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EAN : 9782384820573
Philippe Rey (04/01/2024)
3.61/5   14 notes
Résumé :
Gisèle Pineau interroge la possibilité de vivre avec les ombres des ancêtres. Le roman vibrant de générations marquées par l'histoire commune de l'esclavage.

Margy et Yaëlle vivent en Guadeloupe. Pour ces amies-sœurs, tout se partage depuis l'école maternelle : les premières fois avec des garçons, les épreuves du bac ratées, les danses et sorties la nuit, les rêves d'une vie d'artiste, la violence des hommes et la foi en leur rédemption. Quand, à la d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tout d'abord, je voudrais remercier très chaleureusement Babelio et sa masse critique et les éditions Philippe Rey de m'avoir permis de recevoir et lire ce roman.
Quelle lecture! Pour moi, c'est un grand roman, passionnant et important dans ce qu'il dit.
Tout commence par Margy et Yaëlle, dite Yaya, deux jeunes guadeloupéennes qui voient la France (métropolitaine) comme porte d'entrée de leur réussite, et acceptent d'être les mules pour une petite bande de dealers sévissant sur l'île. Si pour Margy, l'aller-retour en avion de la Guadeloupe à Paris, une trentaine de boulettes de cocaÏne dans le corps, se passe sans accro, celui de Yaya se transforme vite en enfer. Les capsules se rompent, la jeune femme fait une overdose et se retrouve dans le coma dans un hôpital parisien. Heureusement, sa tante Annette vit dans la capitale et s'occupe d'elle, bientôt accompagnée de Margy qui fuit l'île de peur de représailles. Commence une cohabitation à trois, trois femmes blessées par la vie se reconstruisant ensemble.
Yaya, pendant sa convalescence, entend l'histoire d'Agontimé, première femme parmi ses ancêtres à avoir été déportée de l'Afrique pour les Antilles 150 ans plus tôt, laissant une enfant dans son pays, donnant la vie à trois autres avant de se jeter dans la rivière avec la dernière qui sera, heureusement, sauvée, et donnera naissance à toute une lignée dont Yaya et Annette sont les descendantes.
Ce roman est l'occasion pour Gisèle Pineau de déployer l'histoire de l'esclavagisme et du traumatisme subi par tous les descendants d'esclaves, un sujet d'actualité qui tente d'expliquer le malaise toujours actuel dans la population afro-américaine.
C'est un roman magistral qui nous amène de la France à l'Afrique et de l'Afrique au continent américain, Québec, Etats-unis et Caraïbes par le biais de l'esclavagisme. Grâce à la démocratisation des regroupements par L ADN, des liens familiaux ancestraux se retissent entre les trois continents, réécrivant l'histoire d'un traumatisme de plusieurs siècles.
Je n'avais jamais lu une telle évocation de l'Histoire guadeloupéenne et l'impact qu'elle a encore sur la génération actuelle, le tout d'une écriture totalement maîtrisée. Quant à ces femmes qui peuplent le livre, elles sont éminement fortes malgré leurs fragilités et on ne peut qu'être admirative face à leur lutte pour vivre au-delà de leurs traumatismes passés.
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Paru aux éditions Phillipe Rey le 4 Janvier 2024, La vie privée d'oubli est le dernier roman de Gisèle Pineau, romancière française d'origine guadeloupéennes, autrice notamment des “Papillon de la cité” ou encore “Cent vie et des poussières” .

Tout au long de son ample et lyrique récit, Gisèle Pineau Dépeint une murale picturale qui s'étale sur plusieurs siècles de colonisation, d'esclavage et de suprématie.

Une sorte de longue symphonie bien orchestrée où chaque récit individuel s'entrelace pour restaurer l'essence de cette tragédie de l'histoire moderne, dont le souvenir a été trop souvent éclipsé.

La vie privée d'oubli est le portrait mélé de plusieurs générations de femmes déracinées, et sonde le poids des héritages sur la manière dont on mene nos vies, face au poids du destin et l'impact du livre arbitre.Un texte puissant d'où transpire l'importance des ancêtres ainsi que de leur présence alliant alors passé et présent.

