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Nathalie Crom (Autre)Frédérique Daber (Traducteur)
EAN : 9791037110961
416 pages
La Table ronde (18/01/2024)
3.73/5   22 notes
Résumé :
Lady Charlotte règne en despote sur le domaine de Garonlea. Son mari, ses quatre filles et son fils Desmond lui obéissent au doigt et à l'oeil. Quand ce dernier décide de prendre pour épouse la merveilleuse Cynthia, belle, drôle, et redoutablement intelligente, Lady Charlotte sent le vent tourner. À juste titre. Cynthia emménage en face du domaine familial et redouble d'efforts pour rendre sa demeure plus accueillante, à grand renfort de parties de chasse et de gard... >Voir plus
Que lire après Et la vague les emporta..... Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Fin, poudré et cruel, ce roman de femmes porte un regard sans complaisance sur une famille irlandaise du début du XXème siècle. Molly Keane inscrit ses héros dans un décor raffiné et subtilement dressé, embaumant, tandis que les héroïnes voient avec effroi le temps passer, l'argent s'enfuir aussi vite que leur beauté et leurs soupirants (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2024/01/27/et-la-vague-les-emporta-molly-keane/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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1900. Lady Charlotte French-McGrath mène sa maison (le domaine de Garonlea, en Irlande) d'une poigne de fer (et avec un manque de tendresse et d'empathie évident …) Son époux, Ambrose French-McGrath, homme fort peu courageux, lui a volontiers abandonné les rênes depuis bien longtemps. Leurs quatre filles (Muriel, Enid, Violet et Diana) respectivement âgées de vingt-quatre à dix-sept ans, vivent sous le joug de leur tyrannique génitrice …

Seul, Desmond, fils unique de la fratrie (un autre garçon est mort en bas âge) fait à peu près ce qu'il veut … Quand celui-ci ramènera sa future épouse (Cynthia) sur le domaine familial, Lady Charlotte French-McGrath trouvera à qui parler et déchantera rapidement … Et lorsque le couple s'installera non loin de là (sur la propriété de Rathglass) Cynthia aura déjà obtenu l'affection – et l'admiration – de toute la famille. Furieuse (et impuissante) sa belle-mère la considèrera définitivement comme une « rivale », jusqu'à éprouver une haine farouche à son égard … L'intelligence et la fourberie de Cynthia saura mettre en échec la méchanceté de la femme d'âge mûr …

Molly Keane (1904-1996) considérée comme une écrivaine « classique » contemporaine, exprime avec une grande clarté ce qu'était encore l'emprise des conventions (et le poids de la famille) pour la jeunesse féminine, au début du XXème siècle. Un roman lucide (1937) dont l'intrigue se déroule sur vingt-cinq années (y compris celles de la Grande Guerre)

Je regrette toutefois que le style de ce roman soit par trop factuel ou narratif… Il y manque à mes yeux une pincée de romantisme, un tout petit « supplément d'âme » …
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Bienvenue à Garonlea, le domaine de l'intraitable Lady Charlotte, qui mène ses quatre filles et son époux à la baguette. Lorsque son fils Desmond décide d'épouser Cynthia, Lady Charlotte en est d'abord ravie. Cynthia est belle, intelligente, et sait plaire à tous. Avec Desmond, ils s'installent dans la propriété de l'autre côté de la rivière. Mais rapidement, Lady Charlotte comprend que Cynthia est bien décidée à être la nouvelle tête pensante du domaine.

Et la vague les emporta... était ma première rencontre avec l'autrice Molly Keane, et globalement j'ai beaucoup apprécié ma lecture.
L'histoire de cette lutte d'influence entre Lady Charlotte et Cynthia, puis entre Cynthia et la génération suivante, m'a beaucoup plu. le thème est propice à une plume acérée, à des traits ironiques. L'autrice décrit sans complaisance ses personnages, ne les ménage pas en nous révélant tous leurs travers, ceux justement qu'ils s'acharnent à cacher à leur entourage. Pour le lecteur, point d'aveuglement.
Mais point d'acharnement non plus. Molly Keane n'est pas cruelle avec ses personnages, elle se contente de nous les présenter sans fard. Finalement, c'est bien leurs failles qui les rendent humains, et partant de là, attachants. Certains plus que d'autres bien sûr.

