Le roman s'ouvre sur le trajet de retour de nuit vers Forcalquier d'un homme qui conduit un corbillard. C'est lors de ce trajet que les mystères constituants l'intrigue du roman sont découverts par le héros : il croise d'abord un bandit de grands chemins mené par les gendarmes vers le lieu de son exécution, puis il découvre cinq hommes morts et alignés comme à la parade, enfin il trouve une guillotine en train de brûler.
C'est également lors de ce trajet que l'on découvre le personnage principal, Félicien Brédanne, dont on ignore encore le nom. On apprend qu'il a acheté son corbillard à bon prix après avoir endormi la concurrence, qu'il est un herboriste qui vend sur les foires et les marchés, qu'il sait écouter son cheval.
Attention, je ne veux pas dire que son cheval parle, cet animal est un cheval ordinaire qui a des attitudes normales d'équidé, mais c'est un compagnon plein de bon sens équin qui a, par exemple, une très bonne raison de s'arrêter et de ne plus vouloir avancer alors qu'il est proche de son écurie. Dans ces circonstances, Félicien ne s'énerve pas, ne frappe pas sa bête mais se demande quelle bonne raison elle a de s'arrêter.
A ce stade, j'aimais déjà ce personnage qui se dévoile au fur et à mesure de l'histoire. Malgré lui, Félicien ne cesse de tomber sur des mystères et des intrigues qu'il devra relier pour comprendre ce qui se passe dans son pays durant cette époque difficile.
Dernier point mais non le moindre, cette histoire se passe en 1871, à la chute de
Napoléon III et c'est essentiel dans cette aventure, c'est une période d'incertitude politique durant laquelle on se place, on se prépare, et tous les coups sont permis.
J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman, il est drôle, le rythme est bien enlevé, l'intrigue est bonne avec un juste dénouement, la fin est satisfaisante.