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4,26

sur 1630 notes
Voilà ce qu'est un roman graphique !

Blast est une oeuvre surprenante a tout point de vue. La narration y est excellente les thèmes abordés sont osés et sont traités avec une grande justesse.

On suit ici un homme qui se retrouve interrogé par la police sur ce qu'il aurait fait (on ne sait pas vraiment ce dont il est accusé, ni si c'est réellement lui le coupable) une femme se trouve être dans le coma. Polza, ainsi se nomme le personnage principal de ce premier tome. Il va subir un interrogatoire, et par ce biais nous raconter toute sa vie. de la mort de son père en passant para son errance et sa vie de clochard, délaissant son ancienne vie d'écrivain derrière lui.

Un physique peu avantageux, un gout certain pour la nourriture et l'alcool, le personnage pourrait dégoûter, répugner, mais il n'en est rien, bien au contraire, on s'y attache assez rapidement.

Le regard des autres, la normalité, les codes de la société, voilà de quoi traite cet ouvrage. A travers un personnage hors du commun, Manu Larcenet dénonce la société actuelle, comme, si on ne rentre pas dans les normes actuelles, on peut être jugé, pointé du doigt.

Du coté graphique, les dessins sont moches et beaux à la fois. Les personnages ont tous un physique ingrat, qu'on ne souhaiterait pas avoir, et pourtant, on voit bien que c'est voulu. Les paysages, les animaux, les lieux sont magnifiquement dessinés. Il faut bien ‘attarder sur chaque cases pour profiter pleinement de Blast.

Au même rang qu'un Watchmen, V for Vendetta ou Daytripper, Blast est un superbe roman graphique comme on aimerait en voir plus !
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Blast ! Une déflagration , un nouveau coup de tonnerre dans l'univers de l'art graphique !

Polza Mancini et ses deux tôliers nous la jouent Garde à Vue !
En effet , sans cesse harcelé lors d'un interrogatoire policier pour le moins musclé , cet atlas aberrant , pire qu'un char d'assaut comme il se définit lui-même , se révèlera , se confiera à son propre rythme , posé , mesuré et précis , irritant au plus au point ses deux pitbulls en quête de vérité ! de là à dire que Polza s'amuse à leur faire danser une Polka , il n'y a qu'un pas...

Première interrogation en découvrant le coup de crayon et l'encrage , c'est bien du Larcenet , ce même gars , auteur très inspiré du Combat Ordinaire dévoré il y a peu ? Apparemment , yes it is not because i do ! En clair , oui !
Style épuré en noir et blanc . de pleines pages alternant avec des planches beaucoup plus classiques . de longs monologues cédant la place à un silence assourdissant . Larcenet étonne et détonne en proposant un récit difficilement identifiable bien qu'axé , encore et toujours , sur l'humain et sa délicate construction dans une société bien trop formatée .
Pas de grosses révélations dans ce premier tome . Juste la découverte d'un homme hors norme en proie au doute et bien décidé , en s'affranchissant brutalement d'une société castratrice , à se trouver au gré de rencontres constructrices et par le biais d'un nouveau style de vie en parfaite adéquation avec son état du moment : vivre pleinement sa vie plutôt que de la subir...Accessoirement , retrouver cet état de plénitude absolue qu'il connût , une fois seulement , et qui le laissât extatique comme au premier jour : le Blast !
Tour à tour tendre , violent et onirique , un premier tome remplissant parfaitement son rôle d'aiguillon en incitant magistralement le lecteur à se ruer au plus vite sur le second opus !

Blast , Grasse Carcasse : la grosse classe !
http://www.youtube.com/watch?v=oF5cBoAV5Ys
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La lutte des classes continue, et le top 10 % veut gentrifier la culture comme le reste car la liberté, l'égalité et la fraternité démocratiques sont incompatibles avec l'élitisme aristocratique : c'est ainsi qu'est apparu le terme « roman graphique », un expression snob pour faire de la bande dessinée tout en crachant à satiété sur les bandes dessinées (le libellé de l'insigne « roman graphique » sur babelio est ainsi juste une grosse honte). J'ai donc mis beaucoup de temps et pris beaucoup de recul pour aborder avec sérénité les œuvres étiquetées « romans graphiques » et acclamées comme des chefs-d'oeuvre, pas comme les bandes dessinées qui elles ne seraient que du temps de cerveau disponible par les masses décérébrées...

