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Un roman coup de poing, une véritable pépite, une lecture jubilatoire, malgré le sujet du roman, C'est l'histoire de Philomena , qui n'a connu que la misère, sa mère veuve, travaille comme couturière, pour un salaire de misère,à peine de quoi survivre. Un jour une missive arrive du père de cette dernière, un père qu'elle n'a pas vu depuis des années Un homme vieux, maltraité , par la famille Slape, composée de sa bru, de son nouveau mari et de Katie. Ils ont comme seul bute, récupérer le pactole du grand -père . Il lance un appelle à l'aide, il est conscient que ces personnes sont prêtes à tout , même de l'assassiner, Philo part pour lui venir en aide, A partir de ce moment tout par en vrille . L'histoire est plantée. Katie, cette personne redoutable, sent tout de suite l'arnaque. Ils arrivent à s'enfuir avec l'héritage de Philo . Une course à la montre commence, Katie et sa famille, trois personnes détestables , une seule envie, les éliminer. Katie avec ses dons de voyance, va attirer le plus de personnes chez eux, pour les démunir, de tous leurs biens. Des meurtres en série, plus ignobles les uns des autres, violence, hémoglobine, rien n'est laissé au hasard dans les descriptions. L'histoire tourne principalement autour de Philomena . Cette jeune fille prude, aimable , toutes les qualités qui font d'elles une personne totalement attachante. Contrairement à Katie cet être tombé dans les méandres de la folie , cet fille est un monstre, et le mot est faible . Chacune ont un but, Philomena vit de vengeance, Katie rêve de meurtres d'argent, et de retrouver Philo, rien ne pourra l'arrêter. Philo arrivera t'-elle à atteindre son but, ? Je m'arrête la pour ne pas spoiler l'histoire. L'auteur nous plonge dans un univers macabre , terrifiant, glaçant, suffocant,, mais nous tombons totalement en addiction. Une histoire hors norme des personnages haut en couleurs , un rythme effroyable, un suspens insoutenable, au bord de l'apoplexie. Les chapitres sont courts, entraînant une lecture percutante . Une histoire qui m'a donné froid dans le dos, je me suis laissée envoûter , dés le début dans cet univers, jusqu'au twist final, explosif comme le récit. J'avoue qu'un coté psychopathe à du se développer en moi, depuis cette lecture, les scènes de meurtres ne m'ont pas mis mal à l'aise , justement cela donnait du piment à l'histoire .Une fois commencé, vous l'avez compris , il est impossible de le lâcher
Comment faire un retour d'un tel roman, tout est bout ,un sans faute, un auteur irremplaçable dans son domaine , il nous a quitté trop tôt, mais a laissé de véritable trésor littéraire à ses les lecteurs.
Un grand merci à l'équipe babelio et aux éditions MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE , pour l'envoi de ce roman , dans le cadre d'une masse critique privilège.
A LIRE ABSOLUMENT
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Comme a son habitude, la maison d'édition Monsieur Toussaint Louverture a fait un travail plus que remarquable avec la couverture de ce roman. Une fois le roman fini, je prends grand plaisir à la scruter a nouveau.. tous les détails y sont.
Néanmoins, cette couverture, enfin plutôt l'image centrale m'a cruellement fait penser a Carrie de Stephen King. ( Sachant en plus que la femme du Maître avait écrit a quatre main avec McDowell ils se sont probablement croisé un jour. ). Mais Katie ne ressemble absolument pas a Carrie, ni dans le personnage, ni dans le roman en lui même.

Après cette couverture extrêmement soignée, le contenu du roman est également d'une très grande qualité. Comme l'auteur l'indique lui même, c'est son roman le plus horrifique, et qu'il a pris beaucoup de plaisir à l'écrire... Et bien moi, j'ai pris beaucoup de plaisir a le lire... Enfin plutôt a le dévorer.

