AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 3151 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bien sûr, nous la connaissons tous plus ou moins cette pièce ; nous l'avons tous plus ou moins subie ou adorée à l'école (au collège en particulier). Cependant, dans nos années " matures " (c'est-à-dire en nos années " ridées "), il ne nous en reste bien souvent qu'un souvenir très vague ou une réminiscence tellement ténue qu'il nous est parfois bien malaisé de s'en faire encore une idée fiable.

J'ai constaté cet état de fait auprès de plusieurs de mes amis et ai été incitée à me replonger dans Le Bourgeois Gentilhomme par les remarques d'un lecteur sur Babelio ce qui m'a permis de redécouvrir le fameux Monsieur Jourdain.

Bien évidemment, il y a des petits côtés désuets chez Molière, la mécanique est parfois lourde et très insistante, notamment dans les quiproquos, mais il y a aussi et surtout de ces finesses qui demeurent intactes et que les siècles n'érodent pas.

Ainsi, les premières scènes avec les maîtres de danse et de musique font dans l'épaisse caricature, en revanche, la scène 4 de l'acte II avec le maître de philosophie, était, reste et demeurera vraiment hilarante pour des siècles et des siècles.

En deux mots, M. Jourdain est nanti d'une richesse matérielle incalculable fruit de son activité de commerçant, et, désireux de s'élever socialement, ne jure que par les artifices de la noblesse. Son esprit étroit lui laisse trop peu d'espace pour se rendre compte que tous se payent sa tête et ne jurent, quant à eux, qu'en l'argent qu'ils arrivent à lui soutirer pour de prétendues leçons d'éducation aristocratique.

Mais le comble du comble, c'est Dorante : un gentilhomme de naissance sans le sou, qui puise abondamment dans la bourse de Jourdain, prétextant le servir et ne servant, bien évidemment que ses propres intérêts, au détriment de Jourdain même. Cherchez bien dans votre entourage, il doit bien y en avoir un ou deux des comme ça, n'est-ce pas ?

Parallèlement, Lucile, la fille de Jourdain, souhaite épouser Cléonte, garçon de bonne famille mais pas assez " gentilhomme " au goût de Jourdain, qui lui refuse donc sa main. Une nouvelle fois, cette situation sera prétexte à duperie pour le pauvre brave bougre, qui se retrouve tout content de se faire rouler une nouvelle fois dans la farine par l'ensemble de ses proches.

Elles sont nombreuses les morales de cette fable théâtrale, bien que la plus évidente, ressemble à s'y méprendre à celle de son contemporain La Fontaine dans Le Corbeau et le Renard : « Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute. »

Cependant, on y lit en filigrane d'autres moralités, notamment que l'honnêteté ne paye pas car Cléonte, honnête, se fait éconduire par le beau père tandis que pour le même Cléonte, travesti, on déroule le tapis rouge. Dorante, infâme coquin haut perché, s'en tire toujours par une pirouette.

Cela pourrait encore être : « Ne cherchez pas conseil auprès de ceux qui, tout professionnels qu'ils soient, ont des intérêts dans la réponse qu'ils apportent. » (Souvenez-vous de ça quand vous irez chez le dentiste, quand vous ferez repeindre vos murs ou que vous demanderez conseil pour changer vos robinetteries, par exemple).

L'hypocrisie et le délit d'initié (au sens large du terme, pas au sens boursier) sont les terrains de chasse favoris de Molière. Mais il y a aussi une autre dimension. Suite à la Réforme, le XVIIème siècle est le témoin de la montée en puissance de la bourgeoisie. La vieille aristocratie a encore les reins solides pour quelques temps, mais elle pliera inéluctablement à la fin du XVIIIème par la Révolution que l'on sait.

On ne sait donc qui est la dupe de qui. Sont-ce les bourgeois étrillés dans cette pièce ou sont-ce les nobles désargentés qui rient et négligent ce qui fera pourtant leur perte ? Molière était bien assez malin pour flatter ses mécènes tout en pensant exactement le contraire. Le fait est que, depuis le XIXème siècle, ce sont les bourgeois qui rient et se moquent copieusement des manières guindées de la vieille noblesse archaïque.

Et de ce que je perçois du monde, j'ai le sentiment que les bourgeois ont encore quelques beaux jours devant eux avant qu'une autre catégorie sociale ne prenne les commandes et ne s'empresse de faire exactement la même chose que la noblesse et la bourgeoisie avant elle...

Mais, donc, pour revenir à la pièce qui nous occupe aujourd'hui, je considère que le test de passage est réussi pour ce Bourgeois Gentilhomme et ce en dehors de toute contrainte scolaire me concernant.

