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sur 787 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Juan del Monte Jonava, 59 ans, surnommé "Don Fuego" est chanteur au Buena Vista Café, jadis Buena Vista Palace, mais rétrogradé au rang de "café" par la révolution castriste. Comme il le déclare, "Chanter, c'est ma vie". Et voilà que Pedro, le directeur lui annonce un soir cette terrible nouvelle : "Le Buena Vista tourne la page, Juan. Une dame de Miami vient de l'acheter dans le cadre de la privatisation décidée par le Parti."
Des travaux vont être engagés sur 6 mois ou davantage. Juan n'en croit pas ses oreilles, lui qui avec sa voix magnifique électrisait les foules, doit aujourd'hui demander à d'anciens amis comme Orimi Anchia de lui donner un coup de pouce, mais il est très difficile pour le crooner qui faisait vibrer les salles et frémir les femmes de retrouver une place dans un concert. Errant et livré à lui-même, c'est alors qu'il va rencontrer une magnifique jeune fille Mayensi qui dit arriver de l'arrière-pays pour trouver du travail à La Havane, ceci sans autorisation, dont il va tomber éperdument amoureux et qui deviendra pour lui une véritable obsession.
Yasmina Khadra nous offre une sorte d'hymne à l'amour, à la musique et à la danse. C'est aussi une réflexion sur le temps qui passe et sur la quête de soi. Tout au long du roman "la perle des Caraïbes" nous envoûte avec son soleil, ses plages, sa musique et ses danses, remèdes à une vie pas toujours facile et dans laquelle la solidarité de la famille et des amis joue un très grand rôle, permettant de faire face et de supporter les épreuves rencontrées.
C'est sous le régime castriste avec Fidel encore en place, que l'auteur place sa fiction. Et c'est une vision, à mon avis, un peu pessimiste, où les révolutions ne remplaceraient une tyrannie que par une autre tyrannie. Or, si tout n'est pas devenu parfait à la chute du dictateur Battista, de grandes choses ont été faites au niveau de l'enseignement, de la culture et de la médecine qui pourraient être prises en modèle. Mais comme chaque fois, il y a des dérives chez les dirigeants et des inégalités apparaissent et se développent.
Restons optimistes et vibrons sur cette musique, cette poésie, ces chansons portées par ce roman et que l'amour gagne !
Dieu n'habite pas La Havane est une lecture plaisante et intéressante mais moins riche et moins dense à mon goût que Les hirondelles de Kaboul du même auteur.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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♫ Dieu est un fumeur de Havanes [...]
Tu n'es qu'un fumeur de gitanes♫
Deneuve-Gainsbourg-1980-

Serial Killer , odeur de sang,
rousse et radieuse, couleur de flamme
Soupçons sur la jupe qui vole au vent
Les doigts croisés, je veux caresser la gitane.

Dieu n'habite pas la Havane
Elle balancera la première pierre
appel des sirènes, tentation de chair
Elle possède une bonne partie de mon âme

Je lui décroche la lune, elle sera confisquée
A Cuba, tout ce qui ne relève pas de l'Etat
est saisi , à défaut d'être réprimé.

Khadra en vrai , c'est qui !?
Prévert nous aurait dit : Khadrave exquis ?
Des mots tombés que l'état gère
Une lumière qu'un Khadra génère...

29/09/2007, Cuba, lune de miel
Poudre de fée lancée d'un arc en ciel
Plus de barrière , on s'Amour-aï
Onze ans plus tard, Noces de Corail...



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Juan del Monte Jonava, dit Don Fuego, est une gloire de la rumba, et le chanteur attitré du Buena Vista Café. Mais le régime castriste évolue et l'état vend le Buena Vista Café. Proche de la soixantaine, Don Fuego est licencié et c'est toute sa vie professionnelle qui s'effondre, rejoignant en cela sa vie familiale. Pourtant un soir, Il rencontre Mayensi, à peine vingt ans, dont il tombera éperdument amoureux. Amour éphémère, qui transformera durablement la vie de Don Fuego.

Un nouvel opus dans l'oeuvre de Yasmina Khadra, qui nous entraîne cette fois loin du monde arabe. Comme toujours, Khadra y excelle à dépeindre un univers peuplé de personnages, principaux ou secondaires, très attachants. Je ne sais si sa description de la fin prochaine du régime castriste est réaliste, mais on a envie d'y croire, tout en souffrant avec les personnages qui voient venir l'échéance avec à la fois espoir et crainte.

L'écriture de l'auteur est toujours aussi fluide et facile à lire, sans jamais tomber dans la facilité. Mais c'est peut-être un petit manque d'originalité dans le style qui lui interdira le prix Nobel ?