J'ai quand même pris un peu peur car pour la saga black water je n'ai pas trouvé de fin, et comme je voyais défiler les pages sans que le final n'arrive, j'ai cru que McDowell nous rejouai le même tour. Mais que nenni !! Ici, il y a bien une fin et heureusement je dirais.

J'ai très clairement adoré ce roman, qui est a deux doigts d'être un coup de coeur : c'est sanglant, certains passages sont décrits avec moults détails, et les personnages sont extrêmement bien travaillés. Tout comme l'écriture de l'auteur qui crée une atmosphère bien particulière.
J'ai juste regretté un final un peu abrupte.

Vivement que la maison d'édition fasse paraître de nouvelles pépites.
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Après avoir lu Les aiguilles d'or que j'ai adoré j'ai décidé de me lancer dans la lecture de Katie. J'ai tout de suite retrouvé cette plume acérée et pleine de noirceur qui m'avait beaucoup plu. Dès le départ le décor est planté et le doute n'est pas permis, cette histoire aura son lot de morts, de meurtres et de sang. Tant mieux !

L'auteur nous plonge dans une ambiance victorienne délicieusement désuète avec un petit goût de Dickens. Les rues foisonnent de carrioles tirées par les chevaux, le train en est à ses débuts, les dames portent des voilettes, et les ruelles coupes gorges sont truffées de chambres tenues par des dames avec des chignons tirés à quatre épingles. Et, évidemment, l'argent fait tourner le monde et vous destine à une vie oisive ou à une vie de labeur qui vous permettra tout juste de survivre.

Philomena et Katie sont toutes les deux des jeunes filles nées du mauvais côté de la barrière. Alors quand Philoména découvre qu'un héritage lui est promis et qu'il peut changer à jamais sa vie elle est prête à se battre pour l'obtenir. Mais voilà en travers de sa route se dresse un obstacle et pas des moindre : Katie. Une jeune femme dénuée de morale et d'empathie qui compense par sa ruse, et ses mystérieux dons, son manque flagrant d'intelligence.
Une diseuse de bonne aventure armée d'un marteau que je me garderai bien d'aller voir. Disons le, c'est une sociopathe qui pourrait facilement être l'aïeule d'Hannibal Lecter. Je vous l'accorde, en plus idiote. On ne peut pas, non plus, tout avoir.

En miroir on trouve le personnage de Philomena un peu idéalisé au premier abord. J'avoue qu'elle paraît parfois plus sainte que mère Thérésa, ce qui je trouve est un peu poussé. Mais si on creuse bien on voit transparaître son côté sombre. Ce qui la différencie de Katie c'est bien entendu sa gentillesse mais aussi son intelligence.

Deux personnages comme les deux faces d'une même pièce. Des soeurs ennemies qui pourraient parfaitement être représentées par un yin et yang. J'ai trouvé très intéressant ce parti pris de l'auteur de mettre à l'honneur deux femmes fortes et puissantes, chacune à leur manière, à une époque où le patriarcat règne et où les femmes sont entièrement dépendante des hommes. Katie, comme Philoména sont autonomes, fortes et déterminées. A bien des égards on se rend compte que ce sont les femmes qui font tourner le monde par leurs intrigues, leur subtilités et leurs charmes. Et les personnages secondaires vont aussi dans ce sens.

Ces deux jeunes femmes ne vont cesser de voir leurs destins s'entrelacer et se défaire pour le meill… euh non en fait, pour le pire et pour le pire. Ce n'est pas un conte de fées mais bien une histoire cruelle et sanglante clairement assumée et voulue. Pourtant il y a quand même un côté un peu trop sucré dont je me serais bien passé. J'ai aussi un petit regret sur la fin que j'aurais préférée un peu différente et plus audacieuse.

Il n'en demeure pas moins que le choix de nommer ce livre Katie et non Philoména, ce qui aurait été tout à fait possible au vu du rôle jouer par cette dernière, annonce clairement la couleur. L'auteur fait le choix de la part sombre et peu reluisante de la nature humaine.
L'argent serait donc au coeur de ce roman. le nerf de la guerre en quelque sorte. C'est une interprétation, mais à bien y réfléchir, peut être pas.

