siennes, Hans a vite compris que pour progresser et monter les échelons, il fallait intégrer les bons cercles. Devenu SS par opportunisme plutôt que par conviction, il se voit nommer médecin au camp de concentration de Dachau.
Mais quand il découvre le prix humain à payer pour mener ses recherches, Hans change. Il se renferme. Annaliese ne le comprend plus.
Petit à petit, cette dernière va se rapprocher d'Alexander, le prisonnier de guerre russe qu'Hans a "embauché" pour travailler chez eux.
J'ai lu beaucoup de romans sur cette période, et pourtant j'ai trouvé celui-ci assez original. J'avais un peu peur de l'aspect "romance", peur que cela ne tombe comme un cheveu sur la soupe, manque de crédibilité (qui penserait à l'amour dans des circonstances aussi rudes?). Et effectivement, je dois dire que ce n'est pas du tout l'aspect du roman que j'ai préféré. Mais en même temps, je trouve que c'est loin d'être le point principal du roman, même si le résumé se focalise beaucoup sur cela.
J'ai lu un commentaire qui dit "il y a les gentils, il y a les méchants". Et justement, je ne suis pas d'accord. Ce qui m'a intéressé ici, c'est qu'on n'a pas des personnages lisses ou unidimensionnels (à l'exception d'Alexander qui pour le coup, ne m'a pas fascinée. Je l'ai trouvé un peu "mou", balloté par les événements et les décisions des autres, mais à la réflexion, c'est tout à fait logique: c'est juste quelqu'un qui essaie de se faire discret pour survivre).
Mais non, Hans n'est pas le vilain médecin sans coeur qui prend plaisir à faire souffrir les détenus du camp de concentration, et Annaliese n'est pas l'oie blanche innocente qu'elle parait au début du livre.
Tous deux font des choix répréhensibles, à un moment ou à un autre, par intérêt. Contrevenir à ses idéaux, accepter de fermer les yeux sur ce que l'on sait intolérable... ils le font tous les deux finalement.
Je ne développerai pas davantage l'histoire, je préfère vous laisser la découvrir, mais j'ai vraiment apprécié ce roman qui m'a paru différent de ce que j'avais déjà lu.