Une grosse déception alors que j'attendais ce roman avec impatience. Jugez plutôt : une reconstitution de l'Athenes de Périclès par un magnat de la tech, une mission secrète et un héros pour sauver le monde ! Parodie et action, Ça fait envie.
Sauf que l'écriture rappelle un mauvais roman de gare des années 60, que l'action est fouillis, le personnage principal mou et passif et que tout ça n'a ni enjeu ni tête.
Sans parler de la ringardise des références et de l'humour.
J'ai souffert des clichés et des descriptions à rallonge où il ne se passe rien et qui n'apportent vraiment pas grand chose alors qu'il y avait matière à une bonne pochade bien senti sur les relations entre riches et pauvres. La transpodition entre les deux mondes ( aujourd'hui et l'Athenes classique) reste fade et la mayo ne prend pas du tout.
La déception a été inversement proportionnelle à mes attentes.
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Ce roman à l’inventivité exceptionnelle nous emmène entre l’Athènes de l’Antiquité et les méandres de l’intelligence artificielle. Une merveille d’imagination.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Vous vous souvenez ? La généralisation de « l’État d’urgence » sur fond de déroute du Front Républicain, d’émeutes sanglantes et de percée du Renouveau National ? Le président Dulong forcé de transiger avec la droite populiste, autant dire la droite extrême, de Maryse Montjoie. Et partout ailleurs le foutraquage généralisé, la péninsule arabique et le Caucase en feu, la multiplication des séquences terroristes commanditées par les États-mafieux, les succursales de l’E.I., du Hezbollah, les racistes du MDGJ identitaire, les racialistes de l’AlterChoc, les hard-écologistes de la MAEC, les conspirationnistes de tous poils, sans oublier les gouvernements américain, russe, chinois, turc, syrien, israélien, saoudien, iranien, les Français pas avares non plus en opérations homo4, les Britanniques en engageant sept, les Allemands trois, ce qui n’est rien à côté de l’hécatombe russo-américaine, ni des exactions commises par les pays d’Asie et d’Amérique du Sud, ni des folies des nationalistes hindous, ni des épidémies virales à répétition, ni des massacres de masse, ni des forêts en flammes, ni des guerres de l’eau, ni des dizaines de milliers de morts de cha- leur en milieu humide, ni des migrations massives, ni de la mise à l’arrêt, après l’accident russe de Balakov, de cinq sites nucléaires aux États-Unis, dont celui d’Indian Point et de sept centrales dans l’Euroland, la nouvelle Union européenne hors Pologne et Hongrie, dont trois en France, Tricastin en tête. Ajoutons pour la route le passeport biogénétique généralisé, la fin programmée de la forêt amazonienne et de la Grande Barrière de corail, l’exploitation calamiteuse des grands fonds marins, les morts aux frontières, les inégalités galopantes et, last but not least, la prolifération sans précédent des fous de Dieu et autres sectes millénaristes. Paraît que l’une des plus actives d’entre elles, autoqualifiée Chevaliers de Saint-Jean, soutient que l’espèce humaine n’a plus que deux siècles à vivre. Je vous rassure : d’après les collègues de la Direction du renseignement, les dingos qui s’en réclament affirment tenir l’info d’astrologues venus, tenez-vous bien, de l’Atlantide.
Derrière le salon capitonné qui faisait face à de larges baies vitrées se nichait une sorte d’espace zen composé d’alcôves en laine bouillie au creux desquelles je reconnus les archimilliardaires Dan Schnitzler, Makoto Yamaguchi, Jed Bedos et Melon Dusk, la famille Wallenberg au grand complet et je vous le donne en mille, mitraillée sous toutes les coutures par une ribambelle de photographes vêtus de combinaisons noires, Kim Kabasakian herself. Cambrée sur un pouf, la star faisait semblant de manger un hamburger en total look : lunettes de soleil couvrantes, soutien-gorge et pan- talon pailletés, bottes à talons aiguilles, collier ras du cou en cristal avec un pendentif portant un énorme « H » incrusté de diamants.
« ... “Hˮ comme Heropolis, m’a informé le pseudo Bodosakis. J’ai arrangé personnellement ce partenariat entre le propriétaire de l’île et l’agence Split News, il s’est rengorgé. Figurez-vous qu’on utilise des vrais paparazzis pour cap- turer l’icône. On en fera un clip et on le diffusera sur méta- TikTok. Notre bienfaiteur a besoin de soft power, you see, et accessoirement d’une Pythie, et comme Kim K a besoin de rebondir, c’est du gagnant-gagnant.
« Vous avez fait bon voyage ?
– Si on veut... », je réponds en fixant mes doigts de pieds frigorifiés.
Une façon comme une autre de dire à mon fixeur que non, évidemment non, je n’ai pas fait bon voyage même si j’ai eu droit à la Business class. Pas à cause d’une tuile qui me serait arrivée au cours de mon périple, bien sûr, mais parce qu’un voyage en avion impliquant la traversée d’une frontière de l’Euroland ne peut plus être une partie de plaisir. Dès Roissy, j’ai eu droit à la séance de fouille au corps. Idem à Athènes Elefthérios-Venizélos et dans la zone d’embarquement du Pirée. Passons sur les procédures de vérification d’identité, tout le monde les connaît. La bonne nouvelle, c’est que mal- gré les mesures en vigueur, il en est encore d’assez fous pour tenter de les contourner.
– Je rêve... Et elle vient d’où cette malheureuse ?
– Réfugiée climatique, je suppose. Ou ancienne domestique qu’un patricien possédait à Paris, New York ou Dubaï, et qu’il a revendue à son arrivée sur l’île. Beaucoup nous viennent d’Indonésie, du Bangladesh, ou d’une de ces îles-confettis aujourd’hui immergées qui...
"Heropolis" de Jean-François Paillard, à paraître le 1er mai 2024