AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 33 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
9 avis
2
1 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Syracuse en 412 av J.C :
Les Athéniens sont venus envahir la Sicile, ils ont été écrasés, leurs navires ont été transformés en bois de chauffage et, leurs cadavres servent à nourrir les chiens mais, Dioclès se demande ou ils "pourront mettre les 7000 salopards " qui sont encore sur l'île et, il a une idée pour respecter les règles de la guerre : ils seront envoyés dans les carrières !
C'est à partir de ce contexte historique que Ferdia Lennon va improviser une aventure tragi-comique et très moderne avec des dialogues à faire pâlir les échanges savoureux des pubs irlandais !
Deux potiers au chômage, désargentés portent de l'eau aux Athéniens qui se meurent dans cette prison à ciel ouvert, ils offrent du vin et des olives à ceux qui seront capables de réciter des vers d'Euripide. Gélon et Lampo vont trouver des candidats affamés et même d'anciens comédiens athéniens pour monter en ces lieux deux pièces : Médée et les Troyennes !
Ils vont s'improviser metteurs en scène et répartir les rôles, trouver des décors, des costumes, des casques, des épées, des perruques et même un musicien ! Par chance, ils vont être financés par un producteur : Tuireann qui est emballé par leurs idées de spectacle et, ainsi ils vont s'approvisionner chez Alekto : une décoratrice spécialisée, pour se mieux vêtir, pour nourrir les athéniens qui vivent enchainés au fond de ce trou à rats et, pour occuper les enfants qui sont heureux de participer aux choeurs, au spectacle et à l'agitation de cette troupe de fortune qui au fur et à mesure met en place les 2 pièces !
Lampo, un homme simple et boiteux s'éprend de Lyra, une esclave qui est serveuse dans le bar de Dimas et, il envisage de la racheter pour l'épouser dès qu'il aura suffisamment de drachmes !
Le soir tant attendu arrive : l'auditoire a doublé, les Syracusains sont rares, mais les prisonniers sont tous là, fascinés dans l'attente du spectacle ! Mais..c'est le drame !
Puis, un décret : la carrière va rouvrir et les centaines d'athéniens doivent fuir, Athènes est morte !
Lampo, blessé va cicatriser ses plaies et décider de sauver son ami athénien Pachès, le sortir du trou, de la mort et, pour ce faire il va se faire aider par Alekto, son esclave et sa charrette mais surtout par Truireann qui pourra embarquer les survivants dans le petit port d'Hyccara pour les exfiltrer !
Un acte de gloire car Lampo a sauvé au péril de sa vie, de sa sécurité son ami et les athéniens survivants du drame !
Un acte de gloire pour ces 2 pauvres copains qui ont fait renaître l'espoir chez les prisonniers en reconstituant et en faisant vivre le théâtre de cet illustre tragédien Grec !
Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel.
Commenter  J’apprécie          170
Je remercie Babelio et les éditions Buchet-Chastel pour cet ouvrage reçu lors de l'opération Masse critique. Il avait beaucoup d'arguments pour me plaire : un roman historique, se passant dans l'Antiquité grecque, évoquant une pièce de théâtre.
Je reconnais toutefois qu'il m'a fallu un peu de temps pour me laisser séduire par la langue, mêlant "le monde antique et le parler des pubs irlandais" comme l'annonce la 4ème de couverture : mêler les demi-dieux et les héros des tragédies d'Euripide au parler terre-à-terre voire vulgaire de petits potiers au chômage est d'abord surprenant.
Mais progressivement, j'ai été séduire voire émue aux larmes. La guerre est une tragédie, pour les héros comme Hector, Hélène, Hécube ou Astyanax, mais aussi pour les simples mortels : pour les soldats blessés et détruits psychologiquement, un bouleversement pour les civils déportés en esclavage, les viols pour les femmes qui voient leurs enfants massacrés sous leurs yeux, pour les villes qui sont brûlées, calcinées et détruites. La guerre est la guerre, dans l'Iliade et les mythes, en Grèce et en Sicile antique, aujourd'hui aussi.
Et, face aux horreurs du monde, seuls l'art et l'amour peuvent permettre d'oublier, au moins un court instant : l'amour paternel, l'amitié entre anciens ennemis, le théâtre et les mots. Je garderai gravée la description de la représentation d'une tragédie au soleil couchant dans une carrière de calcaire au milieu des rats et de prisonniers affamés.
Si la guerre et ses souffrances sont universelles, la force de l'art aussi.
Commenter  J’apprécie          120
En 412 avant JC, nous suivons Lampo le narrateur et son meilleur ami Gélon, passionné de théâtre et particulièrement celui d'Euripide. Dans leur ville de Syracuse, ils ont l'idée folle de montée une troupe de théâtre composée de prisonniers de guerre athéniens, qui sont regroupés dans une carrière, livrés à la soif et la faim dans l'attente de leur condamnation à mort. On ne blaguait pas à cette époque...



