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3,93

sur 13337 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bel-Ami... Quelle belle découverte ! J'ai franchement beaucoup aimé cette lecture. C'est fluide et prenant, vraiment, et Maupassant nous offre une bonne palette de personnages de l'époque, tous plus ou moins intéressants mais avec un rôle certain dans l'intrigue, ce que j'apprécie fortement; j'ai particulièrement bien aimé le pessimisme (néanmoins réaliste) du poète Norbert de Varenne - je crois d'ailleurs que Maupassant a mis un peu de lui dans ce personnage (ils sont tous les deux obsédés et dévorés par l'idée de la mort, notamment).
C'est, en tout cas, radicalement différent d'Une vie qui est beaucoup plus descriptif et qui nous embarque dans une atmosphère beaucoup plus pesante (ce qui est le but voulu d'ailleurs), et ça ne m'a pas étonné de lire dans la postface que Bel-Ami a été écrit d'une traite, et sous forme de feuilleton – d'où la permanente sensation d'être tenue en haleine -, alors qu'Une Vie a été écrit en 7 ans ! Je trouve aussi un côté très « zolien » à Bel-Ami, ce qui m'a beaucoup plu !
Et puis George Duroy… J'adore les personnages passionnés, donc j'adore George Duroy envers et contre tout ! Un Valmont plus moderne et un tout petit peu moins vil, un homme à femme comme je les aime (littérairement parlant, évidemment !), qui use de ses charmes pour s'élever dans la société, mais qui malgré toutes ses conquêtes éphémères et intéressées, reste attaché à Madame de Marelle, sa première amante, vers qui il reste irrésistiblement attiré et peut être la seule qu'il - et qui l' - aime vraiment.

Bref, j'ai vraiment passé un excellent moment avec ce roman, et je le recommande à quiconque aurait envie de s'évader dans une époque lointaine et pourtant très peu différente de la nôtre pour ce qui est des aspirations et ambitions humaines…
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« Bel-Ami »... ? Un bel ami, je n'en voudrais pas un pareil, en tout cas ! Personnage tout en façade, en rondeurs, en joliesse, en déclarations passionnées mais creux à l'intérieur, cynique, vide, de temps à autre se posant des questions sur la vie et la mort, mais finissant par déclarer : « C'est bête, tout ça ».

Oui, Maupassant m'a bien dupée avec son Georges Duroy surnommé « Bel-Ami » par des femmes désoeuvrées et contentes qu'un bel homme s'occupe d'elles. Car en ce 19e siècle finissant, la société bourgeoise et aristocratique ne pense qu'à l'argent, qu'au pouvoir, le tout agrémenté d'un batifolage de bon aloi. Georges Duroy se sert des femmes pour grimper dans l'échelle sociale, lui qui est fils de paysans de Rouen, qui n'a même pas de diplôme, qui est allé servir l'armée 2 ans en Afrique. Il se retrouve journaliste grâce à la rencontre d'un vieil ami, puis monte en grade grâce à la femme de cet ami. Et c'est l'engrenage, rien ne peut l'arrêter...D'intrigues amoureuses en guet-apens politiques, ce jeune homme encore pardonnable au début devient LE parvenu par excellence, et là, je l'ai détesté.

Et les femmes, me direz-vous ? Eh bien, les femmes, Maupassant n'est pas tendre avec elles ! Ce sont soit des vénales, soit des oies blanches... Il y en a une, quand même, qui attire l'attention, par son intelligence, son caractère posé et qui ne s'en laisse pas conter, et finalement, qui tombe dans le piège de notre « héros ». Même celle fidèle à son mari, « vierge de coeur », dégringole aussi, et de plus haut vu qu'elle semblait inattaquable.
Maupassant d'ailleurs excelle dans ses descriptions ! En voici une, je n'y résiste pas : « Elle était un peu trop grasse, belle encore, à l'âge dangereux où la débâcle est proche. Elle se maintenait à force de soins, de précautions, d'hygiène et de pâtes pour la peau. Elle semblait sage en tout, modérée et raisonnable, une de ces femmes dont l'esprit est aligné comme un jardin français. On y circule sans surprise, tout en y trouvant un certain charme. » Et encore une autre, allez, puis je me tais : « La soeur aînée, Rose, était laide, plate, insignifiante, une de ces filles qu'on ne voit pas, à qui on ne parle pas, et dont on ne dit rien ».
C'est tout dire...