En outre, ce n'est là que mon avis extraordinairement roturier et de peu de manières, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          1462
Dansez, chantez, c'est une comédie ballet !
Pauvre Monsieur Jourdain, il n'est pas bien futé,
Tentant le menuet, il s'emmêle les pieds,
Et en maniant l'épée, il pourrait s'éborgner.
Il n'a qu'un seul désir : aux nobles ressembler.
Il possède pourtant nombreux biens et argent
Que l'on cherche à lui soutirer en le flattant.
Maître de musique et maître à danser s'affichent
Filous riant sous cape, le jugeant bien potiche.
De plus, Jourdain amoureux se ridiculise
Courtisant Dorimène , au titre de marquise.
Molière écorne ici les bourgeois enrichis
Mais des nobles déchus, il s'est moqué aussi.
Il reste très actuel car ne croyez-vous pas
Que de nos jours encore, les riches et leurs appâts
Certains veulent singer , faibles êtres pathétiques
Qui comme notre bourgeois en deviennent comiques.

"Soyez vous -mêmes, dit Oscar, l'ami,
" Tous les autres sont déjà pris". Eh oui !

Commenter  J’apprécie          6510
Il me semble l'avoir déjà dit ici, je n'aime pas relire… particulièrement un livre que j'ai aimé ; peur de ne pas retrouver la magie de la première lecture, peut-être … Il m'arrive néanmoins de faire exception à la règle.
Bien m'en a pris : « le bourgeois gentilhomme », une lecture imposée au collège qui ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable si ce n'est celui du ridicule ; et je passe les couvertures hideuses de l'époque des classiques Larousse et autres éditions…

Quelques années plus tard, voilà mon aînée au collège, et me revoilà confronté au « problème ». Certes les couvertures des classiques ont évolué vers le moins repoussant, mais bon… Reste le texte : une révélation et relecture, à l'âge adulte. Un régal qui me fera enchaîner sur « le malade imaginaire », « le Tartuffe » (mon préféré), « Dom Juan », « L'avare »…
Je n'ai pas encore relu « Les fourberies de Scapin », dont le souvenir m'est tellement pénible que la relecture ne m'est toujours pas possible.

Comment ai-je fait à l'époque pour passer à côté de répliques telles que :
« Il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien. »
« Ah! La belle chose que de savoir quelque chose ! »
Il y a un temps pour tout, en général… et pour Molière en particulier. Une lecture que je ne conseillerais pas à l'adolescence. Mais ceci n'engage que moi et correspond à ma propre expérience.

Nota : l'oeuvre est tellement connue, que je n'aurai pas l'outrecuidance de la présenter ici, alors que d'autres l'ont si admirablement fait.
Commenter  J’apprécie          468
Ça m'étonne toujours, la modernité de Molière! Des centaines d'années après leur écriture, ses pièces se lisent toujours aussi bien, se comprennent à demi-mot et font rire et sourire à souhait!
Dans cette comédie ci, il va s'agir de se moquer d'un riche bourgeois qui dans sa vanité, se sent plus grand que lui-même et qui afin de passer pour un noble, imite leurs comportements et leurs façons... avec plus ou moins de succès... Bien entendu, au delà du malheureux Monsieur Jourdain, l'attaque dissimulée sous les rires est bien plus vaste et Molière l'adresse à tous les hommes du monde qui enveloppés dans leur propre vanité et leurs ambitions, oublient souvent que la raison et l'authenticité, valent cent fois le snobisme et l'artifice...
J'ai beaucoup apprécié cette pièce dont les cinq actes se dévorent avec le sourire! Comme toujours avec Molière, la critique sociétale acérée se mêle idéalement à la farce et le résultat est une oeuvre qui nous fait réfléchir et nous amuse : un savoureux cocktail!
Commenter  J’apprécie          320
Comme beaucoup de membres de Babelio, j'ai découvert cette pièce au collège. Je n'en gardais aucun souvenir contrairement au Médecin malgré lui ou au Malade imaginaire.

Après relecture, je me demande comment j'ai pu oublier le cours de prononciation ou la cérémonie du « Mamamouchi » tant ces scènes sont hilarantes.
Cette pièce est très drôle et terriblement d'actualité. On en croise beaucoup des imbéciles du type de Monsieur Jourdain qui n'aiment que ce qui brille et qui se fichent éperdument des qualités de coeur.
Avec Molière, l'avantage, c'est que les crétins reçoivent une leçon à la fin de la pièce.