Katie, se veut un thriller victorien enlevé et c'est réussi. Mais c'est aussi une histoire d'amour et un roman historique. L'intrigue est trépidante et on ne s'ennuie pas une seconde. Ça zigouille dans tous les sens et sans aucun état d'âme. J'avoue que ça ne m'a pas perturbé le moins du monde sauf la scène d'entrée, puis deux autres scènes car il y avait des chiens concernés. Certes c'est très court mais je m'en serais bien passé. Ceci dit il faut reconnaître que ça colle parfaitement aux personnages.

Katie, c'est un roman où la noirceur côtoie la lumière. C'est addictif, trépidant, inclassable et envoûtant.
D'ailleurs, donnez moi votre main. Je vois que vous êtes prêt à céder à la tentation. Comment ça non ? Approchez. Approchez encore,… mais si vous êtes prêts à céder, croyez moi sur parole et, dans votre intérêt, ne m'obligez pas à ...enfoncer le clou.

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Nul doute que si Katie avait vécu de l'autre côté de l'Atlantique, 100 ans tout rond après, elle aurait sans cesse chantonné le tube de 1963 de Claude François. Si j'avais un marteau, je cognerais le jour, je cognerais la nuit, j'y mettrais tout mon coeur… Michael McDowell nous emmène aux États-Unis en 1863, là où le personnage-titre sévit, à frapper violemment de son outil les têtes des femmes riches qui ont le malheur de croiser son chemin.

Son adresse et son impulsivité à cogner plus vite que son ombre ne sont pas ses seules singularités. Katie est une voyante au don exceptionnel, capable de sentir le futur de ceux qui la croisent de (trop) près, et même de flairer la somme de billets qu'ils ont dans leurs poches. Deux « talents » qu'elle contient difficilement, sachant qu'elle est aussi brutale que bête à manger du foin.

Cette jeune femme est un tel phénomène qu'elle a donné le nom à ce roman alors qu'elle n'en est pas l'héroïne principale. Philomela (surnom Philo) Drax est le coeur palpitant du récit, jeune femme sans le sou qui va voir le destin subitement animer sa vie, et pas mal s'acharner aussi. Une belle personne, discrète, aux belles valeurs, qui va se retrouver confrontée à la violence en croisant le chemin de Katie qui est accompagnée de son père et de sa belle-mère (au même tempérament, qui se ressemble, s'assemble…).

Michael McDowell aime tout particulièrement raconter des histoires qui nous ramènent aux temps passés des USA. Blackwater débutait en 1919, Les aiguilles d'or se déroulait en 1882, Katie prend place en 1871. Autant dire que les univers se rapprochent, l'écriture également.

Ce roman a été édité initialement en 1982, juste un an avant Blackwater. Autant dire qu'on est dans une période particulièrement inspirée de la carrière de l'auteur. Qui n'aime rien tant que raconter des histoires de famille au sein de fictions historiques.

L'éditeur présente le roman comme une rencontre de Jane Austen et Stephen King. C'est plutôt drôle, et assez bien vu. On est en plein dans le genre d'histoires populaires qui faisaient fureur au XIXe siècle, mettant en scène des histoires familiales, avec des personnages confrontés à l'horreur qu'on suit dans leurs quotidiens chamboulés.

On s'attache vite à Philo, avec passion, et on frissonne face à l'accumulation de ses malheurs, mais en ouvrant aussi de grands yeux face à ses coups de chance qui vont chambouler sa vie. Un très beau personnage, dont on prend fait et cause, et dont la sobriété détonne avec le caractère cruel de Katie.

L'écrivain aime dessiner des personnages atypiques, souvent déviants, au sein d'une ambiance qui nous fait littéralement voyager dans le passé. McDowell est un raconteur, entièrement au service de ses protagonistes, qu'il fignole avec soin, même dans leurs pires traits.