Encore du grand Khadra pourtant...
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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Mettez un fond de musique cubaine et vous voilà transporté à La Havane… son décor défraichi ou recolorisé comme une carte postale rétro, ses voitures aux lustres patinés, son vacarme associé au son d'une salsa s'échappant d'un cabaret.
Justement, sortant d'un de ces cabarets, voici le héros de ce livre :

"Je m'appelle Juan del Monte Jonava, et j'ai cinquante-neuf ans. Dans le métier, on me surnomme "Don Fuego" parce que je mets le feu dans les cabarets où je me produis. […]
Il faut me voir sur scène, avec mon panama enrubanné rouge sang, ma queue-de-cheval et ma dégaine. Lorsque je penche du buste ne m'appuyant sur une jambe et en battant la mesure avec le bout de mon pied, la chemise ouverte sur le duvet de mon torse musclé, il arrive parfois à ces dames de tomber dans le pommes;
Si les gens continuent de fréquenter le "café, c'est grâce à moi, Don Fuego, le souffle incendiaire des Caraïbes." p 13 et 15

Le café a été cédé, l'emploi de Juan n'est plus assuré. Il déambule dans La Havane et essaie de tirer quelques ficelles, mais elles sont aussi usées que certaines façades de sa ville.
Pourtant, hier encore…
"Don Fuego" fera encore quelques étincelles, mais aura-t-il assez d'éclat pour éblouir la belle désemparée qui le fascine.

Le personnage n'est pas totalement sympathique, un peu trop geignard et plastronneur. Pour ce livre, plus que l'histoire, j'ai aimé l'ambiance, la chaleur, la plage, le vieux tram abandonné, les couleurs, le rendu des mentalités cubaines, s'en sortant comme ils peuvent avec ce qu'ils ont, et bien sûr, j'ai adoré la bande-son.
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Dieu n'habite pas à La Havane, et il n'est pas très facile d'y vivre.
Juan des Monte Jonava en sait quelque chose.
A 60 ans, chanteur prisé, il se retrouve à la rue, l'établissement où il se produit ayant changé de propriétaire.
Il recherche des contrats, mais surtout, sa rencontre avec la jeune Mayensi va réveiller sa passion et bouleverser sa vie.
Yasmina Khadra est un formidable conteur.
Chaque personnage est fouillé, les ambiances sont plus que réelles.
Il sonde au plus profond l'âme et le coeur de Juan.
Chose qui ne m'était jamais arrivée, je me suis surprise à rechercher dans les rues quelqu'un qui aurait pu ressembler à Juan.
Ce voyage à Cuba est un véritable enchantement.
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Mon premier livre de Yasmina Khadra. C'est un peu la honte, mais c'est seulement maintenant que j'apprends que cet écrivain au nom si douce est, en fait, un homme, Mohammed Moulesshoul.
Acheté grâce à un grand coup de coeur pour la couverture...ça me fait penser à la Buena Vista Social Club, à la musique d'Ibrahim Ferrer, Compay Segundo, Rubén Gonzales.... J'ai compté d'y retrouver un peu de cette atmosphère surannée de la musique cubaine, quand elle est "bonne".

Bon, il faut admettre que l'histoire a ses hauts et ses bas - tout comme son héros Juan del Monte Jonava, mieux connu sous le sobriquet de Don Fuego.
Fils d'un père mélomane et d'une mère chanteuse, la vie entière de Juan se résume en un seul mot - chanter ! Faire le show, la bringue, faire tomber las nanas dans les pommes, chanter pour Fidel Castro en personne ! Chanter en détriment de tout, même de sa propre famille.
Mais son établissement, la Buena Vista (tiens !), change de propriétaire, et Juan doit se "recycler" ailleurs. Pourquoi c'est si dur ? N'est- il pas le grand Don Fuego qui a tout le monde à ses pieds ?
Il découvre alors son pays sous un angle différent - et au même moment la belle Mayensi fait l'irruption dans sa vie. Une fille étrange avec bien des secrets, de quarante ans sa cadette, mais Fuego s'enflamme comme un bout de papier.
Pourquoi Panchito, son meilleur ami, n'aime pas Mayensi ? Juan ne comprend pas, d'ailleurs, il ne comprend plus rien - il est possédé, dévoré - et perdu, quand cette "chose" se produit.
le réveil est lent et dur, mais cette fois c'est pour de vrai; une sorte de réconciliation douce-amère avec la vie, non sans rappeler "Lolita" de Nabokov.

