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EAN : 978B0CDQT56F6
Robert Laffont (24/08/2023)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Eva Ionesco s'est battue depuis vingt-cinq ans contre les traumatismes qu'elle a connu à l'enfance à travers son oeuvre, le film My little princess et ses romans, Innocence et Les enfants de la nuit.
Elle livre ici celui de la maturité, celle de la femme mariée ce cinquante-sept ans.

La bague au doigt traite de sa relation inflammable, passionnée et destructive avec Simon Liberati, l'auteur qui, il y a dix ans, avait commencé d'écrire son amour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En ce qui me concerne, pas du tout compris le critique du Masque ( et la Plume) qui affirmait, d'une voix dégoûtée , que ce livre n' a pas de style, n'est pas écrit.

Pour moi , très écrit au contraire, sur un mode somnambulique, avec un récit syncopé qui avance de bouffées de bonheur en disputes,  ou en divagations très alcoolisées….

 Je pourrais multiplier les exemples, du genre: « j'avais cette impression d'être dans un coffre en nuage, enveloppant mon corps qui voyageait à travers d'autres nuages, j'étais si lasse, je m'endormis en pensant à Simon ». Ou bien: « je déambule comme une somnambule dans notre maison entièrement fifties avec cette impression vertigineuse d'être plongée dans une sur-réalité ».

Eva Ionesco, en effet,  réussit très bien ces effets:  A la lire, on dirait qu'elle vit constamment dans une sorte de rêve cotonneux, embrouillé. 

De cette brume surgissent, de la part de son mari Simon, à intervalles réguliers, des éclats de méchanceté, de dureté,  qui sont autant d'avertissements, mais que bien sûr la narratrice n' entendra pas. Car, dans la belle histoire d'amour passionné à laquelle elle veut croire, on pressent des failles («je devinais chez Simon une attirance pour la pornographie, le mensonge, le complot, le tout un peu forcé »).

Plus inquiétants encore, sans doute,  la jalousie d'un écrivain envers la riche matière littéraire que représente la vie de son épouse, écrivain elle aussi… Une sorte de fascination vampirique pour l'ancienne petite fille abusée par sa mère photographe, quand elle était enfant («plus il se concentrait plus se formait dans ma chair l'étrange sensation d'être aspirée par ses mains, de m'évider entièrement dans son ordinateur »).


Ce n'est en effet un secret pour personne que dans ce livre Ionesco règle des comptes très personnels avec Simon Liberati, l'écrivain et mari dont elle est maintenant séparée, et qui s'était inspiré d'elle pour écrire son «Eva ».

Elle lui reproche, c'est clair, d'avoir utilisé les éléments de sa vie à elle  pour nourrir son écriture à lui ( « le stock d'histoires, en avoir ou pas, le sien, épuisé, plus qu'une solution: se servir de celui des autres, piller, entourlouper »).


On navigue ainsi entre Montmartre et Saint-Germain-des-prés, avec de longs détours par Lonchamp - la «résidence campagnarde », joliment décatie, de Simon ; ensuite, l'inévitable voyage à « L.A » avec son déroulé, toujours séduisant, de clichés à la David Hocney, assorti d'interminables virées en voiture dans des paysages d'enseignes américaines éclairées au néon.

À LA , des ambiances, des décors de bars ou de boîtes superbement rendus ( l'Edison, p.192 - El Coyote, p.195).  À Paris, l'incontournable « name dropping » avec des flopées de gens célèbres dans l'art ou dans la mode (mais comment le lui reprocher, puisque ce sont les amis d'Eva ), au cours de soirées chics très imbibées….


Mais voilà que je deviens ironique et je ne le voudrais pas. Car ce livre ne m'a pas totalement convaincue, c'est certain.. D'abord, il est trop long. Les scènes de vie familiale, on s'en fiche un peu. Et puis, je ne suis pas, mais vraiment absolument pas sous le prétendu charme de «Donovan», le fils… 

C'est probablement aussi parce que le livre a été écrit dans des moments d'intense douleur, quand ça saignait encore, et que l'amertume y est trop vite trop sensible. Néanmoins, j'aime cet écrivain  qui me permet de me promener dans des univers qui ne sont pas du tout les miens: la poeplitude haut de gamme, les excès de drogue et de boissons,  un dandysme décadent, à la limite du  «white trash » (c'est Simon lui-même qui s'en revendique!)., mais tout cela enrobé de belle culture.


Je l'avoue, j'aime aussi cette femme blessée telle que je vois à la télévision ces jours-ci ( octobre /novembre 2023), Cette femme à la destinée si incroyablement romanesque :son beau visage en ce moment comme écorché de sa lumière, de sa blondeur : les pommettes saillantes, presque à vif, l'air fatigué, et tout ça…  Mais une femme qui n'en fait pas moins, vaillamment, héroïquement,  la «promo » de son livre, après l' invraisemblable catastrophe amoureuse qui l'a frappée.

Cela me touche, oui, me touche infiniment.


