AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782081242524
192 pages
Flammarion (18/08/2010)
3.04/5   12 notes
Résumé :
A première vue, Aurèle est simplement une adolescente dévergondée. Elle ne se sépare jamais de son frère Jérôme, qui incarne la figure de l’idiot. Au collège de Mortissieux, elle suit les cours de musique d’Anna Lussing. Anna devient pour Aurèle une obsession, un manque, une cible.
Pasquale Villano, un traducteur italien exilé en France, rencontre Anna, s’éprend d’elle. Et le paiera cher.

Roman sur les tentations dangereuses de l’adolescence,... >Voir plus
Que lire après La distribution des lumièresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Plusieurs personnages prennent tour à tour la parole, mais une seule mène la danse, la démoniaque Aurèle. Une adolescente tout à fait classique à première vue, qui se cherche, s'enivre, s'interroge, s'ennuie et se met à épier une voisine qui n'est qu'autre sa professeur de musique au collège : la charmante Anna.

Aurèle entraîne son demi-frère Jérôme et joue de sa faiblesse mentale pour le rendre complice de son jeu l'entraînant dans sa spirale infernale. Jérôme n'a d'yeux que pour sa soeur, lui vouant une totale confiance, se laisse glisser vers des dérives houleuses. Alors que Pasquale devient un rival, le couple infernal –soeur-frère- le mènera dangereusement vers une histoire d'un meurtre puis deux.

Dire plus, serait dévoiler toute l'intrigue finement menée dont rien ne laisse présager un tel scénario. Chapitre après chapitre, on ressent le piège qui se referme doucement mais inévitablement sur Anna et Pasquale. Ce dernier soutenu par sa femme qu'il a laissée en Italie parvient à garder espoir d'échapper à cette manigance, glissant par moments vers une douce folie. Son attitude est vraiment touchante, on perçoit tout à fait sa lucidité qui tombe en lambeaux, semble se reprendre, mais reste consterné avec son impuissance. du doute à la vérité, des scènes orchestrées avec brio rendent la lecture prenante et passionnante.

Les personnages sont forts et bien démarqués. La présentation psychologique des 3 personnages principaux est tout à fait remarquable. On pense toucher la vérité du bout des doigts et puis tout s'évanouit comme une ombre que la nuit absorberait…

C'est fin, prenant, surprenant. Ca pourrait être un thriller, mais c'est encore plus subtile, un mélange d'un tout qui s'impose avec délicatesse de page en page.

La lumière braquée sur le comportement d'une adolescente d'apparence inoffensive même attentionnée avec son demi-frère, prend des mesures disproportionnées, au nom d'une passion obsessionnelle envers Anna. L'innocence et l'inconscience de ses actes rendent la position de Pasquale encore plus fragile et celle d'Anna périlleuse.

L' histoire qui se déroule en banlieue, reflète ce mal, ce besoin d'exister, de se faire aimer, par des actes percutant les règles des adultes. Une façon de dire : je suis sans doute une ado lambda, mais sous ma capuche, j'irai au bout de ma volonté détruire par plaisir ce monde absurde dans lequel je ne trouve pas ma place ni d'avenir…

Sans l'ombre d'un remords, Aurèle continuera son petit bonhomme de chemin, et se souviendra de ce drame comme un jeu dont elle aurait gagné la partie sans réaliser qu'elle a détruit des vies comme si elle écrasait une mouche. Elle en parle comme une mauvaise blague dont elle se serait bien marrée : “ le crétin ! il n'a eu que ce qu'il méritait” sera la dernière phrase de l'adolescente qui referme le livre, laissant le lecteur déconcerté mais tout à fait conscient de la réalité des choses qui est malheureusement une part de notre société actuelle. La dérive d'une humanité en mal d'exister à la recherche de soi, se perd dans des actes basculant inexorablement vers des drames.

Quand les limites n'ont plus de frontières, il ne fait pas bon croiser le chemin d'une adolescente dans une banlieue où l'oisiveté et l'errance de soi mènent à des pratiques dangereuses et où la manipulation des êtres est une arme redoutable…

Quand à la plume de Stéphanie Hochet, elle nous porte avec délicatesse et douceur bien que très franche. Elle expose plusieurs sujets intéressants en filigrane au coeur de l'histoire qui nous invite à méditer.

Pour résumé, c'est une lecture intéressante , originale et agréable nous laissant un arrière goût amer de réalisme et d'impuissance. La douceur de la majorité des personnages est épinglée par la cynique Aurèle dont notre seule envie est de chopper cette gamine , braquer la lumière sur ses actes et lui exposer notre colère.

Un livre tout en contraste mais parfaitement bien mené et équilibré. Un roman à ne pas manquer !

Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
Commenter  J’apprécie          30
Après avoir lu le "Pétronille "d'Amélie Nothomb, j'ai voulu savoir de qui elle parlait, et c'est ce livre de Stéphanie Hochet que j'ai trouvé et lu avec beaucoup d'intérêt.Quatre personnages dont un plus intrigant que les autres, cette Aurèle de 14 ans qui semble déjà si mal, qui n'aime déjà plus rien à 14 ans...Elle m'interpelle cette demoiselle ! A-telle honte de son demi-frère Jérôme, handicapé mental, ou l'aime t 'elle?Dans tous les cas elle le manipule, comme elle manipule tous les adultes dans cette histoire dérangeante.Et sa prof, que lui veut-elle ? du bien, du mal ?L'admire t' elle ou veut-elle sa chute ?On oscille constamment entre deux sentiments opposés, comprendre Aurèle, l'excuser, lui donner bienveillance et amour, ce dont elle semble manquer le plus, ou bien alors , tout au contraire, la détester, lui en vouloir, la condamner. Stéphanie Hochet met des mots sur des comportements adolescents névrotiques et pervers, dans une langue fine et ciselée .
Commenter  J’apprécie          80
Quel titre!!!!

