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EAN : 9782871322474
126 pages
Les Eperonniers (30/11/-1)
2.9/5   5 notes
Résumé :
Depuis Hôpital silence, son premier livre publié en 1985 aux éditions de Minuit, Nicole Malinconi s’inspire de la réalité quotidienne, de l’ordinaire de la vie, des gens et des mots, ceci aboutissant moins à des fictions romanesques qu’à ce qu’elle qualifie elle-même d’« écriture du réel ». Derniers ouvrages parus : Au bureau (Aube), Vous vous appelez Michelle Martin (Denoël), Si ce n’est plus un homme (Aube).
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Nicole Malinconi évoque sa mère avec une simplicité de style qui, paradoxalement peut-être, donne à son texte une force émotionnelle d'une efficacité remarquable. Une fois encore, je suis ravi de mettre en évidence un écrivain belge et de vous recommander ce petit livre avec un grand enthousiasme.

« Nous deux » a valu le prix Rossel à son auteure en 1993. En Belgique, cette récompense est à coup sûr la reconnaissance d'un talent, une incitation à ajouter un livre sur sa pile que l'on ne doit pas négliger, même si la pile est haute. En recevant son prix, Nicole Malinconi a déclaré: « Il ne me reste qu'à rentrer chez moi et continuer à écrire ». La simplicité de cette petite phrase est en parfaite harmonie avec son texte.

En effet, c'est la simplicité qui donne toute sa force à ce texte. Nicole Malinconi y rend hommage à sa mère en évoquant la fin de sa vie, où l'esprit de la vieille dame s'éloignait inéluctablement de la réalité, mais aussi en brossant une collection de petits tableaux dépeignant des gestes de la vie de tous les jours, des réflexions, des habitudes. Je dirais qu'elle décrit sa mère avec les mots de sa mère. Les mots d'une personne de son temps, qui a vécu une vie pleine, probablement sans avoir eu l'occasion de passer beaucoup de temps sur les bancs de l'école. Les phrases sont courtes. Pas de pathos, pas de débordement, pas d'effet manche, juste les gens comme ils sont, naturels, sans fard.

On lit « Nous deux » avec le même plaisir que celui de regarder des petites photos noir et blanc à bords cannelés entassées dans une vieille boîte à biscuits. On en tire plus d'émotion qu'à contempler un beau portrait d'artiste.

Nicole Malinconi rapporte qu'elle doit son goût pour l'écriture à Marguerite Duras qui en retour n'a pas manqué de saluer son travail.

Découvrez donc ce splendide morceau de littérature belge. Quant à moi, j'ajoute sur ma pile « Da solo », que Nicole Malinconi consacre cette fois au père.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ça commence quand elle ouvre la fenêtre la nuit, pour appeler les gendarmes et qu'elle se laisse tomber n'importe où. L'homme dit que c'est à cause de tout ce qu'elle prend pour dormir, depuis tant d'années. Toutes ces saloperies, il dit. Et qu'elle n'a jamais prétendu abandonner. Et que si elle avait eu un peu de volonté, mais non.
Elle, quand l'homme la relève, elle demande où elle est, elle appelle sa mère ; demande à l'homme d'aller la chercher ; elle n'entend pas l'homme lui dire que sa mère est morte depuis des années ; elle m'appelle moi aussi, avec sa mère.
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La femme porte des lunettes épaisses; on voit ses yeux tout petits à travers les lunettes; les yeux sont loin, comme reculés dans la tête, on ne sait pas d’où elle vous voit.
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Elle disait que dans le pays de l’homme [le village de son mari] elles ont toutes un gros ventre. Et pas d’allure, avec leur linge aux fenêtres.

Elle disait que Miss Monde, pourtant, quand elle fait, ça pue comme tout le monde.

Elle disait que les linges blancs en tissu éponge qui séchaient aux fils, c’était pour quand elle n’avait plus de culottes.

[…]

Elle se demandait ce qu’on vient faire sur terre; elle me demandait à moi si je le savais.
Elle trouvait que le besoin de manger, ça ne devrait pas exister, que chaque fois c’est à recommencer, les vaisselles, tout nettoyer pour après, tout salir.
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C'est une vieille femme qui perd la tête, qui dit comme on dit, n'importe quoi, qui ne le fait pas exprès. La vieille femme dit parfois qu'elle dit n'importe quoi ; pas toujours ; qu'elle a fait ceci ou cela, qu'elle a dit ceci ou cela et qu'on lui a bien dit qu'elle se trompait. La vieille tête effilochée de la vieille femme se souvient de cela, par moments, d'avoir fait ou dit quelque chose et de se tromper. Ce sont comme de vagues lueurs dans la nuit.
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Elle se demande ce qu'elle a fait pour mériter ça. Comment elle soigne et donne. Elle donnerait tout pour l'enfant. Ses yeux, dit-elle ; elle est comme ça. Trop bonne, dit-elle. Elle donne au chat de la viande qu'elle mastique et qu'elle se retire de la bouche. Elle donne ses gants à la petite des voisins quand il gèle dans la rue et que la petite pleure, tout seule, avec ses mains toutes rouges. Et elle pleure avec elle ; elle pleure de tant de solitude.
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Videos de Nicole Malinconi (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicole Malinconi
Le mercredi 10 mars 2021, Nicole Malinconi se prêtait au jeu de la rencontre "en librairie" de façon virtuelle en dialoguant avec la libraire Maya Orianne, de la librairie "A livre ouvert" à Bruxelles. Elles y évoquent le récit de Nicole Malinconi paru aux Impressions Nouvelles en janvier 2021, "Ce qui reste".
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