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EAN : 9782710327400
332 pages
La Table ronde (21/04/2005)
3.14/5   7 notes
Résumé :
Rien de ce qui est sportif n'est étranger à Jacques Perret. Cycliste de naissance, il a suivi, depuis 1937, une bonne douzaine de Tours de France, célébrant, en 1958, «l'héroïque innocence du vélo dans un monde ravagé par le pétrole où il n'est question que d'Irak et de Jordanie». Inconditionnel du rugby, «ce ballon à deux bouts», il ne dédaigne pas pour autant les footballeurs «qui ont tant d'esprit dans les pieds», raffole de la boxe, du tennis, du fleuret, des st... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre est fait d'articles parus dans différents journaux dont les plus connus sont "Le Journal" et "L'Equipe". Des articles sur le Tour de France cycliste des années 1937 et 38 pour le premier et 1952, 54, 58 pour le second.
Mais pas seulement (malgré l'illustration de couverture de l'édition de chez Julliard qui peut porter à confusion) car il est aussi question de baskets, de rugby, de football, de tennis et de bien d'autres sports.
C'est d'ailleurs dommage de n'avoir pas en référence du texte le numéro du journal et sa date de parution exacte. Les chineurs auraient été contents.
C'est un livre qui se picore. On peut y trouver sa lecture au hasard.
Ce qui est pratique en période de vacances quand les activités sont nombreuses.
Jacques Perret fait étalage de toute sa verve empreint d'un certain humour. Il y a des bons mots, des trouvailles de journaliste, mais aussi parfois la flèche passe à coté de la cible et tombe à l'eau...
Vous comprendrez que c'est inégal et j'ai regardé l'auteur faire son numéro de jonglerie avec un sourire de commisération.
Je me souviendrai des citations que j'ai relevé pour les glisser dans Babelio. Pour le reste, je crains que cela ne disparaisse rapidement de ma mémoire.
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J'étais loin d'imaginer que Perret pouvait aussi écrire comme un cochon des choses aussi peu sympathiques qu'insignifiantes. J'ai été si souvent émerveillée par Perret que c'est une mauvaise surprise de taille. La raison de cet échec est assez évidente: Perret méprise son sujet. Il méprise les sportifs, il méprise le sport. Et ce mépris est inspiré par une arrogance injustifiée, par un tropisme culturel de trou du cul petit-bourgeois que je ne soupçonnais pas chez Perret.

Car le sport, à l'époque, était très différent du sport d'aujourd'hui. C'était une activité 1/autochtone, 2/d'amateurs. Pas une fête des singes. On pouvait ne pas aimer, c'est le droit le plus absolu de Perret, mais on n'avait aucun mobile valable de mépriser des gars qui allaient boxer à la sortie de l'usine comme dans le merveilleux L'Air de Paris de Marcel Carné, avec Jean Gabin. Il y a chez Perret, ici, du mépris de classe sans réflexion que je n'aime pas.

On pouvait écrire de grandes pages, poétiques, émouvantes, épiques sur le sport, comme Henry de Montherlant ou Emmanuel Legeard. On pouvait écrire des pages ironiques, mais pleines de tendresse sur le sport comme celles d'Antoine Blondin ou celles de René Fallet. Les amateurs de cinéma se souviendront du Triporteur avec Darry Cowl: "le vrai football, Messieurs..." Les footballers n'étaient pas pris au sérieux, et les supporters encore moins, mais Fallet, d'ailleurs fou de cyclisme, les AIMAIT. Evidemment, les équipes de l'époque reflétaient la France des terroirs et des usines (ou des mines); elles n'appartenaient pas encore au Qatar et ne battaient pas un pavillon "Fly Emirates"; il n'y a donc AUCUNE comparaison possible avec les "Trente honteuses" post-Mitterrand.

La contre-performance de Perret, pour parler sport, m'a poussée à réfléchir sur les causes de cet échec infra-littéraire. Et ma conclusion, c'est que, pour bien écrire, il faut aimer. Il faut aimer son sujet. Ou alors, peut-être, le haïr de toutes ses fibres vitales; mais la haine, c'est l'envers de l'amour; c'est le sentiment inspiré contre ceux et celles qui veulent détruire ce qu'on aime.

