- c’est toi que j’ai haï. J’avais tellement de haine envers toi que j’ai bien cru que j’allais en crever. Si mon oncle ne m’avait pas arrêté, je t’aurais tué. Et puis tu m’as sauvé la vie, et tu étais là chaque fois que j’avais besoin de toi ; et je t’ai hai pour ça aussi.
Il avait l’impression qu’au milieu de tous leurs mensonges, ce baiser était le seul éclat de vérité. Le fait qu’il parte le lendemain n’avait aucune importance. Il se sentait renaître du désir de donner ceci à Laurent : de lui donner tout ce qu’il permettrait, et de ne rien demander, savourant ce seuil délicat, car il représentait tout ce que Laurent acceptait de recevoir.
La grâce menaçante de Laurent le faisait paraître presque androgyne. Ou peut-être était il rare d’associer Laurent à un corps, tout simplement : on se trouvait toujours face à un esprit. Même lorsqu’il se battait, talonnant son cheval pour accomplir d’impossibles prouesses, son corps était assujetti à son intelligence.
Le passé pesait lourdement sur son cœur. Dans le silence de cette chambre obscure, rien ne pouvait l’en distraire. Il ne pouvait que penser, ressentir et se souvenir.
I don't know how this interrogation found its way into my bed. May I ask where I can expect it to travel next ?
Pour obtenir ce qu’on désire, il faut savoir exactement ce qu’on est disposé à sacrifier.
L’espace d’un instant, leur regard lui fit l’effet d’un baiser, un échange qui mêlait toutes les sortes d’intimité.
Il voyait que Laurent était satisfait, qu’il savourait son acte de soumission pour sa rareté, son exclusivité. Damen avait l’impression d’être tout près de le comprendre, comme si Laurent se présentait à son regard pour la première fois.
Laurent ne recélait qu’une froideur patricienne, et si la pureté de son profil attirait le regard, les cicatrices de Damen prouvaient qu’on pouvait regarder, mais pas toucher.
Tu dois demeurer hanté par l'idée qu'il ne t'as battu qu'une seule fois, mais que cette fois-là était la seule qui comptait.