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sur 173 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Espace. 2173. Des vaisseaux spatiaux baptisés « Orca » arpentent l'univers avec à leur bord un équipage réduit de deux personnes. Ce sont des mineurs d'espace-temps, des spécialistes capables de générer des trous de ver et dont la mission est de cartographier l'univers, tenter de déceler une éventuelle forme de vie extraterrestre, mais surtout de mettre la main sur de l'antimatière grâce à laquelle les Experts (les IA présentent à bord des vaisseaux) ne dépendront plus des centres de calcul quantiques terrestres. En gros, l'objectif est de pouvoir construire des ordinateurs quantiques de poche, transportables dans l'espace. Pourquoi faire ? Et bien personne n'a l'air de véritablement le savoir, mais beaucoup sont convaincus qu'il s'agira d'une révolution technologique exceptionnelle pour l'humanité. C'est dans ce contexte que l'on fait la rencontre de deux équipages occupants respectivement les Orca 7131 et 7013. le premier est dirigé par deux femmes, Sara et Slow, qui, suite à un problème technique imprévu, vont se retrouver piégées et dans l'incapacité de refermer le trou de ver qu'elles ont fait apparaître ce qui, à terme, risque de représenter un risque pour l'humanité. le second est quant à lui commandé par un vétéran dont c'est la dernière mission et son jeune subordonné à qui l'Agence va demander de tenter de secourir l'Orca égaré. Outre celui des équipages des deux vaisseaux, le lecteur va être amené à suivre le point de vue de plusieurs personnages sur Terre, qu'il s'agisse de membres de l'Agence chargés de prendre des décisions concernant la mission ou de membres de la famille de Sara, la capitaine de l'Orca défaillant. Parmi eux Mia, la fille de Sara, partagée entre la peur de perdre sa mère et le ressentiment qu'elle éprouve envers cette dernière qui préfère manifestement passer l'essentiel de son temps dans l'espace plutôt qu'à ses côtés, mais aussi Ness, la compagne de Sara, ou encore le père de cette dernière.

Le roman alterne régulièrement entre les différents points de vue, ce qui permet de rendre le récit dynamique et de se faire une idée précise de l'évolution de la situation. L'intrigue est plutôt bien ficelée et relancée en permanence par de nouveaux rebondissements qui permettent de maintenir l'intérêt du lecteur en éveil jusqu'à la fin. La conclusion apportée est pour sa part satisfaisante puisqu'elle permet de résoudre la problématique liée à l'arc narratif exposé ici, mais quelques points plus marginaux restent en suspens et seront vraisemblablement éclaircis par Pierre Raufast dans les volumes à venir puisqu'il s'agit là du premier tome d'une trilogie (« La trilogie baryonique »). Une série que je ne continuerais pas, ce premier opus m'ayant laissée un sentiment pour le moins mitigé, et ce en dépit des aspects positifs évoqués plus haut. Parmi les éléments qui m'ont le plus refroidie figure la surabondance dans la narration d'explications scientifiques ou techniques qui ont pour effet d'alourdir le texte, voire de le rendre à certains moments totalement rébarbatifs. Voici, à titre d'exemple, un extrait de dialogues figurant dans le roman : « Les premiers ordinateurs quantiques avaient beaucoup de difficultés à maintenir des états quantiques superposés dans la durée. Il y avait toujours une perturbation qui engendrait une décohérence de la fonction d'onde. Les algorithmes quantiques ne fonctionnent que lorsque les qubits sont dans un état quantique superposés, quand ils ont plusieurs valeurs à la fois. » Et l'interlocuteur de répondre : « Jusque-là, ça va. » Ah ba non, pas pour moi qui ai décroché au bout de la deuxième phrase. Ces explications jargonneuses et alambiquées ont de plus la fâcheuse tendance à ne servir à rien (on comprend très bien de quoi il est question sans avoir à se farcir tout le volet technique) et surtout à être exposées de façon maladroite. le roman fourmille en effet de dialogues artificiels au cours desquels un personnage fait réviser un autre qui ânonne alors sa leçon sur telle notion de physique ou tel rappel historique. On a vu plus subtil…

