- Vous savez, j’ai vécu de nombreuses années avec un groupe d’hommes. Il n’y avait pas de femmes du tout, et nous nous sommes relayés pour cuisiner, faire la vaisselle et faire le ménage…
- Une communauté de hippies homosexuels ?!?
- Plutôt dans un monastère bénédictin en Bavière. Nous étions environ 30 frères, un père et aucune femme.
— Tu ne convaincras jamais un chimpanzé de te donner sa banane en lui promettant qu'elle lui sera rendue au centuple au paradis des singes.
Aucun chimpanzé ne croira jamais une telle histoire. Seuls les Sapiens le pourraient. C'est pourquoi ils peuvent coopérer avec des millions d'étrangers, contrairement aux chimpanzés sceptiques.
Acquérir la peur de nouveaux dangers prend du temps.
Le réseau commercial mondial repose sur notre confiance en des entités fictionnelles comme les totems de la finance.
Nous comprenons aisément que les 'primitifs' cimentent leur ordre social en croyant à des esprits imaginaires.
Ce que nous saisissons mal, c'est que nos institutions modernes fonctionnent exactement sur la même base !
[ des indigènes, dans leur forêt ]
- Arrêtez de couper les arbres. Vous allez fâcher les esprits de la forêt !
[ réponse de biznessmen/women occidentaux ]
- Bien sûr, bien sûr... Mais nous ne pouvons pas quant à nous contrarier les lois du marché, vous comprenez...
(p. 85)
Plusieurs espèces d'humains ont commencé à chasser le gros gibier il y a 400 000 ans.
Mais homo sapiens n'a atteint le sommet de la chaîne alimentaire qu'au cours des 100 000 dernières années.
Jusqu'à tout récemment, nous étions des animaux insignifiants quelque part au milieu de la chaîne alimentaire. Nous avons ensuite fait un saut extrêmement rapide vers le sommet.
Peut-être trop rapide, d'ailleurs. Les lions, les aigles et les requins ont mis des millions d'années à atteindre progressivement le sommet de la pyramide.
Ce rythme a permis à l'écosystème de développer des freins et des contrepoids qui ont empêché les lions ou les requins de faire trop de ravages.
Les lions devenant plus meurtriers, les gazelles ont évolué pour courir plus vite. (...) Les rhinocéros sont devenus plus féroces.
A l'opposé, l'humanité a sauté au sommet si rapidement que l'écosystème n'a pas eu le temps de s'ajuster.
De surcroît, les humains eux-mêmes ne se sont pas ajustés.
(p. 36-37)
Les aspirants à la position la plus haute dans un groupe de chimpanzés passent beaucoup de temps à embrasser, taper sur le dos et bisouiller les bébés. Le mâle alpha conquiert habituellement sa position non pas par une force physique supérieure, mais parce qu'il dirige une coalition grande et stable.
Les coalitions jouent un rôle central non seulement au cours des luttes ouvertes pour la position alpha, mais dans presque toutes les activités au jour le jour. Les membres d'une coalition passent plus de temps ensemble, partagent la nourriture et s'entraident.
Il existe des limites claires à la taille des groupes qui peuvent se former et se maintenir ainsi. Pour que ça marche, tous les membres du groupe doivent se connaître intimement. Deux chimpanzés qui ne se sont jamais rencontrés ne sauront pas s'ils peuvent se fier l'un à l'autre, si cela vaut la peine de s'entraider, et lequel est le plus haut placé.
Dans les conditions naturelles, une troupe typique de chimpanzés compte entre 20 et 50 individus. Si le nombre de chimpanzés d'une troupe augmente, l'ordre social se déstabilise au point de déboucher finalement sur une rupture et sur la formation par certains éléments d'une nouvelles troupe.
Les humains sont des animaux et tout ce qui s’est passé dans l’histoire est soumis aux lois de la physique, de la chimie et de la biologie.
Eh oui… Les chercheurs ont tendance à poser uniquement les questions auxquelles ils peuvent raisonnablement espérer répondre !
Notre ADN croit encore que nous sommes dans la savane...