"Blast" aurait pu être un thriller psychologique à l'image des films "Deceiver" (1997), "The Interview" (1998) et "Dans la tête du tueur" (2004), dont un passage est repris par l'auteur par ailleurs : oui mais non, les enquêteurs servent de passe-plats au narrateur Polza Mancini qui raconte sa vie et présente sa philosophie de la vie. Au début j'ai trouvé touchante cette histoire de névrosé qui dans sa quête de liberté finit dans la plus complète marginalité. On aurait pu avoir un drame social voire un road movie en clochardie, mais le personnage et ses discours ont fini par m'insupporter : c'est juste un sociopathe qui prend tout le monde de haut en intellectualisant et poétisant son égotisme qui semble révéler son incapacité à empathiser. Donc nous avons 200 pages mettant en scène un obèse boulimique et alcoolique qui se murge en attendant que son foie lâche, car lors de ses hémorragies cérébrales il a des hallucinations dans lesquelles le monde passe du gris au technicolor sous les crayons des enfants Lilie et Lenni avant de taper la discute avec des moaïs dans ses vrais-faux trips shamaniques... Les diatribes sur la norme, le conformisme et la société de consommation tombent à plat vu qu'on prend bien le temps de se moquer des oubliés du système qui n'y ont même pas accès (pauvres, étrangers, minorités). Après peut-être que l'étrange Gary Stu de l'auteur me réserve des surprises par la suite, car à la fin du tome 1 intitulé "Grasse Carcasse" je pensais exactement comme les enquêteurs, et au mot près en plus... Les coïncidences à ce point là, ça n'existe pas ! ^^
Un titre clivant : on adore ou on déteste, et moi je ne suis pas loin d'avoir détesté cette mise en place... Mais mon déplaisir et mon désintérêt ne remettent pas en cause le talent de Manu Larcenet, vétéran de l'école Fluide Glacial qui ici maîtrise l'art séquentiel avec un découpage classique mais soigné et une fabuleuse utilisation des niveaux de gris*. Après il faudra que quelqu'un m'explique cette horripilante manie arty d’utiliser des personnages hideux pour réaliser des histoires se présentant comme très sérieuses : perso cela me sort immédiatement du truc que tous les personnages soient des caricatures cartoonesques ambulantes (surtout quand le reste est autrement mieux dessinée, car si tous les personnages sont moches la nature est juste magnifique).

* là aussi j'ai peur d'une manie arty : on ne compte plus les auteurs de « romans graphiques » qui se réclament de la lithographie dixneuvièmiste pour faire du révisionnisme culturel et nier l'existence de la bande dessinée en tant que membre à part entière des arts majeurs...
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Polza Mancini, 38 ans, plus ou moins écrivain, est en garde à vue. Il est interrogé pour que soit faite la lumière sur… Sur quoi au juste d'ailleurs ? Un acte commis à l'encontre d'une certaine Carole mais quel acte exactement, le mystère demeure…

L'homme dérange parce qu'il dénote. Il est obèse, monstrueusement obèse. La différence dérange, c'est bien connu. Mais que cache cette énormité choquante, dérangeante ? Qu'est-ce qui peut pousser un individu à vouloir disparaitre sous une telle chape de gras ? Pourquoi s'infliger ça ? Quel peut-être ce mal, ce désespoir qu'il contient sous cette carapace éléphantesque ?

Les policiers tentent de le faire parler, de comprendre, mais font-ils le poids pour mener l'interrogatoire face à ce suspect au physique et à la personnalité hors normes ?…

Son récit nous permet de découvrir son existence marginale, ses déambulations, ses errances. Un univers sombre, tragique, désespéré, peuplé de personnages protéiformes, de gueules cassées, d'individus en marge, abimés par le vie. Et bien sûr, il est question du blast…

Manu Larcenet nous livre un récit et des dessins déroutants, oniriques, désenchantés, entre poésie et tragédie, transcendés par une atmosphère sombre, beaucoup de noirs et de gris, mais qu'il parvient à ne jamais rendre totalement pesante ou désespérante. Contre toute attente, il nous ferre, l'empathie fonctionne et une seule envie nous habite, se jeter voracement sur la suite.