Le Bourgeois Gentilhomme est une pièce jubilatoire que j'aimerais beaucoup découvrir sur scène. J'aurais bien voulu voir les représentations qui ont eu lieu au château de Chambord il y a quelques années, cela devait être formidable d'assister à cette pièce dans un cadre aussi majestueux.
Commenter  J’apprécie          273
Souvenir de mes années de collège... le Bourgeois Gentilhomme était incontournable, un très grand classique qui nous offrait une approche amusante du théâtre. Etudié, lu et relu. Toujours avec grand plaisir.
Commenter  J’apprécie          150
Monsieur Jourdain est un bourgeois. Mais cela ne suffit pas : il veut être noble. Evidemment, malgré sa richesse matérielle, il est notoirement inculte et veut qu'on lui enseigne l'art d'être gentilhomme. Il fait appel à des maîtres de danse, et des maîtres d'armes, des maîtres de musique et des philosophes. Monsieur Jourdain courtise aussi Dorimène, laquelle a un amant, Dorante, qui compte bien profiter des largesses de monsieur Jourdain, et de sa bêtise, pour se faire entretenir. D'autres passions s'agitent autour de ce vrai bourgeois mais faux gentilhomme : sa fille désire se marier avec un jeune homme qui, malheureusement, n'est pas noble. Mais la ruse est décidément un allié fidèle ...
Comédie-ballet en cinq actes créée en 1670, le bourgeois gentilhomme connut un succès formidable, du autant au talent de Molière qu'à celui de Lully qui créa les ballets. La pièce est une critique drolatique de ces parvenus qui espèrent acheter ce qu'ils ne pourront qu'acquérir avec patience et curiosité : la culture et le savoir-vivre.
Commenter  J’apprécie          150
Après s'être construit une grande richesse grâce à son métier de négoce, M. Jourdain veut devenir une personne de qualité. Il fait appel à des maîtres de musique, de danse, d'armes et de philosophie pour devenir un véritable gentilhomme et pouvoir aussi conquérir la marquise Dorimène. Sans vergogne, Dorante, amant de Dorimène, un noble désargenté profite de la générosité et de la naïveté de M. Jourdain.


Dans sa célèbre comédie-ballet, Molière met en scène un nouveau personnage simiesque, M. Jourdain afin de dénoncer l'outrecuidance de la bourgeoisie.
Quiproquos, comique de caractère, comique de situation et rebondissements vont crescendo dans cette pièce si truculente. La scène 4 de l'Acte II exposant la leçon de prononciation entre M. Jourdain et le maître de philosophie est merveilleuse et si drôle qu'elle est restée très célèbre.
" Il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien."
" Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour..."
Un chef-d'oeuvre à lire ou à relire.


Challenge Multi-Défis 2021
Commenter  J’apprécie          130
Qu'est-ce que j'ai pu rire en le lisant ! J'ai adoré Monsieur Jourdain et son idée de vouloir ressembler à un noble. Certains scènes sont absolument comiques telles que la scène où le professeur de philosophie lui enseigne les voyelles, mais surtout la fin. J'aime beaucoup Molière et encore une fois, cette pièce ne m'a pas déçue et je pense qu'elle pourrait faire partie de mes préférés.
Commenter  J’apprécie          130
Pas tout à fait quatre siècles, mais pas loin, depuis que le Bourgeois gentilhomme, comédie-ballet, a vu le jour, et il garde toujours une incroyable fraîcheur ! Quelle santé ! Quel génie, ce Molière !
Bourgeois et gentilhomme, ça ne colle pas ensemble, l'un c'est l'argent, l'autre c'est une hérédité, un savoir vivre, un prestige, une reconnaissance, mais comme M Jourdain ne les possède pas, et bien il veut les acheter, puisqu'il a l'argent.
Dès le début nous voilà dans la contradiction et dans le ridicule paraître, car M Jourdain veut être ce qu'il n'est pas, et faire ce qu'il ne peut pas. Déguisé, maladroit, lourdingue et raide, dépourvu d'esprit et de bon sens, vaniteux, têtu et arrogant, il déclenche le rire et les moqueries de son entourage. Car l'habit ne fait pas le moine, mais M Jourdain pense le contraire. Pour être satisfait il ne se regarde que dans le miroir qui lui dit ce qu'il veut entendre, et cherche la fausse admiration des gens incompétents ou flatteurs.
M Jourdain vient de découvrir que pour dire un U "tu allonges les lèvres en dehors et approches la mâchoire d'en haut de celle d'en bas", et surtout qu'il fait de la prose, mais il n'a pas encore compris la différence entre avoir et être car posséder, et il en est fier, ne lui donne pas l' équivalent d'être bien.
Paraître paraître paraître ...oublier sa personnalité pour se complaire dans un univers fermé, artificiel, prêt à prendre.
Pourquoi le Bourgeois gentilhomme me fait-il sacrément penser au XXIe siècle ? Je vous le demande !
"Le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant, j'ai cru que, dans l'emploi où je me trouve, je n'avais rien de mieux à faire que d'attaquer par des peintures ridicules les vices de mon siècle…" nous dit Molière.
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (16433) Voir plus



Quiz Voir plus

le bourgeois gentilhomme

comment s'appelle le personnage principal ?

monsieur Jourdain
Covielle
Dorante

8 questions
434 lecteurs ont répondu
Thème : Le Bourgeois Gentilhomme de MolièreCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..