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EAN : 9782879293592
378 pages
Editions de l'Olivier (09/03/2006)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Nous sommes en 1922, en Asie Mineure. Après trois années d’occupation de la région ottomane, l’armée grecque est en déroute. Fuyant devant les Turcs, le général Nestor et ses hommes se perdent dans le désert d’Anatolie. Les vautours guettent l’agonie des blessés tandis que d’étranges phénomènes se multiplient. Chacun – officiers, médecins, prêtre, cuisinier – est rongé par la culpabilité depuis le massacre que le corps expéditionnaire a perpétré sur des civils, lais... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
1922. « Tout fut fini en deux jours. Sur l'étendue aride reposaient des corps en décomposition, des casemates abandonnées et des poteaux télégraphiques aux fils coupés. Ce qui subsistait de l'armée se fractionna en unités anarchiques qui n'obéissaient plus au commandement ; les soldats fuyaient pour sauver leur peau. La Grèce avait perdu la guerre d'Asie Mineure. Restée disciplinée dans le chaos de la défaite, la brigade décimée du général Nestor, moins d'un millier d'hommes, cherchait maintenant à s'extirper du labyrinthe, à atteindre la mer. » (p. 19) C'est ainsi que commence le roman le labyrinthe. Abandonnés par Dieu et par les hommes, ces soldats cheminent à travers le désert d'Anatolie sous un soleil de plomb qui aveugle. L'armée ottomane n'est là – encore – mais on la devine dans les environs, prête à intervenir et finir le travail. Cette menace constante, ça et la défaite, pèse sur le moral des troupes et contribuent à créer une atmosphère intrigante mais surtout oppressante. Et on l'attend longuement, très longuement, n'espérez pas des combats héroïques ! Et le rythme tout aussi lent risque de déplaire à plusieurs lecteurs. C'est davantage un roman d'introspection, qui explore les tréfonds de l'âme humaine à un des pires moments imaginables : après une terrible défaite qui anéanti tous les espoirs que l'on avait nourris.

À la tête des soldats, le général Nestor, déçu et amer, lui qui avait espéré le meilleur, voire la résurrection de l'empire, éprouve de la difficulté à mener ses hommes. Il est à la dérive, prisonniers de ses souvenirs (et de la morphine). Je crois que la mort lui serait indifférente. Autour de lui, tout n'est que désintégration. Il y a un voleur parmi les survivants (des bouteilles de vin et d'autres denrées se font subtiliser, même un cheval disparait) et même un agitateur, un traître, qui distribue des tracts, de la propagande bolchevique. Ces éléments ajoutent un peu d'intrigue mais il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils prennent une grande importance : on ne tombe pas dans le roman policier pour autant. le colonel Porforio tente de résoudre cette énigme et semble garder la tête haute mais pour combien de temps ? L'aumônier, le père Siméon, traverse une crise de foi. Toutefois, ses échanges philosophiques et moraux avec le général sont intéressants. On rencontre quelques autres personnages, comme le lieutenant Kimon, un aviateur rescapé, et le cuisinier ! Tous, ils se laissent découvrir petit à petit, mais ce qu'on pense connaître d'eux se révèle tout autre parce qu'ils n'expriment qu'à demi-mots le fond de leur pensée.

Toutefois, le roman n'est pas que la longue marche de soldats qui tournent en rond dans le désert. Éventuellement, ils passent à travers une ville qui semble presque abandonnée (Smyrne ?) et ils s'y arrêtent. Il reste bien quelques individus, des Grecs mais un peu de toutes les ethnies (le maire, le maître d'école Othon, l'employé arabe Youssef, l'épicier arménien, madame Violetta et sa soubrette Annina, et d'autres encore comme un journaliste arrivé trop tard pour assister à la grande bataille). Tous ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. Comme l'armée, comme le pays. La ville peut sembler synonyme de repos bien mérité mais l'inaction est pire que tout. Chacun s'embourbe dans ses vices et ses pensées, rongé par la culpabilité et mille et un regrets. Ainsi, il faut reprendre la route. Tout le monde plie bagage, soldats comme civils, et prend la direction de la mer. Après tout, « Notre histoire est finie. » (p. 344) Mais est-ce vraiment de cette façon que doit se terminer trois mille ans de présence grecque en Asie Mineure ?

Panos Karnezis a construit son roman un peu comme les drames, les tragédies grecques de l'antiquité. Des héros au passé trouble, tourmentés par les remords, plié par le sort, jouent leur rôle comme il a été voulu par les dieux. D'ailleurs, l'auteur ne s'en cache pas. le labyrinthe est truffé de références (des citations, des expressions, même des parallèles) à la Grèce ancienne et aux héros mythologiques. Comme quoi l'histoire ne fait que se répéter, que faire écho aux histoires de jadis. Mais est-ce vraiment le cas ? Ces légendes homériques, elles finissaient mal… habituellement. Quel sort est-il réservé au général Nestor et à son armée ? À vous de le découvrir.
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J'ai beaucoup entendu parlé de ce livre et je m'attendais à mieux. Je n'arrive vraiment pas à accrocher à l'histoire et aux personnages. D'autant plus que le livre tire en longueur. Arrivée à la moitié du livre, je n'ai pas l'impression d'avoir appris grand chose sur l'histoire ou les personnages.
Je vais faire une chose qui m'arrive rarement (car j'ai toujours espoir que l'intrigue va s'améliorer), je ne vais pas continuer à lire ce livre. Déçue.
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On pense au "Désert des Tartares" de Buzatti, bien sûr. Là l'armée n'attend pas, elle est perdue, guidée par un général morphinomane anti-clérical, un communiste infiltré et un homme d'église qui s'accroche à sa bible déchirée comme à une bouée de sauvetage. Un humour subtil et désabusé parcourt en filigrane ce roman surréaliste.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
«Il est souvent plus sain pour l'âme de croire à un mensonge que de quêter la vérité.»
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- Un péché non confessé est un joug qui pèse sur les épaules.
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«Bon. Il a besoin de beaucoup de prières. Tu t'adresses à Jésus, et moi à Allah.»
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«La guerre! soupira-t-il. Une partie de chasse pour les classes dominantes!»
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«Les mauvaises choses arrivent, qu'on soit présent ou non pour les photographier.»
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