Maupassant, je le connaissais, surtout dans ses nouvelles, et j'ai donc circulé dans « Bel-Ami » en terrain connu, avec un peu d'ennui par moments (oui, c'est vrai, il aurait pu expliquer cette ascension sociale sans scrupules en une nouvelle) mais aussi avec beaucoup de plaisir face à cette description sans fards de cette riche société. Ce n'est pas pour rien qu'il est devenu un « classique ».
Commenter  J’apprécie          2018
Bel-Ami est indémodable ! Sur fond de journalisme et de dîners mondains, cette fable (sans en avoir la forme, mais déjà le fond) nous persuade que tout est possible (j'ai failli dire qu' "ensemble, tout devient possible" *humour*) ! Dans la France de la fin du XIXe, Duroy part de rien, mais arrive à tout ! Il choisit le journalisme presque par défaut, il conquiert le coeur des femmes presque sans le vouloir, il cherche au fond l'impossible sans vraiment le savoir. Avec un cynisme aux abois, Maupassant peint la société qui l'entoure au vitriol. Comment ne pas y voir à chaque nouvelle génération de lecteurs une vision calquable sur les réalités de notre époque ? Où se situe le vrai bonheur ? La réussite doit-elle se faire à tout prix ? Bel-Ami ou comment répondre à des questionnements cruciaux, au plus près de la société, tout en évitant les longues descriptions lassantes de certains auteurs réalistes du XIXe. À méditer toujours une fois de plus !
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Que c'est bon !
Encore une fois Monsieur de Maupassant réussit à nous éblouir.
De l'obscur Georges Duroy au Bel-Ami du beau monde parisien, ce récit nous enseigne que vouloir c'est pouvoir.
Il faut dire que ce cher Duroy n'est pas très regardant sur les principes pour gravir l'échelle sociale et faire oublier ses origines.
Ce personnage est une véritable enflure mais c'est justement ce qu'il est qui lui donne toute sa force. Bel-Ami, c'est l'opportuniste avec un grand O. Comme quoi, il faut toujours se méfier des petits, dans le panier de crabes c'est toujours les plus dangereux.
Ce livre est super, Maupassant n'a pas son pareil pour décrire avec acidité son semblable. C'est écrit avec classe et finesse, on en redemande. A lire!
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Soldat récemment démobilisé, Georges Duroy arpente les rues de Paris, dépensant dans les bars et restaurants les quelques sous gagnés dans son emploi au bureau du chemin de fer du Nord. Une vie qui ne saurait satisfaire ses ambitions.
Lorsqu'il rencontre Forestier, un ancien camarade de régiment devenu journaliste politique à "La vie Française", une fenêtre d'opportunités s'ouvre. Duroy est engagé au journal pour un travail subalterne dont il ne peut se contenter.
Commence alors une inlassable quête de puissance et de richesse, qui passera par son pouvoir de séduction auprès des femmes.

Une fois n'est pas coutume, je commencerai cette chronique par l'écriture. Une écriture limpide, ciselée, qui n'a pas besoin de beaucoup de mots pour nous faire vivre une scène. du grand art ! On comprend pourquoi Flaubert poussait l'auteur à travailler davantage, à moins se livrer au dilettantisme et à la débauche qui provoqueront sa mort prématurée.
Car si l'écriture est brillante, l'intrigue et les personnages paraissent cousus de fil blanc. Certes, la critique sociale, antibourgeoise, est féroce. Mais elle n'a pas la crédibilité, portée par les nuances, des romans De Balzac.
Duroy, le personnage central, vole de succès en succès, un peu comme un Bernard Tapie qui n'aurait pas connu la faillite et la prison. Ses réussites auprès des femmes sont prévisibles ; il n'y a guère de place pour le doute. Et que dire des maris, cocus et/ou complaisants, ou du père, richissime et retors, mais pourtant berné ?
Une intrigue un peu trop manichéenne ; des personnages qui, pour la plupart, n'ont guère de qualités ou de nuances à faire valoir. Voilà les gros points faibles de ce roman.
Heureusement, restent les qualités de l'écriture ! Un peu comme si Victor Hugo s'était lancé dans les romans de gare...
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Soir d'été étouffant en plein Paris. Quelques sous en poche, Georges Duroy hésite entre le dîner du lendemain ou un bock rafraîchissant pour égayer sa soirée.
Hasard, chance, il rencontre un ancien camarade de régiment, devenu journaliste, qui va lui ouvrir les portes du beau monde derrière lesquelles il entrevoit rapidement les charmes de la richesse.
Dans les premières pages, Georges est presque attendrissant. Rougissant, hésitant, intimidé, sa gène tend à être touchante…