La description de la société irlandaise en début de siècle, mais surtout de son évolution, est rendue particulièrement visible par les personnages des quatre soeurs. J'ai été particulièrement émue par elles, notamment sur la scène du bal en fin de roman qui les voit confrontées aux souvenirs du passé.

Les descriptions des paysages et de Garonlea m'ont également conquise, je visualisais le domaine comme si j'y étais. La demeure de Garonlea est vraiment un personnage à part entière dans ce roman, tant son atmosphère pesante influe sur les sensations et le comportement des personnages.

Un seul petit reproche, l'importance, voire l'omniprésence de la chasse et de l'équitation. J'avoue qu'à une ou deux reprises, ces passages ont pu me lasser et m'ennuyer.

Mis à part ce point, je dois dire que j'ai vraiment apprécié ma lecture. le roman est assez typique de son époque dans son écriture, et a pu me faire penser par exemple à des textes de Rosamund Lehman. Vous n'y trouverez pas de grands événements, ni un rythme haletant. C'est simplement un récit familial, dans toute sa simplicité. L'autrice décide de jeter la lumière sur certaines journées, ponctuellement; elle choisit quelques scénettes et avance ainsi dans son récit qui semble fait de sauts dans le temps. Et à chaque fois, on découvre ce qui a changé dans les relations, dans les caractères, et comment ont évolué les personnages.

Je ne saurais recommander ce roman à tout le monde, mais si vous êtes amateurs d'ambiance anglaise, de personnages à la psychologie riche, d'ironie légère mais sans concession, n'hésitez pas !

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Je me réjouissais tellement de lire ce roman et de partir loin des horreurs mêmes bien décrites de l'antarctique, mais, malgré mon envie de me plaire chez les nobles anglais habitant l'Irlande, j'ai été déçue par ce roman.

Comme le dit Nathalie Crom dans sa préface , il fallait bien connaître de l'intérieur la noblesse protestante qui vit en Irlande pour décrire avec autant de minutie leur quotidien. Cela est certainement vrai, mais voilà, est ce que cette vie est intéressante ? pour moi à l'évidence la réponse est … pas trop !

Le roman commence dans une maison genre manoir aux apparences d'un château au bord d'une rivière aux eaux sombres, Garonlea. Les habitants au début du XX° siècle y sont particulièrement malheureux, car ils vivent sous l'autorité de la femme d'Ambrose un mari falot qui ne conteste jamais les décisions, même les pires, de son épouse Lady Charlotte McGrath. Leur fils, Desmond vit en pension loin de cet endroit qui suinte l'ennuie et la méchanceté mais les quatre filles sont tyrannisées par cette mère sans même penser à se révolter, sauf la petite dernière Diana. Muriel restera tout sa vie au service de son horrible mère, Enid sera mal mariée à Arthur qu'elle a cru aimer, Violette aura un vrai mariage .
La deuxième partie, voit l'arrivée de Cynthia la fiancé puis l'épouse de Desmond qui s'installe en face à Rathglass, voilà une jeune femme lumineuse qui va éteindre peu à peu le règne de Lady Charlotte. Hélas la guerre 14/18 verra la mort de Desmond mais aussi le bonheur de Diana qui vient vivre avec Cynthia et fuit l'horrible demeure de Garonlea. elle sera d'un grand secours pour sa belle soeur et ses neveux Simon et Sue pour qui la belle Cynthia n'a aucune tendresse, d'autant plus qu'ils ont tous les deux peur de monter à cheval ! Pourtant seule occupation digne d'un noble anglais

La boucle du roman se termine quand Simon hérite de Garonlea et que Cynthia arrache à cette demeure toutes les traces du passé, en luttant contre son fils qui pour s'opposer à sa mère qui n'a pas su l'aimer, ni lui ni sa soeur, veut redonner à cette demeure l'allure qu'elle avait sous le règne de sa grand-mère la méchante Lady Charlotte. Au grand désespoir de Diana qui a été si malheureuse quand elle était enfant à Garonlea.