Une narration forte et envoutante pour des allers retours entre Métropole et Guadeloupe, qui poursuit le travail entrepris depuis de longues années par Gisèle Pinveau pour explorer de facon presque sociologique ou enthomologiste la condition des femmes à travers leurs espoirs, leurs aspirations et leurs souffrance. Un grand roman de cette rentrée littéraire !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Voici un roman super bien écrit, avec des exercices de style et des changements de points de vue intéressants.
Ce roman est une toile tissée à travers tous les continents et les âges, il retrace la logue Histoire du colonialisme, de l'esclavage par le biais des anciens, des ancêtres, qui se souviennent (privés d'oubli) ; mais il montre aussi l'esclavage moderne à travers les jeunes femmes d'aujourd'hui. le monde poreux des esprits permet une exploration sensorielle du passé et du présent ; tout en restant un ouvrage très ancré dans notre réalité, notre actualité, évoquant par exemple la crise sanitaire, mais aussi tout un tas d'autres actualités récentes et mondiales.
Ce livre est une histoire de famille, on suit la sève, le maillage, d'un arbre généalogique aux nombreuses ramifications, aux destins nombreux sur tous les Continents. Un ode à la connaissance de ses racines, de sa propre histoire, de l'importance de savoir doù l'on vient pour être mieux connecté à la grande Histoire.
Les personnages sont attaches et forts. Mais je trouve qu'on languit sur la fin, on tourne un peu en rond, c'est dommage, mais le livre vaut le détour.

Merci à Babelio et aux éditions Philippe Rey qui m'ont permis de recevoir ce roman dans le cadre d'une Masse Critique. (Un merci tout particulier à Marie Dorcelus qui a pris la peine de me renvoyer le livre car le premier exemplaire n'était pas parvenu jusqu'à moi !)
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Je découvre avec ce livre l'autrice guadeloupéenne Gisèle Pineau, qui elle, m'embarque dans un voyage de l'Afrique à la Guadeloupe, en passant par la métropole et le Canada, tout en traversant les siècles. Nombreuses sont les héroïnes qui peuplent ce livre. Dans la partie contemporaine on rencontre les guadeloupéennes Margy et Yaëlle, la nigériane Joycy et la métisse Maya. On remonte un peu le temps avec la jeunesse d'Anette, tante de Yaëlle, et bien plus loin encore avec l'ancêtre Agontimé.

Le point commun entre ses femmes est la souffrance. Les contemporaines tentent de se (re)construire, chacune à leur manière. L'une finit entre la vie et la mort suite à une overdose en jouant la mule, l'autre fuit les dealers qui ont tué son compagnon tout aussi peu fréquentable, une autre a échappé à des réseaux de prostitution, une autre encore s'est exilée pour cacher un secret et la dernière tente de percer le mystère de ses origines incertaines. Leurs vies, tels des fils, vont se croiser, s'emmêler parfois.

J'ai vraiment vécu une lecture en demi-teinte. D'abord, j'ai été charmée tout le long par l'écriture poétique de l'autrice. J'ai évidemment été touchée par ces destins féminins, ces femmes résilientes et sororales. La partie présent m'a vraiment plu, avec ces différentes thématiques, la famille, les choix de vie, la Guadeloupe moderne, etc.

Néanmoins, moi qui habituellement adore les grandes sagas familiales sur plusieurs siècles et continents j'ai été assez déçue. Déjà dans le présent il y a beaucoup de protagonistes qui gravitent autour des cinq héroïnes, et on se déplace dans plusieurs pays. Cela aurait été bien suffisant. Mais la partie passé m'a complètement perdue : trop de noms, de dates, de thématiques, c'est assez embrouillé et difficile à suivre. Ajoutez à cela un côté ésotérique qui remet encore un peu plus de flou et j'ai trouvé ces parties bien longues.

Je retiens donc les parties contemporaines et la plume de l'autrice, mais pour moi elle a trop voulu en dire, cela part dans tous les sens. Je comprends l'intérêt de remonter aussi loin, pour l'aspect psychogénéalogique et l'histoire africaine, mais cela aurait gagné à être allégé.

Je n'ai vu aucun avis sur instagram et seulement deux sur Babelio donc si vous l'avez lu manifestez-vous ! Connaissiez-vous cette autrice ?
Lien : https://www.instagram.com/ni..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Elle ne les compte plus depuis un siècle révolu Elle ne peut changer le cours de leur vie, ni les alerter d'un danger, non plus les guider sur les voies qu'ils empruntent, Elle ne peut que les regarder simplement aller et venir par monts et par vaux, subir, trimer, tromper la faim, combler les heures de toutes les façons . parfois ils rêvent, crient et chantent la vie, en attendant la fin. Elle se prend alors à rire, chanter et rêver avec eux.
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