450 pages d'immersion qui nous font vivre intensément les scènes et ressentir les odeurs, à se retrouver plongés au sein même des drames et des tensions. Avec, comme Blackwater, cette pointe de fantastique à peine esquissée, qui ne fait que renforcer l'étrange attrait qu'on ressent à cette lecture qui reste pourtant bien ancrée dans la réalité.

De la fiction, dans sa plus belle des définitions populaires, avec comme objectif premier de divertir le lecteur. Ce qui n'empêche pas l'auteur d'avoir l'ambition de traiter son histoire avec soin, de travailler son écriture pour qu'elle soit d'une fluidité rare, tout en ayant l'ambition d'une plume enlevée. Pas loin d'être un joli tour de force.

Avec cette histoire, comme toutes celles de l'auteur, on ne sait jamais ce qui nous attend la page suivante, un moment de grâce ou une scène de pure violence, de bonnes ondes ou les pires vilenies. Un grand huit émotionnel, prenant et parfois effrayant. Surprenant toujours, jusqu'aux derniers mots de la dernière phrase du roman !

Katie est une nouvelle réussite, mélange de fiction historique et d'histoires de famille. de l'aventure, de l'émotion, des rebondissements étonnants, des passages cocasses et décalés, de la tension, et une belle peinture des milieux argentés du XIXe. Tous les bons ingrédients qui font une lecture populaire de qualité et démontrent une fois de plus le formidable talent de raconteur d'histoires de Michael McDowell.

Un mot pour saluer la nouvelle oeuvre d'art de Pedro Oyarbide bien mise en valeur par l'éditeur Monsieur Toussaint Louverture. Une couverture magnifique, à ranger dans la collection en cours des oeuvres de McDowell (trois autres romans suivront).
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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Lectrices, Lecteurs

Soyez les bienvenus.... Ou pas.....
Entrez.... Ou pas.....
Chez :

KATIE JEPSON.
La meilleure voyante à propos des questions d'amour, de santé, d'affaires juridiques, d'amis perdus de vue, de mariage, de divorce, de testaments contestés, de contrats, de droits de propriété, d'objets égarés, d'associés, de voyages et d'affaires commerciales.
Mademoiselle Katie défie les lois du monde : elle donne des noms, fait des prédictions du berceau à la tombe. Ladies 25 ¢. Gentlemen 50 ¢. Lecture à partir d'un cheveu 1 $. À l'étage du N° 251, Christopher Street.

Si le coeur vous en dit, ou si le courage vous y pousse, allez-y mais n'omettez pas cet excipit, judicieusement placé, signé de l'auteur lui-même : « KATIE CONTIENT Certains DE MES MEURTRES LES PLUS EFFROYABLES.C'EST SANS DOUTE MON LIVRE LE PLUS CRUEL.C'ÉTAIT TRÈS AMUSANT À ÉCRIRE. » MICHAEL McDOWELL [1950-1999], il aurait pu être un incipit mais peut-être auriez-vous rebroussé chemin, et c'eût été bien dommage....
Car pour ce nouvel opus des ouvrages de Michael McDowell publié par les Éditions Monsieur Toussaint Louverture, on pousse ou plutôt on tire la porte, ou la couverture, en disant que ce nouveau titre va mettre le feu partout, et c'est la cas.
Comme à leur habitude la quatrième de couverture recèle des indices subtilement dessinés et qui vous peuvent vous mettre sur la piste, un peu comme cette chronique d'ailleurs....

