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Citations sur Le sang des promesses, tome 2 : Incendies (140)

Il y a deux jours, les miliciens ont pendu trois adolescents réfugiés qui se sont aventurés en dehors des camps. Pourquoi les miliciens ont-ils pendu les trois adolescents ? Parce-que deux réfugiés du camp avaient violé et tué une fille de Kfar Samira. Pourquoi ces deux types ont-ils violé cette fille ? Parce que les miliciens avaient lapidé une famille de réfugiés ? Pourquoi les miliciens l'ont-ils lapidée ? Parce que les réfugiés avaient brûlé une maison près de la colline du thym. Pourquoi les réfugiés ont-ils brûlé la maison ? Pour se venger des miliciens qui avaient détruit un puits d'eau foré par eux. Pourquoi les miliciens ont détruit le puits ? Parce que des réfugiés avaient brûlé une récolte du côté du fleuve au chien. Pourquoi ont-ils brûlé la récolte ? Il y a certainement une raison, ma mémoire s'arrête là, je ne peux pas monter plus haut, mais l'histoire peut se poursuivre encore longtemps, de fil en aiguille, de colère en colère, de peine en tristesse, de viol en meurtre, jusqu'au début du monde.
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Jeanne,
Est-ce que tu souris ?
Si tu souris ne retiens pas ton rire
Car je ne retiens pas le mien.
C'est le rire de la colère
Celui des femmes marchant côte à côte
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L'enfance est un couteau planté dans la gorge.
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Je voulais te le dire. Je voulais te dire que cette nuit, mon coeur est plein d'amour, il va exploser. Partout on me dit que je t'aime trop ; moi, je ne sais pas ce que ça veut dire aimer trop, je ne sais pas ce que ça veut dire être loin de toi, je ne sais pas ce que ça veut dire quand tu n'es plus là. Je devrai réapprendre à vivre sans toi. Je comprends maintenant ce que tu as voulu dire quand tu m'as demandé : "Où serons-nous dans cinquante ans ?" Je ne sais pas. Mais partout où je serai, tu y seras. Nous rêvions de regarder l'océan ensemble. Eh bien, Nawal, je te le dis, je te le jure, le jour où je le verrai, le mot océan explosera dans ta tête et tu éclateras en sanglot car tu sauras alors que je pense à toi. Peu importe où je serai, nous serons ensemble. Il n'y a rien de plus beau que d'être ensemble.
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La mort ça ne se prévoit pas. La mort, ça n'a pas de parole. Elle détruit toutes ses promesses. On pense qu'elle viendra plus tard, puis elle vient quand elle veut.
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Les gens qui m'ont vu grandir m'ont toujours dit que cet objet était une trace de mes origines, de ma dignité en quelque sorte, puisque, d'après l'histoire, il m'a été donné par ma mère. Un petit nez rouge. Un petit nez de clown. Qu'est-ce que ça veut dire? Ma dignité à moi est une grimace laissée par celle qui m'a donné la vie. Cette grimace ne m'a jamais quitté. Laissez-moi la porter alors et vous chanter une chanson de mon cru, pour sauver la dignité du terrifiant petit ennui.
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NAWAL. Simon,
Est-ce que tu pleures?
Si tu pleures ne sèche pas tes larmes
Car je ne sèche pas les miennes.
L'enfance est un couteau planté dans la gorge
Et tu as su le retirer.
À présent, il faut réapprendre à avaler sa salive.
C'est un geste parfois très courageux.
Avaler sa salive.
À présent, il faut reconstruire l'histoire.
L'histoire est en miettes.
Doucement
Consoler chaque morceau
Doucement
Guérir chaque souvenir
Doucement
Bercer chaque image.

Jeanne,
Est-ce que tu souris?
Si tu souris ne retiens pas ton rire
Car je ne retiens pas le mien.
C'est le rire de la colère
Celui des femmes marchant côte à côte

Je t'aurais appelée Sawda
Mais ce prénom encore dans son épellation
Dans chacune de ses lettres
Est une blessure béante au fond de mon coeur.
Souris, Jeanne, souris
Notre famille,
Les femmes de notre famille, nous sommes engluées dans la colère.
J'ai été en colère contre ma mère
Tout comme tu es en colère contre moi
Et tout comme ma mère fut en colère contre sa mère.
Il faut casser le fil,
Jeanne, Simon,
Où commence votre histoire?
À votre naissance?
Alors elle commence dans l'horreur.
À la naissance de votre père?
Alors c'est une grande histoire d'amour.
Mais en remontant plus loin,
Peut-être que l'on découvrira que cette histoire d'amour
Prend sa source dans le sang, le viol,
Et qu'à son tour,
Le sanguinaire et le violeur
Tient son origine dans l'amour.
Alors,
Lorsqu'on vous demandera votre histoire,
Dites que votre histoire, son origine,
Remonte au jour où une jeune fille
Revint à son village natal pour y graver le nom de sa grand-mère Nazira sur sa tombe.
Là commence l'histoire.
Jeanne, Simon,
Pourquoi ne pas vous avoir parlé?
Il y a des vérités qui ne peuvent être révélées qu'à la condition d'être découvertes.
Vous avez ouvert l'enveloppe, vous avez brisé le silence
Gravez mon nom sur la pierre
Et posez la pierre sur ma tombe.
Votre mère.
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NAWAL : Un jour de plus où je l'aurai dans mes bras. Swada, je regarde le soleil et je me dis qu'il regarde le même soleil. Un oiseau passe dans le ciel, il regarde peut-être le même oiseau. Un nuage au loin, je me dis qu'il est au-dessus de lui, qu'il court pour se protéger de la pluie. À chaque instant je pense à lui et chaque instant est comme une promesse de mon amour pour lui.
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L'enfance est un couteau planté dans la gorge et tu as su le retirer.
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CHAMSEDDINE :

Tu comprends bien : il a torturé ta mère et ta mère fut, oui, torturée par son fils, et le fils a violé sa mère.
Le fils est le père de son frère, et de sa sœur : Tu entends ma voix, Sarwane ?
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