Mais dès sa première entrée chez son ami, les grandes glaces lui révèlent son reflet de bel homme, son irrésistible moustache frisottante, son maintien de séducteur. Son physique fera sa force.
Oui, il veut fuir les murs tachés de son misérable logis, ses odeurs douteuses, la saleté des escaliers. Et il désire de l'amour, mais un amour riche de femme du monde.
Et c'est justement vers ces femmes souvent oisives, si vite passionnées, si facilement séduites, qu'il se tournera pour gravir les marches vers cette richesse tant convoitée. Le « je vous aime » sera sa principale arme. Ces femmes ne seront d'ailleurs pas entièrement victimes de son jeu car elles sont aussi instigatrices en lui donnant de judicieux conseils.
Rusé, il en prend vite de la graine et en devient un odieux manipulateur. Mais être envieux ne cesse jamais, il existe toujours une fortune plus belle que la sienne.
L'impatience grandissant au fil des pages, on se demande jusqu'où Maupassant va-t-il pousser la muflerie de ce Bel-Ami !

Univers de dîners, de causeries, d'opportunités financières, de charmes, d'adultères. L'approche de l'auteur est fine et incisive.
Ce n'est pas sous le charme de Georges que je suis tombée mais plutôt sous celui de la plume De Maupassant. Après Une vie, j'y ai retrouvé avec un réel plaisir toute la beauté de cette écriture qui embellit chaque personnage, chaque décor et chaque scène sans jamais alourdir la progression de l'intrigue.
La lumière, les lieux, les bruits, le souffle de divers effluves, tout cet environnement qui habille les manipulations séductrices de ce Bel-Ami est éblouissant. Même la fumée de cigarette s'envole poétiquement !

L'auteur sait aussi jouer avec les émotions en passant de l'effroi de la mort aux senteurs enivrantes de la vie.
L'appétit de cette lecture s'aiguise proportionnellement à celle, insatiable, de ce beau dandy en pleine ascension sociale.
Maupassant m'a définitivement séduite et je vais continuer la découverte de ses romans.

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J'ai lu "Bel-Ami" dans le cadre d'une lecture scolaire (je suis en classe de Seconde !). J'avais déjà lu "Boule de Suif" en 4ème et étudié beaucoup d'extraits d'oeuvres De Maupassant : je savais que ce serait lu relativement facilement car le style d'écriture est très abordable. Pourtant, j'étais assez réticente avant de commencer ce livre, sans trop savoir pourquoi... Je pense que c'est dû au fait que j'ai toujours un peu d'appréhension avant de commencer un Classique que l'on va étudier en classe...

Au final, je suis assez surprise ! Je suis loin d'avoir détesté, j'ai même plutôt bien apprécié la lecture... J'avoue que je ne m'y attendais pas ! J'ai mis 3,5/5 sur une lecture scolaire, wow ! x)
Bon plus sérieusement, "Bel-Ami" n'est pas non plus un roman que j'ai adoré, mais disons que je ne me suis pas ennuyée en le lisant. Bon par contre je dois bien reconnaitre que je n'ai pas eu énormément d'attachement envers le protagoniste. J'ai toujours eu du mal avec la tromperie et Duroy est un homme à femmes... donc il a eu tendance à m'agacer profondément avec ça, j'avoue. D'autres de ses manies et traits de son caractère m'énervèrent également durant ma lecture. (oups) Mais bon, c'est très personnel !

