Le suicide ! Mais c'est la force de ceux qui n'en ont plus, c'est l'espoir de ceux qui ne croient plus, c'est le sublime courage des vaincus ! Oui, il y a au moins une porte à cette vie, nous pouvons toujours l'ouvrir et passer de l'autre côté. La nature a eu un mouvement de pitié ; elle ne nous a pas emprisonnés. Merci pour les désespérés !
J'aime la nuit avec passion. Je l'aime comme on aime son pays ou sa maîtresse, d'un amour instinctif, profond, invincible. (...)
Le jour me fatigue et m'ennuie. Il est brutal et bruyant.
Je l'avais aimée éperdument ! Pourquoi aime-t-on ? Est-ce bizarre de ne plus voir dans le monde qu'un être, de n'avoir plus dans l'esprit qu'une pensée, dans le cœur qu'un désir, et dans la bouche qu'un nom : un nom qui monte incessamment, qui monte, comme l'eau d'une source, des profondeurs de l'âme, qui monte aux lèvres, et qu'on dit, qu'on redit, qu'on murmure sans cesse, partout, ainsi qu'une prière.
Paul fournel Imagine Claudine - éditions P.O.L -Où Paul Fournel tente de dire de quoi et comment est composé "Imagine Claudine" son nouveau recueil de nouvelles et où il est question de Claudine et de Chamoison, De Maupassant et Jean-Noël Blanc, du plaisir d'écrire des nouvelles et de la page blanche, à l'occasion de la parution d'"Imagine Claudine" aux éditions P.O.L à Paris le 29 avril 2024
"Le temps passe, le village change. La ville se rapproche et Claudine devient riche.
En ville, être riche c'est aller au massage, se faire livrer à manger par de jeunes cyclistes, c'est faire les vitrines chaque jour, c'est porter une robe différente par semaine, c'est aller au restaurant quand ça vous chante, c'est arrêter un taxi d'un geste de la main.
Au village, être riche consiste à cacher son argent et à s'arranger pour donner des imaginations, des envies et des jalousies sournoises à tout le monde.
Entre les deux, Claudine hésite."
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