Car difficile de parler de ce livre, sans gâcher le plaisir des futurs lecteurs...
Alors que vous soyez Ladies, ou Gentlemen inutile de sortir quelques cents pour que je vous dévoile l'avenir de cette histoire...
Nul besoin de mèche de cheveux,
Nul espoir que je vous livre, ou vous lise votre avenir livresque dans les lignes de la main, les réponses sont dans les lignes de ce livre.
Et le lignes vont défiler, à la vitesse d'un train à vapeur de la West Shore Line assurant La liaison entre Saratoga et New York...
Et mieux vaut prendre le train plutôt que le bateau, quoique.... À vous de voir...
Car une fois l'histoire mise sur les rails de main de maître par l'auteur, nul ne risque de dérailler... Quoique dérailler dans une acception plus familière pour parler de folie, folie jusqu'à la rage.
Tiens, la rage comme celle que pourrait vous transmettre un chien aux crocs acérés, qui viendraient se planter dans votre jambe, là c'est plutôt une écriture acérée qui vous prend à la gorge pour ne plus vous lâcher...
Pour ceux qui connaissent l'écriture de l'auteur on est en "famille" avec les Drax et les Slape, ces deux familles que le destin va faire se croiser soit par intérêt, soit par hasard, il se peut qu'un grain de sable vienne se glisser dans les rouages du destin, à défaut d'un sac de sable...
Parfois le destin amène à la vengeance, la vengeance fait perdre toute notion de la réalité, à en devenir marteau...

Mais rappelez-vous cette épigraphe : "Vous pensez que l'argent est l'unique motif des tromperies et des diableries en ce monde. Combien d'argent le diable a-t-il gagné à duper Ève ?" (Herman Melville, le Grand Escroc)
Et finalement le diable se cache dans les détails...
Mais ne prenez tout au pied de la lettre, car parfois les lettres sont porteuses de bonne nouvelles, et pas seulement des appels du pied qui se terminent mal.., à moins que ce soient des pelles au pied, mais pour cela il vous faudra creuser dans l'histoire...
Voilà le temps de votre consultation de voyance est écoulé...
Il me reste à prendre congé, et sur ces paroles gibet... Pardon j'y vais...

Mais je vois un bon moment de lecture, je vois des rebondissements en série, je vois une forme d'addiction mais sans effet sur votre santé, et pour finir sachez que ce roman est inspiré librement d'une histoire vraie celle de la famille Bender, surnommée les "Bloody Benders", une famille de tueurs en série qui possédait une petite épicerie-quincaillerie et une auberge dans le Kansas...
Voilà, peut-être, qui achèvera tout simplement de vous convaincre, et non pas vous achèvera tout court...
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Les éditions Toussaint Louverture poursuivent la traduction de l'oeuvre de Michael McDowell, avec des livres de poche aux couvertures toujours aussi belles !

Quant au roman lui-même, il se lit d'une traite, parfois avec jubilation.

Katie se déroule en 1871, aux États-Unis. le prologue (qui a lieu huit ans plus tôt) donne le ton : la jeune Katie est une fillette égoïste et insensible. La Katie adulte ? Toujours aussi égoïste et insensible, voire cruelle, dans une famille de voyous pas très intelligents mais hargneux et rusés.

Pourtant l'héroïne du roman, au sens traditionnel du terme, est Philo, qui a le même âge que Katie.

Philo survit difficilement avec sa mère veuve, Mary, dans une petite ville de l'Est des États-Unis. L'argent vient à manquer. Bientôt, elles ne pourront plus rembourser l'hypothèque et elles vont être expulsées. Dès le début du récit, Philo est entourée d'une galerie de personnages aux caractères marqués qui donnent beaucoup de sel à l'histoire grâce à une plume ironique. On sent que l'auteur s'est amusé à les faire vivre.

Un jour, Mary reçoit une lettre de son père, le grand-père de Philo, qui avait coupé les ponts après le mariage de sa fille qu'il désapprouvait. Il appelle à l'aide : la femme de son fils décédé (le frère de Mary) s'est remariée avec un homme qui a une fille adulte, une certaine Katie (oui, il s'agit de la même Katie). Il est invalide et maltraité. Il subit la pression du couple et de leur fille Katie pour changer son testament en leur faveur. Il craint pour sa vie, et implore Philo, qu'il n'a jamais vu, de venir le secourir. Philo accepte (elle est gentille, bonne et douce, notre Philo).