Parmi les autres reproches que l'ont peut faire concernant ce premier tome figure le manque de consistance des personnages. Ces derniers sont en effet caractérisés bien trop rapidement et ont tendance à tourner en rond, ressassant encore et encore les mêmes pensées. L'un est tiraillé entre son devoir et la perspective de bénéficier d'une retraite bien méritée, l'autre revendique de jouir de la liberté qui lui est accordée dans l'espace sans guère se soucier de sa famille sur Terre, une autre encore passe son temps à tenter de combler l'absence de sa compagne : autant de personnages qui pourraient être attachants mais qui, pourtant, ne parviennent jamais à toucher le lecteur. Les raisons sont multiples mais tiennent à mon sens surtout à l'absence de surprise : on les cerne tous très vite, et ce dès les premières pages, et notre avis sur chacun d'entre eux ne se verra que confirmé, sans que jamais rien ne vienne nuancer notre première impression ou apporter une petite touche de complexité. Il en résulte une indifférence totale pour le sort des équipages des deux vaisseaux, et ce d'autant plus qu'ils semblent de toute façon accepter leur sort avec philosophie, ce qui ne fait que limiter encore davantage le caractère dramatique de l'histoire. En effet, les membres de l'équipage de l'orca disparu vont faire une découverte totalement improbable qui va les enthousiasmer et leur faire totalement oublier (et nous avec) la précarité de leur situation. L'intrigue utilise pour l'occasion des ficelles assez grosses, ce qui vient freiner encore davantage l'immersion du lecteur. Certes, la découverte réalisée titille la curiosité mais celle-ci était de toute façon tellement attendue qu'on aurait pu espérer là aussi davantage de surprise.

Autre bémol, et non des moindres : le futur qui nous est présenté ici m'a semblé totalement déconnecté des préoccupations de notre société. le problème causé par le réchauffement climatique est ainsi balayé d'un revers de main dans la mesure où, certes, des milliards d'êtres humains ont péri lors de la « Grande migration » mais, fort heureusement, la science est manifestement parvenue à sauver ceux qui restaient. Circulez, il n'y a rien à voir. le mode de vie des habitants du XXIIe siècle n'a ainsi pas grand-chose de différent du notre, ce qui paraît aujourd'hui totalement improbable pour beaucoup de monde. La seule véritable différence entre la société actuelle et celle mise en scène ici tient au fait que les individus sont encore plus connectés puisque des robots personnels et personnalisés accompagnent les enfants de la naissance à l'âge adulte. Cette thématique est intéressante et permet à l'auteur de mettre en scène un clivage générationnel entre des plus vieux qui ont grandi sans ces « robots-nounous » et qui considèrent que leurs descendants sont trop choyés, et des jeunes qui s'en remettent aux IA pour la plupart des aspects de leur vie, qu'il s'agisse de lire un livre, de côtoyer telle ou telle personne ou de se spécialiser dans telle ou telle discipline. le personnage de Diego, le petit-ami de Mia particulièrement méfiant vis-à-vis de ces nouvelles technologies, permet d'ailleurs d'apporter une touche critique intéressante concernant l'absence de libre-arbitre des individus puisque les « Sofias », ces fameux robots, sont programmés pour analyser la personne dont elles ont la charge et lui proposer les activités ou les lectures qui lui correspondent le plus, sans qu'on puisse être certains que, sans son influence, les choix effectués auraient été les mêmes. le problème, c'est que cette approche critique est presque totalement balayée par la radicalisation du jeune homme qui sombre peu à peu dans le complotisme et perd toute crédibilité aux yeux du lecteur, alors même que certains de ses arguments premiers étaient pertinents.

« La tragédie de l'orque » est le premier tome de « La trilogie baryonique » dans laquelle Pierre Raufast met en scène des mineurs d'espace-temps arpentant l'univers en quête d'antimatière. Quoique bien rythmé et ponctué de nombreux rebondissements, le roman ne parvient pas véritablement à convaincre pour une multitude de raisons, parmi lesquelles une vision du futur uniquement tournée vers la science et ses innovations, mais aussi l'utilisation d'un jargon scientifique et technique rendant la lecture rébarbative.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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De bonnes idées mais trop de longueurs pour moi.

J'aime lire de la SF de temps en temps. J'aime m'embarquer dans les étoiles et rêver de ce que je ne pourrais jamais voir.
C'est donc avec plein d'entrain que j'ai commencé cette histoire de sauvetage spatial !
Malheureusement mon enthousiasme s'est vite retrouvé refroidi du fait de la lourdeur du récit.