Pour un premier roman, il est franchement bien fichu. J'ai adoré les personnages, surtout celui de Lampo, il est très drôle avec ce côté gars un peu raté qui se laisse vivre. J'ai adoré le fait que les personnages parlent de façon assez moderne, ça ajoute un humour à la Kamelott.

Mais il ne faut pas se fier à cette première impression, nous ne sommes pas dans un roman humoristique, plus l'histoire avance, plus on sent poindre la tragédie grecque. Il y est quand même question de thème assez lourd, comme la guerre, le deuil mais c'est une ode à l'amitié et à la solidarité.

J'ai également beaucoup apprécié voir le quotidien à cette époque ainsi que l'importance qu'avec le théâtre pour la population. Et c'est fou la quantité de vin qu'ils pouvaient ingurgiter !

On rit, on est ému, on est tendu parfois, c'est vraiment une belle réussite et Ferdia Lennon est un auteur à suivre.
Commenter  J’apprécie          30
On est en 412 avant JC.

Des milliers d' Athéniens sont prisonniers dans les carrières de Syracuse après leur défaite. Is sont détenus dans des conditions déplorables et leur nombre diminue de jours en jours.

Gélon et Lampo, deux potiers et amis viennent quotidiennement leur apporter un peu de pain rassis et des outres d'eau.

Gélon, passionné par le théâtre et Euripide décide de monter une pièce de théâtre dans les carrières et les Athéniens en seront es acteurs. Pour les inciter à jouer le jeu, en échange ils auront droit à du pain, des olives et du vin.

Petit à petit la pièce va prendre forme, les répétitions s'enchaînent, des costumes sont cousus et des masques sont peints.

Le jour de la représentation est arrivé, mais ils sont loin de se douter du final qui va leur être réservé.

Un livre basé sur l'art, duquel va découler des amitiés et des rapports humains qui n'auraient jamais eu lieu dans d'autres circonstances.

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire au début et à me familiariser avec un langage que j'ai trouvé un peu "cru" pour l'époque, mais au fil des pages j'ai commencé à apprécier ma lecture qui m'a sorti de ma zone de confort et m'a fait découvrir un autre genre littéraire.

Commenter  J’apprécie          30
Ce roman a été un roller coster. Je suis passée de « oh ! intriguant ! J'aime bien ! » à « Ouuh, un peu relou, j'ai du mal, je pense que je vais lâcher… » à « wow ! Incroyable ! Que va-t-il se passer ?! ».

« Oh ! Intriguant ! J'aime bien ! ».

Le roman débute avec un style qui rappelle les dialogues de Platon. Rien que cela. On vous annonce la couleur, vous êtes dans un univers antique et on AIME l'Antiquité. On aime sa littérature. Et notamment, on aime Euripide. Euripide, l'incroyable auteur de l'incroyable tragédie qu'est Médée, ma pièce préférée. Gélon est un littéraire dans l'âme, capable de citer Homère et Euripide n'importe où, n'importe comment, n'importe quand. Mais on plonge aussi dans l'horreur de la guerre, avec un point de vue d'un Syracusain qui va rendre visite à des Athéniens qu'on laisse mourir dans une carrière comme s'il allait au zoo. Son indifférence de la souffrance humaine m'a laissé pantoise et m'a franchement mise mal à l'aise. Mais un malaise que j'ai trouvé intéressant et captivant, me disant que le reste du roman allait justement faire nuancer ce point de vue.