J'avais envie d'une bonne fin, sans trop savoir pourquoi, je me suis quand même attachée à ce vieux bougre ! J'aimerais bien le voir monter sur scène et entonner son "Oye Como Va"....
Est-ce que je tomberais dans les pommes ?
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Juan est un as de la rumba ,et chaque soir sur la scène du Buena Vista ,il enchaîne les morceaux pour le plaisir de son public mais tout va prendre fin quand il apprend que le Buena Vista va être vendu à des intérêts privés .Persuadé de son talent ,il écume les salles de la Havane pour trouver un cachet mais il est reconduit poliment à chaque fois .Alors qu'il désespère de ne plus chanter ,il va croiser Mayensi ,une femme étrange ,qui va lui rendre espoir .Encore un bon roman de cet auteur .
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Le livre est bien écrit, mais je suis gênée par le sujet, l'approche du personnage, "vieux beau" qui est l'idole des touristes, et qui revêt des costumes pailletés pour se produire de plus en plus rarement, en courant le cachet.
Belle approche cependant d'un pays où des gens crèvent de faim et vivent dans la misère, alors que l'élite se pavane dans l'opulence, marchant dans les pas d'un président socialiste, marxiste-léniniste, dictateur très embourgeoisé qui utilise ses "sujets" comme des marionnettes. Beaucoup de combines, d'arrangements, de calculs pour se maintenir la tête hors de l'eau... Malgré le fond musical du livre, la rumba, je trouve l'atmosphère pesante et grise et les personnages me mettent mal à l'aise.
La fin du roman est par ailleurs assez prévisible.
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Buena Vista Café, cela évoque la Havane de la nuit, encanaillée  par sa musique et ses danses latines

Cela a été  aussi, pendant des années , le centre de la vie de Juan del Monte, sous le nom de scène de Dom Fuego, "chanteur pour dames finissantes " comme le chantait si bien Jacques Brel dans la chanson de Jacky, mais le régime castriste , un rien essoufflé ,vend son patrimoine à des propriétaires étrangers et privés et Juan est prié d'aller pousser la chansonnette ailleurs , son temps est passé ...

Yasmina Khadra évoque dans ce  roman nostalgique , la décrépitude d'un artiste qui  se croit toujours au firmament de son art, sans regarder le temps qui passe, les modes qui changent ...

 Il nous montre , à travers de délicieux portraits ,souvent tragiques,  la vie quotidienne des cubains de la Havane, entassés à plusieurs familles dans de petits logis et vivant tous sur la pension d'invalidité d'un mari ,le règne aussi de la débrouille, des petits boulots et petits trafics, et de l'entraide .

Mais comme la vie n'est jamais un chemin bien droit, il met au milieu de celui de Juan une jeune femme , Mayensi, un ange aux ailes brisés et l'amour que Juan pensait n'être plus qu' une histoire du passé,  revient et envahit le coeur de cet homme tellement narcissique .

Pour elle, il va se remettre à chanter et ses ailes à lui vont repousser .

Beau roman sur l'amour, sur la vie d'artiste et sur la Havane même si on ne croit pas totalement à cette histoire, le moment de lecture est bien agréable !

Joyeux Noël à tous bercé de musique cubaine !
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Alors qu'il ne s'y attendait pas, Don Fuego, chanteur dans un cabaret, se retrouve sans travail du jour au lendemain, l'établissement où il se produisait chaque soir étant vendu à des Américains. Commencent alors des jours difficiles pour celui qui passait la plupart du temps sur scène et pour qui chanter était toute sa vie. Désoeuvré et déçu par ce milieu artistique qui l'a vite oublié, il erre dans le quartier où il habite et qu'il connaît mal car il est logé par sa soeur depuis son divorce. Il se réfugie souvent dans un vieux tram à l'abandon et un jour il tombe sur une belle fille à la chevelure rousse. Il ne se doute pas alors que cette rencontre va bouleverser sa vie.

J'ai aimé l'histoire de cette passion, même si elle tourne un peu au mélo. J'ai pris beaucoup de plaisir en me promenant dans La Havane aux maisons décrépies et aux cabarets bondés ou sur les plages de sable fin bordées de palmiers. Un pays contrasté où l'état veut tout contrôler, c'est aussi mon vécu mais de l'autre côté du rideau de fer avec l'ambiance de rumba et la chaleur des Caraïbes en moins. D'autant plus j'ai apprécié cet aspect du roman.

Don Fuego, éternel optimiste et artiste dans l'âme, m'est tout de suite devenu sympathique. Et puis, cette belle écriture de Yasmina Khadra, que je découvre avec ce roman, m'a séduite dès les premières pages. Je remercie Babelio et les éditions Julliard pour cette découverte pleine de charme.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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