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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La terre a sombré dans le chaos. Dans ce pays désolé, sous un ciel plombé de cendres, survivent de rares rescapés, effrayés, amaigris, presque morts.
Sur la route, au milieu des cadavres et des carcasses de voitures calcinées, un père et son fils poussent un caddie rempli de conserves. Ils marchent. Mais pour aller où ? le monde tel qu'on le connaît n'existe plus…

Pas facile d'adapter une oeuvre en roman graphique; pas facile de dire autrement sans dénaturer. Et quand l'écrit en question est le chef d'oeuvre d'un des plus grands de la littérature américaine contemporaine, le pari devient carrément risqué.
Oui, mais c'est monsieur Larcenet et franchement on ne pouvait imaginer meilleur auteur pour s'attaquer à un roman aussi fort que La route, et en être à la hauteur.
Il ne s'agit pas d'une simple adaptation mais de la rencontre entre deux univers créatifs aussi différents que puissants.
J'ai retrouvé toute la force d'évocation du texte de McCarthy, sans que les dessins en diminuent l'impact, plutôt magnifié par eux.
Le traitement des couleurs est particulièrement habile et les différentes ambiances très finement rendues.
Tout est de l'ordre du ressenti dans ce monde de chaos. Jusqu'aux moindres sons, que le lecteur entend vraiment. C'est, dans le silence glacial des étendues grises de cendres, le minuscule Pschiit d'une canette de soda, oubliée sous les décombres. Ou encore le bruit étouffé d'une semelle dans la poussière d'une grange, la vis qui tombe d'un établi, le plus petit détail qui résonne dans le vide abyssal de ce décors sans vie.

Étrangement très fidèle aux images que je m'étais moi même fabriquées à la lecture du roman, les émotions me sont revenues intactes.
Un très bel ouvrage, aussi sensible et puissant que le roman.
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Une vraie découverte
Une lecture triste, sombre et pleine d'espoirs
Essayer de survivre dans un monde cruel
Se cacher pour ne pas être découvert
Avancer pour ne pas être repéré
Fouiller pour trouver de quoi se nourrir
Des coups de crayons magnifiques
Des couleurs sombres qui mettent dans l'ambiance
Lecture noire et difficile
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Une route magnifique, mais sans espoir

Dans une Amérique post-apocalyptique, un père et son fils font partie des rares survivants. Autour d'eux, tout n'est que ruines et désolation. On ne sait pas exactement ce qui a bien pu se passer, mais le pays entier semble dévasté et recouvert de cendres. Par endroits, on devine encore des traces de l'ancien monde: un supermarché aux rayons vides, une station-service abandonnée, une canette de soda miraculeusement préservée, un vieux livre avec des illustrations de Sempé… Mais ce ne sont que des lointains souvenirs d'une époque révolue. Depuis la catastrophe qui a touché la Terre, la joie et le bonheur appartiennent définitivement au passé. C'est un décor sans nature, sans feuilles, sans animaux, sans vie. Mais pas sans danger pour autant, car les quelques survivants qui rôdent encore dans ces contrées hostiles sont prêts à tout pour s'en sortir, y compris manger d'autres êtres humains. du coup, il faut rester en permanence sur ses gardes et se cacher au moindre signe de danger. Il faut à tout prix rester le plus loin possible de ces hordes de sauvages cannibales. C'est ce que le père rappelle à son fils dès qu'il le peut, même s'ils ne se parlent pas beaucoup, afin de ne pas gaspiller leur énergie. Maigres et éreintés, ils errent péniblement sur une route. Ils espèrent que celle-ci va les mener vers les côtes du Sud, là où le climat est peut-être un moins rude. La seule possession à laquelle s'accrochent ce père et son fils, c'est un caddie, dans lequel ils ont entassé des objets hétéroclites trouvés sur leur chemin, des rares souvenirs de leur vie antérieure et leurs maigres réserves de nourriture. de villes fantômes en maisons abandonnées, ils passent leurs journées à chercher un endroit où s'abriter pour la nuit et, si possible, trouver de quoi boire et manger. Où cette route va-t-elle les mener? Leur quête désespérée a-t-elle encore un sens? Et comment faire pour conserver sa part d'humanité? "Nous sommes les gentils?", demande régulièrement le fils à son père, comme pour le ramener à la vie. Mais dans cet environnement où la morale n'existe plus, y a-t-il encore des gentils?

Après "Blast", après "Le Rapport de Brodeck", Manu Larcenet poursuit son exploration de la noirceur humaine. Cette fois, il le fait en adaptant "La Route", le best-seller de Cormac McCarthy. Ce roman devenu culte, couronné par le prix Pulitzer en 2007, avait déjà été transposé au cinéma en 2009, avec Viggo Mortensen dans le rôle principal. Mais la version graphique signée par Manu Larcenet donne une dimension supplémentaire à ce récit poignant sur un père et son fils confrontés à la violence et la barbarie.