Alors désolée, Messieurs les Critiques du Masque, si ce livre, et son auteure - même très imparfaits tous les deux - ne sont pas assez bien pour vous. Ils le sont bien assez pour moi: une écriture de notre temps avec ( pour partie) des personnages, des snobismes, des dérives et des problématiques de notre temps!


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A la rentrée littéraire 2015, Simon Liberati était très fier de parader avec son Eva en bandoulière, le livre de la dernière chance, celui qui allait enfin lui apporter la reconnaissance ET la sécurité financière (dans La bague au doigt, il est précisé qu'il a touché 120 000€ d'à-valoir pour ce très long portrait de celle qui devient son épouse). Dans La bague au doigt, Eva Ionesco raconte ce mariage très Saint-Germain-des-Prés qui se construit sur un mensonge : Simon raconte à Eva qu'il s'était inspiré d'elle pour écrire son premier roman (Anthologie des apparitions, ce qui est démenti ensuite par l'un de ses amis), la séduit en partie grâce à cela, lui demande de lui raconter ses souvenirs, son enfance, sa mère abusive (Irina Ionesco) et il fera un livre qui sera le rutilant témoin de l'amour qu'il lui porte, et un hommage à la femme qu'elle est.

Dès les premières pages, on flaire le désastre à venir, on se demande même comment Eva peut tomber si facilement dans le panneau. Simon Liberati y est dépeint comme le type dont on peut être à la rigueur la pote, mais certainement pas l'épouse : on devine à quel genre de mec usant et vampire auquel on a affaire, quelqu'un qui harcèle pour obtenir ce qu'il veut, qui insiste, qui étouffe. Et pourtant Eva y va. On peut supposer que la sensation d'être face à un double qui a vécu dans le même milieu, et qui est déglingué qu'elle a pu l'être, lui donne la sensation de se retrouver face à quelqu'un qui la comprend et peut donc faire preuve de compassion, du moins d'empathie. Or il n'en est rien : du début à la fin, Liberati vocifère, prend la pose, insulte, alterne les baffes et les câlins. On n'ignore rien de cette vertigineuse chute détaillée pendant plus de 400 pages, dont on se demande tout d'abord comment Eva Ionesco réussit à se souvenir d'autant de détails et dialogues avec cette précision, si elle tenait un journal quotidien de cette passion délétère dans lequel elle a creusé. Cela donne un livre aussi épuisant, foutraque, déchargeoir dont on finit (c'est malheureux) par sauter des pages entières pour arriver aux moments les plus croustillants. Il manque une force littéraire singulière, et ce livre n'évite pas le côté règlement de comptes dont les lecteurs sont voyeurs assumés. Même si on comprend que l'écrire a dû être un soulagement et le publier une réparation : quand après s'être fait voler son innocence par sa mère, on devient de la chair de papier pour un écrivain graphomane narcissique, qui va jusqu'à s'imposer au scénario de son deuxième film alors qu'elle ne le voulait pas… Il y a de quoi vouloir dire sa vérité sur un format plus long qu'une simple dépêche AFP ou un article de Closer.
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La bague au doigt d'Eva Ionesco.


« Anatomie de la chute d'un couple »
Dans ce nouveau récit autobiographique, Eva Ionesco fait une réponse dans une longue lettre au texte « Eva » de Simon Liberati, son ex-mari.
Un amour fou, toxique, passionnel.

C'est un texte dense, ambigu, qui creuse dans les racines d'un couple dysfonctionnel, de deux êtres complexes.
Vertigineux.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
À l’appartement, Simon me questionnait sans relâche, dans ces séances-performances, il m’imposa de visionner Moi, Christiane F. sur ma table de travail, puis me questionna sur ma mère : avais-je couché avec elle ? et jusqu’où était-elle allée ? m’avait-elle prostituée ? Soudain, j’avais le vague à l’âme, de celui qu’on encaisse avec un salaud, quelque chose ne tournait pas rond, je calais, mais remplie de toutes les inquiétudes sur notre avenir je me tus, le feu aux joues.
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Eva, je t'ai épousée pour te piquer ton stock, sans le mariage, tu n'aurais jamais accepté, Pierre pense que c'est le mariage le plus sinistre auquel il ait assisté... il n'a pas tort... pauvre Pierre...
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Videos de Eva Ionesco (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eva Ionesco
Par l'autrice & Marianne Denicourt Festival Paris en toutes lettres
« Quand j'ai rencontré l'écrivain qui allait devenir mon mari, j'ai cru à une vie possible. Malgré l'ambiguïté de nos rapports mêlant intimement séduction et littérature, l'amour fou existait. Puis tout a basculé. L'inspiration est devenue transgression, jusqu'à rendre la famille dysfonctionnelle. Pendant des mois, j'ai voulu m'échapper, en vain. Mon histoire est celle d'une femme mariée en proie à l'emprise. La descente aux enfers que j'ai vécue, je devais l'écrire pour qu'émerge la vérité. » E. Ionesco
À lire – Eva Ionesco, La bague au doigt, Robert Laffont, 2023.
Son : Axel Bigot Lumière : Patrick Clitus assisté de Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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