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EAN : 9782226324054
864 pages
Albin Michel (17/08/2016)
3.67/5   93 notes
Résumé :
Kingston, 3 décembre 1976. Deux jours avant un concert en faveur de la paix organisé par le parti au pouvoir, dans un climat d’extrême tension politique, sept hommes armés font irruption au domicile de Bob Marley. Le chanteur est touché à la poitrine et au bras, sa femme et son manager grièvement blessés. Pourtant, le 5 décembre, Bob Marley réunit 80 000 personnes lors d’un concert historique au National Heroes Park.

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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 93 notes
Une plongée fascinante dans la Jamaïque de Bob Marley avant, pendant et après la tentative d'assassinat du chanteur qui a eu lieu le 3 décembre 1976.

800 pages, près de 70 personnages qui ont chacun leur voix et leur propre regard des événements. Chacun a un rôle à jouer dans cette Jamaïque au bord du chaos. La CIA veut faire pencher les élections de son côté ; deux gangs s'affrontent ; tous les deux manipulés par les hommes politiques du pays ; la drogue s'exporte ; les morts s'accumulent mais, au milieu des décombres, Bob Marley, idole du pays, chante la paix et l'unité.

On lui tire dessus.

Qui a commandité cet assassinat manqué ? Que cela révèle-t-il de son pays ? Et comment s'échappe t-on de cette situation ? Comment retrouver la lumière du jour quand tout un quartier, tout un pays est plongé dans les ténèbres ?

Certains personnages s'en sortiront -peut-être !, pas le lecteur.

C'est violent, brutal, triste, désespérant même, mais c'est aussi d'une incroyable beauté. Il est impossible d'abandonner la lecture du livre, d'abandonner ne serait-ce qu'un seul de ces personnages quasiment tous inspirés de personnes réelles.
C'est que Marlon James se met dans la peau de tous ses personnages, sans jamais les juger, il adopte leurs tons, les rend vivants, parfois attachants, parfois terrifiants. Certains ne font qu'un passage éclair, d'autres s'expriment sur des centaines de pages, tous permettent au lecteur d'avoir un regard unique sur la Jamaïque.

Je ne sais pas s'il est possible d'appréhender totalement la situation complexe d'un pays au bord du gouffre à travers un roman mais ce livre est la tentative la plus réussie que j'ai pu lire à ce jour.


"This ambush in the night
Planned by society
Ambush in the night
They tryin' to conquer me"
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Impossible de finir ce pavé de 900 pages qui a été tant louangé lors de la dernière rentrée littéraire..Le portrait que dresse Marlon James d'une Jamaïque corrompue jusqu'à la moelle ne manque pas d'ambition mais le style de l'auteur est vraiment trop déstructuré et manque vraiment de fluidité pour passionner... je suis passé totalement à coté de cette histoire et ces personnages...dommage..
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Quand en préambule d'un roman, on découvre la liste des personnages, on tourne la page en se disant qu'il sera toujours temps d'y revenir plus tard.
Mais quand cette liste compte plus de 70 noms, classés par époques sur plusieurs décennies, comme c'est le cas pour cette "brève (!) histoire de sept meurtres", on redouble d'attention et on se dit qu'il va falloir s'accrocher !
Alors on prend son courage à deux mains, on se cramponne fermement, et si l'on ne se laisse pas désarçonner par les premiers chapitres et le style pour le moins déroutant de Marlon James (qui fait même parler les morts !), on finit par dompter la bête !