Autant le dire tout de suite: c'est un récit à déconseiller à toutes les personnes dépressives. Mais qu'est-ce que c'est beau! Manu Larcenet a travaillé comme un forcené sur les cases de cet album, en mettant sa vie entre parenthèses pendant deux ans et en retravaillant certains dessins des dizaines de fois jusqu'à obtenir le résultat parfait. Heureusement pour lui, ça se voit, car chaque planche de "La Route" version Larcenet est une oeuvre d'art qui mériterait d'être encadrée et accrochée au mur.

C'est un album sans action et avec plein de silences, dans lequel le dessin parle de lui-même. Manu Larcenet se passe des narratifs et limite les dialogues pour se concentrer sur les ambiances, les regards, les paysages. Il faut dire que le périple des deux personnages principaux sur la Route avance lentement, avec des scènes souvent contemplatives. La cendre est omniprésente dans ce monde post-apocalyptique. Elle a tout transformé, un peu comme la neige sur un paysage de montagne. La bonne trouvaille de Manu Larcenet a été d'abandonner le noir et blanc en cours de réalisation de l'album pour se concentrer avant tout sur le gris. Mais pas n'importe quel gris, puisque l'album intègre quatorze nuances de gris colorés. "C'est une manière d'adoucir le dessin sans le dénaturer", explique l'auteur, qui a opté pour une utilisation très parcimonieuse de la couleur.

Une fois de plus, Manu Larcenet atteint des sommets vertigineux avec cette adaptation à la fois très personnelle et très fidèle du roman de Cormac McCarthy, qui constitue à coup sûr l'un des chefs d'oeuvre BD de 2024. Il n'y a absolument aucun espoir au bout de cette Route. Mais comme le dirait un célèbre guide touristique, elle vaut le voyage.

Lien : https://age-bd.com
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Les dessins sont superbes, et la noirceur de Manu Larcenet rend hommage à ce roman post-apocalyptique. On s'accroche aux regards du père et surtout du fils comme on peut pour trouver un restant d'humanité dans un monde gris, résigné et affamé. C'est terriblement beau. Alors d'accord...
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Univers post apocalyptique, rempli de cendres et de cadavres, de dangers, de froid et de lutte pour survivre.

Un homme et son fils cheminent vers le sud, pour ne plus avoir à souffrir de l'hiver glacial. Ils sont recouverts de loques, poussent un caddie avec tous leurs biens, cherchent dans les débris d'un monde détruit de quoi manger et se cachent de tout autre être humain.

Car les "méchants", hordes cannibales, massacrent les humains qu'ils trouvent.

C'est sombre et désespérant (comme le livre), et en même temps plein d'humanité tant les liens qui unissent le père et le fils sont solides. Ils ne vivent que l'un pour l'autre, et espèrent encore trouver au bout de la route une délivrance.

La foi que le fils met en son père est touchante et l'aide à avancer, coûte que coûte.

Les dessins sont horribles et merveilleux.
- Horribles parce que concrets et révélateurs de la tension et des atrocités qu'ils trouvent sur leur chemin.
- Merveilleux parce que, tout en restant dans les tons sombres, on ressent dans les regards et les gestes l'amour immense qui unit les deux rescapés.

Une BD poignante, qui retranscrit parfaitement le roman, à ne pas lire si vous êtes déprimé.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Le monde tel que nous le connaissons n'existe plus, ce n'est plus qu'un lieu de désolation, de peur et de mort où règne la loi du plus fort. Parmi les rares survivants, un père et son fils errent dans les décombres de l'humanité, cadavres ambulants cherchant de quoi survivre. Avancer est leur seul but car s'arrêter c'est mourir. Suivre la route c'est l'espoir d'une vie meilleure que le père donne à son fils… que trouveront ils au bout de la route ?

"La Route" (2006) est tout d'abord un roman post-apocalyptique, l'un des chefs-d'oeuvre du regretté Cormac McCarthy (1933-2023) puis un film (2009) avec l'excellent Viggo Mortensen dans le rôle principal.
C'est maintenant sous forme de roman graphique que nous pouvons découvrir cette histoire grâce au talent de Manu Larcenet qui livre ici une adaptation magistrale. Grâce à son trait tranchant et au travail des couleurs froides, il nous plonge dans ce monde aride et oppressant, royaume du désespoir, où nos protagonistes sont souvent représentés tels des silhouettes au milieu de paysages dévastés. Les visages et les corps sont décharnés, presque momifiés. Ils ne sont que des ombres fébriles tenant bon face à la violence des éléments et à celle des hommes… s'agrippant avec force à ce qui leur reste de plus cher : leur humanité.