Blast de Manu Larcenet, comme une explosion de sentiments entremêlés…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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- Madame Régine Mainsoeur, directrice adjointe des éditions Gaudart.
- Manu Larcenet, je suis venu en personne…

- C'est un honneur de vous rencontrer et une belle surprise de nous avoir retenu pour votre nouveau projet. Je dois dire que j'ai lu avec grand plaisir votre album Blast, très original et fort audacieux, ma foi.
- Je vous remercie madame Minceur, mais…

- Pas de madame entre nous, Emanuel. Appelez-moi Régine.
Mais revenons à l'album. C'est pas mal du tout mais il faut vraiment gommer toutes ces aspérités. Votre livre, c'est un peu comme si on omettait de passer le papier de verre sur un mur de plâtre avant de le peindre. Vous voyez ce que je veux dire ?
- Oui, oui… enfin, non...

- Ce n'est pas grave. Pour commencer, je vous suggère de remplacer ce gros personnage de Polza Mancini par un grand mec, balèze si vous voulez, mais surtout grand plutôt que gras.
- Mais c'est le héros et l'essence même du livre, cet obèse dont le fardeau est trop lourd à porter.

- Changer juste son apparence et appelez le "Grande échasse"! Et dites donc, corrigez moi également ces nez. On dirait des becs d'animaux, des tuyaux en plastique ou autres tubercules difformes. On n'est pas chez Pinocchio que je sache !
- Écoutez, je…

- Hop, hop. Concernant l'illustration, je supprimerais toutes les pages sans texte qui font appel à l'imagination et qui surprennent un peu trop le lecteur. Et ainsi, on gagnerait du papier. Donc un profit plus important à la clé !
- Non, mais je ne cherche pas le profit !

- Pssse, tout le monde dit cela. Sinon, l'intrigue patine un peu. Pour donner plus de mordant à l'image du polar, allez-y beaucoup plus franchement sur l'hémoglobine, les meurtres ou encore des morts inexpliquées. Qui dit interrogatoire et flics suppose au moins un mort toutes les cinquante pages ! C'est indispensable. Mais je vous laisse le choix sur la manière de corriger le tir !
- C'est seulement le tome 1… j'imagine déjà trois autres suites…

- Justement, dernière suggestion, je trouve que vous n'utilisez pas assez la couleur. Uniquement durant l'effet de souffle, ce fameux blast, avec ces dessins d'enfants de 2 ans coloriés à la vite et que l'on ne comprend pas du tout. Bref, je vous le dis clairement, trop gris et trop triste votre album !
- C'est justement pour bien marquer ce retour à l'enfance et cette capacité à s'envoler malgré son poids pendant le blast, contrastant avec le reste de la bande-dessinée!

- Quelle imagination vous avez là. Vous avez l'air aussi fou que votre écrivain SDF (voir citation). Mais franchement, vous allez faire un tabac si vous suivez mes conseils : fini l'obèse, que des beaux nez, du texte, plusieurs meurtres et de la couleur. Un vrai cocktail Régine Mainsoeur !
- Régime, il faut que je vous dise…

- Régine avec un n comme Nadine. Sinon, pas de problème, Manu. Je vous accorde un mois supplémentaire pour m'envoyer une nouvelle version et vous signez aux éditions Gaudart, avec un cachet à la hauteur de votre talent. Ne vous trompez pas, ce n'est pas Dargaut, cette édition qui serait capable de publier votre version actuelle telle quelle !
- C'était justement là où je voulais en venir. Un de nos stagiaires dyslexique a confondu les deux maisons d'édition lors de l'envoi de l'album. Je venais donc chercher personnellement l'original que l'on vous a envoyé par erreur. Désolé madame Minceur, mais je préfère garder ma grasse carcasse !

