Présenté sous forme de journal intime, ce roman raconte l'histoire de Brice et de Florence. Brice est convoyeur de fonds dans la journée et se transforme en chef d'une bande de braqueurs la nuit. Cela fait six mois que cet ancien militaire, passionné d'armes à feu, tient un journal intime dans lequel il exprime ses états d'âme et son inappétence à vivre. Sa seule bouée de sauvetage s'appelle Florence, une jeune lycéenne un peu paumée et qui noie son mal être auprès de lui. « Je t'aime plus que moi-même » lui a-t-il écrit sur un post-it avant de partir travailler… Trop occupé à se regarder écrire et à brûler sa vie par les deux bouts, Brice en oubliera que le destin peut se montrer parfois cruel…
Olivier Lécrivain n'a pas volé son patronyme et son talent s'exprime dans chacune des pages du roman, véritable cocktail explosif concocté dans un savant dosage de violence et de romantisme. Les parcours initiatiques et chaotiques des deux amants sont longuement et finement analysés, délivrant toute la dramaturgie de deux êtres cabossés par la vie.
La dernière partie du récit consacrée à Florence est un mélange complexe d'émotion, d'amertume, d'agressivité et de doute. Cette apothéose de sentiments confus débouchera sur un épilogue laissant tout de même entrevoir une lueur d'espoir, au bout du long et sombre tunnel que la jeune femme traverse.
A la faveur d'un style littéraire argotique et élégamment grossier, l'auteur jongle avec les métaphores, utilisant un jeu de langage plaisant, truffé d'humour et de néologisme, digne des «
San Antonio » de
Frédéric Dard. Fort heureusement, ce choix d'écriture apporte un peu de légèreté, rompant ainsi avec la longueur parfois pesante du récit.