Ici, ni amour ni haine, aucun sentiment vital, vigoureux, bref: grand. Seulement du mépris, du mépris sans réflexion, du réflexe de classe, du mépris social. Egalement méprisable par sa mesquinerie et sa bêtise. Et indigne de Perret. La Table ronde aurait mieux fait de publier Kassak que de republier cette daube. Mais la Table ronde elle-même est devenue méconnaissable. Si Laudenbach voyait ce que Tillinac, la fille Déon et le polardeux communiste de salon sans talent dont j'oublie le nom ont fait de cette maison d'éditions - une nième officine du politiquement correct - il pèterait un plomb. Heureusement pour lui, il est mort en 1991.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Raymond est un bel athlète du genre coquet, pourvu d'une indiscutable tête de boxeur, cheveu plat et raide, nez effacé, pommette profilée, œil enfoui, front en glacis.
Il ne cache pas son goût pour les petites comédies traditionnelles du métier : arrivée sautillante, flexion des jambes, emphatique abandon du peignoir, sourire à la galerie. Tant d'assurance me fait considérer avec un peu d'inquiétude mon champion à moustache, assis dans son coin, modeste et rêveur. Son visage n'est pas abîmé du tout et cela me tracasse un peu; il pourrait être celui d'un marchand de nouveautés ou d'un garçon d'honneur un peu ébloui par la noce. En outre, il a l'œil trop rond, à mon avis, pour un champion de sa catégorie. Il a l'air d'attendre chez le dentiste en rêvant à des chagrins d'amour. Quelque chose de somnambule.
Je commence à me demander s'il n'est pas prématurément marqué par le signe du Knock-out.
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Ma première raquette était une Williams, modèle 1912. La forme spatulée se faisait beaucoup cette année-là, ce qui favorisait le style dit "à la cuiller" où Marcel Proust ne craignait pas de s'essayer avec mille grâces, en veston d'alpaga, sans mouiller son faux col.
Il n'y a pas de quoi sourire. Le spectacle avait de la tenue. C'est également l'époque où furent inventées les chaussures de toile, dites tennis, à semelles de caoutchouc.
J'ignore où sont allés les faux cols, mais je crois savoir que les surplus de tennis ont été dirigés sur nos possessions de l'Afrique noire à l'intention des notables qui les apprécient beaucoup, sans pratiquer pour autant le tennis.
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Tour de France 1952 (Les pavetons de l'enfer).

Tout cela, évidemment, m'a donné envie de faire une étape à moto. Et pour que l'expérience soit plus riche, le sort m'a réservé cette étape que les coureurs appellent "l'enfer du Nord". Il ne s'agit pas de ces bonnes intentions qui, après tout, feraient à l'enfer un pavage assez roulant, mais de pavés vrais, exquisément concrets, authentique invention des ingénieurs du XIIIe siècle, et non pas de ces pavés en mosaïque, ajustés à la règle, et qui font sous les sains boyaux des coureurs un crépitement léger, presque agréable, mais de ces gros pavés au sens le plus pavé du mot, pavés de style royal, casseurs de roues de carrosse, chahuteurs d'entrailles et tourmenteurs de cyclistes.
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Tour de France 1952 (les belles filles du talus).

J'ai vu aussi pas mal de bonnes sœurs entourées de leurs petites écolières pour qui le divertissement était de tout repos; Evidemment, si les cent vingt-deux gaillards en caleçon pimpant avaient mis pied à terre, je pense qu'elles eussent ramené en vitesse leurs brebis dans les profondeurs du pensionnat.
Mais si le Tour s'arrêtait à tous les tournants, il y perdrait son génie et sa raison. Sa vertu est justement qu'il passe et c'est même chose déchirante de voir, par exemple, assises tout au long de la route, parmi les fougères du talus, tant de belles filles qui vous adressent des sourires et des signes qui, à soixante à l'heure, n'engagent à rien; et, bien sûr, plus on va vite, plus elles vous témoignent d'enthousiasme et d'ardeur.
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A propos de silhouette noire et correcte, il convient de dire un mot du stand Rolls Royce. J'ai découvert que cette voiture royale et puritaine, que ce véhicule de conformisme invétéré commençait à présenter quelques signes d'émancipations, et si je n'étais tenu au respect, j'insinuerais qu'elle donne des gages de progressisme. Dans le mouvement de ses ailes par exemple, j'ai cru découvrir une velléité d'aérodynamisme qui m'a profondément attristé.
Je ne veux pas dire que la Rolls du salon 1953 s'oriente ouvertement vers la voiture de gigolo, mais elle m'inspire de l'inquiétude.
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Video de Jacques Perret (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Perret
Petits éloges de l'ailleurs : chroniques, articles et entretiens Jean Raspail Éditions Albin Michel
Recueil d'articles publiés dans la presse au cours des trois dernières décennies, consacrés à des sujets de société, à certains aspects de la langue française, au voyage, à l'histoire ou à des écrivains, parmi lesquels Jacques Perret, Jean Cau, Michel Mohrt et Sylvain Tesson. L'ouvrage offre un tour d'horizon des univers multiples dont s'est nourri le romancier. ©Electre
https://www.laprocure.com/product/325795/raspail-jean-petits-eloges-de-l-ailleurs-chroniques-articles-et-entretiens 9782226470478
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