et quel roman étrange!
écrit à 4 voix, Pasquale d'abord, italien déçu par la politique de son pays et qui la fuit en France; Anna, coeur des amours, qui s'éprendra de Pasquale; Aurèle, jeune ado surement surdouée et certainement disjonctée, qui s'éprendra, elle aussi, d'Anna; et enfin Jérôme, demi-frère d'Aurèle et attardé mental... qui, pense-t-on, obéit à sa soeur au doigt et à l'oeil.

l'histoire, la trame, est banale : une ado mal dans sa peau s'éprend de sa prof, ne supporte pas qu'elle ait une liaison, fait une fixation sur le couple. Manque de chance, elle "lit" ses propres désirs dans les silences de son frère, et le conduira à agir et à commettre des actes irréparables (le meurtre d'une ado puis celui d'Anna). Enfin, c'est du moins ce qu'il semble car parfois, on se demande si Jérôme n'agit pas de lui-même, dans la "transparence" de sa soeur (comme s'il lisait en elle et qu'il exauçait ses désirs sans qu'elle les formule... mais ça revient au même)

clou du spectacle : l'italien se sacrifiera et s'accusera du meurtre pour ne pas que les vies des 2 ados soient gâchées...

quelque chose m'échappe quand même, qui fait que malgré quelques très belles formules, je n'ai pas "adhéré" : manque de crédibilité des personnages? manque de "tenue" (trop de paragraphes consacrés à la politique en Italie qui n'apportent rien à l'histoire, un seul ou deux auraient suffi à ce qu'on comprenne le personnage mais là, c'est de l'étalage...)
Commenter  J’apprécie          10
C'est l'histoire d'une adolescente mal dans sa peau qui utilise son demi-frère handicapé mental pour détruire un couple, parce-qu'elle n'a pas trouvé de jeu plus exaltant : pas très folichon comme scénario !
Je n'ai pas aimé ce roman : la perversité potentielle d'une enfant, une atmosphère familiale malsaine, un handicap évoqué avec grossièreté, autant d'éléments exploités de façon pas du tout plausible à mon avis et qui m'ont mise mal à l'aise.
L'obsession d'un italien anti-Berlusconi (on le comprend mais bon...) ne vient pas rajouter grand chose à l'histoire, sinon brouiller un peu plus le tableau.
Commenter  J’apprécie          40
L'histoire est banale, sans trop d'idées, avec une écriture souvent très dérangeante, entrecoupée d'opinions de politique italienne qui n'apportent franchement rien à ce livre qu'il faut vite oublier. A éviter.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je suis parti mais je n’ai pas coupé les liens avec mon pays. J’ai gardé l’habitude d’acheter les journaux italiens, je me rendais au kiosque pour demander La Répubblica. Elsa a souffert de notre rupture, pour reconstruire la part d’elle que j’avais détruite, elle m’a laissé sans nouvelles durant des mois. Ensuite, notre camaraderie a repris par courrier. S’il avait continué, j’aurais enduré son silence comme une torture. Je lui ai écrit une lettre ou bien un mail par semaine. je n’ai pas changé de fréquence, j’ai trouvé mon rythme naturel. Ses réponses m’ont sauvé de ce froid qui m’habitait depuis que je ressassais mes remords. Ce n’est pas parce que j’avais fui que j’avais tourné le dos à vingt-cinq ans de vie commune avec Elsa. Je ne pourrais pas rompre comme ceux qui font le deuil de l’autre. Pour moi, oublier une personne qu’on a aimé c’est le début de la barbarie.
Commenter  J’apprécie          70
Je repense aux vignes près de chez moi, aux fermes et aux vallons. Aux places calmes des villages où paressent des chats qui vous regardent en clignant de l’oeil, belle activité pour des chats qui n’ont rien d’autre à faire si ce n’est, par moments, présenter leur ventre au soleil. Me viennent aux narines l’odeur de la campagne, le parfum des fleurs de haricots, les dalhias, la terre au crépuscule qui se repose d’une longue journée de chaleur, et l’ombre humide des arbres. Je cueille l’essence de la terre que j’aime. J’ai tout ça en moi, ces choses précieuses que je n’ai pas totalement laissées là-bas.
Commenter  J’apprécie          30
J’aimais trop les femmes pour tolérer qu’on les insulte. J’ai toujours eu le fantasme presque sensuel de liens civilisés avec l’autre sexe. C’est la civilisation qui a créé l’érotisme. Sans la culture et ses entrelacs de complexités, de distance où l’art, la poésie se sont engouffrés, il ne reste que la bestialité, la vie aveugle des animaux
Commenter  J’apprécie          51
il me semble qu’on a le droit d’utiliser le terme de fascisme. Quand 1500 sans-papiers sont expulsés en une seule nuit avec ratonnades dans les rues et les maisons privées, on peut y voir une version italienne de la nuit de Cristal
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Stéphanie Hochet (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stéphanie Hochet
L'écrivaine Stéphanie Hochet s'est plongée dans les "années perdues" de William Shakespeare, cette période au cours de laquelle le dramaturge disparaît en laissant femme et enfants. Son roman "William" revient sur ces huit années mystérieuses et fait des liens avec le passé de l'écrivaine. Elle est l'invitée de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Vignette : duncan1890 / Getty
#shakespeare #littérature #secret
______________ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Les Midis de Culture par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrrNrtLHABD8SVUCtlaznTaG&si=FstLwPCTj-EzNwcv ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
autres livres classés : mal-êtreVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (28) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3704 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..