Moving Forward, tome 6

Cette fois-ci c'est beaucoup plus classique, beaucoup de noeuds au cerveau et les affres de l'adolescence et de l'amour dans toute leurs splendeurs.
Par contre, il y a quelques phrases bien senties qui portent à réflexion.
Outa a été très maladroit dans le dernier tome en voulant se faire pardonner, ici il le fait avec plus de subtilités et en montrant qu'il l'a un minimum observé.
Sazuku aimerait joué avec d'autres musiciens, il en a pris conscience en étant poussé dans le tome 5 par Kuko et par le vieux homard, il prend donc son courage à deux mains et lui demande des cours.

Il y a également une très jolie sortie au parc entre 2 amis.
Des amis qui tiennent à leur amitié et ne veulent pas la perdre.
On remarque aussi l'incidence sur sa propre vie du regard de l'autre, également le poids de ses mots. Que ce soit des compliments comme tu es doué pour ça, ou des reproches, des choses méchantes tu es nul(le), inutil(e). Cela marque la personne dans un sens comme dans l'autre. Il faut veiller à faire la part des choses, également avoir différents retours, de différentes personnes.
Outa est par exemple très doué en dessin, dans son enfance on l'a beaucoup complimenté à ce sujet, ça l'a motivé à continuer à dessiner.
Une jolie série que j'encourage tout le monde à lire en tout cas.

Dans l'histoire à part, on a une jeune fille qui traîne beaucoup de bagages, pour parer à tout et aussi aider les autres, et un jeune homme qui gueule fort. La fille se trouve pas assez doué, pas assez belle, pas assez tout, et c'est le moyen qu'elle a trouvé pour être utile. En attendant, cela lui fait un certain poids tout le temps. Les autres ne font-ils que l'utiliser ?
On a toujours une certaine manipulation, un côté utilitariste quelque part, mais tant qu'elle est bienveillante, et non malveillante, ça passe. Après il faut faire la part des choses et ses choix.

J'ai lu ce tome plusieurs mois après avoir lu le tome 5 dont je ne garde pas beaucoup de souvenir. Il m'a fallu un petit moment pour reprendre le train en route cela fait que je me suis quelque peu ennuyée. Habituellement ça ne me gêne pas de lire un tome longtemps après le tome précédent, j'arrive toujours à retrouver l'histoire assez rapidement, avec Moving Forward c'est différent. Ce titre n'arrive pas à rester en mémoire, je pense que c'est assez révélateur.

Tout ça pour dire que les personnages ne me marquent pas, il me faut du temps pour retrouver qui est qui. Seulement, vers le milieu du tome, j'ai recommencé à me souvenir des ressentis de chacun d'entre eux. J'ai le sentiment qu'avec ce tome, ils tentent de mettre de l'ordre dans leurs sentiments, bien qu'ils soient maladroits, que les liens entre eux soient difficiles, ils font du mieux qu'ils peuvent. J'ai été quelque peu touché par leurs émotions.
Surtout que certains passages sont réellement intéressants à lire et portent à la réflexion.

La fin quant à elle me donne envie de lire la suite. Je pense qu'une fois que je posséderais tous les tomes, je vais relire cette série en enchaînant les tomes. Je modifierais peut-être mon avis à ce moment-là.

Outa veut rendre à Kuko la valeur du prix qu'il a reçu pour le tableau dont il avait copié l'idée sur ses photos.
Comme il devient gentil avec elle, Kuko se berce un peu d'espoir et ne sait plus comment réagir. du coup, elle repousse légèrement Kiyo qui venait de se déclarer…
Je trouve très intéressantes les interventions d'Ibu qui commente l'avancée de l'histoire "comme si c'était un manga" en faisant des analyses et des hypothèses de lecture.

L'histoire évolue, les personnages aussi mais l'autrice prend vraiment son temps et il faut bien reconnaître que c'est agaçant. j'ai parfois l'impression qu'elle développe sur dix tomes, une histoire qui pourrait l'être sur 5 et quand on voit que chaque tome se termine systématiquement sur un bonus, l'impression est renforcée. ça devient systématique: le tome se clôt soit sur un cliffhanger, soit sur une impasse ou une sensation de ne pas être rassasié et nous offre, une petite histoire en plus qui, perso, m'agace car ce que je voulais moi, c'était la suite.

(Critique des tomes 6 à 9)

Le manga a pris une tournure un peu plus romantique sur ces 4 tomes, heureusement allégée au T9 (ça commençait à faire trop pour moi). L'intérêt de MF à mes yeux reste dans ces questionnements sur les personnalités, les comportements, les relations des individus envers les autres. Les romances lycéennes, ça va un moment, mais c'est rapidement lassant. Les réflexions amoureuses de Kuko tournent en boucle et en boucle tandis que ses réflexions plus générales sur la vie, son entourage… sont moins redondantes et plus poussées.

Il y a eu un bon approfondissement des personnages secondaires aussi, notamment du côté d'Ibu et Sazuku. Ibu est un personnage sympathique, mais l'espèce de mise en abyme qu'elle induit dans le manga avec ses schémas de shôjo classique rendent les choses plus embarrassantes qu'autre chose à force :v Sazuku a perdu de son charme, de son mordant, en suivant un chemin qu'on ATTENDAIT PAS DU TOUT N'EST-CE PAS. Bref, dommage aussi de ce côté-là. le manga devient de plus en plus prévisible et c'est un peu triste.

Question dessins, c'est toujours sympa, même si certaines planches font vraiment trop « girly » à mes yeux avec un usage abusif des trames, effets de vent et lumière comme le dirait si bien Ibu. Pour un shôjo qui se veut plutôt complexe et moins romancé (c'est pas comme si la mangaka en parlait à CHAQUE TOME hein), le dessin devrait suivre… Big up aux couvertures des tomes 8 et 9 qui sont vraiment charmantes.

Le tome 9 ramène le personnage d'Outa que je trouve fade à mort et sans potentiel ainsi que quelques péripéties pour Una et Ran. Je suis plutôt contente, car c'est un couple de personnages qu'on n'a pas trop eu l'occasion de voir et j'aimerais mieux les connaître.

Lien : https://littcentcinquante.wo..