À quoi s'occupent ces gens dont les revenus semblent sans limite ? La chasse et les fêtes , voilà tout. Dans cette Irlande où dans ces famille-là on passe son temps à se moquer des balourds d'Irlandais, on vit entre soi sans aucun rapport ni avec les domestiques ni avec la population. le roman se concentre sur les décors des demeures, les détails des vêtements des femmes, et toutes les péripéties de la chasse et les chevaux. Pour faire une comparaison de la célèbre série Downton Abbey, ce serait les Crawley sans les domestiques ni le village. On passerait notre temps de réception en réception et la série n'aurait assurément aucun succès. Malgré les histoires d'amour de la belle Cynthia.

C'est le cas pour ce roman, avec, il est vrai une analyse très poussée des sentiments de chaque personnage, mais comme ils ne sont pas ancrés dans une réalité , leurs personnalités semblent venir ex nihilo, comme des données intangibles : Lady Charlotte est méchante, Cynthia est brillante, Diana est gentille et sera dévouée à Cynthia toute sa vie …

Bref un roman que j'ai lu sans grand intérêt , il faut dire que ma passion pour le belles robes et les bals est limitée, je reconnais quand même à cette écrivaine une honnêteté sans faille à propos de les description de la vie oisive et superficielle de la noblesse protestante qui vit au milieu d'Irlandais qui, un jour, les chasseront avec violence de leur pays.
Lien : https://luocine.fr/?p=18023
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Irlande 1900
Lady Charlotte McGrath dispose d'un mari peu consistant et de quatre filles, en âge d'être mariées qu'elle maintient tous sous sa coupe, tyran domestique maîtresse du vaste et sombre domaine de Garonlea. Seul son fils, Desmond, lui a échappé et ce d'autant plus qu'il se marie avec la vive et incontrôlable Cynthia, jeune femme au charme de laquelle tout le monde succombe…

« Et la vague les emporta » s'ouvre sur une page d'apostrophe de l'auteure, Molly Keane (1904-1996) à ses lecteurs : elle y met en avant la méconnaissance que nous avons des années 1900 (en excluant la période de la guerre), en oubliant à quel point « les jeunes étaient alors sous l'influence de la génération adulte. Ils la subissaient, ils étaient à ses ordres à un point inimaginable pour nous. Ces mains aînées avaient sur eux un pouvoir presque total. » Dans la foulée, l'attitude de Lady McGrath par rapport à ses filles, vouées à exécuter tous ses menus ordres quotidiens, viendra corroborer ces affirmations.
En dehors de cette note liminaire, l'auteure n'hésite pas à intervenir à l'occasion dans le roman, apportant son éclairage personnel sur les faits et les personnalités, ce qui n'a rien de gênant, au contraire : ses remarques piquantes représentent autant de petites mises à distance bienvenues.
Mais revenons au roman et à la présentation qui y est faite des quatre jeunes filles, elle donne le ton et m'a tout de suite accrochée :

« Muriel avec ses légers cheveux châtains, son cou mince et son petit corps d'oiseau, ouvrait la marche. Pauvre petite Muriel – il serait temps qu'elle trouvât un mari. Vingt-quatre ans et rien de satisfaisant en vue. Suivait Enid, yeux violets, voix grave et cheveux sombres. Sans Violet, qui venait après elle, on l'eût qualifiée de beauté. Mais Violet était d'une perfection toute edwardienne. Un teint de nacre et de pêche, une poitrine comme la proue d'un bateau, de longues cuisses fuselées, un visage d'une harmonie tranquille et une tête couronnée de cheveux dorés que ne venait pas troubler un cerveau bien complexe. Une fille qui donnait satisfaction. Et puis Diana – la petite Diana – , qui, elle, n'avait pas reçu la beauté edwardienne en partage. Sa mère ne voyait en elle rien de bien satisfaisant : elle n'avait ni le charme ni la docilité de ses soeurs. Et sûrement pas leur beauté. Petite, brune, anguleuse, tendant à être légèrement poilue malgré ses dix-sept ans (ce que sa famille choisissait de traiter par le mépris, car qu'y pouvait-on ?), Diana, en cette année 1900, partait perdante. »

Le récit s'attachera à suivre les pas de ces quatre jeunes filles, plus particulièrement ceux de Enid, attirée par un jeune homme d'un rang social différent, et de Diana la révoltée, toujours un pied en dehors du cadre. Mais il ne négligera jamais Garonlea et les changements qu'elle pourra connaître : sise au fond d'une vallée, l'énorme demeure se révèle être bien plus qu'une toile de fond, tant la sourde mélancolie des lieux a su pénétrer l'âme de ses habitants. Cynthia, nouvelle venue dans la famille, dont l'énergie débordante se manifeste notamment dans sa passion pour l'équitation et la chasse, cette institution alors reconnue dans l'aristocratie, viendra en faire bouger les lignes. Son personnage, cependant, ne manque pas d'ambiguïté et le tour tragique que lui jouera le destin infléchira durablement son évolution.