Ps : Une bande-dessinée dérangeante, intriguante mais attachante à l'image de son personnage principal la grasse carcasse. Vivement la suite...
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A l'instar du héros, cet album est tout simplement énorme et titanesque! Et, encore, je n'en suis qu'au premier tome... A se demander jusqu'où Larcenet va nous emmener...
On retrouve Polza Mancini, alias Grasse carcasse, en garde à vue, soupçonné d'avoir fait quelque chose de mal à une certaine Carole. Mis à mal par deux policiers tenaces qui veulent découvrir la vérité, il la leur racontera, mais à sa manière et à son rythme. Ces policiers auront bien du mal à discerner le vrai du faux. Comment croire à cette expérience du "blast" qu'a vécu Polza, c'est à dire cette sorte de révélation métaphysique interne? Comment croire qu'il ait choisi de devenir clochard, et non SDF, comme il le souligne, après la mort de son père?

Cette oeuvre sombre, poétique et tragique est incroyablement réussie. Larcenet a dépeint avec une grande finesse de magistrales planches en noir et blanc, aux contrastes très forts et aux pleines pages grandioses. Les dessins colorés et enfantins, symbole du blast, apportent une certaine touche de naïveté. Les personnages sont très expressifs et attachants, parfois insaisissables et lunaires.
Un scénario hors norme avec des personnages hors norme...
Blast, pas de bla-bla: dévorez-le...
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À lire ce premier tome de Blast, ce qui saute aux yeux, c'est que Larcenet semble nourrir de gros complexes vis-à-vis des arts plastiques et de la littérature. D'où cette nouvelle série, qui ne donne plus du tout dans l'humour, et qui, lorsqu'on en feuillette les pages, séduit rapidement. Il y multiplie les cases et les planches, toutes travaillées à l'encre, qui impressionnent par leur joliesse et la dextérité du dessinateur. On est carrément à l'opposé des Cosmonautes du futur, dans lequel il affectionnait un dessin volontairement "moche". Pour parfaire la chose, il a opté pour une narration essentiellement en voix off, dans un phrasé, disons... ampoulé.


Inutile d'y aller par quatre chemins, je trouve que l'album sonne creux de bout en bout. Des cases et planches qui sont certes jolies, mais plus décoratives qu'utiles à la narration, à la pseudo-philosophie dont nous rebat les oreilles l'anti-héros, en passant par les critique et morale assez faciles (je n'imaginais pas que Larcenet oserait un truc aussi éculé qu'une référence à Star Academy), je me suis ennuyée, ennuyée, et ennuyée. Non seulement on va de banalité en banalité énoncées sans vergogne - banalités censées nous toucher au cœur et nous faire réfléchir sur la société dans laquelle nous vivons -, mais on peut également être étonné du peu d'originalité dont fait preuve Larcenet dans sa conception de l'album. On s'attendrait logiquement, de la part de quelqu'un qui travaille dans la BD depuis de nombreuses années et qui a contribué à son renouvellement en France, à une grande maîtrise du médium. Or, pas d'innovation dans le découpage. Et, surtout, pas de travail en profondeur sur la mise en page, alors que le sujet, qui repose sur le basculement d'un individu dans la marginalité et ce qu'on appelle en général la maladie mentale, appelle justement une mise en pages hors-normes. C'est un peu comme si Little Nemo avait sagement circulé de case en case, selon un schéma des plus classiques : où aurait été l'intérêt, alors, des strips de Winsor Mc Cay ? le tome 1 de Blast est de plus verbeux, à cause de la voix off surexploitée et des tournures de phrases emphatiques. C'est presque, ou même carrément prétentieux, sous prétexte d'être ambitieux.