Commence alors une chevauchée haletante au pays du grand Bob Marley, qui n'est jamais nommé par son patronyme et qui n'entre jamais en scène, mais qui constitue malgré tout le point d'ancrage d'un roman unique en son genre ! On y découvre une Jamaïque au bord du chaos, rongée par la drogue, la misère, les guerres de gangs et les complots politiques. Malheur au lecteur qui s'embarquerait dans cette aventure en dilettante : il risque de se perdre dans les méandres d'une intrigue dense et complexe, où les personnages sont nombreux et les fusillades plus encore !
L'histoire s'articule principalement autour de la soirée du 3 décembre 1976 au cours de laquelle "le Chanteur", qui préparait un concert historique pour la paix, est victime d'une tentative d'assassinat. Différents chefs de gangs, plus ou moins pilotés par les partis politiques rivaux de l'île, ou même par la CIA qui surveille de près la situation jamaïcaine, sont mêlés à cette opération qui tourne au fiasco.
S'ensuivront plusieurs réglements de compte, parfois un peu confus (mais toujours sanglants !), et la tension quasi-permanente qui émane de ce long roman choral tient le lecteur en haleine jusqu'au bout.
Entre Kingston et New-York, c'est une fresque pleine de puissance que nous propose l'auteur, et l'on sent à chaque page que Marlon James a véritablement son pays natal chevillé au corps. Pour lui, l'attentat contre Bob Marley n'est finalement qu'un prétexte pour dépeindre en détails l'effritement d'une nation, et les poudrières que constituent les ghettos livrés à eux-mêmes. Son roman, finalement bien loin du simple polar teinté d'espionnage, est manifestement le fruit d'un gros travail d'enquête sur la Jamaïque des années 70, et sur les collusions entre les responsables politiques locaux, cubains et américains, la presse, et les mafieux de l'époque.
Heureusement les personnages féminins ne sont pas en reste : chacun d'eux révèle une réelle profondeur et leurs personnalités tranchent radicalement avec celles des tueurs sanguinaires ou des complotistes, parfois un peu trop caricaturaux, qui les entourent.
Voilà au final un roman follement ambitieux, intense et éprouvant, mais diablement efficace !
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La Jamaïque, pour tous ceux qui vivent en dehors, c'est un pays qui se résume à Bob Marley et à Usain Bolt. Avec un climat torride, une consommation effrénée de cigarettes qui font rire et une violence qui élève sa capitale Kingston au rang de Johannesburg, Mexico ou Lagos. Et sinon ? Rien d'autre. Marlon James, Booker Prize avec Brève histoire de sept meurtres, vient mettre un bon coup dans la fourmilière des idées reçues dans un roman foisonnant, dense et rageur, une fresque ambitieuse et stupéfiante qui raconte une île en éruption permanente dévastée par les différences sociales, la pauvreté et la multiplicité des crimes de sang. L'argument du livre tourne autour de la tentative d'assassinat du célèbre chanteur cité plus haut, le 3 septembre 1976 : quelques jours avant et longtemps après, de Kingston à New York. Un roman choral où les personnages viennent se confier les uns après les autres, avec chacun son propre langage. Cette littérature à l'estomac est impressionnante mais se révèlera sans doute indigeste pour certains. Plus de 800 pages au milieu du chaos, dans les confidences de membres de gangs sanguinaires, on a beau envie d'en savoir plus sur l'histoire récente de la Jamaïque, elle semble tellement être rythmée autant par les fusillades que par le reggae que l'overdose peut être fatale. le langage est cru, les exactions permanentes, au-delà de l'horrible parfois, au point que le tableau d'ensemble et le style de l'auteur finissent par devenir sinon complaisants du moins trop conscients de leur efficacité et de leur puissance de feu. L'aspect hyperréaliste et dérangeant du livre est bien entendu une caractéristique de roman noir au sens le plus fort du terme mais disons qu'il vaut mieux être un adepte de Ellroy, Céline ou Dostoïevski plutôt que de Nothomb (par exemple) pour l'apprécier. Quoi qu'il en soit, et même si Brève histoire de sept meurtres peut agacer pour les raisons décrites plus haut, Marlon James est d'évidence un auteur à surveiller de près, ne serait-ce qu'en découvrant ses romans antérieurs, encore inédits en France.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Brève, c'est pas le mot, ce roman fait plus de 800 pages ! le livre est surprenant par sa construction du récit, par le sujet, et par le nombre conséquent de personnages, c'est une véritable fresque de la Jamaïque que nous offre l'auteur. J'ai bien aimé même si j'ai eu du mal avec tout ce monde, je ne suis pas très attentif en ce moment et ça se ressent dans mes lectures, alors avec un pavé pareil, c'est normal de me voir passer à côté de ce roman.
Mettre Bob Marley au coeur du récit était une bonne idée, tout le monde voit qui il est et le message qu'il transmet dans ses chansons, c'est une personnalité jamaïcaine reconnu qui oeuvre pour plus de paix, mais alors qui et pourquoi lui tirer dessus ? Ce sera tout le propos du récit, entre les gangs, la CIA, les manipulations politiques et un pays au bord du gouffre, tout ça se sera à vous de vous dépatouiller avec.
Personnellement j'ai eu un peu de mal, c'est vaste, très vaste et ça peut plaire j'en conviens mais de mon côté c'est le meilleur moyen pour me perdre. Cela dit je l'ai quand même terminé, ne serait-ce que pour avoir le fin mot de l'histoire même si je ne suis pas fan de l'écriture un peu brouillonne.
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critiques presse (4)
LaPresse
25 octobre 2016
Le roman de Marlon James possède un souffle que peu d'écrivains parviennent à maîtriser. Et une profondeur incontestable.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
12 septembre 2016
Un roman monde aussi ambitieux qu'intelligent.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
12 septembre 2016
Un grand roman polyphonique à partir de la tentative d'assassinat de Bob Marley et un livre justement salué par le Man Booker Prize.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LesEchos
06 septembre 2016
Malicieusement intitulé « Brève Histoire de sept meurtres » par son auteur, Marlon James, ce roman-fleuve de lave et de boue embrasse l'histoire violente et tragique d'un monde dit libre en pleine implosion, des années 1970 aux années 1990.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
[Alex Pierce :] Je suis censé être sur les traces de Mick Jagger mais personne n'ira qualifier Black and Blue de chef d'oeuvre incompris, pas dans dix ans, pas même dans vingt ans, et j'ai écrit ça en toutes lettres. Qu'ils aillent se faire voir, lui et Keith "Keef" Richards, et cette putain de rubrique à cancans dans Rolling Stone qu'on appelle "Random Notes". Je suis à deux doigts de dévoiler un truc énorme. "Armagideon Time", sérieux. la plus active, vitale des scènes du monde est sur le point d'exploser et pas dans les charts. Le Chanteur, lui, il est sur un coup et ce n'est pas seulement ce concert pour la paix.
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Écoutez.

