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Critique de jeunejane


Lisa Vidmar, une dame âgée de 86 ans, vit depuis 60 ans en Slovénie.
Son mari, Bogomir, décédé, elle revient en France en avion qu'elle prend pour la première fois. Elle veut revoir Dijon, sa ville natale.
L'hôtesse, pour qui c'est le dernier vol, l'aide et l'accueille quelques jours plus tard dans sa famille avec son mari et sa fille. Cette étape est très bien amenée de façon à que cela semble plausible.
Sa fille, Marion et un pompier venu en urgence pour un malaise repèrent vite le tatouage de Lisa, ancienne détenue à Auschwitz.
Marion, la fille, sympathise avec Lisa. Celle-ci lui dessine à merveille une libellule. On en apprend un peu à ce moment sur la jeunesse de Lisa à Dijon.
La communication intergénérationnelle intervient beaucoup dans cette partie du récit.
Lisa n'avait jamais parlé de cette période à personne et encore moins de sa détention.
C'est à l'Historienne de l'association "Mémoire des déportés " qu'elle va confier son passé : les moments heureux en famille d'abord, l'horreur de l'antisémitisme et de la déportation ensuite.
Elle a vécu toutes ces années en ne cessant de se remémorer sa petite soeur Laura, en pensant aux barbares nazis, en se récitant des litanies de chiffres d'objets... qu'elle compte pour tromper son angoisse. Ses malaises sont plus présents en France. Auparavant, elle menait une vie normale, active, avec son mari et la famille de celui-ci.
La partie du livre qui raconte sa vie dans le camp d'Auschwitz prend une très large place avec les expériences médicales sur les femmes et les expériences de stérilisation atroces. Des médecins tristement célèbres sont cités.
Lisa sauve sa vie grâce à sa connaissance de l'allemand transmise par son père. Elle dactylographie les rapports et croit faire acte de résistance par une supercherie dans son travail.
Elle a une mémoire de restitution et récite des poèmes allemands à la demande des nazis.
Dans la dernière partie que j'aurais souhaité plus développée , elle arrive à Dijon avec la famille d'Evelyne et là d'énormes surprises nous attendent.
Notamment l'importance de la libellule qui apparaît sur la très jolie couverture nous est révélée.
Elle est très symbolique la couverture, avec la libellule, les chiffres, l'entrée du camp d'Auschwitz.
L'écriture du livre est fine, élégante, sensible.
Les pensées oniriques décrites par Lisa sur les barbares nazis, ses litanies de chiffres, ses extraits de poèmes, la description colorée de la boutique de chapeaux de sa grand-mère sont des passages marquants dans mon cas.
J'espère que Rachel Mourier dont c'est le premier roman nous en offrira d'autres.

Grand merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour l'envoi du roman qui rentre parfaitement dans mes goûts de lectures.

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