Comme ce n'est que le premier tome d'une série, je vais continuer avec les suivants, histoire de savoir où Larcenet nous emmène. Comme je l'annonçais en début d'article, j'ai la sensation qu'il a cherché ici à se faire une place qui le hausserait au niveau de la peinture et de la littérature, en utilisant leurs moyens (un beau dessin allié à une narration en voix off omniprésente) au lieu de se recentrer sur les outils qui sont propres à la bande dessinée. Je salue l'effort que Larcenet effectue pour se renouveler, mais il pouvait se tourner carrément vers le dessin, la peinture ou autre - et ça m'intéresserait vraiment de voir ça ; ou il pouvait tout simplement se renouveler de façon plus radicale à l'intérieur-même du medium qu'est la bande dessinée. La BD n'a besoin de ressembler à aucun autre art pour être légitime. C'est un art à part entière, avec ses spécificités. Pourquoi croire que l'herbe est forcément plus verte ailleurs ?
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Polza Mancini est un homme obèse au visage disgracieux, interrogé sans relâche par deux flics obstinés à connaître la vérité concernant l'agression de Carole Oudinot. Mais Polza veut d'abord raconter sa vie, expliquer son retrait de la société pour de longues errances solitaires dans la forêt, à se gaver de barres chocolatées arrosées d'alcool. Une descente aux enfers ponctuée de rencontres avec les rejetés de la société, qu'il repousse. Il revendique son choix d'être SDF depuis le jour où son père est décédé.
Son corps le répugne et forme une barrière jusqu'à ce qu'il reçoive le Blast, lorsque son crane a craqué... au cours d'une extase libératrice hors du commun.
Les superbes dessins dans les tons gris accentuent l'atmosphère étouffante, mystérieuse et oppressante de cette intrigue singulière. Une réflexion pleine de mordant sur l'image corporelle, les liens sentimentaux et sociaux .
« La vérité est plus facile à dire qu'à entendre ».
Un album déroutant, assez glauque, qui vous prend aux tripes.


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Attention au «Blast», effet de souffle, onde de choc, surpression et explosion. S'il se propage plus vite que le son et qu'il entre dans votre corps, il provoque des dégâts internes considérables.

Polza Mancini 38 ans, écrivain, est un personnage hors norme. Obèse, il pèse 150 kg, une grasse carcasse mais également une masse lourde d'émotion, de naïveté et d'espoir, il peut même s'envoler. A la mort de son père, Polza foudroyé par le Blast, va tout laisser tomber et devenir clochard par choix. Il réalise enfin qu'il est libre et que désormais il ne décevra plus personne. Plus de minute réglementaire, il a tout son temps et il le prend. Sa vie d'errance le mène vers Carole mais il se retrouve en garde à vue, soupçonné d'avoir fait du mal à cette femme s'en que nous sachions réellement quoi. Les deux flics en quête de vérité et en soif de pouvoir, tels deux hyènes, vont pourtant devoir attendre de longues heures car le présumé coupable n'a pas l'intention de révéler la vérité à la va-vite mais souhaite expliquer avec précision le raisonnement de ce geste qui le condamne d'avance. Il nous guide lentement et doucement vers l'origine de son mal et nous emmène dans les méandres de son enfance et de ses sentiments les plus profonds. Il pèsera minutieusement la teneur et la nuance de ses propos.

Parfois nos actes ne nous appartiennent pas directement. Un criminel est-il le seul responsable quand on réalise que son enfance n'a été que brutalité, violence, haine et misère sociale ? Qui est le plus condamnable, la personne qui a porté le geste, ses parents castrateurs qui l'ont mal aimé, le voisin pour s'être tu ou la société pour lui avoir tourné le dos ?

Polza, nous semble dépourvu de sentiments et pourtant quelque chose nous attache à lui s'en savoir quoi exactement. Il nous balade entre chimère et réalité sur son chemin de croix et nous restons bouche bée à écouter et comprendre son histoire. Toujours sur le fil du rasoir nous nous attendons à chaque seconde à ce que ce personnage bascule dans la folie, mais Polza reste maître du jeu, il tient les rênes et nous tient à la gorge.

Le coup de crayon, les dialogues et les silences, voilà les maîtres mots qui caractérisent le génie de Larcenet. Son graphisme est inimitable, les mots frappent avec justesse et ses silences nous en disent long.

C'est avec bonheur que j'ai retrouvé l'auteur du «Combat ordinaire» en plus puissant, plus grave, plus tortueux. On aime ou on déteste mais on ne peut être mitigé. Ce premier volet est un pur chef-d'oeuvre. Récit éprouvant et déconcertant qui alterne garde à vue et souvenirs.

Blast ou comment une explosion d'émotion peut bouleverser une vie.

Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Putain, quelle claque ! Quelle expérience ! Jamais vécu un truc aussi fort avant ce soir. Putain, ce Laphroaig, la grosse claque. Et cette carcasse, grasse en plus. Dérangeant. Mais merde, c'est pas une BD, ça, c'est beaucoup plus. Tellement plus que j'ai dû sortir ma meilleure bouteille. Histoire d'honorer l'histoire à sa juste valeur.

« Donc, en une nuit, tu passes d'écrivain à SDF ?
Un accident d'ascenseur social ?
Pas SDF ! CLOCHARD. le premier subit quand le second choisit… »

J'le sens pas ce sale type avec toute cette graisse qu'il transporte. A la limite de l'écoeurement qu'il m'en ferait gerber mon tourbé. Comment s'infliger ça. Comment en arriver à une telle extrémité. Putain, quelle vie de merde, il doit s'trimballer. D'hôpitaux en délires psychiatriques, jusqu'aux portes de la cellule, celle-là pas capitonnée. Carole est morte. J'ai un suspect : Polza Mancini, ce gros et gras du bide et gras du cou que j'me demande s'il est vraiment débile ou parfaitement farfelu. Les deux certainement. Juste parce qu'il est différent. La différence, voilà un sujet qui fait réfléchir.

Putain, j'ai dis pas de glaçon dans mon verre !

Chef, on l'place en garde-à-vue ? Il va avouer, faites-lui cracher le morceau. Je suis sûr qu'il a tué cette nana… En attendant, sers-moi un verre, j'ai l'estomac tout retourné. Cette graisse qui vibre devant moi, putain je m'y fais pas. En plus, il schlingue genre pas lavé depuis six mois. Putain, il arrive ce verre !!! Tu veux que j'gerbe sur le clavier ou quoi ?

Des dessins en noir et blanc qui paraissent si simples et si grossiers et pourtant des tonnes d'émotion passent à travers le regard de Polza. A en sortir une petite larme de mon coeur s'il n'était pas aussi chargé de rage et d'intérêt à suivre cette sombre et noire et obscure et profonde histoire. Noir tout est noir sauf au moment où il est exposé au Blast.
Au quoi ?
Le Blast ! Ne me dis pas que tu ne connais pas cet état-là ? Laisse tomber la coke. Prends un Laphroaig et tu ressentiras ce moment de grâce qu'est le Blast. Un monde tout en couleur, voire carrément psychédélique.
Arrête, te fous pas de ma gueule !

« … ça correspond à l'effet de souffle, l'onde de choc d'une explosion… Une explosion, c'est une onde de surpression… Si elle se propage plus vite que le son et qu'elle entre dans votre corps, elle provoque des dégâts internes considérables.
Vous vous retrouvez alors avec cette surpression d'un côté et la pression atmosphérique de l'autre… suspendu pendant une fraction de seconde, détruit de l'intérieur avant même que la chaleur ou les débris ne vous atteignent…
Le blast, c'est cet instant-là. »

Bon, alors là, c'est le moment où je rend hommage à quelques grands babeliotes. Pas les plus grands ! Faut pas charrier non plus. Juste quelques-uns qui gravitent autour de moi et qui voudraient bien boire un verre avec un bison... Mais bon, qui c'est que ça intéresse ici, des babeliotes de renom. Personne... Alors je passe cette partie uniquement accessible sur le blog... Et retour à mes impressions, mes sentiments (sur le bouquin pas sur les babeliotes de renom)

Mais merde, c'est même plus un roman graphique, ça, c'est beaucoup plus. Tellement plus que j'ai dû finir ma bouteille. Histoire d'honorer le Blast et Polza. Putain, faut que je rachète une nouvelle bouteille avant d'attaquer le second tome. J'veux comprendre, j'veux me bourrer la gueule et gerber ensuite, j'veux ressentir le BLAST !

« Je n'avais pas la moindre idée de l'endroit où je me trouvais… Quand comme moi, on ne conçoit de boire que de façon démesurée, c'est là un effet secondaire tout à fait normal… »

« Blast 1- Grosse Carcasse », aussi puissant qu'un Laphroaig tourbé. C'est peu dire…
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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