Ce qu'elle ignore, c'est qu'elle va se frotter à une famille de criminels avides, et surtout que Katie a des dons de voyance qui lui donnent un coup d'avance.

Les parties alternent les points de vue de Philo, raisonnable, sage, intelligente même si un brin naïve, avec celles de Katie et sa famille. Ce roman se dévore, grâce à une plume fluide qui fait renaître les petites villes rustiques et le New York de la fin du XIXe siècle, de nombreux personnages secondaires hauts en couleur et une intrigue mouvementée. À la fin de chaque chapitre, on n'a qu'une envie : lire la suite.

On passe des travailleurs pauvres de la campagne aux jeunes femmes gagnant un trop misérable salaire dans les magasins new-yorkais, des pensions de famille aux familles fortunées : l'aspect social est constamment présent en filigrane.

L'histoire de Philo est le mélange d'un roman historique, d'un thriller et d'une romance (ce n'est pas le fond de l'intrigue, mais la relation entre Philo et Henry, et surtout l'ironie dans la description des personnages secondaires, évoquent Jane Austen). Philo enchaîne les coups de chances et de malchances, à la poursuite de son héritage et de ceux qui lui ont volé des êtres chers. D'un naturel aimable, elle réalise qu'elle souhaite le mal de Katie et ses parents. Elle attire la sympathie avec ses petites failles, sa succession de catastrophes, et malgré tout elle rebondit chaque fois.

En parallèle, on se plaît à voir les tribulations de la famille du crime, celle de Katie, rusée mais pas futée, et jusqu'à la fin on se demande qui va gagner. Katie est obsédée par Philo et poursuit cette dernière de sa vindicte, entourée par un père faible et une belle-mère impuissante. Katie est sans pitié.

Pourquoi avoir baptisé le roman Katie plutôt que Philo ? Sans doute parce que Katie est le véritable moteur de l'intrigue, celle par qui tout arrive, le miroir de Philo. Une antagoniste saisissante, bien plus marquante et puissante que Philo, grâce à ses dons de voyance et son caractère hors norme.

Un très bon roman historique, avec un soupçon de fantastique et une trame thriller, sur un ton léger, parfois ironique, fort sympathique, qui m'a fait passer un très agréable moment.

Je remercie Babelio et les éditions Toussaint Louverture pour cette Masse Critique.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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C'est tendance de consommer local. Alors comme j'habite en Gironde, je mange des cannelés, du grenier medocain et je lis les romans édités par Monsieur Toussaint Louverture.
Après Black Water et Les Aiguilles d'Or,Michael McDowell a encore frappé. Et dans le mille. C'est bon de s'abandonner à cette histoire à la noirceur est satisfaisante, qui nous embarque dans l'Amerique fin XIXeme de la campagne arriérée à la vie trépidante new-yorkaise. On a droit à une visite. D'un côté la misère de ceux qui tentent de vivre de rien, les filles de petite vertue au grand coeur, les malins qui profitent de la naïveté des nouveaux arrivés, les logements qui n'ont pas vu un balais depuis des décennies. Et de l'autre côté, ces gens de bien qui froufroutent de tissus précieux, se pavanent dans les soirées où il faut être vu, les moins riches rivalisant de manoeuvres parfois douteuses et mesquines pour atteindre le sommet de la pyramide. L'oppositio entre la gentille et infortunée Philo, et Katie, est jouissif. On attend que la gentille gagne…mais comme dans les autres romans de cet auteur, ce n'est pas si simple et surtout, cela passe par des scènes aussi rocambolesques que cruelles. Point de temps morts, mais pas mal de morts. Toujours cette touche de fantastique distillée juste ce qu'il faut.
Encore une fois je suis ravie de cette lecture et que Monsieur Toussaint Louverture fasse connaître cet auteur.
Alors, faut-il le lire ? Oui : foncez !! Si vous avez trouvé qu'il y avait un peu trop de bizarrerie dans Black water, là il y en a moins : foncez !! Cet opus m'a rappelé les Wilkie Collins que les éditions Phebus Libretto avaient remis au goût du jour à la fin du siècle dernier. le style est assez différent, pour le fond, on retrouve cette opposition entre noirceur et innocence, dans une atmosphère délicieusement mystérieuse : foncez !!
Et enfin, encore une fois le livre est beau avec une couverture comme un hymne à la lecture papier : foncez !!!
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🔥Chronique🔥