Le récit est dur et les images le sont tout autant, et si vous vous décidez d'embarquer dans ce road trip, vous en sortirez bouleversés. Mais sachez que c'est la mort elle-même qui vous vous servira de co-pilote.
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Quand le Manu Larcenet de Blast, à coups de crayon et d'encre nerveux et précis, adapte le roman-monument de McCarthy, ça donne ça : un chef d'oeuvre. Larcenet a réussi à transcender l'oeuvre originelle et, sans la dénaturer, l'a rendue encore plus palpable. Un coup de génie.
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Noir, c'est noir, et il n'y a plus du tout, mais alors plus aucun espoir. Vous pouvez d'ailleurs aller vous pendre direct, ou vous tirer une balle (ça vous épargnera bien des souffrances) ; enfin sous réserve de pas se louper, par ce qu'il n'y en a plus qu'une seule dans le barillet (mais ne vous inquiétez pas, vous aurez le mode d'emploi de toute façon après avoir lu La Route).
Vous pensiez avoir déjà tout vu en termes de romans graphiques sombres, noirs, comme venus d'outre-tombe ?
Ben, je vous le dis tout de suite, là vous risquez tout de même d'avoir un petit choc (même si dans votre tendre enfance vous aviez l'habitude de faire des expériences médicales sur vos Bisounours ou faisiez rôtir Oui-Oui).
Dans un monde postapocalyptique, le soleil a disparu, la terre est recouverte de cendres. Les hommes luttent pour leur survie, jusqu'à en perdre la raison, leur humanité.
Il n'y a presque plus rien à boire, à manger, les hommes sont devenus loups et s'entretuent.
Surgies de nulle part, deux silhouettes progressent sur la route, un homme et son fils d'une douzaine d'années, ils marchent vers le sud, espérant y trouver un hypothétique salut. Devant lui, l'homme pousse un caddie qui contient de maigres provisions glanées avec difficulté dans les décombres.
Tout n'est que désolation, destructions, putréfaction de corps, pendus. Asservissement d'hommes par d'autres hommes.
Pétrifiés, hallucinés, nous contemplons ce désastre, cette débâcle, d'un futur peut-être proche.
Une tension terrible s'accroit au fil des pages dans ce cauchemar éveillé, comme un tunnel sans fin.
À moins d'être un zombi sous anti-dépresseur, je ne vois pas très bien qui pourrait dire que cette lecture a été une lecture plaisir. Elle happe, matraque, cogne. C'est douloureux, l'impuissance de ce père et son fils devient la nôtre. Ils subissent, se cachent, dans une lutte incessante pour leur survie.
Parfois un éclat, un éclair de couleur dans cette mer de cendres, de neige sale, mais vite ravalé, noyé sous la terreur et l'horreur.
Rien de superflu, chaque vignette pourrait être encadrée en format poster, j'ai parfois même regretté les quelques dialogues qui venaient mordre le dessin.
J'ai eu froid tout au long de cette lecture, d'un froid qui ronge jusqu'à la moelle.
Un roman graphique majeur, un choc impossible à oublier, qu'on le veuille ou non…
Bravo à Manu Larcenet, du grand art !
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Manu Larcenet a parfaitement réussi l'adaptation du livre « La Route » de façon sublime de l'oeuvre de Cormac McCarthy. Oeuvre qui à sa sortie a connu un très grand succès. Tout y est. La noirceur, le désespoir, la peur, l'épouvante.

Le monde est complétement détruit, et il ne reste que quelques humains qui parcours ce qui reste des villes, pour trouver de quoi se nourrir essentiellement. Certains n'hésitent d'ailleurs pas à se nourrir de cadavres…

Le monde n'a plus de repères. Chacun se débrouille comme il peut. On suit le périple d'un enfant accompagné de son père qui apprend à celui-ci à survivre, et surtout à se méfier de tous, dans ce chaos qu'est devenu le monde. Il lui reste une balle dans son pistolet, qu'il remet à son fils qui devra l'utiliser le cas échéant.

Sans cesse, l'enfant pose la question à son père : Nous sommes les gentils…

Terrible mais sublime. le choix de Manu Larcenet pour les couleurs correspond tout à fait à la noirceur de l'histoire. Les dessins fourmillent de détails et accompagnent parfaitement les silences et les sous-entendus de cette BD.

BD magistrale, qui correspond en tout point au roman de Cornac McCarthy. Il aurait adoré cette adaptation. 
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Larcenet relève brillamment le défi d'adapter en bande dessinée *La Route* de Cormac McCarthy, oeuvre post-apocalyptique où un père et son fils parcourent un monde dévasté. Édité par Dargaud, ce roman graphique exprime puissamment la désolation et l'espoir ténu d'humanité.

Larcenet utilise des tons de gris et noir, avec des touches de couleur sporadiques qui rappellent le monde d'avant la catastrophe. Les dialogues sont rares, renforçant le sentiment d'isolement et de désespoir.

Cette adaptation pose des questions profondes sur la morale dans un monde en ruine, capturant avec finesse l'essence du roman original tout en ajoutant la sensibilité visuelle unique de Larcenet. Une oeuvre magistrale qui s'adresse à la fois aux connaisseurs du roman et aux nouveaux lecteurs.
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