Disons que pour un Classique et une lecture scolaire, je suis agréablement surprise de cette découverte :)
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Bel-Ami, c'est l'ascension par Georges Duroy d'une montagne de reconnaissance personnelle et professionnelle empruntant le col empesé de l'opportunisme avec ses tournants de malice et ses contours d'artifice comme manifestement M. de Maupassant excelle à le décrire avec truculence.
Il est malin ce Georges, tantôt bernard-l'hermite tantôt coucou, capable de baser sa coquille dans un meublé loué par Clotilde sa maitresse et de faire son nid dans les draps de Madeleine, la femme de son ami mort de la tuberculose. Elle demeurera longtemps sa bonne étoile toujours rayonnante en arrière-plan comme le halo d'une éclipse.
« Tout lui souriait, la vie l'accueillait avec tendresse. Comme c'était bon la réalisation des espérances. »
Il plait aux femmes et s'en délecte, sa moustache pointue va jusqu'à faire crever d'amour les yeux de la femme de son employeur, le directeur de « la vie française » ce quotidien où il obtiendra par rouerie le statut de rédacteur en chef.
Certains hommes se permettent de le défier quand quelques femmes vont jusqu'à le déifier.
Il en sort toujours vainqueur, sa gouaille se faufilant dans les phrases croustillantes de l'auteur qui, en passant se joue de l'église, du pouvoir et de l'argent. Sa seule frayeur tenace est la mort.
« Il se frottait les mains, tout en marchant avec une joie intime, la joie du succès sous toutes ses formes, la joie égoïste de l'homme adroit qui réussit, la joie subtile, faite de vanité flattée et de sensualité contente, que donne la tendresse des femmes. »

J'ai eu beaucoup de mal à l'estimer mais grâce à sa désinvolture, son esprit d'à-propos, son entregents, je ne suis pas parvenu à le détester. Les phrases serties de finesse de M. de Maupassant ont en partie masqué les démarches hypocrites des pinces-fesses frivoles, des thés mondains ou des diners pompeux.

L'arrogance et la suffisance de Georges Duroy n'ont pas de limite comme les lignes de M. de Maupassant n'ont pas de censure pour décrire les moeurs du 19ème siècle, c'est un régal de lecture.

« Je bois à la revanche de l'esprit sur les millions. Non pas qu'ils me gênent chez les autres ou que je leur en veuille. Mais je proteste par principe. »

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Voila un titre qui m'a réconciliée avec Maupassant. Et oui on était quelque peu en froid depuis qu'au collège, on m'avait forcé a étudier un titre qui m'avait vraiment déplu.

Heureusement Bel-Ami était la et j'ai pris plaisir a faire sa rencontre.
Bel-Ami c'est Georges Duroy, le personnage principal, l'anti-héros devrais-je dire car il est tout a fait détestable. C'est un homme prêt a tout, même au pire bassesses pour arriver a ses fins. Mensonges, manipulations, tromperies.... sont au rendez-vous et donne du suspense au récit et l'on se demande jusqu'où il va aller. Alors forcement, j'ai adoré le détester !

L'écriture De Maupassant est agréable, il y a parfois des passages un peu long ou descriptif mais le roman est habillement construit. Il n'épargne personne et nous dresse un tableau peu flatteur de ce monde ou il faut paraître.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Maupassant fait ici le portrait sans complaisance de Georges Duroy , opportuniste, arriviste, amoral et perfide. Il se sert des gens pour construire sa carrière et les rejette quand il n'a plus besoin d'eux. C'est un personnage de la comédie humaine, parti de rien, de basse extraction, fils d'aubergistes , il doit ses débuts de journaliste à la rencontre fortuite avec une ancienne connaissance, puis il séduira hommes et femmes grâce à son physique avantageux et à son sens de l'opportunisme. Son comportement est emblématique d'une société où la réussite sociale est une des seules valeurs reconnues. Il met ses sentiments au service de ses ambitions, bouffi d'orgueil, incapable d'être heureux avec ce qu'il a, Duroy méprise les pauvres et jalouse les riches. Ce roman est une satyre cruelle de la société de l'époque où les fortunes se font et se défont aussi vite, où les titres de noblesse s'achètent., et où les femmes ne sont que des piédestals au service de l 'ambition des hommes.
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