Les morts ne cessent jamais de parler. Peut-être parce que la mort ce n’est pas la mort, c’est seulement être collé après la classe. On sait d’où on vient et on en revient toujours. On sait où on va, mais jamais on n’y arrive car on est mort. Mort. Du définitif, croit-on, à ceci près que l’éternité, ça n’en finit pas. On croise des types morts depuis plus longtemps que soi, qui déambulent à longueur de temps sans aller nulle part, et on les écoute hululer et feuler car nous sommes tous des esprits ou nous croyons l’être, alors qu’on est simplement mort. Des esprits qui se glissent au-dedans d’autres esprits. Parfois une femme se glisse dans un homme et geint comme dans le souvenir de l’acte charnel. Ils râlent et gémissent très fort, mais c’est comme un sifflement par la fenêtre ou un chuchotis sous le lit, et les petits enfants croient qu’il y a un monstre. Les morts adorent s’étendre sous le lit des vivants pour trois raisons. (a) Nous sommes couchés la plupart du temps. (b) Le dessous d’un lit ressemble au couvercle d’un cercueil, mais (c) il y a un poids au-dessus, un poids humain dans lequel on peut se couler pour le rendre plus lourd, et on écoute le cœur battre tout en le regardant pomper, et on entend les narines siffler quand les poumons évacuent l’air, et on envie jusqu’au plus petit souffle. Je n’ai aucun souvenir de cercueils.
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Quand j’suis sorti du ventre de ma mère, elle avait déjà jeté l’éponge depuis un moment. Le prédicateur dit qu’il y a un vide en forme de Dieu en chacun de nous, mais nous, dans le ghetto, on n’a que du vide pour combler ce vide. 1972, c’est pas comme 1962, et le peuple murmure car il peut pas crier qu’en mourant, Artie Jennings a emporté le rêve avec lui. Le rêve de quoi ? J’en sais rien. Il est con le peuple. C’est pas le rêve qui s’en va, c’est juste les gens qui savent pas reconnaître un cauchemar quand ils sont en plein dedans. Y sont encore plus nombreux à s’entasser dans le ghetto parce que Delroy Wilson chante « Better Must Come3 » et le futur Premier ministre le chante aussi. Le meilleur est à venir. Des hommes qui ressemblent à des Blancs mais qui au besoin causent mal comme les Nègres chantent Better must come. Une femme qui se sape comme la reine d’Angleterre, qui s’en foutait du ghetto tant qu’il était pas en ébullition à Kingston, chante Better must come.

Mais pour le moment, c’est pas meilleur, c’est pire.
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C'est une chose de tuer un type qui meurt en direct. C'en est une autre quand il est tout proche et qu'il s'agrippe à toi, et que tu vois son regard, la peur dans ses yeux parce que la mort est le plus effrayant des monstres, plus effrayant que ce qu'on voit dans nos cauchemars quand on est petit, et on comprend que c'est comme un démon qui t'engloutit peu à peu, sa gueule immense avale les orteils en premier et les orteils se glacent, puis les pieds et les pieds se glacent, puis les genoux, les cuisses, la taille, et ce petit garçon m'attrape par la chemise et braille, non, non, non il vient me chercher, non, non, non... et il s'agrippe farouchement, plus farouchement qu'il n'a jamais rien agrippé, parce que s'il met toute sa force, toute sa volonté dans ces dix doigts qui se cramponnent à du vivant, alors peut-être qu'il pourra s'accrocher à la vie. Et il inspire comme s'il aspirait le monde et il se retient d'expirer de peur que tout ce qui lui reste de vie le quitte.
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Les deux qui fourguent les guns voient que tu leur échappes avec tes chansons et ils sont pas contents du tout. Personne dans les beaux quartiers chante tes louanges. Pas l’homme qui fournit des armes aux Eight Lanes, toujours dirigés par Shotta Sherrif. Celui-là sait que son parti va se re-présenter aux élections et qu’il doit les gagner, rester au pouvoir, pour le donner au peuple, tous camarades et socialistes. Pas le Syrien qui approvisionne Copenhagen City et qui veut tellement les gagner, ces élections, qu’il virerait Dieu Lui-même s’Il était à ce poste. L’Américain qui vient avec des armes le sait bien : qui gagne les élections à Kingston gagne la Jamaïque, et qui gagne West Kingston gagne tout Kingston – pas besoin de lui faire un dessin.
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Vidéo de Marlon James
Author Marlon James talks about how winning the Man Booker Prize changed his life, planning out the trilogy of Black Leopard, Red Wolf and asking George R.R. Martin to write a blurb for his book.
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