L'auteur nous balance en énormes paquets parfois indigestes le passé de la Terre, comment nous en sommes arrivés là, souvent en début de paragraphe coupant court à chaque fois au peu d'action que l'on pourrait trouver.
Il faut attendre plus de cent pages avant que l'intrigue ne débute réellement et là encore l'auteur entrecoupe l'histoire de détails qui alourdissent le roman (par exemple il nous détaille en long en large et en travers toute l'origine d'une entreprise. Quelques lignes ou paragraphes auraient suffit. Non ici il y en a sur 3 pages).
Ce n'est qu'un exemple, mais du coup que ma lecture fut laborieuse !

Autre point noir : je n'ai absolument pas accroché aux personnages que j'ai trouvés trop caricaturaux, trop stéréotypés (l'ado difficile qui hurle sur tout le monde, le petit copain militant et complotiste, le grand-père « c'était mieux avant, les jeunes sont devenus sans cervelle », le méchant capitaliste...). Bref ils manquent sincèrement de finesse dans leur développement et je ne me suis malheureusement attachée à aucun d'eux.

Et le summum : la cause de l'avarie. Pour moi ce n'est absolument pas crédible.

Je ne doute pas que ce livre trouvera son public. Je pense juste que je m'attendais à autre chose, avec plus de peps (comme la saga des Honor Harrington, le projet dernière chance, ou encore la Trilogie Lazare en guerre).
Ce roman n'est tout simplement pas fait pour moi.

Je remercie tout de même chaleureusement les éditions Aux forges de Vulcain, ainsi que NetGalleyFrance pour la découverte de ce roman SF.
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Je suis mitigé de ma lecture et c'est réellement frustrant. La Tragédie de l'orque est un roman prometteur, l'idée du roman, la trame, tout cela est prometteur ! Mais y'a un mais et ça casse tout.

Ça casse tout car vraiment, je sens le potentiel de cette trilogie, je le sens dans ma lecture et ça me fait grincer les dents de frustration. le plus grand problème de ce roman, c'est l'intégration des faits scientifiques dans la narration. Les premiers chapitres et les premiers dialogues des personnages sont des questions-réponses qui reprennent l'histoire de la migration et les mécanismes scientifiques, eux-mêmes très sérieux et très compliqués. Je n'ai pas réussi à lire la couleur de nos héros et héroïnes, je n'ai pas réussi à les visualiser en tant qu'individus pendant le tiers de ma lecteur, agacé par cette lecture encyclopédique.
Comme nous rencontrons Slow, Maria, Youri, Tom et tous les autres à travers la construction de l'univers du roman, nous ne les voyons pas dans leur entièreté. Slow comme Mia ont été le long de ma lecture des clichés qui parlent. La première est très intelligente, elle le sait, on le sait. Il y a quelque chose d'agaçant chez elle qui la rend peu réelle, trop blanche. Ce qui m'a réellement frustré, c'est que les personnages prennent leurs couleurs que durant les cents dernières pages. J'ai enfin commencé à m'attacher à eux, à les comprendre, à être en empathie avec elleux… Et bim ! c'est fini.

Dans les bons trois quarts de l'ouvrage, il y a que deux nuances : le blanc et le noir. J'ai trouvé les revirements des personnages, leurs décisions, réactions artificielles, rapides et grossièrement expliquées. Je pense notamment au demi-tour de Youri ou encore les séquences politiques sur Terre.
De cette manière, le suspense est mal géré. Je n'ai pas été surpris dans ma lecture, j'ai vraiment eu l'impression que les indices laissés par l'auteur n'ont pas été assez enfouis dans le sable.
En réalité, j'ai eu l'impression de lire des notes de préparations, une alpha d'une épreuve non-corrigée. Une longue introduction à cette Trilogie baryonique. Et comme je l'ai dit à plusieurs reprises : c'est frustrant ! Parce qu'à la fin, j'étais enfin investi dans ma lecture, j'étais prêt à en savoir plus, à me poser des questions. Mais c'est fini, et c'est dommage.

De ce fait, je suis mitigé. Beaucoup de potentiels mais tant d'agacements ! Je suis curieux de la suite, la fin de la Tragédie de l'Orque a éveillé ma curiosité mais je crains me retrouver face à deux cents pages d'informations pour cent pages d'intérêts.
Lien : https://lamouchequilouche.wo..
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