Aperçu vivant et pénétrant des moeurs de la noblesse anglo-irlandaise au tout début du 20ème siècle, « Et la vague les emporta », chronique familiale amère portée par une plume élégante, m'a captivée. Molly Keane est une auteure que j'ai découverte avec grand plaisir : nul doute que je la lirai à nouveau.
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Avec David les choses étaient si différentes que c’en était presque inquiétant. Avec David elle était vaincue et ravie, brisée, affolée et, à cause de cela, elle ne l’en aimait que davantage. Mais en ayant raison d’elle et de sa vanité, en devenant plus proche d’elle que qui que ce fût d’autre, David avait détruit cette force, cette dureté, ce désespoir intense qui l’avaient séduit d’abord. Au lieu de la femme qu’il avait jadis rencontrée, il tenait à présent entre ses bras une amoureuse d’autant plus dépendante qu’elle avait été toutes ces années indifférente et indépendante. C’était un peu comme avoir pris d’assaut une ville blanche et mystérieuse au sommet d’une colline espagnole et découvrir qu’à l’intérieur de ses murs les rues et les maisons sont bien alignées et pourvues de tout le confort, avec partout des écriteaux disant « Sam Suffit » et « Mon Repos ».
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Les gens qu’il préférait dans la vie se trouvaient être d’heureuses vieilles filles. Chez Diana, il y avait une gentillesse disponible, une puissance d’amour en attente qui n’avait rien de triste ou de refoulé mais qui était au contraire un des éléments de son charme. Contrairement à ce qui se passe bien souvent pour ceux qui vivent pour les autres, elle ne recelait aucune amertume. Elle possédait une grande dignité, de l’équilibre et pas d’affectation.
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Ambrose French-McGrath, l’homme qui avait conçu ces jeunes filles, était un être triste et inquiet qui préférait nettement la compagnie de ses inférieurs à celle de ses égaux par la naissance et la position sociale.
Il était terriblement fier de sa maison et de sa terre et sa fierté était émouvante : c’était celle de locataire à vie (…)
Il y avait si peu de choses à dire lorsqu’on voulait parler d’Ambrose, cet homme falot, triste et tendre. Sa personnalité était comme camouflée dans les circonstances de sa vie : « fils du vieux Desmond McGrath, le type le plus drôle du monde », « sa femme est étonnamment efficace », « meilleure chasse à la bécasse de toute l’Irlande », voilà ce qu’on disait d’Ambrose. De sa personne jamais rien.
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Comment se faisait-il que ce temps de leur jeunesse pût paraître à présent comique ? À l’époque romantique où elles les portaient, ces vêtements leur avaient semblé parfaits. Tout ce que l’on trouvait à dire pour leur défense maintenant, c’était qu’ils ne différaient pas tellement de ceux d’aujourd’hui. Il était impossible de dire ; « Nous étions ravissantes dans ces vêtements. Les hommes n’avaient d’yeux que pour nos seins rebondis. Nous avions des principes auxquels nous croyions dur comme fer. Nous n’étions pas grossières, malheureuse, et plates comme le sont nos filles. »
Pas malheureuse ? Cette façon de nier l’évidence, aussi, était typique de l’époque.
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Elle avait beaucoup aimé ses vêtements. Elle les avait choisis avec un goût sûr et original, les avait portés avec le plus grand succès et les avait appréciés bien au-delà de tout de utilitaire. Parce qu’ils faisaient partie d’elle, de sa beauté, de son prestige et de sa puissance, la moindre intrusion dans cette garde-robe de fantômes et de souvenirs l’eût enragé. Toutes ces robes étaient à elle, elles étaient sa vie. Pas un passé vague et indistinct. Elles avaient souligné sa beauté, lui avaient été chaudes ou légères, avaient vécu avec elles des heures d’amour, de terrible solitude, de vive satisfaction.
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