Dernier tome de la série Blast. "Pourvu que les boudhistes se trompent" clôture l'histoire d'un homme errant, fuyant la société des hommes, retournant à l'état de bête sauvage, abandonnant toute morale et toute idée de justice, laissant libre cours à ses pulsions les plus abominables.
Sous l'emprise du blast, de l'alcool et des drogues, quelle conscience pouvait- il avoir de ses actes ? Il se libère grâce à ces blasts, il devient libre, indestructible, utile, faisant enfin partie de l'univers. Mais quelle autre énergie se dégage de ces blasts euphoriques ? Quelle folie s'empare de cet être certainement atteint de troubles psychiques.
On est happé par la violence des images, on tourne les pages malgré le dégoût parfois. On sait très bien que la noirceur nous accompagnera jusqu'à la fin. Et finalement, cela fait du bien de refermer cette BD, envoutante mais terriblement sombre.
Et toujours ce contraste avec cette nature grandiose, la sérénité de Mancini, et l'atrocité des crimes. Les couleurs venant alterner avec les teintes gris noir démontrent l'ambiguïté de ce personnage énigmatique et troublant, qui refoule au fond de son être la responsabilité de ses actes.
Rien n'est simple quand la raison se heurte à la folie, aucune explication claire et simple ne pourra venir à bout de cette affaire.
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Polza arrive au bout de son voyage dans ce quatrième et denier tome, sûrement pas comme il l'avait rêvé, mais comme il peut le supporter.
Des explications et des éclaircissements sur le parcours de Mancini et des huit cent pages que représentent son périple nous donne un début de clarification sur le Blast et ses effets .
Toujours des dessins monochromes avec quelques planches couleurs spécifiques à une situation et un hommage à son auteur sous forme d'extrait de J"asper l'ours bipolaire."
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Contente d'être arrivée au bout de cette série au graphisme superbe mais à l'ambiance pesante aux portes de la schizophrénie , l'auteur a exploré sa nature humaine tout au long de cette histoire et tout n'est pas seulement inspiré de son imagination.
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Un quadrilogie étonnante, bourrée de talent, originale, cruelle, violente, noire, poétique et crue, qui ne laissera personne indifférent. On y suit un personnage obèse, qui mène une vie d'errances au gré des bonnes ou des mauvaises rencontres et qui ne vit que pour connaître l'émerveillement du blast....Avec pour toile cadre une enquête policière, ces quatre tomes reviennent sur l'histoire de Polza et sur son éventuel lien à un meurtre. Les dessins sont hypnotiques et somptueux, et l'on comprend que l'on tient bien dans ses mains un objet d'art.
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Enfin, nous voyons le bout du tunnel... malgré un délicieux goût amer qui nous restent entre les dents lorsque nous tournons la dernière page de ce noir périple qu'est Blast.
Qu'on aime ou qu'on aime pas, il faut reconnaître que c'est tout de même une BD qui a de la gueule. Entre la figure de la statut moaï omniprésente, un noir et blanc tout en finesse/rudesse qui blesse et qui tâche, un antihéros massif perdu dans ses délires, des personnages déchirés, tourmentés mais attachants, une liberté marginale qui finit par devenir désespérée, ces collages difformes, ces coups de couleurs enfantins, ces blast dingues...
Tout cela forge une série qui a de la gueule, qui a du caractère.
Pour être honnête, je préfère la légèreté réaliste du Combat ordinaire à la lourdeur grave de Blast. Ce n'est pas mon titre préféré de Larcenet.
Je ne ressors pas pétrifié par ce dernier tome pour la simple et bonne raison que le spleen de Larcenet se métamorphose dans ce dernier volume en une espèce de thriller psychologique. L'auteur dépeint au vitriol toute la noirceur dont l'être humain est capable et j'ai bien aimé cette espèce d'escroquerie que représente Mancini. le beau parleur du premier tome est totalement absent de cette conclusion. C'est mon petit regret : le fait que j'aurais bien aimé retrouver le Mancini du début, le simple marginal qui rencontre des protagonistes perchés, dangereux... Ce dernier volume est beaucoup plus resserré que ce soit au niveau de l'espace ou de l'intrigue. Nous sommes dans un huit-clos qui va progressivement nous emmener au meurtre et donc à la révélation finale.
Larcenet a , selon moi, combiné deux axes qu'il réussit à entremêler avec efficacité dans cette série : un certain spleen philosophique, sans doute intimiste, et une intrigue haletante tout en noirceur qui bascule progressivement dans le thriller. C'est un joli coup que cette auteur a réalisé d'autant plus qu'il laisse quand même une porte ouverte sur la nature de ce Blast. Chacun verra dans ce titre ce qu'il veut ou souhaite voir.
Une bd qui, à juste titre, peut être considérée comme un très bon ODNI dont on peut s'amuser (ou pas) à décortiquer chaque cases.
Avec Blast, Larcenet a réalisé une véritable BD-GUEULE effroyable, marquante et enivrante.
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[Blast T4]
Une bd coup de poing aux graphismes noir et blanc superbement étonnants et un scénario dérourant à la fois dérangeant, mystérieux et onirique.
Le blast c'est ce moment indescriptible qu'a ressenti le personnage principal, Polza, un homme obèse et alcoolique d'une quarantaine d'années, juste après la mort de son père. Depuis lors, sa vie va changer, il abandonnera femme et emploi et ne vivra que pour retrouver ce blast, en marge de toute société et de toute loi.
Le fil conducteur de la bd est l'interrogatoire par la police de ce dénommé Polza grâce auquel on découvre les différentes étapes de sa vie, ses rencontres et ses souvenirs.
Une série exceptionnelle.
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Cette série se finit en apothéose. Les quatre tomes sont tous très réussis tant au niveau du récit qu'au niveau du graphisme. L'histoire de Polza est prenante, originale et sombre, les dessins et l'utilisation des couleurs sont extras, bref, tout m'a beaucoup plu et après avoir lu la série à la bibliothèque, je me suis empressé d'aller me l'acheter.
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Enfin nous avons à notre disposition la (quasi) totalité de l'affaire Mancini !
Comme toujours, le récit est dur, quoique j'aie été moins perturbée par la lecture de ce dernier tome.
On est encore confronté à une affaire de viols, à des troubles psychologiques, et à de multiples assassinats.
On veut comprendre ce qu'il s'est passé, comment ça va se finir, pourquoi ça s'est passé ainsi.
Et la fin... La série n'aurait pas pu s'achever autrement. Mancini garde encore une partie de son histoire secrète.
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