ON RECHERCHE. Jeune femme complètement désaxée avec un marteau à la main. Une meurtrière capable de prédire la mort, comme de l'administrer par des moyens diverses et variés. Se présenter avec un bon pactole sous le bras, en 1871, et attendre sa sentence.

Elle pourrait débuter ainsi, la petite annonce version Katie. Elle pourrait s'inscrire dans le journal des malfrats de l'époque, un journal à controverse, certes, et peu recommandable, mais aujourd'hui comme hier, c'est ainsi, les méchants fascinent. Et peut-être me permettrez-vous cette digression, mais je recherche dans ce questionnement, une réponse sincère et adéquate: depuis quand c'est le « vilain » qui vole la vedette au héros? Je sais qu'il y a une tendance actuelle à créer des méchants presque plus fascinants que le héros lui-même. Et du coup, ce n'est plus les valeurs chevaleresques que l'on priorise, mais bien celles de la violence, du chaos, de la cupidité qui prennent toute la place. Pourquoi? Est-ce que c'est le miroir de notre époque? Est-ce qu'un méchant est plus bankable qu'un gentil? En lisant Katie, on ne m'enlèvera pas cette évidence. Parce que Katie, c'est tout l'opposé de Philomena. Katie, c'est l'anti-héroïne que les gens vont adorer. Et non seulement, ils vont l'adorer, elle, mais l'idée même de cette adoration. Comme s'ils se grisaient de se rapprocher ainsi du côté obscur, tout en gardant une empathie envers l'une et l'autre. Mais l'une et l'autre ne sont animées que par la vengeance. Alors je m'interroge sur ce que Katie nous apporte, finalement…

ON RECHERCHE. Jeune femme désargentée avec le possible en sa main. La bonne samaritaine capable de donner sa vie ou son coeur au premier venu, et ne jamais regretter ce penchant bienveillant, quoi qu'il en coûte. Se présenter sous vos meilleurs auspices, et ne croire qu'en la grâce du destin…

Voici donc, une autre annonce. Une annonce à effet miroir pour vous présenter la douce et adorable Philomena. Et elle aussi, les gens vont l'adorer. Ils vont l'adorer parce que sa détermination est puissante. Toute gentille qu'elle soit, elle ne perd pas de vue, son objectif. Même au plus bas, même dans le désespoir et la peine la plus profonde, elle continue d'avancer et de croire en sa bonne étoile. Et faut dire qu'elle le lui rend plutôt bien, l'étoile qui veille sur elle…Mais la chance ne fait pas tout. C'est bel et bien une jeune femme, qui prend à bras le corps sa vie, et l'emmène vers les sommets, défonçant le plafond de verre par sa grandeur d'âme…Mais alors, je m'interroge: Philomena est-elle le faire-valoir de Katie ou l'inverse?