« Ouuh, un peu relou, j'ai du mal, je pense que je vais lâcher… »

Malheureusement, cette nuance met du temps à venir. Beaucoup. de. temps. Et j'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à m'accrocher. Donc, si je m'étais écouté et que j'avais laissé tomber le livre à sa moitié, je vous aurais dit que c'est une lecture mitigée. Mitigée dans le sens où je ne m'attachais pas du tout au personnage principal, Lampo, malgré une petite affection pour le second, Gélon. le roman étant du point de vue du premier, j'ai eu du mal à me laisser embarquer, trouvant le personnage antipathique et parfois lourd et égoïste. Il a joué avec mes nerfs à de nombreuses reprises et cela m'a un peu agacé au début de ma lecture. Son indifférence envers les Athéniens, sa cupidité, a vraiment testé ma patience. Mais j'ai tout de même continué, intriguée de voir comment deux Syracusains allaient bien pouvoir monter une pièce de théâtre avec des Athéniens à moitié morts.

« wow ! Incroyable ! Que va-t-il se passer ?! »

Eh bien, je suis très contente de n'avoir pas lâché l'affaire ! Parce qu'arriver à cette pièce de théâtre, le roman se transforme. Les personnages se découvrent une humanité qui va au-delà de la nationalité, unis par le théâtre d'Euripide. de nouveaux personnages s'ajoutent à cette troupe extraordinaire, au sens littéral du terme. J'ai beaucoup aimé cette bande de gamins qui s'improvisent assistants et qui ajoutent une touche de légèreté et d'innocence qui fait du bien dans ce monde cruel de l'après-guerre.

Et ces deux pièces. Bon sang ces pièces ! Tout d'abord, Médée. Médée dans toute sa splendeur, qui ne peut pas l'aimer ? Et puis les Troyennes. Pièce que je n'ai jamais lu, mais c'est une chose qui va bientôt changer. La représentation de cette pièce, qui met en scène les femmes troyennes après la guerre de Troie, fait cruellement écho au cri de désespoir des Athéniens mourant dans les carrières de Syracuse. le passage du roman relatant ces représentations est sublime et poétique, il m'a subjugué.

Je ne vous en dis pas plus étant donné qu'il y a quelques retournements de situation qui donnent du dynamisme à ce roman et cela serait dommage de vous les gâcher. Mais sachez que ce roman vaut le détour. Il m'a sorti de ma zone de confort et j'en suis ravie.
Lien : https://lifeisarealbook.com/..
Commenter  J’apprécie          20
J'aime les masses critiques de Babelio car elles me permettent de sortir de ma zone de confort en découvrant des romans que je n'aurai probablement jamais lu. Merci Babelio!!
C'est le cas avec un acte de gloire.

Tout d'abord, j'ai été happée par la couverture, entre bleu et sable, avec des personnages grecs (amphore, masque, tunique...). J'adore l'Histoire et ces détails m'ont plu.
Ensuite l'intrigue : un hommage à l'art, en plein milieu d'une zone de désolation, rongée par les ravages de la guerre. Un mélange qui peut être très riche, s'il est bien dosé.

Je me suis donc lancée dans cette lecture avec curiosité. Mais j'ai eu un peu de mal au début. On entre de suite dans l'histoire, sans préambule. C'est un peu déstabilisant.
On rencontre Lampo (personnage au travers de qui on suit l'histoire) et Gélon, deux Syracusains sans le sou qui veulent monter une pièce de théâtre dans les carrières de Syracuse, avec des prisonniers Athéniens.
En effet, les carrières servent de prison à ciel ouvert pour les soldats qui sont laissés à leur triste sort. Ils attendent la mort, au milieu des rats, sous un soleil de plomb le jour et dans un froid piquant la nuit.
La situation des locaux n'est guère plus facile : certes ils sont vainqueurs, mais ils sont ruinées par l'effort de guerre. La plupart nourrissent de la haine contre les Athéniens, responsables de la mort d'un ou de plusieurs de leurs proches.
L'idée de Gélon, littéralement obsédé par Euripide et de Lampo est donc un peu folle. Et c'est là la magie de ce roman : il est addictif car j'ai eu envie de savoir si le projet de monter Médée et Les Troyennes allait réellement voir le jour, malgré ce contexte plus que défavorable. Je n'en dirai rien, pour le pas spoiler le livre, mais sachez que l'on suit pas à pas leurs questionnements et le montage de ces pièces. Ils vont faire entrer de la nourriture, des boissons pour les Athéniens, pauvres hommes décharnés. Ces petites attentions vont leur permettre de "revivre" un peu, pour devenir des comédiens.
En parallèle de leur nouveau travail de metteur en scène, on suit des moment de vie : Lampo tombe amoureux d'une esclave, on rencontre des enfants attachants qui jouent avec des casques et des armures, on flâne dans les allées du marché pour acheter du vin, on va au bar avec les pécheurs... J'adore l'ambiance du roman, qui décrit de façon habile la société de Syracuse.

