Gods of Men, tome 1

On ne peut pas influer sur sa naissance. On peut simplement choisir le cours de son existence.

Un homme emprisonné est vivant. Mais ça ne veut pas dire qu'il vit.

— Tu en veux au Créateur ?
— Je ne crois pas aux dieux.
— Ne condamne pas le Créateur pour les actions de ses disciples.
Sable grogna.
— On croirait entendre Tolya.
— Il y a toujours des extrêmes, Sable. Depuis toujours l'humanité a interprété la volonté du Créateur comme bon lui semblait. Ventus le faisait déjà à l'époque et il continue aujourd'hui. C'est le propre des hommes. Nous sommes passés maîtres dans l'art de voir la vérité selon le prisme de nos désirs. Mais ne condamne pas le Créateur pour les péchés de l'homme.

Les notes entreprirent de réconcilier passé et présent, et un grand calme l'envahit. Chaque Expiration était plus forte que la précédente, chaque note plus riche, pleine de couleurs de vie. Les notes se faufilèrent dans la nuit, allèrent chatouiller la lune et les étoiles, avant de revenir vers la salle, renforcées par un pouvoir qui la dépassait - un pouvoir au delà de tout.

L'homme s'approprie les dons précieux du Créateur, les modèle pour satisfaire ses propres désirs et ses propres fins égoïstes, laissant les ténèbres recouvrir le monde.

Lentement, dans cet espace exigu et caché au cœur des rochers, ils ôtèrent couche après couche leur fierté, leur dignité, pour ne laisser que deux êtes humains - un homme et une femme - unis par un farouche instinct de survie.

Il y a toujours deux façons de voir les choses. Ne dénigre pas la mienne simplement parce qu'elle complique la tienne.

- 𝑰𝒍 𝒚 𝒂 𝒕𝒐𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒅𝒆𝒖𝒙 𝒇𝒂𝒄̧𝒐𝒏𝒔 𝒅𝒆 𝒗𝒐𝒊𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒄𝒉𝒐𝒔𝒆𝒔 𝑺𝒂𝒃𝒍𝒆, 𝒓𝒆𝒑𝒓𝒊𝒕 𝒍𝒆 𝑳𝒐𝒖𝒑 𝒂̀ 𝒗𝒐𝒊𝒙 𝒃𝒂𝒔𝒔𝒆. 𝑵𝒆 𝒅𝒆́𝒏𝒊𝒈𝒓𝒆 𝒑𝒂𝒔 𝒍𝒂 𝒎𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆 𝒔𝒊𝒎𝒑𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒑𝒂𝒓𝒄𝒆 𝒒𝒖'𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒑𝒍𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒍𝒂 𝒕𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆.

C'était le calme avant la tempête, le moment où la terre, les arbres et le ciel retenaient leur souffle. Avant que le sort ne s'en mêle, avant les luttes de pouvoir, avant que le présent ne se mue en passé et que le futur ne se fonde dans le présent.

Il était pareil au désert ; son souffle était une nuit torride, ses mains le soleil ardent, et partout où il la touchait, ses doigts mettaient le feu à sa peau.