« Je crois que j'aimerai bien qu'on me dise la bonne aventure, à moi. »

Et Michael McDowell a fait ça très bien. Il m'a conté, une folle et bonne aventure. Pleine de surprises, de rebondissements, d'hémoglobines, de frissons, d'amour et de sororité. J'aime quand il me dresse des portraits de femmes fortes, avec autant de génie. Qu'il me mène dans des ambiances à la fois sombres et inquiétantes, tout en me parlant des gouffres dans lesquels s'engage la plupart des humains. Et c'est parce qu'ils sont si humains, si prévisibles dans leurs défaillances, qu'on se plait à les regarder se débattre avec leurs sentiments contradictoires. Et lorsque la cupidité rencontre la cruauté, il n'y a plus de limites à la bienséance, mais le plaisir est intact. le plaisir de lecture à cette si bonne aventure est si grand qu'on est comme happé. Happé comme à proximité d'une voie d'un train. Pris dans une euphorie de page-Turner, on ne voit plus l'aspiration qui nous guettait du coin de l'oeil, pour rendre son coup fatal. le coup fatal du mot « fin ». Coup aussi brutal et efficace qu'un coup de marteau bien placé. Katie a du magnétisme, n'en doutez pas un seul instant. Un magnétisme à vous attirer indéniablement vers un coup de coeur…furieux!
Lien : https://fairystelphique.word..
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Philo est tout l'opposé de Katie. La première est honnête, travailleuse, serviable et aimable. La seconde est cruelle, perverse, avide et sans scrupule. Par la main de Katie et de ses parents, Hannah et John Slape, Philo se retrouve doublement orpheline, plus pauvre que jamais et accusée de meurtre. « Mon Dieu, […] mais ta vie n'est qu'un long chemin parsemé de malheurs ! » (p. 130) Oui, Philo est une brave fille, mais face à cette famille d'assassins, de voleurs et de tortionnaires, elle jure d'obtenir vengeance, même si elle se sait perpétuellement en danger. « Les Slape ne se laisseront pas attraper, et ils me retrouveront ! » (p. 249)

Impossible de résumer ce roman dont chaque chapitre compte une péripétie – voire plusieurs – retentissante. Les Anglo-Saxons parlent de page turner, les Français de roman-feuilleton. Les deux titres se valent : Katie est un récit qui se dévore et qui, sans s'essouffler, entraîne le/la lecteur·ice de page en page. Il y a un peu des Thénardier dans la famille Slape, mais à la sauce Stephen King, façon Carrie et Ça, avec supplément prémonition. Oui, ce roman dégouline de sang à gros bouillons : c'est volontairement et jouissivement gore. Mais le texte a aussi un côté un peu fleur bleue : Philo n'est certes pas une Cosette qui attend qu'on la sauve, mais elle vit quelques épisodes doux et romantiques qui tranchent fermement avec l'horreur de sa vie. J'ai tombé ce roman de presque 500 pages en une journée : le style de Michael McDowell, que je découvre avec ce texte, n'est pas époustouflant, mais il sait tenir en haleine. Une seule question à la fin du roman : pourquoi ce titre ? Katie n'est pas l'héroïne, mais la détestable antagoniste que l'on souhaite voir disparaître…
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Michael McDowell m'a déjà fait passer des heures très agréables avec sa série "Blackwater"et "Les aiguilles d'or". Ecrites dans un style fluide ,
sans aucune longueur , ses histoires sont captivantes .
Je me suis tout autant régalé avec «Katie» .
J'ai eu l'impression d'être plongé dans un roman-feuilleton du XIXe écrit
par Paul Féval , Ponson du Terrail ou Xavier de Montépin .
Entre "David Copperfield" et "La porteuse de pain" , avec des meurtres , du sang ,
des rebondissements et des bons sentiments , cette histoire , c'est un peu "Les malheurs de Philo" ... car il lui en arrive des malheurs à cette pauvre héroïne !
A chaque fois que ça va mieux … paf , un nouveau drame !
Les méchants sont vraiment malfaisants , cruels et sans scrupules .
Philomène fait face à de nombreuses épreuves avec beaucoup de courage , sans tomber dans la galanterie !
Heureusement , elle rencontre des gens honnêtes et altruistes !
Certes , les personnages sont un peu caricaturaux ( et pas qu'un peu ) ,
mais j'ai été accroché par l'intrigue dès les premières pages
et j'ai dévoré ce livre en quelques heures .
J'espère que d'autres romans de Michael McDowell seront traduits !
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