La plume est surprenante. Elle est à la fois riche, avec des termes parfois très recherché, et les dialogues sont directs et francs, du "parlé vrai", comme entre deux copains au bar. Il y a parfois des touches d'humour (humour souvent le plus souvent).
Les chapitres sont assez courts, et donnent du rythme.
Je pense que le roman est très bien documenté, l'auteur a du faire beaucoup de recherches sur la cité et ses habitants.

Remarque : j'aurai apprécié au début du roman un petit focus historique, sur cette période où Athènes a voulu attaquer Syracuse, et sur les poètes et pièces de tragédie Grecque. J'ai quelques bases, mais j'ai été parfois un peu perdue. Cela apporterait un réel plus pour la compréhension du contexte.

Une belle découverte, surprenante. Les aspects humains sont bien décrits (la haine, le mépris, la violence quand on croit que tout est fini)... mais également l'amour et l'amitié. Où comment voir de l'humanité dans un tombeau à ciel ouvert.
Le style est direct et moderne, et cela permet d'être dans l'action.
Enfin, ce roman n'a donné envie de me replonger dans l'histoire grecque Antique.
L'espoir fait vivre, et ce roman en est une belle définition.
Lien : https://sawisa.wixsite.com/y..
Commenter  J’apprécie          20
Depuis quelque temps, les éditeurs proposent de plus en plus de romans sur l'antiquité gréco-romaine. La plupart sont des réécritures de la mythologie ou choisissent leurs personnages dans les récits d'Homère. C'est pourquoi ce premier roman de Ferdia Lennon, auteur irlandais, né à Dublin d'une mère irlandaise et d'un père lybien, m'a intriguée.

En effet, il choisit de nous raconter l'histoire de citoyens ordinaires, en Sicile. le récit se déroule en 412 avant Jésus-Christ, quelques mois après la grande défaite des grecs à Syracuse. Les prisonniers athéniens ont été parqués dans des carrières à ciel ouvert, où le peuple vient les observer pour passer le temps.

Deux jeunes gens, Gélon et Lampo, potiers de leur état, apportent aux prisonniers des olives, du fromage et du vin à ceux qui pourront citer Euripide. Ils proposent même aux plus enthousiastes d'entre eux de monter les deux pièces Médée et Les Troyennes. Les deux compères vont alors se débrouiller pour trouver l'argent qui leur permettra de mener à bien leur projet, ainsi que la nourriture pour leurs acteurs. Et les répétitions commencent...

J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, car Ferdia Lennon utilise un vocabulaire moderne, les deux héros sont souvent un peu minables et peu charismatiques. Mais j'ai fini par m'attacher à leur rêve, un peu fou, de devenir metteurs en scène le temps de quelques jours. Au fil des jours leur projet se concrétise et ils en sont les premiers surpris. J'ai aimé suivre les différentes étapes de leur parcours : trouver un mécène pour le financement, acheter des décors, costumes, masques et faire venir les spectateurs. J'ai aimé aussi le lien qu'ils tissent avec les athéniens, ainsi que l'aventure de Lampo et Lyra, la jeune esclave, serveuse à la taverne.

Sans être un coup de coeur, cette lecture a été un moment agréable et je remercie les éditions Buchet Chastel et Babelio pour l'envoi de ce roman, dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée.


Lien : http://dviolante5.canalblog...
Commenter  J’apprécie          10

Lecteurs (80) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1300 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}